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d'Ayoub. Alphonse d'Aragon la prit aux Maures en 1118; le roi de Castille Alphonse XI l'enleva en 1362 aux descendants d'Alphonse.

CALATRAVA, Oretum, v. d'Espagne (Manche), près de la Guadiana, à 22 kil. N. E. de Ciudad Real. Aux env., riches mines de mercure. Prise sur les Maures en 1147. Peu après, cette ville devint le ch.-l. de l'ordre de Calatrava. Elle est auj. en ruines.

CALATRAVA (ordre de), ordre religieux et militaire d'Espagne, doit son origine à des chevaliers de l'ordre de Cîteaux à qui fut confiée en 1158, par Sanche III, roi de Castille, la défense de la ville de Calatrava, récemment enlevée aux Maures. Les chevaliers de Calatrava ont rendu de grands services jusqu'à l'expulsion des Maures. Ils eurent des grands maîtres jusqu'en 1489; à cette époque la grande maîtrise fut réunie à la couronne. Aujourd'hui le titre de chevalier de Calatrava n'est plus qu'honorifique. — C'est du sein de l'ordre de Calatrava qu'est sorti l'ordre d'Alcantara (1218).

CALAURIE, île de la Grèce ancienne, à l'E. et près de la côte du Péloponèse, jointe à celle de Poros par un banc de sable, possédait un temple de Neptune dans lequel Démosthène s'empoisonna. On voit encore les ruines de ce temple.

CALAVRYTA, v. du roy. de Grèce, en Morée, ch.-l. d'un éparchie de même nom, à 27 kil. S. E. de Patras. En 1206, elle forma pour Raoul de Tournay une baronnie française qui resta dans sa famille jusqu'au XVIe s.

CALCAR, v. des États prussiens (Province Rhénane), sur le Ley, à 11 kil. S. E. de Clèves; 1600 hab. Patrie du peintre Jean de Calcar.

CALCAR (Jean de), peintre. V. JEAN.

CALCHAS, sacrificateur et devin grec, fils de Thestor, prit part à l'expédition des Grecs contre Troie, prédit que ce siége durerait dix ans, et que la flotte grecque ne sortirait du port d'Aulide qu'après que le roi Agamemnon aurait sacrifié sa fille Iphigénie sur les autels de Diane. Il mourut de dépit, à Colophon, en se voyant surpassé dans son art par Mopsus.

CALCINATO, v. de Lombardie, sur la Chiese, à 17 k. S. E. de Brescia; 4000 hab. Vendôme y défit les Impériaux en 1706.

CALCUTTA, capit. de la présidence du Bengale et de toute l'Inde anglaise, sur l'Hougly, un des bras du Gange, à 150 k. de son embouch.; env. 400 000 h. (dont à peine 4000 anglais) ; env. 1 500 000 si on y comprend les faubourgs. Bon port; sol bas et marécageux; grande citadelle; dite Fort-William. Évêché anglican, métropolitain des Indes, cour d'appel; colléges, société asiatique, fondée par W. Jones et célèbre par de savants mémoires, etc. La ville est divisée en deux quartiers, la ville blanche (ou faubourg de Tchaouringhé), et la ville noire; celle-ci est sale, affreuse; l'autre est belle et bâtie à la grecque. Magnifique palais du gouverneur général, nombreux édifices qui ont fait appeler Calcutta la Cité des palais. Commerce immense, industrie active : soieries, cotonnades, nombreuses imprimeries. — Calcutta fut fondée en 1686 par un agent de la Compagnie de Londres, qui précéda la Compagnie des Indes. Ce n'était d'abord qu'un village. Elle s'accrut rapidement et devint en 1772 le siége du gouvt général de l'Inde.

CALCUTTA (présidence de). V. BENGALE.

CALDARA (Polydore), peintre. V. CARAVAGE.

CALDAS D'ORENSE. V. ORENSE.

CALDÉRON DE LA BARCA (don Pedro), célèbre poëte dramatique espagnol, né à Madrid en 1600 ou 1601, mort en 1681, composa sa 1re pièce à 14 ans, s'engagea comme simple soldat à 25 ans, et n'en cultiva pas moins la poésie au milieu des camps. Philippe IV, ayant remarqué son talent, l'appela à la cour en 1636, le combla de faveurs et de distinctions, et fournit aux dépenses nécessaires pour la représentation de ses pièces. En 1652, Caldéron embrassa l'état ecclésiastique et devint chanoine de Tolède. Depuis cette époque, il renonça au théâtre, ou du moins il ne fit que des pièces religieuses. Ses productions sont extrêmement multipliées; on en porte le nombre à près de mille; on n'en a conservé que la plus petite partie. Elles se composent de tragédies, de comédies et de pièces sacrées analogues à nos anciens mystères que l'on nomme autos sacramentelles (actes sacramentaux). Les plus connues sont : Héraclius, sujet déjà traité par Corneille; l’Alcade de Zalamea, imitée par Collot-d'Herbois dans le Paysan magistrat; le Prince constant, la Vie est un songe, les Armes de la beauté, le Médecin de son Honneur (mis sur la scène française par Hipp. Lucas) , le Purgatoire de S. Patrice, la Dévotion de la croix, etc. Caldéron s'est aussi exercé dans plusieurs autres genres de poésies. On trouve dans cet auteur beaucoup d'imagination et d'esprit, un rare talent pour nouer et dénouer une intrigue, une poésie facile et harmonieuse, mais aussi beaucoup d'exagération et de faux goût et les anachronismes les plus choquants; il viole à chaque instant les règles de l'art et ne peut être comparé à nos grands poëtes dramatiques. Néanmoins, les romantiques l'ont fort exalté de nos jours. J. de Vera-Tasis donna en 1685 à Madrid une 1re édition de ses œuvres en 15 vol. in-8. Elles ont été réimprimées en 1759-63, 17 vol. in-4. Il en a paru en 1850 une édition compacte, 4 vol. in-4. Linguet a traduit plusieurs de ses pièces dans son Théâtre espagnol, 1771; on en trouve huit dans les Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers (trad. par Esménard). M. Damas-Hinard en a donné un choix, 1841, 3 vol. in-12.

CALDIERO, bourg de Lombardie, à 15 kil. E. de Vérone; 1600 hab. Sources sulfureuses, connues du temps des Romains sous le nom de Bains de Junon. Masséna y battit les Autrichiens en 1805.

CALEB, Israélite envoyé par Josué pour reconnaître le pays de Chanaan, est, avec Josué, le seul de tous ceux qui étaient sortis d’Égypte à qui il fut donné d'entrer dans la Terre promise. Il eut en partage la montagne et la ville d'Hébron, et s'empara de Dabir avec le secours d'Othoniel, son neveu.

CALÉDONIE, nom ancien de l’Écosse ou plutôt de toute la partie de la Grande-Bretagne au N. du mur de Sévère. Elle était habitée par 2 races ou peuples, les Scots et les Pictes, qui étaient presque toujours en guerre et qui ne suspendaient leurs querelles que pour se jeter sur leurs voisins du midi.

CALÉDONIE (NOUVELLE-), contrée de l'Amérique anglaise du Nord, dans la Nouvelle-Bretagne, à l'O. des monts Rocheux ; 880 kil. sur 700. Beaucoup de lacs, climat froid. Commerce de fourrures.

CALÉDONIE (NOUVELLE-), île de l'Océan Pacifique, par 21° lat. S. et 163° long. E., à l'E. de l'Australie, 370 k. sur 50. On porte le nombre des habitants indigènes à 60 000. Ils sont anthropophages. Sur la côte N. se trouve Balade, port fréquenté; sur la côte S., Port-de-France, résidence du gouverneur français. — L'île fut découverte par Cook en 1774, explorée en 1792-93 par d'Entre-Casteaux, et occupée en 1853 par les Français. C'est là qu'ont été déportés les insurgés de la Commune de 1871.

CALÉDONIEN (canal), en Écosse, va du golfe de Murray à l'E. au lac de Linnhe au S. O., et fait communiquer la mer du Nord avec l'Océan en traversant plusieurs lacs. Il a env. 90 kil. de long. Une frégate de 32 canons peut y naviguer. Achevé en 1822.

CALENDERS, espèce de moines musulmans, ainsi appelés d'un surnom que reçut leur fondateur, et qui signifie or pur. Ils doivent leur origine à un certain Youssouf, Arabe d'Andalousie qui vivait au XIIIe siècle. Les Calenders s'engagent à voyager continuellement, et font vœu de pauvreté et d'abstinence complète; mais ce ne sont le plus souvent que des vagabonds et des imposteurs, hommes impudents et corrompus, qui prétendent se purifier moralement aussi bien que physiquement par une ablution, et qui emploient les expédients les plus méprisables et les plus ridicules pour obtenir les aumônes des fidèles. Ces dangereux sectaires ont toujours pris une part active dans les révolutions politiques de l'Orient.