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commerce de rubans. Aux env., source minérale, houille, fer; grandes usines. – Ville ancienne. Protestante au XVIe siècle; elle fut soumise par Louis XIII, qui y donna un célèbre édit de pacification en 1629; Louis XIV en fit un évêché et y bâtit un fort après la révocation de l'édit de Nantes.

ALALCOMÈNE, bourg de Béotie, sur le lac Copaïs. On y plaçait la naissance de Minerve et on y rendait à cette déesse un culte célèbre.

ALAMANNI, peuple germain. V. ALEMANNI.

ALAMANNI (Luigi), célèbre poète italien, né à Florence en 1495, mort en 1556, fut obligé de quitter sa patrie pour être entré dans une conspiration contre le cardinal Jules de Médicis (depuis pape sous le nom de Clément VII), qui gouvernait alors Florence, et se retira en France auprès de François I, qui l'accueillit fort bien et le chargea même d'une mission auprès de Charles-Quint. Il a composé plusieurs grands poëmes : la Coltivazione, en 6 chants, Paris, 1546, imité des Géorgiques : c'est le meilleur de ses ouvrages; Girone il Cortese (Giron le Courtois), en 24 chants, Paris, 1548; l'Avarchide ou le Siége de Bourges (Avaricum) , en 24 chants, Florence, 1570; quelques pièces de théâtre, et un grand nombre d'épigrammes et de poésies diverses, réunies à Lyon, 1532, 2 vol. in-8.

ALAMOUT, fort de Perse, entre Kazbin et Roudbar, dans une position inexpugnable, fut fondé vers 868, et devint le ch.-1. des Assassins. Il fut pris et détruit par Houlagou.

ALAND (archipel d’), dans la mer Baltique, à l'entrée du golfe de Botnie, se compose de 60 îles, et compte env. 15 000 hab. Jadis à la Suède, l’archipel appartient à la Russie depuis 1809. Il a une haute importance militaire. – L’île d’Aland proprement dite a 39 kil. sur 31. Elle commande l’entrée du golfe de Botnie. On y remarque un port des plus vastes et la forteresse de Bomarsund. V. ce nom.

ALARCON (J. Ruiz d'), poète espagnol, né à Tlasco (Mexique), à la fin du XVIe siècle, m. en 1639, vint en Espagne vers 1622 et fut nommé en 1628 rapporteur au Conseil des Indes. On a de lui plusieurs comédies, entre autres la Vérité suspecte, imitée dans le Menteur de Corneille, et le Tisserand de Ségovie, mise avec succès sur notre scène par H. Lucas (1844). C'est un écrivain pur et correct, qui ne manque ni de vigueur ni d'originalité. Son Théâtre a été traduit par M. Alph. Royer, in-18, 1864.

ALARCOS, lieu d'Espagne dans la Nouv.-Castille, près de Calatrava, est célèbre par une bataille où Alphonse IX, roi de Castille, fut défait, en 1195, par Yacoub l'Almohade, dit Al-Manzor.

ALARIC I, roi des Visigoths (382-412), s'unit d'abord aux Romains pour repousser une invasion des Huns (394); puis vint, à l'instigation de Rufin, fondre sur l'empire d'Orient après la mort de Théodose le Grand (395), dévasta les provinces situées au S. du Danube, et menaça Constantinople. Repoussé par Stilicon, il se jeta sur l'empire d'Occident, et se fit céder par le faible Honorius l'Espagne avec une partie des Gaules, ce qui ne l'empêcha pas d'envahir l'Italie. Battu d'abord à Pollentia (403), il n'en pénétra pas moins jusqu'à Rome. Il assiégea trois fois cette ville (408, 409 et 410); les deux premières fois il se contenta de lever d'énormes contributions; la 3e, il prit la place d'assaut et la mit au pillage. Il se disposait à faire la conquête de la Sicile, lorsque la mort le surprit à Cosenza, en 412. Scudéri a fait un poème d’Alaric ou Rome vaincue, célèbre par son emphase.

ALARIC II, roi des Visigoths d'Espagne (484-507), fils d'Euric, joignait à l'Espagne la partie de la Gaule comprise entre le Rhône et les Pyrénées, et avait Toulouse pour capitale. Clovis lui déclara la guerre, le battit à Vouillé et le tua de sa propre main (507). Alaric avait donné à ses sujets romains le code dit Code Alaric, en grande partie extrait du Code Théodosien.

ALASKA, longue presqu'île de l’Amérique russe, au N. O. du continent, et à 1000 kil. S. du détroit de Behring, se lie vers le S. aux îles Aléoutes.

ALATRI, Alatrium, v. de l'État ecclésiastique, à 23 kil. N. O. de Frosinone, sur une colline; 10 000 hab. Évêché. Restes de murs cyclopéens.

ALATYR, riv. de Russie, sort du gouvt de Nijnei-Novgorod, et se jette après 220 kil. de cours dans la Soura, près de la v. d'Alatyr. - Cette v. ch.-l. de district, est à 180 kil. N. O. de Simbirsk, et n'a guère que 4000 hab. Elle est bâtie en bois.

ALAVA, prov. d'Espagne, une des trois prov. basques, entre la Biscaye, la Navarre et la Vieille-Castille, compte env. 70 000 hab. et a pour ch.-l. Vittoria. Longtemps indépendante, l'Alava se réunit en 1200 à la couronne de Castille, mais à la condition de conserver ses privilèges (fueros).

ALAYAH, Coracesium, v., port et capit. de la Turquie d'Asie, ch.-l. de livah, au S. E. de Satalieh; env. 2000 hab. Cette v., jadis importante, et comprise dans la Cilicia Aspera, fut le dernier refuge des pirates dans leur guerre contre Pompée.

ALBA, v. du Latium. V. ALBE-LA-LONGUE.

ALBA, v. de Lusitanie. V. ELVAS.

ALBA, riv. de Gaule, auj. l'AUBE. V. AUBE.

ALBA, Alba Pompeia, v. des États sardes (Coni), à 40 kil. S. E. de Turin; 7500 hab. Évêché. – Cette v., qui appartenait à l'anc. Ligurie, fut colonisée par Pompée. Patrie de Pertinax.

ALBA AUGUSTA ou ALBA HELVIORUM. V. APS.

ALBA FUCENTIA, v. de l'Italie anc., chez les Marses, au pied du mont Velinus et un peu au N. du lac Fucin. Les Romains y avaient une prison d'État ou furent enfermés Persée, Syphax, etc. C'est auj. ALBA, v. du roy. de Naples (Abbruzze Ult. 2e).

ALBA GRIMA, v. de la Dacie. V. BELGRADE.

ALBA INGAUNORUM, V. ALBENGA.

ALBA JULIA. V. AKERMAN et CARLSBOURG.

ALBA DE TORMÈS, v. d'Espagne (Salamanque), à 20 kil. S. E. de Salamanque, sur le Tormès; 1550 hab. C'est là qu'était le château des ducs d'Albe. Les Français y battirent les Espagnols en 1809.

ALBACÈTE, v. d'Espagne, ch.-l. de la prov. du même nom, dans l'anc. roy. de Murcie, à 135 kil. N. O. de Murcie; 15 000 hab. Vin, safran, armes blanches. Victoire d'Alphonse VIII de Castille sur les Maures (1146).

ALBAGH, v. d'Arménie (Van), à 92 kil. S. E. de Van, sur un affluent du Zab. C'est là, selon les Arméniens, que S. Barthélemy souffrit le martyre.

ALBAIN (mont), Albanus mons, auj. Monte-Cavo, petite mont. du Latium, à 20 kil. S. E. de Rome, a 990m de hauteur. Albe était bâtie le long de cette montagne. Les consuls allaient chaque année y offrir un sacrifice à Jupiter Latiaris au nom des 30 villes de la confédération latine. Les généraux qui n'avaient pu obtenir le triomphe à Rome venaient quelquefois triompher sur le mont Albain.

ALBAN, ch.-l. de canton (Tarn), 12 kil. S. E. d'Alby; 468 hab. Place forte au XVe siècle. Mines de fer non exploitées.

ALBAN (S.), le plus anc. martyr de l'Angleterre, né à Verulamium. Il avait servi dans les armées de Dioclétien : ayant embrassé le Christianisme à son retour dans son pays, il fut mis à mort, en 286, ou, selon d'autres, en 303. On éleva en son honneur un monastère d'où la ville moderne de St-Alban a tiré son nom. On l'hon. le 22 juin.

ALBANE (l'), François Albani, célèbre peintre italien, surnommé le Peintre des Grâces, l'Anacréon de la peinture, né à Bologne en 1578, d'un marchand de soieries, mort en 1660, à 82 ans, débuta dans sa ville natale, puis alla à Rome se former à l'école de Carrache, et devint le rival du Dominiquin et du Guide. Il excellait surtout dans les peintures gracieuses, comme celles de femmes, d'anges ou d'enfants. On dit que, marié à une fort belle femme, qui lui donna douze enfants également re-