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élève beaucoup de bestiaux. — La Basse-Californie fut explorée par Cortez ou ses lieutenants, de 1532 à 1539; toutefois l'Espagne n'en prit possession qu'en 1602; elle fut colonisée par les Jésuites à partir de 1642. Elle forme depuis 1823 un des États du Mexique.

HAUTE ou NOUVELLE-CALIFORNIE, un des États de l'Union américaine, borné au N. par l'Orégon, à l'O. par l'Océan Pacifique, au S. par la Basse-Californie, s'étend du 32° au 42° lat. N., et a pour capit. San-José, et pour autres v. importantes Monterey, anc. capit., San-Francisco, port excellent, San-Barbara, San-Diego et les villes nouvelles de Sacramento, San-Joaquim, Stockton, etc. Sa population, qui en 1840 était à peine de 20 000 h., sauvages pour la plupart, s'élève auj. à plus de 300 000. Le pays est traversé par deux chaînes de montagnes, la Sierra Nevada et le Coast-Range (chaîne côtière), et est arrosé par deux grands fleuves, le Sacramento et le San-Joaquim. Ces fleuves roulent de l'or ou couvrent des gisements du précieux métal (placers) : ces gisements, découverts en 1848, ont attiré en Californie une foule innombrable de chercheurs d'or, venus de tous les points du globe. — Découverte en 1542 par l'Espagnol Cabrillo, la Hte-Californie fut explorée en 1578 par Drake; occupée par l'Espagne en 1763 seulement, elle fut annexée au Mexique et gouvernée par des missionnaires franciscains. Elle a été cédée en 1848 aux États-Unis par le Mexique : c'est presque aussitôt après cette cession qu'eut lieu la découverte de l'or. Elle a été admise en 1850 au nombre des États de l'Union. Indépendamment de sa richesse aurifère, la Haute-Californie se recommande par son climat tempéré, par sa fertilité, par l'étendue de ses côtes, par la commodité et la sûreté de ses ports.

CALIFORNIE (Golfe de), dit aussi MER VERMEILLE, golfe de l'Océan Pacifique, sur la côte O. de l'Amérique du Nord, entre la Vieille-Californie et l'État de Sonora. s'étend depuis 22° 55' jusqu'à 32° 35' lat. N. et a 1300 k. sur 150. Il doit le nom de mer Vermeille à la couleur rouge des eaux du Rio-Colorado qu'il reçoit. Pêcheries de perles sur les côtes.

CALIGULA (Caius Cæsar Augustus Germanicus, surnommé), 3e empereur romain, fils de Germanicus et d'Agrippine et petit-neveu de Tibère, né l'an 12 de J.-C., fut adopté par son grand-oncle et lui succéda l'an 37 de J.-C., à l'âge de 25 ans. Les premiers mois de son règne furent heureux : il rappela les exilés, se montra plein de déférence pour le sénat et généreux envers le peuple; mais, à la fuite d'une maladie provoquée par la débauche et qui paraît avoir altéré sa raison, il se livra à tous les excès de la folie, de l'orgueil et de la cruauté. Il voulut être adoré comme un dieu, se fit décerner des triomphes pour des victoires imaginaires, donna le titre de consul à un cheval qu'il aimait, entretint un commerce incestueux avec ses sœurs, établit des lieux de prostitution jusque dans son palais, et fit périr les citoyens les plus recommandables et les plus riches, Silanus, Macron, Gémellus, etc., afin de s'emparer de leurs richesses, n'épargnant pas même ses plus proches parents. Dans sa fureur, il souhaitait, dit-on, que le peuple romain n'eût qu'une tête afin de la trancher d'un seul coup. Sa haine s'étendait même sur les morts : jaloux des plus grands écrivains, il eût voulu pouvoir anéantir les écrits d'Homère, de Virgile et de Tite-Live. Il se forma plusieurs conspirations contre ce monstre; enfin Chéréas, tribun des gardes prétoriennes, en délivra la terre, l'an 41 de J.-C. Ce règne n'offre d'ailleurs aucun événement remarquable. Le nom de Caligula donné à ce prince lui vient d'une petite bottine, caliga, qui servait de chaussure aux soldats et qu'il portait habituellement dans son enfance. Sa Vie a été écrite par Suétone,

CALIPPE, astronome grec, natif de Cyzique, se fixa à Athènes, et y inventa, vers 331 av. J.-C., un cycle luni-solaire de 76 ans, qu'il substitua au cycle de 19 ans ou Nombre d'or, imaginé par Méton, afin de ramener avec plus d'exactitude les mêmes positions du soleil et de la lune. Ce cycle, qui commença le 28 juin 330 av. J.-C., porte le nom de période calippique. Adopté par les Athéniens, puis par les Macédoniens, il pénétra avec ceux-ci en Asie, et remplaça le cycle tout solaire des Chaldéens.

CALISTO, fille de Lycaon, roi d'Arcadie, était une des nymphes de Diane. Elle se laissa séduire par Jupiter qui avait pris la forme de cette déesse, et en eut un fils nommé Arcas. Diane la chassa de sa suite, et Junon la changea en ourse. Jupiter la plaça, avec son fils Arcas, dans le ciel, où ils formèrent la constellation de la Grande et de la Petite Ourse. V. ARCAS.

CALIXTE I (S.), pape, élu en 219, souffrit le martyre en 223. On lui attribue l'institution du jeûne des Quatre-Temps. On pense que la catacombe qui existe à Rome sous la dénomination de St-Sébastien a été construite par lui. On le fête le 14 octobre.

CALIXTE II, était fils, de Guillaume le Grand, comte de Bourgogne, et fut d'abord archevêque de Vienne. Élu pape en 1119 à Cluny, par les cardinaux qui étaient sortis de Rome avec Gélase II, il rentra dans Rome en 1120, assiégea dans Sutri l'antipape Grégoire VIII (Bourdin), le prit et le confina, dans un monastère. Il arrêta les brigandages dans ses États, termina en 1122 la querelle des Investitures, tint le 1er concile général de Latran, 1123, et m. en 1124.

CALIXTE III, Alphonse de Borgia, né en 1377 à Xativa, près de Valence, fut élu en 1455, et mourut en 1458. Il fit reviser le procès de Jeanne d'Arc par une commission, réhabilita sa mémoire (1456), et tenta, mais en vain, d'armer l'Europe contre les Turcs.

CALIXTE, antipape, fut élu en 1159, concurremment avec Alexandre III; mais celui-ci fut seul reconnu par l'Église. Il se nommait Jean de Strume.

CALIXTE (George), en allemand Callisen, théologien luthérien, né dans le Holstein en 1586, mort en 1656, fut professeur de théologie à Helmstœdt. Le duc Frédéric-Ulrich l'attira auprès de lui; le duc Auguste le nomma abbé de Kœnigslutter. A la demande de l'électeur de Brandebourg, il se rendit au colloque de Thorn, convoqué en 1645 pour opérer la réunion des Luthériens et des autres réformés; mais son éloquence y fut sans succès. Ce théologien a donné son nom à une secte qui croyait pouvoir concilier toutes les opinions et qu'on nomma pour cette raison Syncrétistes. On a de lui quelques écrits et des Lettres publ. à Leips. en 1840 par Th. Henke, qui a donné en 1853 Calixte et son Temps.

CALIXTINS, secte de Hussites bohémiens qui se forma au commencement du XVe siècle. Ils étaient ainsi nommés parce que, dans la communion, ils réclamaient l'usage du calice pour les laïques. On les appelait aussi Utraquistes, parce qu'ils communiaient sous les deux espèces (sub utraque). Le concile de Bâle (1433) satisfit à leur demande à cet égard, et les Compactata de Prague (1436) assurèrent leur liberté religieuse. Au XVIe siècle, cette secte se fondit dans celle des Frères moraves.

On donne encore le nom de Calixtins aux Syncrétistes, sectateurs de G. Calixte. V. G. CALIXTE.

CALLAC, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à28 k. S. O. de Guingamp; 1173 h.

CALLAICI, peuple de l'Hispanie, à l'angle N. O., occupait, en Espagne et en Portugal, les prov. actuelles de Galice, Entre-Douro-et-Minho et Tras-os-Montes. — On appelait Pyrénées Callaïques la partie des Pyrénées qui s'étend de la Navia au cap Finistère.

CALLAO, v. du Pérou (dép. de Lima), sur l'Océan Pacifique, à 8 k. de Lima, à laquelle elle sert de port; 8000 h. Château fort, chemin de fer allant à Lima; paquebots à vapeur. Bains de mer. — Fortifiée au XVIIe s. par Philippe IV. Détruite en 1746 par un tremblement de terre et bientôt reconstruite; prise par les Colombiens en 1826. C'est la dernière place qu'aient conservée les Espagnols dans cette contrée.

CALLAS, ch.-l. de cant. (Var), à 10 k. N. de Draguignan; 1886 h. Moulins à huile.