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Classiques de Valpy. Il donna aussi des édit. de la trad. de Virgile de Dryden et du Dictionnaire d'Ainsworth.

CAREY (William), orientaliste anglais, né en 1762, mort à Sérampour en 1834, fut envoyé en 1793 dans le Bengale pour y répandre l'Évangile; apprit plusieurs des dialectes de l'Inde, surtout le sanscrit et le bengali; fut professeur de sanscrit à Calcutta depuis 1801, et publia plusieurs grammaires et dictionnaires qui ont beaucoup avancé l'étude des langues orientales. Il entreprit avec Marshmann la publication et la traduction du Ramayana, et en donna plusieurs vol. (1806-10), mais il ne put l'achever.

CAREZ (Joseph), imprimeur de Toul, né en 1753, mort en 1801, est l'inventeur du clichage. Il donna dès 1785 plusieurs éditions remarquables où il employait ce procédé ; il les appelait éditions homotypes, pour exprimer la réunion en un seul corps de plusieurs caractères. Député de la Meurthe à l'Assemblée législative, il fut quelque temps sous-préfet à Toul. Il mourut dans cette ville en 1801.

CARHAIX, Vorganium, ch.-l. de c. (Finistère), sur l'Hière, à 57 k. N. E. de Quimper; 1808 h. C'est une des plus anc. villes de l'Armorique. Patrie de Latour-d'Auvergne, le Premier grenadier de France, à qui une statue a été élevée dans cette ville en 1841. Carhaix fut prise par Duguesclin en 1363.

CARIATH. Ce mot qui précède un grand nombre de noms de villes de la Palestine, veut dire ville. V. le nom qui suit.

CARIATI, Paternum, ville d'Italie (Calabre Citér.), sur le golfe de Tarente, à 45 k. N. de San-Severino; 2300 h. Évêché. Mûriers, manne.

CARIBERT I, l'aîné des fils de Clotaire I, eut en partage le roy. de Paris, avec certaines parties du Quercy, de l'Albigeois et de la Provence, et régna de 561 à 567. Il se distingua par ses goûts pacifiques et se piqua même d'être savant en jurisprudence, mais il s'abandonna à la luxure et fut pour ce motif excommunié par son évêque. Il ne laissa que des filles, et ses États furent partagés entre ses frères.

CARIBERT II. V. ARIBERT.

CARIE, Caria, auj. livah de Mentech, anc. contrée de l'Asie-Mineure, dans l'angle S. O. de la péninsule, était bornée à l'O et au S. O. par la mer, au N. par la Lydie, à l'E. par la Pisidie et la Lycie; v. principales : Halicamasse, Milet, Cnide, Caune, Alabanda, Alinde. Les Grecs, dès le temps d'Homère, traitaient les Cariens de barbares, et employaient comme synonymes les mots de Carien et d'esclave. — De bonne heure les Phéniciens fondèrent en Carie des colonies, qui devinrent des puissances maritimes. Ensuite cette contrée reçut des colonies grecques, soit ioniennes, soit doriennes. Cyrus conquit ce pays. Néanmoins il conserva quelques souverains particuliers, notamment Mausole et la reine Artémise (V. ces noms). Alexandre ne soumit que nominalement la Carie; après sa mort elle appartint successivement à Cassandre, à Antigone, à Lysimaque, aux Rhodiens et enfin aux Romains. Sous Constantin elle fit partie du diocèse d'Asie. Elle tomba ensuite au pouvoir des Arabes, des Turcs Seldjoucides, et enfin des Ottomans, en 1336.

CARIGNAN, Carignano, v. du Piémont, à 20 k. S. de Turin, sur la r. g. du Pô; 7250 h. Belle place, murailles anciennes. Filature de soie; confitures d'écorce de citron. — Carignan a donné son nom à une branche de la maison de Savoie qui règne auj. (V. ci-après); le fils aîné du roi porte toujours le titre de prince de Carignan. Cette ville a été prise plusieurs fois, notamment en 1544.

CARIGNAN, ch.-l. de c. (Ardennes), à 17 k. S. E. de Sedan, sur le Chiers; 1644 h. Fer-blanc, lainages, grains. Cette ville se nommait d'abord Yvoy; elle reçut le nom de Carignan lorsque Louis XIV l'eut érigée en duché-pairie en faveur d'une branche cadette de Savoie-Carignan, dont le chef s'était établi en France et avait épousé Marie de Bourbon, comtesse de Soissons. V. l'art. savant.

CARIGNAN (Thomas François DE SAVOIE, prince de), 5e fils de Charles-Emmanuel I, due de Savoie, et chef de la maison de Carignan, naquit en 1596. Il commanda en 1635 les Espagnols contre la France, et perdit la bataillé d'Avein contre les maréchaux de Châtillon et de Brézé; mais en 1638, il battit le maréchal de La Force, et lui fit lever le siége de St-Omer. Il passa quelques années après au service de la France (1642), fut nommé généralissime des armées de France et de Savoie en Italie, fit la guerre avec succès, et reçut en récompense la charge de grand maître de France. Il mourut à Turin en 1656, dans une expédition entreprise pour secourir le duc de Modène, attaqué par les Espagnols. Après avoir tenté, mais inutilement, d'enlever à sa belle-sœur Christine la tutelle de ses enfants, il s'était réconcilié avec elle. Il avait épousé en 1625 Marie de Bourbon, comtesse de Soissons, dont il eut Eugène Maurice, comte de Soissons (V. SOISSONS), père du célèbre prince Eugène. — La maison de Carignan règne auj. en Sardaigne. Elle monta sur le trône en 1831, en la personne de Charles-Albert, après l'extinction de la branche aînée.

CARILLO D'ACUNHA. V. ACUNHA et ALBORNOS.

CARIN, M. Aurelius Carinus, empereur romain, succéda à son père Carus en 283, conjointement avec Numérien, son jeune frère, et eut en partage l'Italie, l'Illyrie, les Gaules, l'Espagne et l'Afrique. Sa vie fut souillée par les débauches et la cruauté ; il montra cependant quelque courage pour défendre l'empire : il battit près de Vérone l'usurpateur Julianus qui avait pris la pourpre en Pannonie, et repoussa d'abord avec quelque succès Dioclétien, prétendant plus redoutable; mais il fut enfin vaincu par ce dernier en Mésie, et, après sa défaite, assassiné par un de ses tribuns (285).

CARINI, v. de Sicile (Palerme), à 17 kil. N. O. de Palerme ; 7000 hab. Château. Beaucoup de manne aux env. Pres de là, ruines d’Hyccara, patrie de Laïs. — Insurgée en 1860 contrôle roi de Naples, elle fut aussitôt bombardée et presque détruite.

CARINTHIE, anc. prov. des États autrichiens (Illyrie), avait à l'E. et au N. la Styrie, au S. la Carniole, à l'O. le Tyrol; 88 kil. sur 58; 350 000 hab., Slaves pour la plupart; ch.-l., Klagenfurth. La Carinthie est auj. divisée en 2 cercles : celui de Klagenfurth ou Carinthie inf., et celui de Villach ou Carinthie sup. Elle est traversée par les Alpes Carniques et Noriques; l'air en est froid, le sol peu fertile, mais elle contient de grandes richesses métalliques, surtout en plomb. Industrie : fabrication d'une espèce d'acier dit brescia, tôle, blanc de plomb, sel de plomb, armes à feu. — La Carinthie, habitée d'abord par les Carentani, faisait partie du Norique et de la Carnie. Elle appartint successivement à l'empire romain, aux Hérules, aux Ostrogoths, aux Avares, à Charlemagne, qui en fit un margraviat dépendant du duché de Frioul. Arnoul fut fait duc de Carinthie en 880, et réunit son duché à la Bavière en 887; Othon II l'en sépara en 977. En 1058, la maison de Zæhringen l'obtint avec la marche de Vérone; elle passa ensuite aux maisons de Murzthal (1073), d'Ortenbourg (1127), de Bohême (1269), de Gœrz (1282), aux comtes du Tyrol (1286), et finalement à la maison d'Autriche (1336). La France a possédé de 1809 à 1814 le cercle de Villach.

CARIS, riv. de Gaule, auj. le Cher,

CARISBROOKE, vge de l'île de Wight, à 1 kil. S. O. de Newport; 4500 hab. Vieux fort, construit par les Bretons, ou selon d'autres par les Romains, et reconstruit sous Élisabeth. Charles I y fut gardé comme prisonnier en 1647, et, après sa mort, ses enfants y furent détenus.

CARISSIMI (J. J.), grand compositeur italien, né à Padoue vers 1582, mort v. 1672, fut le réformateur de la musique moderne en Italie. Choisi pour maître de la chapelle pontificale en 1649, il introduisit dans les églises l'accompagnement de la mu-