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chisseries de toile. Patrie du grammairien Lhomond, à qui une statue y a été érigée en 1860. Titre d'un comté qui en 1619 fut érigé en duché, et qui appartenait à la maison d'Albert.

CHAULNES (Honoré D'ALBERT, duc de), maréchal de France, né vers la fin du XVIe siècle, mort en 1649, était frère de Charles d'Albert de Luynes. Il parut à la cour sous le nom de Cadenet; devint successivement mestre de camp, lieutenant général de Picardie, maréchal de France; fut créé en 1619 duc de Chaulnes, et pair de France en 1621. Il partagea avec le maréchal de La Force le commandement de l'armée de Picardie, 1625, devint gouverneur de cette province en 1633; commanda en Artois et s'empara d'Arras en 1640, avec le maréchal de Châtillon.

CHAULNES (Ferdinand D'ALBERT D'AILLY, duc de), arrière-neveu du préc., pair de France, lieutenant général et gouverneur de Picardie, né en 1714, mort en 1769, cultiva la physique et l'histoire naturelle, et employa son immense fortune au progrès des sciences. En 1743, il devint membre honoraire de l'Acad. des sciences. On a de lui : Nouvelle Méthode pour diviser les instruments mathématiques, suivie d'une Description d'un microscope, Paris, 1768, in-fol., et des Mémoires, dans le recueil de l'Académie des sciences. Il eut le premier l'idée de la fabrication des eaux minérales factices. — Louis d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, fils du précéd., né en 1741, mort vers 1793, porta jusqu'à la mort de son père le titre de duc de Pecquigny. Il cultiva les sciences avec succès, et fut reçu membre de la Société royale de Londres. Il découvrit les moyens d'extraire et de purifier les sels de l'urine, l'art de faire cristalliser les alcalis, et de secourir les asphyxiés. Il visita l’Égypte et publia un Mémoire sur l'entrée du monument de Sakkara, 1785.

CHAUMERGY, ch.-l. de cant. (Jura), à 27 kil. S. de Dôle; 400 hab.

CHAUMETTE (Pierre Gaspard), né à Nevers en 1763, était fils d'un cordonnier qui lui fit faire quelques études. Il vint à Paris en 1789, travailla à un journal intitulé les Révolutions de Paris, et fut nommé en 1792 procureur syndic de la Commune. Il professa alors les opinions les plus violentes et se mit avec Hébert, son substitut, à la tête d'une faction de démagogues dite des Hébertistes. Orateur de carrefour, il exerça une déplorable influence sur le peuple : il essaya de détruire tous les cultes religieux et provoqua la destruction d'un grand nombre d'œuvres d'art consacrées au culte catholique. Il inventa les fêtes de la Raison, qui se célébraient à Notre-Dame, et dont la déesse était représentée par une actrice de l'Opéra. Robespierre, qui craignait en lui un rival, le fit décapiter en 1794. Chaumette avait pris le nom d’Anaxagoras.

CHAUMONT (en Bassigny), Calvus mons, Calvimontium, ch.-l. du dép. de la Hte-Marne, à 254 k. S. E. de Paris par route (262 par chemin de fer); 6318 hab. Trib. de 1re inst. et de comm., lycée, bibliothèque; société d'agric., sc. et arts. Chemin de fer, avec un admirable viaduc à 3 étages d'arcades. Bas drapés, chapeaux, gants, coutellerie, sucre de betteraves, mégisseries, etc. Patrie de Bouchardon. — Chaumont était jadis le ch.-l. de Bassigny et du comté de Chaumont, comté qui eut des seigneurs particuliers jusqu'à sa réunion au comté de Champagne en 1228. En 1814, après la rupture du congrès de Châtillon, l'Autriche, la Russie, la Prusse, signèrent à Chaumont un acte portant qu'on ne traiterait plus avec Napoléon et que la France serait réduite a ses anciennes limites.

CHAUMONT-EN-VEXIN, ch.-l. de cant. (Oise), à 28 k. S. O. de Beauvais; 1000 hab. Dentelles, éventails.

CHAUMONT-PORCIEN, ch.-l. de cant. (Ardennes), sur l'Aisne, à 22 k. N. O. de Réthel; 1000 h. Toiles.

CHAUMONT-SUR-LOIRE, bourg de Loir-et-Cher, sur la Loire, r. g., à 16 kil. S. O. de Blois; 950 hab. Anc. domaine de la maison d'Amboise : vieux château, où résidait souvent Catherine de Médicis; pont de 700m sur la Loire.

CHAUNY, ch.-l. de cant. (Aisne), sur l'Oise et sur un embranchement du canal de St-Quentin, à 37 k. N. O. de Laon; 4483 hab. Autrefois place forte. Chemin de fer; station. Bonneterie, fabrique de soude, usine hydraulique pour polir les glaces de St-Gobain, etc. Patrie de l'abbé Racine.

CHAUSSARD (J. B. Publicola), littérateur et poëte, né à Paris en 1766, mort en 1823, fut un chaud partisan de la Révolution, se fit nommer secrétaire de la mairie de Paris, puis du Comité du salut public, et devint plus tard un des adeptes de la secte des Théo-philanthropes. Lors du rétablissement de l'Université, il professa les belles-lettres au collége de Rouen, puis la poésie latine à la Faculté de Nîmes. On a de lui : l'Éducation des peuples, 1793; l’Esprit de Mirabeau, 1797; Les Fêtes et les courtisanes de la Grèce, 1801, et Héliogabale, 1803, ouvrage trop souvent licencieux; une traduction des Expéditions d'Alexandre, d'Arrien, 1803; des odes, et une Épître sur les genres dont Boileau n'a pas fait mention dans l'Art poétique, 1811, transformée depuis en un poëme en 4 chants sous le titre de Poétique secondaire, 1819 : c'est son meilleur ouvrage.

CHAUSSÉE-DES-GÉANTS, cap d'Irlande (Antrim), au N., formé d'une immense quantité de colonnes basaltiques qui se prolongent au loin dans la mer.

CHAUSSEY, île de France (Manche), dans la Manche, à 13 kil. N. de Granville; 2500m sur 1300. Beau granit bleu. Phare.

CHAUSSIER (Br.), médecin, né à Dijon en 1746, mort à Paris en 1828, enseigna d'abord l'anatomie à Dijon, fut appelé à Paris en 1794 pour concourir à la réorganisation de l'enseignement de la médecine, occupa une chaire d'anatomie dans la nouvelle école, fut nommé en 1804 médecin de la Maternité, puis médecin en chef de l’École polytechnique. Il créa pour l'anatomie des muscles une nomenclature nouvelle qui malgré son mérite n'a pas été conservée, et rédigea un grand nombre de mémoires intéressants. On estime ses Tables synoptiques d'anatomie, 1799-1816, et ses travaux sur la médecine légale. Il admettait la doctrine du vitalisme organique.

CHAUSSIN, ch.-l. de cant. (Jura), sur la r. g. du Doubs, à 14 kil. S. O. de Dôle; 1100 hab. Près de là, château de Villarceau.

CHAUVEAU-LAGARDE (Claude François), avocat de Paris, né en 1756 à Chartres, mort en 1841, se distingua sous le régime de la Terreur en défendant, au péril de sa vie, un grand nombre d'accusés, notamment la reine Marie-Antoinette, Mme Élisabeth, sœur du roi, et Charlotte Corday. Dénoncé par Hébert et mis en arrestation, il était sur le point d'être traduit devant le tribunal révolutionnaire lorsque le 9 thermidor lui sauva la vie. Sous les divers régimes qui se succédèrent, il continua avec la même indépendance l'exercice de sa profession, et mérita l'estime de tous. En 1806, Napoléon le gratifia d'une des charges d'avocat au Conseil d'État qui furent créées alors. Les Bourbons, à leur retour, lui donnèrent la croix d'honneur avec des titres de noblesse. Il fut nommé en 1828 conseiller à la Cour de cassation. Il a publié une Notice sur le procès de la reine et de Mme Élisabeth (1816), et quelques plaidoyers. Son nom a été donné à une rue de Paris.

CHAUVELIN (Germain Louis de), garde des sceaux et secrétaire d'État aux affaires étrangères, né en 1685, mort en 1762, fut de 1727 à 1737 le second et l'homme de confiance du cardinal Fleury, alors premier ministre; mais ayant été soupçonné par celui-ci de vouloir le supplanter, il fut aussitôt exilé (1737). — Son fils, Franç. Claude, marquis de Chauvelin, mort en 1774, servit en Italie et en Flandre, devint ambassadeur à Gênes et à Turin, et passa ses derniers jours à la cour, dans l'intimité de Louis XV. — Bernard François, marquis de Chauvelin, fils du préc., né en 1766, mort en 1832, adopta