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phie à Leipsick. Parmi ses œuvres, publiées à Leipsick de 1808 à 1810, en 7 vol. in-8, on remarque une Psychologie; une Histoire de la Psychologie; des Réflexions sur l'histoire de la philosophie; la Psychologie des Hébreux; Considérations sur l'histoire de l'espèce humaine; des Essais de morale et de philosophie religieuse. Ses écrits sont tous en allemand, excepté une Histoire des sentiments de l'Église grecque et un Commentaire sur la cosmothéologie d'Anaxagore, qui sont écrits en latin.

CARVAJAL, famille espagnole, a produit plusieurs hommes célèbres, entre autres : Jean de C., né à Truxillo (Estramadure) en 1399, mort en 1469, fait cardinal par Eugène IV en 1446; il fut chargé de plusieurs missions en Allemagne, combattit les erreurs des Hussites, et contribua au gain d'une bat. livrée aux Turcs en 1456, sous les murs de Belgrade. — Bernardin de C., 1456-1523, neveu du précédent, fut créé cardinal en 1493 par Alexandre VI. Ambassadeur d'Espagne à Rome, il prit parti pour Louis XII et l'empereur Maximilien contre le pape Jules II, et fut pour ce fait excommunié et dépouillé de la pourpre; mais, sous Léon X, ayant reconnu ses torts, il fut rétabli dans ses dignités (1513). — François de C., capitaine espagnol, contribua à la victoire qu'obtint le gouverneur du Pérou, Vaca de Castro, sur le jeune Almagro; embrassa le parti de Pizarre, fut pris avec lui en 1548, et pendu comme traître, à Cusco. — Louis Firmin de C., comte de la Union, général espagnol, né en 1752 à Lima, commanda en 1794 l'armée du Roussillon contre la France, mais échoua et périt peu après.

CARVALHO-MELHO. V. POMBAL.

CARVIN-EPINOY, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 30 kil. de Béthune; 4200 hab. Fabriques d'amidon, de sucre de betteraves; tanneries.

CARYANDE, v. de Carie, sur le golfe Iassique, entre Mynde et Bargylie. Patrie du géographe Scylax.

CARYATIDES, figures de femmes vêtues de longues tuniques que l'on place en guise de colonnes, de piliers ou de pilastres. Ce nom, qui veut dire habitants de Caryes (v. de Laconie), vient, dit-on, de ce que, cette ville s'étant alliée aux Perses lors de l'invasion, ses habitants furent exterminés par les autres Grecs et leurs femmes réduites en esclavage, et condamnées à porter les plus lourds fardeaux.

CASA (Jean DELLA), prélat et littérateur italien, né en 1503 à Mugello, près de Florence, fut nommé en 1544 à l'archevêché de Bénévent et devint secrétaire d'État sous Paul IV. On a de lui plusieurs ouvrages écrits avec élégance, tels que : Galatée ou la manière de vivre dans le monde, traduit par Belleforest; De officiis inter potentiores et tenuiores amicos, trad. en italien par l'auteur même; des Poésies lyriques italiennes, que Ménage a commentées. L'édition la plus complète de ses œuvres est celle de Venise, 1752, 3 vol. in-4.

CASA-BIANCA (Lucien), capitaine de vaisseau français, né en 1755 à Bastia (Corse), se distingua dans la marine royale, fut député de la Corse à la Convention, puis devint membre du conseil des Cinq-Cents. Commandant le vaisseau l'Orient dans l'expédition d’Égypte, il fut mortellement blessé au combat naval d'Aboukir, 1798, et y périt avec son jeune fils qui, voyant le vaisseau prêt à sauter, ne voulut point se séparer de lui. — Son frère Raphaël de Casa-Bianca, 1738-1825, général français, concourut sous Louis XV à la conquête de la Corse, et défendit glorieusement Calvi contre les Anglais. Il fut membre de l'Assemblée constituante, et devint sous l'Empire sénateur et comte.

CASAL, Casale en italien, Bodincomagus en latin, v. forte des États sardes, ch.-l. d'intendance sur la r. dr. du Pô, à 60 kil. E. N. E. de Turin, et à 25 kil. N. O. d'Alexandrie: 20 000 h. Évêché, vieux château fort, église, collége, théâtre, etc. Peu de commerce. Autrefois capitale du Montferrat (une de ses églises renferme les tombeaux des anciens souverains de Montferrat). Plusieurs fois prise et reprise par les Autrichiens et par les Français. Ceux-ci y vainquirent les Espagnols en 1640 et la possédèrent de 1681 à 1706.

CASAL-NUOVO, v. de l'Italie mérid. (Calabre Ultérieure 1re), à 22 k. E. de Palmi; 8000 h. Presque détruite en 1783 par un tremblement de terre.

CASAL-PUSTERLENGO, v. de Lombardie, à 17 kil. S. E. de Lodi; 4750 h. Les Français y battirent les Autrichiens en 1796.

CASAMANCE, riv. de la Sénégambie, au S. de la Gambie, dont elle n'est qu'un bras, se dirige à l'O. et se jette dans l'Atlantique. Ses deux rives, depuis le fort Sedhiou, ont été acquises à la France en 1836.

CASANOVA (Fr.), peintre de batailles, né à Londres en 1727, de parents vénitiens, vint se former à Paris sous Charles Parrocel, et y fut reçu en 1763 membre de l'Académie de peinture, puis séjourna à Dresde, à Vienne, et mourut à Brühl près de Vienne, en 1805. Ses principaux tableaux sont ceux dans lesquels il représenta les batailles gagnées par le prince de Condé, et ceux qu'il exécuta pour l'impératrice Catherine, représentant les victoires remportées par les Russes sur les Turcs.

CASANOVA DE SEINTGALT (J. J.), aventurier, frère du préc., naquit à Venise en 1725, parcourut l'Europe, faisant toutes sortes de métiers et s'insinuant partout auprès des grands; fut successivement séminariste, militaire, musicien, alchimiste, écrivain, personnage politique; fut emprisonné pour raison d'État en 1755 à Venise, d'où il s'échappa, et mourut à Vienne en 1803. Il a laissé, entre autres ouvrages, une Histoire de sa captivité, Prague, 1788, et des Mémoires fort licencieux, rédigés en français et publiés à Leipsick, 1826-32, 10 vol. in-8. Ces Mémoires ont été mis à l’Index à Rome.

CASAUBAH ou CASBA. V. KASBA.

CASAUBON (Isaac), érudit, né à Genève en 1559, mort en 1614, enseigna le grec à Genève (1582), à Montpellier, puis à Paris, où Henri IV le fit venir (1598), et fut nommé bibliothécaire du roi. Après la mort de Henri IV, il passa en Angleterre, et obtint de Jacques I une pension et de riches bénéfices. Il mourut à Londres. Casaubon était protestant; il joua un rôle important dans son parti et assista à la conférence de Fontainebleau entre le cardinal Duperron et Duplessis-Mornay. Ce savant a composé un nombre prodigieux d'ouvrages : des Commentaires sur Diogène Laërce (1583), sur Polyen (1589), sur Strabon, Théocrite, Athénée; des éditions d’Aristote, Théophraste, Polybe, Perse, Suétone, avec des notes estimées; un Traité de la Satire chez les Grecs et les Romains (1605); une Réfutation des erreurs de Baronius, et des Lettres, Rotterdam, 1709. Il a laissé sous le titre d’Éphémérides un journal qui a été publié à Oxford, 1850, par J. Russel, et qui renferme de précieux renseignements sur la politique de son temps. — Son fils, Méric Casaubon, 1599-1671, avait passé avec lui en Angleterre. On lui doit aussi plusieurs ouvr. d'érudition (Épictète, Hiéroclès, etc.) et un Traité de la crédulité, livre singulier où il veut établir la réalité des esprits et des sorciers, Londres, 1668.

CASCAR, v. de Mésopotamie, sur les front de l'Arabie. Colloque entre Manès et l'évêque Archélaüs.

CASERTE, v. de l'Italie mérid., chef-lieu de la Terre de Labour, au pied du mont Caserta, à 24 k. N. E. de Naples ; 20 000 h. Beau palais royal, bâti en 1752, vaste parc, bel aqueduc. Fruits et vins exquis. Caserte doit son nom à un vieux château, appelé dans la langue du pays Casa erta (maison escarpée), à cause de son élévation. — A 4 k. N. E., est Caserta-Vecchia. Place de guerre, évêché, b. cathédrale.

CASES NOIRES, Cellæ Nigræ, v. d'Afrique, sur les confins de la Numidie et de l'Afriq. proconsulaire, eut pour évêq. Donat, l'aut. du schisme des Donatistes.

CASHELL, Iernis, v. d'Irlande (Tipperary), à 138 kil S. O. de Dublin et 50 kil. N. O. de Waterford;