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l’origine remonte au IXe siècle, et qui s’éteignit en 1762, tirait son nom d’un comté champenois dont Châtillon-sur-Marne était le chef-lieu, et forma les branches de St-Pol, Blois, Penthièvre, Chartres ; etc. Elle possédait de vastes domaines et était alliée à plusieurs maisons souveraines. Les comtes de Châtillon joignaient à leur titre celui de princes de Porcian. Les principaux membres de cette famille sont : Eudes, qui fut pape sous le nom d’Urbain II ; Renaud de Châtillon, qui prit part à la 2e croisade, administra la principauté d’Antioche et fut pris en 1160 par les Musulmans ; Gaucher de Châtillon, sénéchal de Bourgogne, mort en 1219, qui accompagna Philippe-Auguste à la Terre-Sainte et se distingua au siége d’Acre et à la bat. de Bouvines ; un autre Gaucher de Châtillon, arrière-petit-fils du préc., né en 1250, m. en 1329, connétable de France sous Philippe le Bel et ministre de Louis X ; Charles de Châtillon (1300-1364), dit aussi Charles de Blois, issu d’une branche collatérale qui possédait les comtés de Blois et de Champagne.

Une maison toute différente, celle de Châtillon-sur-Loing, a produit aussi plusieurs hommes célèbres, entre autres les trois frères Coligny, Dandelot et Odet, cardinal de Châtillon. V. COLIGNY, etc.

CHATOU, vge de Seine-et-Oise, à 10 kil. N. de Versailles et à 15 kil. O. de Paris, sur le chemin de fer de Paris à St-Germain, près de la r. dr. de la Seine, qu’on y passe sur un beau pont de pierre ; 1300 hab. Jolies maisons de campagne ; monument érigé dans l’église à la mémoire du duc de Berry.

CHÂTRE (La). V. LACHÂTRE.

CHÂTRES, anc. nom d’Arpajon. V. ce nom.

CHATTERTON (Thomas), poëte anglais, remarquable par sa précocité et ses malheurs, né à Bristol en 1752, était fils d’un pauvre maître d’école. Il composa des satires dès l’âge de 11 ans, fit paraître à 16 ans plusieurs morceaux écrits dans un style antique, qu’il mettait sous le nom d’un vieux poëte nommé Rowley, attira par là quelque attention, et vint à Londres, croyant y faire fortune ; mais n’ayant pas trouvé de moyens suffisants d’existence, il s’empoisonna (1770), après avoir lutté quelques jours contre la faim ; il avait 17 ans et quelques mois. On s’intéressa à lui après sa mort, et l’on recueillit ses œuvres, 1771 et 1803. Elles ont été trad. par Javelin-Pagnon (avec une Vie de Chatterton, par A. Callet), 1840. 2 vol. in-8. M. A. de Vigny a composé un drame de Chatterton.

CHAUCER (Geoffroy), ancien poëte anglais, né à Londres en 1328, mort en 1400, fut page d’Édouard III, obtint l’amitié du duc de Lancastre, fils du roi, et fut chargé de plusieurs missions, particulièrement à Gênes et à Milan, ce qui lui permit de connaître les grands écrivains de l’Italie de cette époque. Ayant embrassé les opinions de Wiclef, il fut persécuté sous Richard II, et forcé pour quelque temps de quitter l’Angleterre ; mais lorsqu’une révolution eut placé sur le trône le fils de son protecteur, Henri de Lancastre (Henri IV), il rentra en faveur (1399). Il avait épousé la sœur de Catherine Swynford, qui devint la femme de son protecteur, et se trouvait ainsi allié à la famille royale. Chaucer est considéré comme le père de la poésie anglaise ; il est auj. difficile à comprendre. Parmi ses poëmes, on remarque la Cour d’Amour ; la Maison de la Renommée, imitée par Pope ; le Testament de l’Amour, imité de la Consolation de Boëce ; Troilus et Cresida, imité du Filostrato de Boccace, enfin les Contes de Cantorbéry, le meilleur de tous, imité du Décameron. On a réuni ses Œuvres à Londres en 1721, in-fol., et 1798, 2 vol. in-4, avec notes par Tyrwnitt. L’éd. la plus complète est celle de R. Bell, 1855.

CHAUCES, Chauci, peuple de la Germanie septentrionale, habitait entre l’Albis (l’Elbe) et le Visurgis (Weser), dans le pays correspondant aux territoires d’Oldenbourg, de Brême et de Hanovre. Ils entrèrent au IIIe s. dans la confédération des Francs.

CHAUDES-AIGUES, Calentes Aquæ, ch.-l. de c. (Cantal), à 33 kil. S. O. de St-Flour ; 2000 hab. Eaux thermales, qui lui ont valu son nom,

CHAUDET (Ant. Denis), sculpteur et peintre, né à Paris en 1763, mort en 1810, remporta à Rome le grand prix en 1784, sur le sujet de Joseph vendu par ses frères, fut admis à l’Académie en 1805 et nommé professeur à l’École des beaux-arts. On lui doit le groupe de l’Émulation de la gloire, pour le péristyle du Panthéon, en 1801 ; Œdipe enfant, un de ses meilleurs ouvrages ; le Papillon et la Rose ; la statue de Dugommier, et celle de Napoléon qui surmontait avant 1814 la colonne de la place Vendôme. Comme peintre, il a traité le tableau d’Énée et Anchise, etc. Il réussissait surtout dans les sujets gracieux.

CHAUDIÈRE, riv. du Bas-Canada, sort du lac Mégartik et se jette dans le St-Laurent, au-dessous de Québec ; elle forme à 4 kil. au-dessus de son emb. une cataracte de 40m. Cours, 130 kil. — Lac situé entre le Haut et le Bas-Canada, est formé par l’Ottawa, au-dessous du lac du Chat, dont le sépare la chute de ce nom ; il a 50 kil. sur 7.

CHAUDON (Dom Louis MAIEUL), biographe, né en Provence en 1737, mort en 1817, entra chez les Bénédictins de Cluny. Il est connu par un Nouveau Dictionnaire historique, qu’il publia en 1766, Avignon, 4 vol. in-8, et qui fut porté à 13 vol. dans une 8e édition, publiée à Lyon en 1804, avec Delandine, et à 21 dans une refonte due à Prudhomme, 1810-12. On a encore de Chaudon un Dictionn. antiphilosophique, où il combat Voltaire. — Son frère, Esprit Chaudon, 1738-1800, a donné la Bibliothèque de l’homme de goût, Avignon, 1772, ouvrage utile, refondu depuis par Desessarts et Barbier.

CHAUFFAILLES, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 29 kil. S. de Charolles ; 3582 h. toiles, calicots.

CHAUFFEPIÉ (J. Georges DE), né à Leuwarden en 1702, mort en 1786, était ministre calviniste, et résida longtemps à Amsterdam. On lui doit un Nouv. Dictionnaire historique et critique pour servir de supplément à celui de Bayle, Amsterdam, 1750-56, 4 vol. in-fol., ouvrage plein de savantes recherches. Il a traduit, plusieurs volumes de l’Histoire universelle anglaise.

CHAUFFEURS, brigands qui, pendant la Révolution, envahissaient les maisons isolées et chauffaient les pieds de leurs victimes jusqu’à ce qu’elles déclarassent l’endroit où elles avaient déposé leur argent. S’étant mêlés aux Chouans, ils affectèrent un caractère politique, ce qui contribua à les rendre plus fameux. Ils disparurent en 1803.

CHAULIAC (Gui DE), médecin, né vers 1320 à Chauliac dans le Gévaudan, exerça son art à Lyon, puis à Avignon où il fut médecin de trois papes, et composa en 1363 un traité qui fut longtemps regardé comme classique, Inventarium sive collectorium chirurgicalis medicinæ, impr. à Bergame dès 1498, in-f., trad. en fr. par L. Joubert, Lyon, 1592. Il se signala par son dévouement dans la peste de 1348.

CHAULIEU (Guill. AMFRYE, abbé de), poëte aimable, né en 1639 à Fontenay dans le Vexin, mort en 1720 à 81 ans, prit le petit collet, obtint par la protection du duc de Vendôme de riches bénéfices, qui lui permirent de se livrer à son goût pour la repos et pour les plaisirs de l’amour et de la table. Il résidait habituellement au Temple, où se réunissait une société choisie, et mérita par l’élégance de sa poésie épicurienne d’être appelé l’Anacréon du Temple. On remarque surtout son Ode contre l’Esprit, ses vers sur la Mort, sur la Retraite, ses stances sur la Goutte et sur la Solitude de Fontenay. Il fut particulièrement lié avec le marquis de la Fare, poëte comme lui. Leurs œuvres ont été plusieurs fois publiées ensemble, notamment en 1750 par St-Marc. Des Lettres inédites de Chaulieu ont été publiées en 1850 par le marquis de Bérenger.

CHAULNES, ch.-l. de cant. (Somme) à 80 kil. S. O. de Péronne ; 1250 hab. Toiles, baptistes ; blan-