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Cette ville était jadis ch.-l. d'un pachalik turc de même nom. Elle a été cédée aux Russes en 1829. – Le pachalik d'Akhaltsikh ou de Tcheldir comprenait une partie de l'Arménie et de la Géorgie turque. Pays montueux, salubre; habité par des races diverses (Lazes, Kourdes, Géorgiens, Turcs).

AK-HISSAR, c.-à-d. Château-Blanc, la Thyatira des anciens, v. de Turquie d'Asie (Anatolie), sandjak de Saroukan, à 102 kil. N. E. de Smyrne; 8000 hab. Bons vins, coton. Importante chez les anciens, mais déchue. Thyatira eut une des premières églises chrétiennes.

AKIBA, savant rabbin, né en Palestine, dans le Ier siècle de J.-C., se jeta dans le parti de Barcochébas, qui avait fait révolter les Juifs contre les Romains, fut pris et écorché vif, l'an 135 de J.-C. On prétend qu'il avait alors 120 ans. On lui attribue un livre sur la Création, ainsi qu'une grande partie de la Mischna, recueil de traditions antiques. On le regarde comme le père de la Cabale.

AKKAR, Demetrias, v. de Syrie, à 32 kil. E. de Tripoli. Évêché maronite.

AKKERMAN, en slave BIELGORODK (ville blanche), Alba Julia, v. de Russie d'Europe (Bessarabie), ch.-l. d'un district de même nom, à 48 kil. S. O. d'Odessa, et à 17 de la mer Noire dans une baie formée par le Dniester; 15 000 hab. Port peu profond, fortifications; immenses salines; commerce. – Il y fut signé en 1826 entre la Russie et la Turquie un traité qui confirmait la paix de Bucharest, et assurait aux Russes la navigation de la mer Noire.

AKMOUNEIN. V. ACHMOUNEIN.

AKMYN, Chemmis ou Panopolis, v. de Haute-Égypte, sur la r. dr. du Nil, à 26 kil. N. O. de Djirdjeh. Grande manuf. de coton. Aux environs, catacombes et ruines qui couvrent un espace immense; restes d'un beau temple d'Osiris.

AK-SERAI, Garsaura, v. de la Turquie d'Asie (Caramanie), ch.-l. de livah, sur l'Eusdent, à 133 kil. O. de Kaisarieh. Château fort, jardins. – Le livah est dominé au S. par les monts Foudhal Baba, et baigné par l'Eusdent. Il renferme un grand lac salé qui approvisionne de sel tout le pays.

AK-SOU, c.-à-d. Eau blanche, v. principale de la petite Boukharie par 41° 9' lat. N., 76° 52' long. E.; 50 000 hab. Résidence du commandant des troupes et d'un chef indigène, vassal de la Chine. Fabriques de couvertures de cuir et de vases de jaspe.

AKTAMAR, île et fort de la Turquie asiatique (Van), sur la côte E. du lac de Van. Près de là est un monastère bâti en 653, résidence d'un des patriarches d'Arménie (le patriarcat date de 1113).

AKTIAR. V. SEBASTOPOL.

AL, le en arabe. Pour les noms commençant ainsi qui ne seraient pas ici, V. le mot qui suit al.

ALABAMA, riv. des États-Unis, sort des monts Alleghany, court du N. au S., parcourt l'État auquel elle donne son nom, se réunit au Tombeckbee pour fermer la riv. Mobile, et se jette dans le golfe du Mexique par la baie de Mobile.

ALABAMA, un des États de l'Union, ainsi nommé de la rivière qui l'arrose, entre ceux de Tenessée au N., de Géorgie à l'E., de Mississipi à l'O., et le golfe du Mexique au S., a pour capitale Tuscaloosa, et pour v. principales Mobile, Cahawba, Montgomery, St-Étienne; 980 000 hab., dont 435 000 esclaves. Plusieurs chemins de fer. Le climat très-varié permet d'y cultiver à la fois la canne à sucre et les céréales, ainsi que les autres plantes de nos contrées. On y trouvait plusieurs peuplades indigènes, qui en ont été expulsées. — L'AI. a été admis en 1819 au nombre des États. C'est un de ceux qui se sont séparés de l'Union en 1861.

ALABANDA, v. de Carie, au N. E. de Milet, près du Méandre. Autrefois riche et commerçante, mais dissolue. Belles ruines.

ALACHEUR, Philadelphia, v. de Turquie d'Asie (Anatolie), à 124 kil. E. de Smyrne; 6000 hab. Résidence d'un évêque grec. Belle cathédrale grecque, mosquées. Quelque industrie, étoffes en coton, teintures; eau minérale aux environs. — Fondée par Attale II, roi de Pergame, dit Philadelphe.

ALACOQUE (Marie), née en 1647 à Lauthecour, près d'Autun, se voua de très bonne heure à la vie religieuse, et devint célèbre par ses vertus et par des grâces extraordinaires. Ayant été guérie d'une paralysie, elle attribua sa guérison à la Ste Vierge, et substitua désormais le nom de Marie à celui de Marguerite, qu'elle portait d'abord. Elle a composé un petit ouvrage mystique, La dévotion au Cœur de Jésus (publ. par le P. Croiset en 1698), qui contribua à répandre la fête du Cœur de Jésus. Elle mourut en 1690; elle avait prédit avec précision le jour de sa mort. Languet a publié sa Vie avec quelques opuscules d'elle, Paris. 1729 in-4.

ALA-DAGH, chaîne de mont. d'Anatolie, forme la ramification méridionale du Taurus et répond à l’Olympe de Galatie des anciens.

ALADIN, dont le vrai nom est Ala-Eddyn, l'un des princes connus sous le nom de Vieux de la Montagne, régnait sur une secte d'Ismaéliens appelés Assassins, et monta sur le trône vers 1221. Les assassinats qu'il faisait commettre, dit-on, par ses adeptes rendirent son nom si terrible, que les rois ses voisins et plusieurs princes chrétiens lui envoyèrent de grands présents pour se soustraire à ses poignards. S. Louis, loin de s'effrayer de ses menaces, l'obligea, lorsqu'il se rendit en Palestine, à lui envoyer des ambassadeurs avec des présents.

ALADIN ou ALA-EDDYN-KAIKOBAD, Sultan seldjoucide de Konieh, 1219-1237, eut à combattre le sultan d'Égypte, conquit l'Anatolie, mais fut vaincu par les Tartares vers la fin de son règne.

ALAGOAS, v. du Brésil, ch.-l. de la prov. d'Alagoas, sur le lac Manguaba; 16 000 hab. Sucre, tabac, bois de construction. La prov. d'Alagoas, entre celles de Pernambouc, de Sergipe et la mer, a 160 000 hab. Tabac estimé.

ALAGON, riv. d'Espagne et de Portugal, baigne Placencia, Coria, et se jette dans le Tage, à 6 kil. N. E. d'Alcantara, après 140 kil. de cours.

ALAIGNE, ch.-l. de cant. (Aude), à 15 kil. N. O. de Limoux; 360 hab.

ALAIN, nom de plusieurs ducs et comtes de Bretagne. V. l'art. BRETAGNE.

ALAIN DE L'ISLE, Alanus de Insulis, surnommé le Docteur universel, né vers 1114, m. en 1203, enseigna la théologie à l'Université de Paris avec un grand succès, et essaya de prêter à la philosophie le langage et les agréments de la poésie. Il se retira à la fin de sa vie dans l'abbaye de Cîteaux. Alain a laissé un assez grand nombre d'écrits en prose et en vers, tous en latin, qui ont été recueillis par le P. Ch. de Visch, Anvers, 1654 in-f°. Les plus connus sont l’Anti-Claudien, poëme philosophique; le Livre des Paraboles, trad. en franç. par Antoine Vérard, Paris, 1492; De lapide philosophico, où il se montre partisan de la science hermétique. – Un autre Alain de l'Isle, son contemporain, fut évêque d Auxerre (1151) et ami de S. Bernard, dont il écrivit la Vie.

ALAIN CHARTIER, V. CHARTIER

ALAINS, Alani, peuple scythe, que l'on croit sorti de l'Altaï, errait avec ses troupeaux dans les vastes steppes qui s'étendent entre le Volga et le Tanaïs, lorsque les Huns fondirent sur lui, le soumirent en partie et l'entraînèrent à leur suite dans expéditions, vers 375; le reste s'enfuit dans gorges du Caucase (où il vit encore sous le nom d'Ossètes), ou bien alla se joindre aux Vandales. Unis ensuite aux Suèves, les Alains opérèrent la grande invasion des Gaules (406-410); puis ils passèrent en Espagne, où bientôt ils disparurent après été battus par Vallia, roi des Visigoths (418).

ALAIS, Alesia, ch.-l. d'arr. (Gard), sur le Gardon, à 45 k. N. O. de Nîmes; 15 462 h. Trib., collége, école de mineurs, fondée en 1843. Industrie active.