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CARANUS, de la race des Héraclides, quitta Corinthe à la tête d’une colonie, alla fonder, vers 796 av. J.-C., le royaume de Macédoine et régna 28 ans. On lui attribue la fondation d’Édesse.

CARAQUE. V. CARACAS. — CARA-SOU. V. KARA-SOU.

CARAUSIUS (Marcus Aurelius Valerius), capitaine romain, né chez les Ménapiens, dans la Gaule Belgique, fut chargé par l’empereur Maximien d’aller défendre les côtes de l’Atlantique contre les Saxons et les Francs ; mais, prévoyant une disgrâce, il débarqua dans la Grande-Bretagne et s’y fit proclamer empereur par les légions (287). Il sut se maintenir six ans dans cette province ; au bout de ce temps, il fut assassiné par Allectus, un de ses officiers.

CARAVAGE, nom de deux peintres célèbres, ainsi surnommés du bourg de Caravaggio dans le Milanais, où ils étaient nés. Le plus ancien, Polidoro Caldara, né en 1495, mort en 1543, servit d’abord comme manœuvre dans l’atelier de Raphaël ; il conçut du goût pour la peinture en voyant travailler ce grand maître, et fut admis au nombre de ses élèves. Son domestique l’assassina, afin de lui voler une somme d’argent qu’il venait de recevoir. Il excellait dans la pratique du clair-obscur, et avait beaucoup de goût, de noblesse et d’élégance. Il a travaillé principalement à fresque et a imité avec beaucoup de succès en camaïeu les bas-reliefs antiques. Le meilleur de ses tableaux est un Christ conduit au Calvaire, à Messine. — Le second et le plus célèbre, Michel-Ange Amerighi, né en 1569, commença comme le précédent par préparer la chaux et le mortier pour les peintres à fresque, et se forma sans maître. Il était d’un caractère difficile : s’étant un jour pris de querelle avec le Joseppin, il voulut se battre en duel avec lui ; comme celui-ci refusait son cartel parce qu’il n’était pas chevalier, il alla se faire recevoir chevalier servant à Malte, et revint en toute hâte pour satisfaire sa vengeance ; mais il fut attaqué en route d’une fièvre violente et en mourut (1609). Ce peintre réussissait parfaitement à imiter la nature et à faire illusion à l’œil en donnant à ses peintures la saillie qu’ont les objets réels ; mais il ne savait pas unir l’idéal au réel. Il traita de préférence les meurtres, les aventures nocturnes, et se plut à peindre les haillons, les cadavres. Le Louvre a de lui une Bohémienne, la Mort de la Vierge, etc.

CARAVAGGIO, bourg du Milanais, à 22 k. S. de Bergame : 4600 h. Patrie des deux Caravage. Franç. Sforze y battit les Vénitiens, 1448.

CARBON (cap), sur la côte de l’Algérie, par 36° 49′ lat. N. et 2° 49′ long. E., à 30 k. N. O. de Bougie.

CARBON-BLANG (le), ch.-l. de c. (Gironde), à 11 k. N. E. de Bordeaux ; 418 h. Ancien château.

CARBON, C. Papirius Carbo, ami des Gracques, et ennemi de Scipion, fut élu tribun du peuple env. 131 av. J.-C., devint consul en 120 et fit adopter le scrutin secret dans les comices. Accusé de péculat, et désespérant de se justifier, il se donna la mort, 119. Cicéron vante son éloquence. — Cnéius Papirius Carbo, un des plus chauds partisans de Marius, assiégea Rome, fut vaincu et mis à mort par Pompée qui envoya sa tête à Sylla, 82 avant J.-C. Il avait été 3 fois consul. Étant préteur, il rendit l’Édit Carbonien : cet édit, relatif aux mineurs à qui l’on contestait la qualité de fils légitime et le droit d’hériter, leur assurait la possession sous caution et ajournait la décision après l’âge de majorité.

CARBONARI, c.-à-d. charbonniers, société politique et secrète qui paraît s’être formée en Italie au commencement du XIXe siècle, après la chute des nouvelles républiques italiennes, avait pour but l’expulsion de l’étranger et l’établissement d’un gouvernement démocratique ; elle provoqua dans le roy. de Naples, en 1820, une insurrection qui fut bientôt réprimée. Elle se répandit en France vers 1818, y compta bientôt un grand nombre d’affiliés et devint redoutable au gouvernement de la Restauration, dont elle prépara la chute ; on lui attribue les mouvements insurrectionnels qui eurent lieu de 1819 à 1822. Les Carbonari se divisaient en petites compagnies de 20 membres, nommées ventes, qui envoyaient des députés à une assemblée centrale, nommée vente suprême. — Le nom de Carbonari paraît avoir été appliqué primitivement en Italie à des conspirateurs Guelfes, qui, pour tromper la surveillance des Gibelins, maîtres du pays, se réunissaient au fond des bois dans des cabanes de charbonniers.

CARBONNE, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), à 20 k. S. O. de Muret ; 1724h. Huiles, laines.

CARCASO, v. de la Narbonnaise, auj. Carcassonne.

CARCASSEZ, la partie du Languedoc qui avait pour ch.-l. Carcassonne, s’étendait entre la chaîne Cévenno-Pyrénéenne à l’O. et les diocèses de Narbonne, de Béziers et d’Agde, à l’E. Aujourd’hui, partie du dép. de l’Aude

CARCASSONNE, Carcaso, ch.-l. du dép. de l’Aude, sur l’Aude et sur un embranch. du canal du Midi, à 784 k. S. de Paris ; 20 644 h. Évêché, trib., lycée, bibliothèque. On y distingue la ville haute ou cité, ville du moyen âge auj. abandonnée, et la villa basse, bien bâtie, entourée de belles promenades. Cathédrale, église St-Nazaire, du XIe s., contenant le tombeau de Simon de Montfort ; porte narbonnaise et autres restes d’antiquités ; colonne en l’honneur de Riquet. Manufact. de draps pour le Levant ; couvertures de laine, molletons ; eaux-de-vies, fruits, etc. Patrie de Fabre-d’Églantine. — Carcassonne était le ch.-l. des Atacini. Elle fut successivement prise par les Visigoths, par les Sarrasins et par Charles-Martel, eut des comtes particuliers dès le XIe siècle et souffrit beaucoup dans la guerre des Albigeois. Prise par Louis VIII en 1226, puis par Raimond de Trincavel, qui céda ses droits à Louis IX, 1247.

CARCHÉDON, nom grec de Carthage,

CARCINITE (golfe), Carcinites sinus, auj. golfe de Negropoli, dans le Pont-Euxin, à l’O. de la presqu’île Taurique, avait sur ses bords, une v. de Carcine.

CARDAILLAC (Jean de), d’une ancienne famille du Quercy, professa le droit à Toulouse, fut nommé en 1351 évêque de Caldas d’Orense en Galice, en 1360 évêque de Braga en Portugal, et enfin administrateur perpétuel de l’archevêché de Toulouse, 1376. Il donna des preuves éclatantes de son dévouement dans les guerres de Charles V contre les Anglais, encouragea les habitants de la Guyenne à secouer le joug de l’étranger, et facilita les conquêtes de Duguesclin.

CARDAN (Jérôme), savant du XVIe siècle, né en 1501 à Pavie, mort en 1576, professa les mathématiques, puis la médecine à Milan et à Bologne ; voyagea en Écosse, en Angleterre, en France, opérant des cures merveilleuses, et termina sa vie à Rome, où le pape lui fit une pension. On lui attribue quelques découvertes en physique, en chimie et en mathématiques, entre autres une méthode pour résoudre les équations cubiques, qui porte encore le nom de formule de Cardan. Avec de profondes connaissances, il avait un esprit incohérent et une imagination déréglée ; il croyait à l’astrologie, prétendait avoir un démon ou génie familier, se disait doué d’une clairvoyance surnaturelle, et débitait de telles extravagances qu’on croit qu’il avait des accès de folie. On l’a aussi accusé d’athéisme. On prétend qu’ayant prédit l’époque de sa mort, il se laissa mourir de faim pour justifier sa prédiction. Parmi ses nombreux écrits, on remarque : Ars magna, seu de regulis algebræ, Nuremberg, 1545 ; De subtilitate, 1550 (trad. par Rich. Leblanc, 1556) ; De rerum varietate, 1557 ; De sanitate tuenda, 1580 ; De vita propria, 1643, ouvrage posthume, qui renferme la confession la plus franche ou plutôt la plus impudente de ses vices. Ses œuvres ont été réunies par Spon, 10 vol. in-fol., Lyon, 1663 ; la plupart sont à l’Index à Rome. M. Franck a lu en 1844 à l’Académie des sciences morales une Notice sur Cardan.

CARDIE, Cardia, auj. Karidia, v. de la Chersonèse de Thrace, sur le golfe Mélas à l’embouch. du