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(jadis roy.) de Chéribon, sur une baie de la côte N. ; 8000 h. Palais du sultan et hôtel du résident de la prov. Grand commerce; café, indigo, bois de construction. Aux env., volcan qui fume encore.

CHÉRIF, nom arabe qui signifie noble, est un titre que prennent ceux qui descendent de Mahomet par sa fille Fatime et son gendre Ali. Il est aussi donné spécialement aux chefs de divers États, notamment aux princes qui gouvernent La Mecque, et qu'on nomme grands chérifs, et aux souverains de Fez, de Maroc et de Tafilet. Les chérifs, prétendus descendants de Mahomet, forment des familles assez nombreuses que l'on trouve répandues dans la plupart des États musulmans. Ils se distinguent par un turban vert. — Le mot de chérif s'emploie aussi adjectivement pour dire auguste, comme dans hatti-chérif, firman auguste, signé de la main du sultan.

CHÉRILUS. V. CHOERILUS.

CHÉROKIES, tribu indienne dés États-Unis, habite le nord des États de Géorgie et d'Alabama, et le S. E. du Tennessee. Leur nombre n'est plus guère que de 15 000 indiv. C'est le peuple indigène de l'Amérique sept. le plus civilisé; il a un gouvt représentatif.

CHÉRON (Élisabeth Sophie), fille d'un peintre en émail, née à Paris en 1648, morte en 1711, se distingua dans la peinture, la musique et la poésie, et fut reçue en 1672 à l'Académie de peinture et de sculpture. Ses talents la firent rechercher par Le Hay, ingénieur du roi, qui l'épousa. Élevée dans la religion protestante, elle abjura. On estime surtout son portrait de Mme Deshoulières et sa Descente de Croix, d'après Zumbo. Ses écrits sont : Livre des principes à dessiner, 1706; Psaumes et Cantiques mis en vers, 1694; le Cantique d'Habacuc et le Psaume CIII, trad. en vers, et les Cerises renversées, petit poëme publ. après sa mort, 1717 et mis en vers latins, par Raux, 1797.

CHÉRON (L. Claude), né à Paris en 1758, mort en 1807, membre de l'Assemblée législative, puis préfet de la Vienne (1805), cultiva la littérature avec quelque succès. On a de lui : Caton d'Utique, tragédie imitée d'Addison, le Tartufe de Mœurs, comédie imitée de Sheridan (School for Scandal), des Poésies fugitives, et une trad. de Tom Jones, 1804.

CHÉRONÉE, Cheronea, d'abord Arné, auj. Kapréna, v. de Béotie, au N. O., vers les confins de la Phocide, sur le Céphise, est célèbre par plusieurs victoires: 1° des Béotiens sur les Athéniens, 447 av. J.-C.; 2° de Philippe sur Athènes et Thèbes, 338 av. J.-C.; 3° de Sylla sur Archélaüs, général de Mithridate, 87 av. J.-C. Patrie de Plutarque.

CHÉROY, ch.-l. de c. (Yonne), à 21 k. O. de Sens; 900 h. Bestiaux.

CHERSO, Crepsa, île et v. d'Illyrie (Trieste), dans l'Adriatique. La v. a 3400 h.; bon port. Un pont unit l'île à celle d'Osero.

CHERSON, v. grecque de l'anc. Tauride, sur la côte occ. probablement près de la ville actuelle de Sébastopol, était une colonie de l'Héraclée-du-Pont et fut longtemps puissante. Attaquée par les Barbares, elle se mit sous la protection de Mithridate, puis passa sous le joug des Romains. — C'est en souvenir de cette ville que le nom de Kherson a été donné à une ville de la Russie mérid.

CHERSONÈSE, mot grec qui veut dire presqu'île.

CHERSONÈSE CIMBRIQUE, auj. le Jutland, entre la mer de Germanie et le Codanus sinus (mer Baltique), ainsi appelée des Cimbres qui l'habitaient.

CHERSONÈSE DE THRACE, auj. presqu'île de Gallipoli, au S. E. de la Thrace, entre le golfe de Mélas et l'Hellespont; villes : Sestos, Callipolis, Lysimachie, Cardie. Miltiade la soumit à Athènes, qui la perdit pendant la guerre du Péloponèse.

CHERSONÈSE D'OR, auj. la. presqu'île de Malacca, ou plutôt l'Inde Transgangétique tout entière.

CHERSONÈSE TAURIQUE, auj. la Crimée, entre le Pont-Euxin et le Palus Méotide. Elle doit son nom aux Tauri, peuple inhospitalier qui l'habitait et qui massacrait tous les étrangers qui venaient y aborder. Villes principales : Cherson, Théodosie, Panticapée.

CHÉRUBINI (Salvador), compositeur, né à Florence en 1760, mort à Paris en 1842, était fils d'un maître de musique. Il reçut les leçons de Sarti, composa sa 1re messe à 13 ans et son 1er opéra à 19; donna en 1784, à Londres, la Finta principessa et Giulo Sabino; vint en 1787 se fixer a Paris, où la direction principale de l’Opera-Buffa lui fut confiée; donna en 1788 à Turin Ifigenia in Aulide, qui eut un grand succès, et à Paris Démophon, qui réussit moins bien; fit représenter en 1791 au théâtre Feydeau Lodoïska, qui mit le sceau à sa réputation; donna en 1794 Misa, en 1800 les Deux Journées; composa pour les cérémonies républicaines plusieurs morceaux admirables, parmi lesquels on remarque la marche funèbre pour les obsèques de Hoche; rédigea en 1806, pour le théâtre de Vienne, l'opéra de Faniska, et en 1809, pour le théâtre des Tuileries, Pygmalion, opéra italien qui fut froidement accueilli de Napoléon; fut élu en 1816 membre de l'Académie des beaux-arts; devint la même année surintendant de la musique du roi, fut nommé en 1822 directeur du Conservatoire, où depuis longtemps il était professeur, et rédigea lui-même plusieurs solféges pour l'instruction des élèves. Il reparut au théâtre en 1833, entonnant à l'Opéra Ali-Baba, composition pleine de grâce et de fraîcheur, mais à laquelle nuisit la faiblesse du livret. Il composa encore depuis, malgré son grand âge, plusieurs morceaux des plus remarquables, entre autres un Requiem destiné à ses propres funérailles. Chérubini a réussi dans les genres les plus divers : musique de théâtre, musique d'église, musique de chambre, musique didactique. Au théâtre, il sut concilier le goût français, qui veut la vérité de l'expression, avec le charme séduisant des formes italiennes. Sa musique d'église sera peut-être son principal titre à l'admiration de la postérité. Sa Méthode de contre-point et de fugue (1835) est restée classique. M. Raoul-Rochette a lu à l'Institut en 1843 une Notice sur Chérubini.

CHÉRUSQUES, Cherusci en latin, peuple de la Germanie, habitait entre le Weser et l'Elbe, dans le duché de Brunswick et la prov. de Lunebourg. Soumis par Drusus l'an 12 av. J.-C., les Chérusques se révoltèrent sous la conduite d'Arminius, et taillèrent en pièces les légions de Varus, l'an 9 de J.-C. Ils résistèrent longtemps aux armes de Germanicus, qui finit par les vaincre à Idistavisus, l'an 16. Affaibli par les attaques continuelles des Lombards, ce peuple disparut vers le IIIe siècle en se fondant dans la grande confédération des Francs.

CHERVIN (Nicolas), courageux médecin, né et, 1783 à St-Laurent près de Villefranche (Rhône), mort en 1843, voua toute sa vie à établir la non-contagion de la fièvre jaune. Après avoir étudié le typhus à Mayence en 1814, il alla visiter les lieux où sévit la fièvre jaune, la Nouv.-Orléans, les Antilles, la Havane, Cayenne (1824), Cadix (1828), s'exposant lui-même à tous les dangers de la contagion, revêtant même la chemise des victimes du fléau; de retour en France, il soutint sa thèse avec force dans des Mémoires qui furent combattus vivement par Pariset, mais qui lui valurent un prix de 10 000 fr. décerné par l'Institut et un siége à l'Académie de médecine (1832). Il réussit enfin à faire réformer les lazarets et les quarantaines.

CHESAPEAK (baie de), grande baie formée par l'Océan Atlantique sur la côte des États-Unis, dans les États de Virginie et de Maryland, a 310 k. de long sur 50 de large. Elle renferme beaucoup d'îles et reçoit les eaux de la Susquehannah, du Potomac, du Rappahannoc, etc. Les villes de Baltimore et d'Annapolis sont sur cette baie.

CHESELDEN ( W.), chirurgien anglais, né en 1688 à Burrow (Leicester), mort à Londres en 1752, était chirurgien de l'hôpital de Chelsea. On lui doit des traités estimés sur l'anatomie (1713), sur la Taille