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S. O. de Coutances ; 1500 hab. Armements pour la pêche de Terre-Neuve. Foire jadis importante.

AGOSTA, Megara hyblea ? v. de Sicile, sur la côte E., à 15 kil. N. de Syracuse, a été séparée du continent par un tremblement de terre et y a été rejointe par des ponts-levis ; 10 000 hab. Place forte de 2e classe ; port très-sûr, situation délicieuse. Aux environs, vallée remarquable par ses grottes. – Fondée au XIIIe siècle par l’empereur Frédéric II ; prise par les Français en 1675 ; bouleversée en 1693 et 1848 par un tremblement de terre.

AGOSTINI (Nicolo degli), poëte vénitien du XVIe siècle, continua le Roland amoureux que Boïardo avait laissé inachevé ; mais les trois livres par lui ajoutés à ce poème sont loin d’égaler l’original. Il a aussi composé quelques poésies oubliées aujourd’hui.

AGOSTINI (Leonardo), antiquaire du XVIIe siècle, né à Sienne, inspecteur des monuments antiques sous Alexandre VII, a donné une édition de la Sicile de Philippe Paruta, Rome, 1649, et un recueil estimé : Gemme antiche figurate, Rome, 1636-57.

AGRAH, v. de l’Indoustan, ch.-l. du district et du gouvt du même nom, à 1520 kil. N. O. de Calcutta, par 75° 33’ long. E. 27° 11’ lat. N. ; 100 000 hab. C’était autrefois une des plus belles et des plus riches villes de l’univers ; ce n’est plus maintenant qu’un amas de ruines ; cependant le fort d’Agrah ou Akbar-Abad et le Tadje, magnifique monument de marbre blanc érigé par Géangir en l’honneur de la belle Nour-Djihan, existent encore. A 8 kil. au N. est le mausolée d’Akbar. Patrie d’Aboul-Fazl 1e ministre d’Akbar. – Agrah fut la capit. de l’empire mogol de 1504 à 1647. Prise par les Mahrattes en 1784, elle leur fut enlevée par les Anglais en 1803. Elle est depuis 1833 le ch.-l. d’un gouvt détaché de la présidence de Bengale ; elle commence à refleurir depuis qu’elle appartient aux Anglais.

agrah, anc. prov. de l’Hindoustan, entre celles de Delhi, d’Aoude, d’Allah-Abad, de Malwah, d’Adjmir, s’étend de 73° 24’ à 77° 40’ de long. E., et de 25° 35’ à 28° 18’ lat. N. ; de 5 à 6 millions d’h. ; les Brahmanes y sont en grand nombre. Contrée plate, inondée au temps des pluies, très-productive : sucre, indigo, coton, céréales, dont on fait deux récoltes par an. – L’Agrah a presque toujours suivi le sort du Delhi depuis l’invasion musulmane, et a été sous Akbar la 2e vice-royauté de l’empire. En proie, après la mort d’Aureng-Zeyb (1707), aux Djats, aux Mahrattes, etc., elle fut depuis 1777 régie souverainement par Nedjed-Khan ; enfin elle a été démembrée : le roy. de Sindhia en posséda une partie, capit. Gouâlior ; 4 autres parties, Karoli, Bhertpour, Dolpour, Matcherri ou Mewat, (capit. Alvar), formèrent des principautés vassales de la Compagnie anglaise des Indes ; une 6e devint la propriété des Anglais et fut englobée dans la présidence de Calcutta.

AGRAIRES (lois), lois romaines proposées à diverses époques, et qui toutes avaient pour objet un partage de terres entre les citoyens pauvres. Il s’agissait, non comme on l’a cru quelquefois, et comme l’ont voulu les niveleurs modernes de diviser également entre les citoyens le territoire entier, mais de distribuer les terres conquises, qui faisaient partie du domaine public, ou de reprendre ces terres à ceux qui les avaient usurpées ou accaparées, pour en faire une distribution plus équitable. Néanmoins, ces lois, proposées le plus souvent par des ambitieux qui captaient la faveur du peuple, excitèrent les plus grands troubles, et elles furent presque toutes repoussées. Il y eut 7 lois agraires proposées : on les nomme du nom de leurs auteurs : Cassia, 485 ans av. J.-C. ; Licinia, 374, Flaminia, 232 ; Sempronia, 133 (c’est celle de Tib. Sempronius Gracchus) ; Servilia, 63 (proposée par Servilius Rullus et combattue par Cicéron) ; Flavia, 60 ; Julia, 59 (proposée par J. César). Tib Gracchus (133 av. J.-C.) et J. César (59) sont les seuls qui aient réussi à faire adopter des lois agraires. V. cassius, graccus, rullus, etc.

AGRAM, v. forte de Hongrie, ch.-l. du comitat d’Agram et de toute la Croatie autrichienne, près de la Save, à 280 kil. S. O. de Bude, à 240 S. de Vienne ; 20 000 hab. (avec sa banlieue). On y distingue deux parties la v. royale et libre, la v. épiscopale ou Bischofstadt. Résidence du ban de Croatie ; archevêché ; petite université; haut tribunal pour la Croatie et la Slavonie. Entrepôt des sels, vins et tabacs de Hongrie ; commerce avec Fiume et la Dalmatie. – Le comitat, un des trois comitats de la Croatie, est situé entre ceux de Warasdin au N. et de Kreutz à l'E. et est traversé par la Save ; 340 000 hab.

AGRAPHA, nom d’une mont. de Grèce, qui fait partie de l’anc. Pinde (V. ce nom), et d’un district de Thessalie, qui forme un évêché grec.

AGREDA, Ilurci, puis Gracchuris, v. d’Espagne (Soria), à 42 kil. N. E. de Soria, au pied du mont Cayo ; 4000 h. Patrie de Marie d’Agreda, Antiquités.

AGRI, nom moderne de l’Aciris. V. ACIRIS.

AGRIA, nom latin de la v. d’Eger ou Erlau.

AGRIANES, auj. l’ERGÈNE, un des affluents de l’Hèbre (Maritsa), se jette dans ce fleuve à Didymotichos, après avoir reçu le Contadesdus.

AGRICOLA (Cn. Jul.), général romain, beau-père de l’historien Tacite, né à Fréjus vers l’an 40 de J.-C., fut envoyé par Vespasien dans la Grande-Bretagne pour achever de la soumettre (77), pénétra en Calédonie et réduisit tout le pays, malgré l’énergique opposition des habitants, de Galgacus surtout. Il reconnut le premier que la Grande-Bretagne était une île. Chargé de gouverner les peuples qu’il avait conquis, il tenta de les civiliser et s’en fit chérir par sa douceur et sa justice. A la mort de Titus, le nouvel empereur, Domitien, jaloux de ses succès, le rappela de son gouvernement (85) ; Agricola passa le reste de ses jours dans la retraite et l’obscurité. Il mourut à 56 ans ; on crut qu’il avait été empoisonné par Domitien. Tacite a écrit sa Vie.

agricola (Rodolphe), professeur de philosophie à Heidelberg, né près de Groningue, en 1443, mort en 1485, fut un des restaurateurs des sciences et des lettres en Europe, et combattit la scolastique. il s’était formé en France et en Italie. Parmi ses écrits, qui ont été réunis sous le titre Lucubrationes, Cologne, 1539, les plus importants sont le discours In laudem philosophiæ et le traité De inventione dialectica, Cologne, 1527, où il a le premier exprimé la possibilité d’instruire les sourds-muets.

agricola (George landmann, dit), le plus ancien minéralogiste, né vers 1494, à Glaucha, en Misnie, mort en 1555, exerce d’abord la médecine, mais abandonna cette profession et vint se fixer à Chemnitz pour s’y livrer tout entier à l’étude des minéraux. Il étudia surtout les mines d’argent de la Misnie. On a de lui De re metallica, Bâle, 1546, in-fol. ; De mensuris et ponderibus Romanorum et Græcorum, Bâle, 1550, in-fol. Quoique fort savant, il n’était pas exempt des préjugés du temps : il croyait aux esprits et à la pierre philosophale ; on a de lui un traité De lapide philosophica, Cologne, 1531.

agricola (Jean), surnommé Magister Islebius, parce qu’il était d’Eisleben en Saxe, né en 1492, mort en 1566, fut un des principaux coopérateurs de Luther. Il soutenait que la foi évangélique est inutile pour être sauvé, et par là il donna naissance à la secte des Antinomiens (c’est-à-dire adversaires de la loi). A la suite de démêlés qu’il eut avec Melanchthon au sujet de cette doctrine, il se retira à Berlin où il devint prédicateur de la cour. Il prit part à l’Intérim d’Augsbourg, au colloque de Leipsick (1519), et signa les articles de Smalkalde (1537). Il a laissé, outre des ouvrages de controverse, un Recueil de proverbes allemands, accompagné d’un Commentaire estimé, Haguenau, 1529.

AGRIGENTE, Acragas en grec, Agrigentum en latin, auj. girgenti vecchio, grande et riche ville de la Sicile ancienne, sur la cote méridionale, prés de la riv. d’Acragas (fume di Girgenti), était une