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Paris, 1817 et 1819, et de Freyre de Carvalho, Lisbonne, 1843. Ce poëme a été plusieurs fois trad. en français, notamment en prose par M. Millié, Paris, 1825, 2 vol. in-8, et par MM. O. Fournier et Desaules, 1841, in-12; en vers, par M. Ragon, 1842, in-8. Camoëns est le héros d'une épopée d'Almeida de Garett, 1825, et d'une nouvelle de Tieck. Un monument lui a été érigé à Lisbonne en 1856.

CAMONICA (Val), vallée de Lombardie formée par une ramification des Alpes Rhétiques, est arrosée par l'Oglio. Elle a 60 kil. de long et fait communiquer l'Italie avec le Tyrol; 40 000 hab. Mines de fer.

CAMP DU DRAP-D'OR. V. CHAMP DU DRAP-D'OR.

CAMPAGNA, v. du roy. d'Italie (Princip. Citérieure), à 31 k. E. de Salerne, 6750 hab. Évêché.

CAMPAGNAC, ch.-l. de c. (Aveyron), à 57 k. E de Rhodez; 692 hab.

CAMPAGNE-LEZ-HESDIN, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 10 kil. S. E. de Montreuil; 992 hab.

CAMPAGNE DE ROME, contrée de l'Italie qui correspond à l'ancien Latium et à une partie de l’Étrurie, est située presque tout entière au S. du Tibre, entre la mer et les Apennins. Elle fait auj. partie des États du Pape et forme la comarque de Rome et la délégation de Frosinone : on y remarque, outre Rome et Frosinone, Tivoli, Castel-Gandolfo, Genzano. Sous l'empire français elle formait une grande partie du dép. de Rome. Cette contrée, jadis si peuplée et si florissante, est auj. mal cultivée et presque déserte, à cause du mauvais air (malaria), qui y règne et qui engendre des fièvres mortelles et des maladies endémiques. Elle n'est guère habitée que par des pâtres misérables qui y font paître des troupeaux de buffles. Dans la partie S. O., le long de la mer, s'étendent les Marais-Pontins, qui répandent des exhalaisons méphitiques.

CAMPAN, ch.-l. de c. (H.-Pyrénées), sur l'Adour, à 7 kil. S. E. de Bagnères; 3137 hab. Très-belle vallée : on y visite l'abbaye de Médons, le vge de l'Esponne, le prieuré de St-Paul et le mont Aigu. Marbres, cristal de roche.

CAMPAN (Henriette GENEST, dame), née à Paris en 1752, morte en 1822, fut d'abord lectrice des tantes de Louis XVI, puis fut attachée à la personne de la reine Marie-Antoinette, et lui donna dans son malheur des preuves de dévouement. Après la Révolution, elle fonda dans la vallée de Chevreuse un pensionnat qui devint bientôt florissant et où fut élevée Hortense Beauharnais. Elle y fut remarquée du premier consul, Bonaparte, qui, parvenu à l'Empire, la plaça à la tête de la maison impériale d'Écouen (1805), où devaient être élevées les filles des officiers de la Légion d'honneur. Elle perdit cette position à la Restauration et se retira à Mantes. Cette femme distinguée s'attachait surtout, dans l'éducation des femmes, à former des mères de famille. On a d'elle des Mémoires sur Marie-Antoinette, 1822; un Traité de l'Éducation des femmes, 1823, un Journal anecdotique, 1824, et une Correspondance avec la reine Hortense, 1835.

CAMPANELLA (Thomas), philosophe, né en 1568, à Stillo, en Calabre, mort à Paris en 1639, entra de bonne heure dans l'ordre des Dominicains. Il attaqua la scolastique, et, par la hardiesse de ses opinions, se fit beaucoup d'ennemis. Accusé d'avoir conspiré contre les Espagnols, qui étaient alors maîtres de sa patrie, il se vit condamné à une détention perpétuelle (1599), et ne put sortir de prison qu'au bout de 27 ans, grâce à l'intervention du pape Urbain VIII, et après avoir subi plusieurs fois la torture. Il se réfugia en France, où Richelieu lui accorda une pension. Campanella avait conçu, vers le même temps que Bacon, le projet de reformer la philosophie et de la ramener à l'étude de la nature, qu'il appelait le Manuscrit de Dieu; mais trop faible pour une si vaste entreprise, il ne fit que substituer un nouveau système aux systèmes déjà connus. Il dérivait toutes nos connaissances de la sensation, et regardait toutes les parties du monde comme douées de sentiment. Ses principaux ouvrages sont : Philosophia sensibus demonstrata, Naples, 1591 : il y défend les dogmes de Télésio ; Prodromus philosophiæ instaurandæ, Francfort, 1617; Philosophia realis, Francfort, 1620 et 1623 (comprenant la physique, la morale, l'économie et la politique) ; Philosophia rationalis, Paris, 1638 (comprenant la grammaire, la dialectique, la rhétorique, la poésie, l'histoire) ; Universalis philosophia, traité de métaphysique; Atheismus triumphatus, où il combat l’athéisme, mais assez faiblement; Civitas solis, sorte d'utopie dans le genre de la République de Platon, qui forme l'appendice de sa Philosophia realis (elle a été trad. par Rosset et par Villegardelle, 1841). Il a aussi publié une Apologie de Galilée, 1622, et a écrit sur la magie et l'astrologie, auxquelles il donna trop de crédit. Il a laissé des Lettres et des Poésies (trad. par Mme Colet, 1844). Baldacchini a donné : Vie et philosophie de Campanella (en ital.), Naples, 1840, et M. Dareste, Th. Morus et Campanella, Paris, 1843.

CAMPANIE, Campania, auj. Terre de Labour, prov. de l'anc. Italie, sur la mer Inférieure, s'étendait du Liris au Silare, entre le Latium et la Lucanie, et confinait du côté de l'E. au Samnium. Villes principales, Capoue, Baies, Nole, Sora, Calatie, Neapolis, Veseris, Picentie, Saticule. Pays de plaines (campi), d'où son nom; un volcan (le Vésuve); sol fertile; beaucoup de jardins et lieux de plaisance, ce qui faisait appeler ce pays le Jardin de l'Italie. — La Campanie appartint d'abord aux Opiques, peuple de race sicule ou pélasgique; les Étrusques les chassèrent vers 600 avant J.-C., et fondèrent une confédération de 12 cités dont Vulturne (depuis Capoue) fut la plus remarquable; ceux-ci furent soumis à leur tour (420) par des Samnites qui prirent le nom de Campaniens, et qui formèrent un État ou une ligue indépendante du Samnium; enfin les Romains se rendirent maître du pays de 343 à 314 av. J.-C. Les riches couvrirent la Campanie de magnifiques villas; mais, quand le système des latifundia y eut été introduit, cette province, jadis si florissante, devint inculte et se dépeupla.

CAMPASPE, maîtresse d'Alexandre. V. APELLES.

CAMPBELL (les), célèbre clan d’Écosse, dans le comté d'Argile, pays où une ville porte encore le nom de Campbellstown, commença à jouer un rôle important au XIIIe siècle. Les Campbell combattirent vaillamment pour le roi d’Écosse Alexandre III, contre les Norvégiens, défendirent l'indépendance écossaise avec W. Wallace et Robert Bruce, prirent parti, sous Charles I, pour les Indépendants, signèrent en 1637 le covenant et figurèrent parmi les plus fermes soutiens du presbytérianisme : deux de leurs chefs payèrent de leur vie leur opposition aux Stuarts. V. ARGYLE (comtes d').

CAMPBELL (John), écrivain écossais, né à Édimbourg en 1708, mort en 1775, s'établit de bonne heure à Londres et y publia un grand nombre d'écrits historiques qui eurent du succès : Histoire militaire du prince Eugène et de Marlborough, 1736,; Vies des amiraux anglais, 1742-44; Tableau politique de la Grande-Bretagne, 1744. Il eut aussi une grande part à l’Histoire universelle, publiée à Londres en 60 vol., ainsi qu'à la Biographia Britannica, et édita plusieurs voyages, entre autres ceux d’Édouard Browne, 1739. Il occupa depuis 1765 le poste d'agent du roi pour la Géorgie (Amérique du Nord).

CAMPBELL (le docteur George), né à Aberdeen en 1719, mort en 1796, fut professeur de théologie à Aberdeen, puis directeur du collège Mareschal dans la même ville. On a de lui une Dissertation sur les miracles (1763), contre Hume, et la Philosophie de la Rhétorique, 1776, ouvrage fort estimé.

CAMPBELL (Thomas), poëte, né à Glasgow en 1777, mort en 1844, se fit connaître dès l'âge de 21 ans par un poëme didactique, les Plaisirs de l'Espérance (imité par Albert de Montémont, 1824); prit un rang élevé dans le genre lyrique en compo-