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Œuvres badines (contes, féeries, etc.), recueillies en 1787, 12 vol. in-8. Caylus eut pour ami l'abbé Barthélémy, qui l'aida dans plusieurs de ses travaux.

CAYOR, État de Nigritie, le plus puissant des États Giolofs, s'étend le long de la côte de l'Océan Atlantique, depuis l'embouchure du Sénégal jusqu'au delà du cap Vert; env. 200 000 h. Le roi du pays prend le titre de Damel.

CAYRES, ch.-l. de c. (Hte-Loire), à 13 k. S. O. du Puy; 750 h. Sol granitique et volcanique.

CAYSTRE, Cayster ou Caystros, auj. Kitchek-Meinder, c.-à-d. Petit-Méandre, riv. de Lydie, naît près de Sébaste, et se jette dans la mer Égée près d’Éphèse. Elle est célèbre par les cygnes qu'on voyait jadis en grand nombre sur ses bords.

CAZALÈS (Jacques de), célèbre orateur, né en 1752 à Grenade (Hte-Garonne), d'un conseiller au parlement de Toulouse, mort en 1805, était en 1789 capitaine de dragons. Élu député de la noblesse aux États généraux en 1789, il se montra le défenseur ardent de la monarchie, déploya à la tribune de grands talents oratoires, et lutta souvent avec succès contre Mirabeau et Barnave. Il donna sa démission de député après l'arrestation de Louis XVI à Varennes, émigra et fit avec les princes de la maison de Bourbon la campagne de 1792. Il rentra en France en 1803. Ses Discours et opinions ont été recueillis en 1 v. in-8, Paris, 1821.

CAZALS, ch.-l. de cant. (Lot), à 27 k. N. O. de Cahors; 1000 h.

CAZAMANCE. V. CASAMANCE.

CAZAUBON, ch.-l. de c. (Gers), à 25 k. S. de Roquefort, sur la Douze; 2300 h. — V. CASAUBON.

CAZÈRES, Calagorris, ch.-l. de c. (H.-Garonne), sur la r. g. de la Garonne, à 38 k. S. O. de Muret; 2000 h. Chapelleries, tanneries, teintureries.

CAZES (P. Jacques), peintre, né à Paris en 1676, mort en 1754, fut reçu en 1704 à l'Acad. de peinture et devint directeur, puis chancelier de cette compagnie. Il traita surtout des sujets religieux: les églises de Notre-Dame, St-Gervais, St-Germain-des-Prés sont ornées de ses tableaux. Il se distingue par une composition grande, un dessin correct et gracieux, une couleur vraie et brillante.

CAZIN (Hubert), imprimeur et éditeur, né à Reims, a publié au XVIIIe s. une collection d'auteurs français dans le format petit in-12, format qui a gardé son nom. Ses éditions sont recherchées pour le soin et surtout pour l'élégance de la typographie.

CAZORLA, Castulo, v. d'Espagne, à 55 k. N. E. de Jaen; 7000 h. Elle est entourée d'une chaîne de montagnes qui portent le même nom.

CAZOTTE (J.), écrivain du XVIIIe siècle, né à Dijon en 1720, fut d'abord employé dans l'administration de la marine, et envoyé en 1747 à la Martinique comme contrôleur des îles du Vent. Il quitta d'assez bonne heure les affaires et se retira dans une campagne qu'il possédait à Pierry près d’Épernay, pour s'y livrer à ses goûts littéraires. A la fin de sa vie, il entra dans une secte d'illuminés, et se fit dès lors remarquer par une piété exaltée. Il prit parti contre la Révolution et fut arrêté après le 10 août 1792; il allait être égorgé aux funestes journées de septembre, lorsque sa fille, qui s'était enfermée avec lui dans sa prison, lui sauva les jours en le couvrant de son corps. Il sortit alors de prison; mais, repris quelques jours après, il périt sur l'échafaud (25 septembre); il supporta la mort avec un courage héroïque. La Harpe attribue à Cazotte une prédiction sur la Révolution qui est une pure fiction, inventée pour l'effet. Cazotte a composé, entre autres ouvrages, Olivier, poëme en prose, qui obtint un grand succès, 1763; le Diable amoureux, 1772; des Contes arabes, faisant suite aux Mille et une Nuits; des fables, des nouvelles, etc. Tous ces ouvrages montrent une imagination riche. Il écrivait en vers avec une étonnante facilité; on attribua même à Voltaire quelques-unes de ses productions. L'édition la plus complète de ses œuvres est celle de Bastien, publ. sous le titre d’Œuvres badines et morales, 4 vol. in-8, Paris, 1816.

CEA, riv. d'Espagne, prend sa source à 58 k. N.E. de Léon, coule au S., et tombe dans l'Esla à 7 k. N. E. de Benavente, après un cours de 125 k. — Elle donne son nom à une v. située sur ses bords, à 40 k. E. S. E. de Léon; 1200 h.

CEARA, prov. du Brésil, entre celles de Rio-Grande, Parahiba, Piauhy, Pernambouc et la mer; 440k. sur 400; 390 000 h.; ch.-l., Céara, dite aussi Fortalezza et N.-D.-de-l'Assomption; 12 000 h. On y cultive le maïs, l'ananas, le tabac, etc.

CEBENNA MONS, nom ancien des Cévennes.

CÉBÈS, philosophe de Thèbes, disciple de Socrate; il est un des interlocuteurs du Phédon de Platon. Cébès avait composé plusieurs traités : un seul nous est parvenu sous son nom; il est intitulé Pinax ou Tableau : l'auteur se suppose placé devant un tableau qui représente toutes les scènes de la vie humaine et il en donne la description. On attribue généralement cet écrit à un philosophe stoïcien du temps de Marc-Aurèle. Le Tableau de Cébès se trouve d'ordinaire à la suite d’Épictète. Il a été publié à part par Gronovius, Amsterdam, 1689; par J. Schweighæuser, Leipsick, 1798, et trad. en français par Gilles Boileau, 1653, par Camus, 1796, et par Thurot, 1826.

CECCO D'ASCOLI (Francesco STABILI, dit), auteur d'un poëme didactique italien intitulé l’Acerbo (d’acervus, tas, recueil), espèce d'encyclopédie où il traite de la physique et de l'astrologie, naquit à Ascoli vers 1257, et enseigna l'astrologie à Bologne (1322-25). Accusé d'avoir mal parlé de la religion, il fut brûlé par l'inquisition de Florence, en 1327. L’Acerbo a été imprimé pour la 1re fois à Venise en 1476, et a été plusieurs fois réimprimé depuis.

CÉCIL (William), baron de Burleigh, secrétaire d'État sous Édouard VI et Élisabeth, grand trésorier d'Angleterre, né en 1520 dans le comté de Lincoln, mort en 1598, fut élu deux fois membre du parlement, se fit remarquer par la fermeté et l'indépendance de ses opinions, fut nommé secrétaire d'État par Élisabeth en 1558, assembla un parlement où l'on traita d'un plan de réforme dans la religion, et eut la plus grande part à l'établissement des 39 articles qui forment la base de cette réforme. En 1588, il conclut un traité avantageux pour l'Angleterre, entre Élisabeth et les États de Hollande. Élisabeth, pour le récompenser de ses services, le créa baron de Burleigh. — Son fils, Robert Cécil, 1563-1612, ministre sous Élisabeth et Jacques I, fut envoyé auprès de Henri IV, roi de France, pour traiter de la paix avec l'Espagne. Il contribua beaucoup à la condamnation du comte d'Essex. Il fut comblé de faveurs par Jacques I, et fait comte de Salisbury.

CÉCILE (Ste), vierge et martyre, vivait en Sicile, selon Fortunat de Poitiers, et mourut pour la foi à Rome à une époque incertaine (176 ou 230). Les actes de son martyre n'ont rien d'authentique. Les musiciens ont choisi cette sainte pour leur patronne, parce qu'en chantant les louanges de Dieu elle s'accompagnait d'un instrument de musique. On la fête le 22 nov. Raphaël, le Dominiquin, Carlo Dolce, nous ont laissé d'admirables tableaux de Ste Cécile. Dryden a composé en son honneur une ode célèbre.

CÉCINA. V. CÆCINA.

CÉCROPS, fondateur d'Athènes, était originaire de Saïs en Égypte. Il aborda avec une colonie dans l'Attique vers 1643 av. J.-C., et fonda une partie des douze bourgades dont Athènes devint plus tard la capitale. Il établit le tribunal de l'aréopage, répandit le culte de Minerve et de Jupiter, enseigna aux habitants de l'Attique l'agriculture et le commerce, et introduisit parmi eux le mariage et les sépultures. Il mourut vers l'an 1594. D'autres le placent un siècle plus tard. Le nom de Cécropie a été donné en son honneur, tantôt à Athènes, tantôt à l'Attique.