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bac, chanvre. – Assiégé en 1346 par Jean le Bon, duc de Normandie (depuis roi de France); érigé en duché-pairie en 1600 pour la maison de Lorraine-Mayenne. Ce duché passa en 1638 à Marie de Vignerot, nièce du cardinal de Richelieu. Supprimé à sa mort, il fut rétabli en 1731 pour son petit-neveu.

AIGUILLON (Marie-Madeleine de VIGNEROT, duchesse d'), nièce du cardinal de Richelieu, était fille de Réné de Vignerot, seigneur de Pont-Courlay, et de Françoise Duplessis, sœur de Richelieu. Elle entra de bonne heure comme dame d'honneur à la cour de Louis XIII et jouit d'une grande faveur. Elle épousa en 1620 Antoine du Roure de Combalet, qui la laissa veuve au bout de peu d'années. Elle devint duchesse d'Aiguillon en 1638, son oncle ayant acheté pour elle la terre qui porte ce nom. Elle employa des sommes immenses en actes de charité et en œuvres pies. Elle mourut en 1675 léguant son duché à son neveu, le duc de Richelieu. Fléchier a fait son oraison funèbre.

AIGUILLON (Armand-Louis de VIGNEROT, duc d'), petit-neveu de la précédente, né en 1683, mort en 1750, fut d'abord connu sous le titre de marquis de Richelieu, et prit le titre de duc d'Aiguillon en 1731, époque à laquelle le duché d'Aiguillon fut rétabli en sa faveur. Il n'est connu que par quelques livres obscènes, composés en société avec l'abbé Grécourt, le P. Vinot et la princesse de Conti.

AIGUILLON (Armand de VIGNEROT, duc d'), fils du précédent et ministre de Louis XV, né en 1720, mort en 1782, servit sans gloire en Italie et n'en obtint pas moins, vers 1756, le gouvernement de la Bretagne. Il s'y fit universellement détester, eut de vifs démêlés avec La Chalotais et fut accusé devant le parlement; mais il échappa à la condamnation par la protection de Mme du Barry, et fut même, en 1771, appelé au ministère, avec le chancelier Maupeou et l'abbé Terray : il eut le portefeuille des affaires étrangères, auquel il réunit celui de la guerre. Il laissa consommer le partage de la Pologne et s'appliqua en tout à contrecarrer les projets de Choiseul, qu'il avait supplanté. A l'avènement de Louis XVI, il fut destitué et exilé. — Son fils, Armand d'Aiguillon, officier distingué et député à l'Assemblée nationale, fut un des premiers à consentir à l'abolition des privilèges et commanda après Custine (1792); il n'en fut pas moins forcé d'émigrer. Il mourut à Hambourg en 1800.

AIGURANDE, ch.-l. de c. (Indre), à 19 kil. S. O. la Châtre; 1477 hab. Commerce de bestiaux.

AIKIN (John), littérateur anglais, 1747-1822, frère de mistriss Barbauld, se mit à écrire, après avoir exercé la médecine à Yarmouth avec peu de succès. On a de lui des Mémoires sur les médecins la Grande-Bretagne, 1780; une Description de l'Angleterre; une Biographie générale, 10 vol. in-4. 1799-1815, et les Annales du règne de Georges III. Il dirigea de 1796 à 1815 le Monthly magazine.

AILA, AILAH ou AILATH. V. ÆLANA et AKABA.

AILHAUD, médecin charlatan, né en Provence en 1674, mort en 1756, est connu par une poudre qui porte son nom et à laquelle il attribuait la vertu de guérir toutes les maladies; ce n'était qu'un mélange de résine, de scammonée et de suie. La vente de cette poudre lui procura une fortune immense.

AILLANT-SUR-THOLON, ch.-l. de c. (Yonne), à 17 kil. N. O. d'Auxerre; 903 hab. Draps communs.

AILLY (phare de l'), à l'O. de Dieppe (Seine-inf.), sur le cap d'Ailly, entre Varengeville et Pourville.

AILLY-LE-HAUT-CLOCHER, ch.-l. de c. (Somme), à 11 kil. E. d'Abbeville; 1161 hab. – AILLY-SUR-NOYE, ch.-l. de c. (Somme), à 22 kil. N. O. de Montdidier; 1071 hab. Station. – AILLY-SUR-SOMME, hameau du dép. de la Somme, à 18 kil. N. O. d'Amiens, à 5 kil. S. E. de Picquigny; 500 hab. Station.

AILLY (d'), famille noble de la Picardie, issue de Robert d'Ailly, qui vivait au XIe siècle, tirait son nom d'Ailly-sur-Somme. Plusieurs de ses membres adoptèrent la réforme. Charles d'Ailly, vidame d'Amiens, périt, ainsi que son fils, à la bataille de Saint-Denis, en 1567, en combattant dans les rangs des Protestants. C'est par une fiction toute poétique que Voltaire, dans un épisode de la Henriade, arme le fils contre le père et les fait périr tous deux à la bataille d'Ivry, bataille qui ne fut livrée qu'en 1590, 23 ans après la mort de Charles d'Ailly.

AILLY (Pierre d'), Petrus de Aliaco, célèbre docteur, surnommé l’Aigle de la France et le Marteau des Hérétiques, né à Compiègne en 1350, d'une famille obscure, mort en 1420, parvint par son mérite à être successivement grand maître du collége de Navarre (1384), où il forma Gerson, chancelier de l'université de Paris, aumônier et confesseur du roi Charles VI, évêque de Cambray, et enfin cardinal (1411). Il se distingua au concile de Pise et à celui de Constance, où il présida la 3e session, et démontra la nécessité d'une réforme dans l'Église. Il fut légat du pape, d'abord en Allemagne, puis à Avignon. Il fit instituer par Benoit XIII la fête de la Trinité et établir des théologaux dans toutes les cathédrales. Dans les disputes philosophiques de son temps, il fut un des plus ardents champions du nominalisme. Ses traités philosophiques et théologiques ont été imprimés à Strasbourg, 1490, in-fol. Le De Anima a paru séparément à Cologne, 1505.

AILSFORD (Kent), sur la Medway, à 40 kil. S. E. de Londres. Le saxon Hengist y battit les Bretons en 455.

AIMAR. V. AYMAR.

AIME, Axima, bg de France (Savoie), ch.-l. de c., à 18 kil. N. E. de Moutiers, près de l'Isère, sur 3 torrents, est bâti à près de 760m de hauteur; 1100 hab. Antiquités.

AIMÉ ou AMÉ. V. AMÉ.

AIMÉ-MARTIN. V. MARTIN.

AIMOIN, chroniqueur français, né à Villefranche en Périgord, vers 950, mort en 1008, entra chez les Bénédictins de Fleury-sur-Loire, et y fut disciple de l'abbé Abbon, dont il a écrit la Vie. On a aussi de lui une Histoire des Français, en 5 livres, dont les trois premiers vont jusqu'à la 16e année du règne de Clovis II; les 2 derniers paraissent être d'une main étrangère. Cette chronique a été publiée par Nicot, par Duchesne et dom Bouquet.

AIMON. V. AYMON.

AIN, Danus, Idanus, petite riv. de France, a sa source dans le Jura, près de Nozeroi, passe à Nozeroi, Pont-d'Ain, reçoit la Bienne, qui vient des environs de Saint-Claude, traverse le dép. auquel elle donne son nom, et se jette dans le Rhône, à 35 kil. au-dessus de Lyon, après un cours de 168 kil., dirigé du N. E. au S. O.

AIN (dép. de l'), dép. frontière, entre les États sardes et la Suisse à l'E., les dép. du Jura au N., de Saône-et-Loire et du Rhône à l'O., de l'Isère au S.; ch.-l. Bourg. Il est formé de la Bresse, du Bugey, de la principauté de Dombes et du pays de Gex, a 5392 kil carrés et 370 919 h., dont une grande partie se compose de montagnards qui émigrent chaque année. Le Rhône et la Saône bornent ce dép. de 3 côtés; l'Ain le traverse. Il contient le plateau de Dombes, semé d'étangs et malsain; on y pêche beaucoup de poisson, que l'on envoie à Lyon. — Ce dép. a 5 arr. (Belley, Bourg, Gex, Nantua, Trévoux) ; 35 cant., 447 comm.; il fait partie de la 8e div. milit., dépend de la cour impériale de Lyon et a un évêché à Belley.

AÏN, mot arabe qui signifie source, commence un grand nombre de noms géographiques: Cherchez au mot suivant ceux qui ne se trouveront pas ici.

AIN-MAHDI, v. du Sahara algérien, au S. de l'Atlas, à 270 kil. S. d'Alger et à 60 kil. O. de Laghouat, était le siége d'un chef arabe longtemps indépendant, qui ne fut soumis qu'en 1852. Passage des caravanes qui vont dans l'intérieur de l'Afrique.

AINSA, village d'Espagne (Saragosse), sur la Cinca, à 35 kil. N. de Barbastro; 600 hab. Anc. capit. du roy. de Ribagorce, puis résidence des rois d'Aragon.