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solée de Clément XIV, en marbre, dans l'église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main; le mausolée d’Alfieri, dans l'église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion, Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (Élisa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l'Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l'élégance des formes, la sagesse de la composition, l'expression des physionomies, l'habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l'originalité. Il était associé étranger de l'Institut. Son Œuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Delatouche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cicognara sa Biographie, Venise, 1825.

CANPOUR, Cawnpour, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), ch.-l. de district, sur la r. dr. du Gange, à 160 k. N. O. d'Allahabad; 12 000 h. Ville ancienne, grande, commerçante; importante comme poste militaire. Chaleur intolérable en été. Insurgée contre les Anglais en 1857 et réduite avec une vive résistance.

CANTABRES, Cantabri, peuple de l'Hispanie (Tarraconaise), vers les sources de l'Èbre, à l'E. des Astures, entre les Pyrénées asturiques et la mer : leur pays répond aux Asturies, au Guipuscoa et à la Biscaye proprement dite. Ils furent soumis sous Auguste, par Agrippa, l'an 25 av. J.-C., et succombèrent les derniers des Espagnols. Les Basques se disent descendants des Cantabres. — On nomme souvent Monts Cantabres la chaîne asturique, qui n'est que le prolongement occidental des Pyrénées, et Océan Cantabrique la portion de l'Océan qui baigne le N. de l'Espagne, auj. Golfe de Biscaye.

CANTABRIGIA, auj. Cambridge.

CANTACUZÈNE, noble famille grecque, a fourni deux empereurs à Constantinople, Jean Cantacuzène, 1347-55, et Mathieu, son fils, 1355-56 (V. ces noms). Elle s'est conservée jusqu'à ces derniers temps, et a donné plusieurs princes à la Moldavie et à la Valachie aux XVIIe et XVIIIe siècles. — L'un d'eux, Démétrius Cantacuzène, hospodar de Moldavie au XVIIe siècle, se fit détester par sa tyrannie. Il accusa d'intelligence avec les Russes le général moldave Constantin Cantemir afin de se défaire de lui : mais sa fraude ayant été découverte, il fut expulsé et remplacé par Cantemir lui-même, 1685.

CANTAL (monts), petite chaîne de mont. de France, se lie par le S. E. aux monts de la Margeride, par le K. aux monts Dore, et sépare le bassin de l'Allier de celui du Lot. Le mont Cantal proprement dit, ou Plomb du Cantal, a 130 kil. de circuit à sa base, et 1858m de haut. Il donne son nom à toute la chaîne et à un département. Ce groupe était jadis rempli de volcans : le centré est occupé par un cratère éteint de 9 kil. de diamètre.

CANTAL (dép. du), borné par ceux du Puy-de-Dôme au N., de l'Aveyron au S., de la Lozère et de la H.-Loire à l'E., de la Corrèze et du Lot à l'O., 5829 kil. carrés; 240 523 h.; ch.-l., Aurillac. Il est formé d'une partie de l'Auvergne et du Vélay. Hautes montagnes, dont quelques-unes couvertes de neige pendant 6 mois; riv. nombreuses, houille, grès, gypse, marne, eaux thermales; peu de froment, mais quantité d'orge, de seigle, de pommes de terre, de lin, de chanvre, de châtaignes, etc. Beaux pâturages, bons fromages dits d'Auvergne. Industrie et commerce bornés. Les habitants pauvres émigrent annuellement en grande partie. — Le département se divise en 4 arr. (Aurillac, Mauriac, Murat, St-Flour), 23 cant., 259 comm. Il appartient à la 20e division militaire, dépend de la cour impériale de Riom et de l'évêché de St-Flour.

CANTARINI, peintre. V. PÉSARÈSE (le).

CANTA-VIEJA, Carthago Vetus, bourg d'Espagne (Téruel), à 50 k. N. E. de Téruel, sur une montagne ; 1800 h. Pris et repris en 1836 et 1837 par les Carlistes et par les troupes de la reine.

CANTELEU, bourg et côte de la Seine-Inférieure, à 4 kil. S. O. de Rouen, sur la r. dr. de la Seine; 3284 h. Belle vue. Château, maisons de campagne; fabriques d'indiennes.

CANTEMIR (Constantin), né en Moldavie vers 1630, servit dans l'armée turque lors de l'expédition de Mahomet IV contre la Pologne; se distingua à la bataille de Choczim (1674), et fut chargé de la défense des frontières entre le Dniestr et le Pruth. Cantemir occupait ce poste lorsque Démétrius Cantacuzène, gouverneur de la Moldavie, jaloux de lui, le dénonça comme traître au séraskier Soliman-Pacha. Constantin se justifia et obtint la principauté de son accusateur, qui en fut chassé (1685). Il gouverna la Moldavie jusqu'à 1693, époque de sa mort. — Démétrius C., fils du précédent, né en 1673 dans la Moldavie, mort en 1723, fut nommé hospodar de la Moldavie, en souvenir des services rendus par son père. Cependant, mécontent de la cour ottomane, il accepta en 1710 les offres que lui faisait le czar Pierre le Grand, alors en guerre avec la Turquie, et joignit ses troupes aux siennes : d'après le traité, la Moldavie devait être érigée en principauté héréditaire pour la famille Cantemir, sous la protection de la Russie. Les événements de la guerre empêchèrent l'exécution de ce traité; mais, en dédommagement, Démétrius, qui s'était réfugié en Russie, obtint le titre de prince de l'empire russe, avec des domaines considérables en Ukraine, Cantemir possédait onze langues, tant anciennes que modernes. Ce prince a laissé une Histoire de l'agrandissement et de la décadence de l'empire ottoman, en latin, trad. en anglais par Nic. Tyndal, Lond., 1734, et en franç., sur la version anglaise, par de Jonquières, Paris, 1743; Système de la religion mahométane, St-Pétersbourg, 1722, en allemand; Histoire ancienne et moderne de la Dacie, Jassy, 1836; Histoire des maisons Brancovan et Cantacuzène, 1795. — Son fils, Antiochus Cantemir, né en 1709, mort en 1744, à Paris, cultiva aussi les lettres et écrivit en langue russe; on a de lui un poëme sur le czar Pierre, des satires, des trad. d’Anacréon, d’Horace, etc.

CANTER (Guillaume), habile critique, né à Utrecht en 1542, mort en 1575, était fils d'un sénateur d'Utrecht. On a de lui : Novæ Lectiones, 1564 (l'édit. la plus complète est celle d'Anvers, 1571, suivie d'un Syntagma de ratione emendandi græcos auctores); Aristidis orationes avec trad. lat., Bâle, 1566 ; la Cassandra de Lycophron 1569; Euripides 1571, Sophocles, 1579; Æchylus, 1580, etc. Un des premiers, il donna l'exemple de restaurer les textes d'après des règles scientifiques. — Son frère Théodore C, 1545-1617, s'est aussi distingué comme critique : on estime ses notes sur Arnobe, Anvers, 1582.

CANTIN (cap), Atlas minor, sur la côte O. du Maroc, par 11° 35' long. O., 32° 34' lat. N.

CANTIUM, région de la Bretagne romaine, à l'angle E., comprenait le comté de Kent et pays voisins.

CANTON, Kouang-tcheou-fou grande v. et port de Chine, capit. du Kouangtoung, sur le Pé-Kiang, à quelques kil. de son embouch.; 700 000 hab. Elle se divise en ville chinoise et ville tartare, qui est la plus belle. Le quartier des Européens est dit Chisan-hang ou les Treize-Comptoirs. Assez beaux temples. Quantité de barques, qui forment comme une ville sur le Tchu-Kiang. Industrie et commerce immenses : exportation de thé, alun, anis, borax, soieries, musc, camphre, ouvrages en laque, porcelaines, etc; on y importe l'opium, des tissus de laine et de coton, et des métaux. — Le port de Canton fut jusqu'en 1842 le seul ouvert aux Européens : le mo-