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thérien, né en Poméranie en 1667, mort en 1729, professa la philosophie avec succès à Halle et à Iéna, et devint en 1713 conseiller de l'Église à Gotha. Il publia un grand nombre d'ouvrages relatifs à la philosophie et à l'histoire : Historia juris naturæ, Iéna, 1695; De stoica philosophia, 1696; Elementa philosophiæ practicæ, 1697; Elementa philosophiæ instrumentalis, 1703; De atheismo et superstitione, 1716 (trad. en français, 1740); Philosophia Hebrœorum, 1720; Historia critica theologiæ, 1725; Theologia moralis, 1727; Histoire de l'Ancien Testament, etc.; Compendium historiæ philosophicæ, Halle, 1731. Ses ouvrages, écrits dans le sens rationaliste, ont été mis à l'index à Rome. — V. BUDÉ.

BUDE ou OFEN, Aquincum, grande v. des États autrichiens, capit. de la Hongrie et du comté de Pesth, sur le Danube, à 205 kil. S. E. de Vienne et vis-à-vis de Pesth, à laquelle la réunit un pont de bateaux; 40 000 hab., env. 100 000 en y comprenant Pesth et le vge d'Alt-Ofen. Bude se compose de 4 parties : la Haute-Ville (où sont le château, l'arsenal, le théâtre), Wasserstadt, Raizenstadt et Neustift. Résidence des autorités. Nombreuses institutions de bienfaisance et d'instruction ; observatoire, fonderie de canons, soieries, ustensiles en cuivre, etc. Bains d'eaux thermales. Vin rouge renommé. — Bude était jadis la capit. des rois de Hongrie; elle fut occupée par les Turcs de 1530 à 1686. Reprise en 1686 par le duc de Lorraine, elle resta depuis ce temps sous la dépendance de l'Autriche. Elle a beaucoup souffert dans la guerre de 1849.

BUDÉ (Guill.), érudit, né à Paris en 1467, mort en 1540, ne commença que vers l'âge de 24 ans à faire des études sérieuses et acquit bientôt une si vaste science qu'Érasme l'appelait le Prodige de la France. Louis XII et François I, appréciant son mérite, lui confièrent des charges importantes ; il profita de son crédit pour déterminer François I à fonder le Collége royal (auj. Collége de France). Ce savant avait embrassé toutes les sciences, théologie, jurisprudence, mathématiques, philologie ; mais c'est surtout comme helléniste qu'il est connu : c'est lui qui a le plus contribué à propager l'étude de la langue grecque en France. On a de lui, entre autres ouvrages, des Annotations sur les Pandectes, un traité De Asse, 1514, qui traite des monnaies anciennes et qui passe pour ce qu'il a fait de mieux ; de savants Commentaires sur la langue grecque, en latin, 1529; un traité De l'institution du prince, 1547 ; un recueil de Lettres écrites en grec avec une pureté remarquable. Ses Œuvres ont été réunies en 4 vol. in-4, Bâle, 1557. M. Rebité a fait une thèse sur G. Budé, 1846.

BUDINI, peuple scythe, habitait au N. de la mer Noire, probablement dans le pays actuel de Woronetz.

BUDISSIN. V. BAUTZEN.

BUDWEIS, v. des États autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, sur la Moldau, à 123 k. S. de Prague; 12 000 hab. Évêché, gymnase et séminaire, collége de Piaristes. Chemin de fer. — Le cercle, situé entre ceux de Tabor, de Prachin et l'Autriche, a 102 k. sur 93 et 200 000 hab. Forêts, étangs, mines.

BUEIL (Jean de), comte de Sancerre, dit le Fléau des Anglais, contribua avec Jeanne d'Arc à la délivrance d'Orléans, accompagna Charles VII à Reims, assista à plusieurs siéges importants, fut nommé en 1450 grand amiral, et prit part en 1453 à la bat. de Castillon. Disgracié par Louis XI, il entra dans la Ligue du Bien public, mais il rentra en grâce en 1469. Il mourut vers 1480. — V. RACAN.

BUÉNOS-AYRES, grande v. de l'Amérique méridionale, capit. de l'État de Buénos-Ayres, et naguère de toutes les Provinces-Unies du Rio-de-la-Plata, sur la r. dr. de la Plata; 125 000 hab. La ville tire son nom au bon air qu'on y respire. Évêché, université, nombreuses écoles, observatoire. Rade dangereuse, port peu commode; forte citadelle; rues tirées au cordeau; quelques édifices remarquables : Cavildo ou hôtel de ville; Recova, espèce de bazar avec arcades; cathédrale, églises de San-Francisco, de la Merced; hôtel des monnaies, chambre des députés. Industrie : cuirs, savons, tabac, draps, toiles. Beaucoup de commerce. — Buénos-Ayres fut fondée en 1535 par don Mendoza, sous le nom de Ciudad de la Trinidad; ruinée par les Indiens, elle fut rebâtie en 1580. Un évêché y fut établi en 1620. En 1776, elle devint la capitale de la vice-roy. de Buénos-Ayres. En 1806, elle fut prise par l'Anglais Beresford.

BUÉNOS-AYRES (État de), l'un des États de la République Argentine ou de la Plata, borné au S. et au S. E. par l'Océan Atlantique, au N. par la prov. d'Entre-Rios et le Rio-de-la-Plata, au N. O. par la prov. Cordova, au S. O. par le Rio-Negro; 1100 kil. sur 880; 470 000 hab. Ch.-l. Buénos-Ayres. Fortes chaleurs, grandes pluies en hiver. Sol très-fertile, mais culture presque nulle. Peu de montagnes, vastes plaines dites pampas, où errent quelques tribus indigènes et une immense quantité de bétail. — L'État de Buénos-Ayres est une partie de l'ancienne vice-royauté de même nom. Il proclama son indépendance dès 1810. C'est celle des Provinces-Unies du Rio-de-la-Plata qui a joué le plus grand rôle dans les événements qui ont signalé l'ère de l'indépendance : aussi désigne-t-on souvent sous son nom toute cette Confédération. Elle s'en est momentanément séparée en 1853; mais par un traité signé en 1860, elle y est rentrée.

BUEN-RETIRO (c.-à-d. bonne retraite), beau palais construit à la porte de Madrid sous Philippe IV par Olivarès, avec de superbes jardins; il est auj. dans l'enceinte de Madrid et s'ouvre sur le Prado. Il fut converti en citadelle par les Français en 1810.

BUET (mont), dans la Haute-Savoie, à 17 kil. N. E. de Sallanches, à 19 kil. N. O. du Mont-Blanc. Il a env. 3220 mètres de hauteur. Beaux glaciers.

BUFFALO, v. et port des États-Unis (New-York), à l'extrémité E. du lac Érié, à 35 kil. de la chute du Niagara, à 500 kil. N. O. de New-York ; env. 60 000 h. Évêché catholique. Bon port, canal qui la fait communiquer avec New-York, chemin de fer. Grand commerce; entrepôt des marchandises du Nord. Buffalo n'était en 1814 qu'un vge de 1500 hab.

BUFFALORA, bourg de Lombardie, prov. de Pavie, sur le Naviglio-Grande, à 9 kil. N. O. d'Abbiategrasso; 1650 h. Les Français y battirent les Autrichiens le 4 juin 1859.

BUFFIER (Claude, dit le Père), savant jésuite, né en Pologne d'une famille française, en 1661, mort en 1737, entra chez les Jésuites en 1679, passa la plus grande partie de sa vie dans leur principal collége à Paris (Louis-le-Grand), et y partagea son temps entre les travaux de l'enseignement et la rédaction de ses écrits. Il a composé un très-grand nombre d'ouvrages de littérature, de science, d'histoire et de piété. Il en a réuni les principaux dans son Cours de sciences sur des principes nouveaux et simples (1732, in-fol.),où l'on remarque une Grammaire française, des Traités d'Éloquence et de Poésie, un Traité des premières vérités, les Principes du raisonnement, des Éléments de métaphysique, un Discours sur l'étude et la méthode des sciences. On lui doit aussi la Pratique de la mémoire artificielle, 1701, et une Géographie avec le secours de vers artificiels, 1715. Il coopéra longtemps à la rédaction du Journal de Trévoux. Le plus estimé de ses ouvrages est le Traité des premières vérités; il y établit les caractères des vérités qui sont incontestables, et énumère celles qui servent de base à chaque espèce de connaissances.

BUFFON, vge de la Côte-d'Or, sur l'Armançon, à 21 kil. N. de Semur, à 7 kil. de Montbard; 340 hab. Anc. seigneurie possédée par la famille des Buffon, érigée en comté en faveur du célèbre naturaliste.

BUFFON (G. L. LECLERC, comte de), célèbre naturaliste, né en 1707 à Montbard en Bourgogne, mort en 1788, était fils d'un conseiller au parlement de Dijon. Il se livra dès sa jeunesse avec ardeur à l'étude des sciences, voyagea en Italie et en Angle-