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il rédigea au champ de Mars la fameuse pétition pour la déchéance du roi. Nommé membre de l'Assemblée législative, puis de la Convention, il y fit déclarer la guerre à l'Autriche (1792), à l'Angleterre et à la Hollande (1793); obtint une grande influence, et devint le chef d'un parti dit des Brissotins qui combattit les excès des Montagnards : il s'attira la haine de Robespierre, qui l'accusa de fédéralisme. Proscrit avec les Girondins au 31 mai, il prit la fuite; mais il fut arrêté et monta sur l'échafaud le 31 oct. 1793. Brissot avait composé plusieurs écrits de politique et de jurisprudence : Théorie des lois criminelles, 1780; Bibliothèque des lois criminelles, 1782-86, et un Voyage aux États-Unis (1791). On a publié en 1829-32 ses Mémoires et son Testament politique.

BRISTOL, grande v. et port d'Angleterre (Glocester), à 180 k. O. de Londres, sur l'Avon, à 15 k. de son embouchure dans le canal de Bristol; 165 000 h. Elle est composée de deux parties : la ville vieille, antérieure de quatre siècles à l'ère chrétienne; la neuve, belle et bien ornée. Belles places, beau faubourg Clifton. Pont suspendu sur l'Avon, construit de 1805 à 1809, écroulé en 1855. Évêché anglican. Cathédrale du XIIe s.. superbe bazar couvert; hôtel de ville, hôtel des négociants, bourse, douane; plusieurs chemins de fer. Institut dit philosophique, université fondée en 1829, bibliothèque. Fabrication d'ouvrages en métaux, surtout en cuivre; fabriques d'épingles; savon, faïence, produits chimiques, diamants de bristol (pierres qu'on trouve aux environs et qui imitent le diamant). Grand commerce : Bristol est un des 4 grands ports marchands de l'Angleterre. Patrie de Séb. Cabot, Chatterton, Southey. – La ville et sa banlieue forment un petit comté.

BRISTOL (canal de), golfe de la mer d'Irlande, entre le pays de Galles au N., et la région S. O. de l'Angleterre : 175 kil. sur 200; il reçoit la Saverne et l'Avon. Il prend son nom de la ville de Bristol qui est a l'extrémité orientale. La marée y est très-élevée.

BRISTOL (comte de). V. DIGBY.

BRITANNIA. V. BRETAGNE ANCIENNE.

BRITANNICUS, fils de l'empereur Claude et de Messaline, devait succéder à son père, mais fut privé de l'empire par les artifices d'Agrippine, 2e femme de Claude, qui mit sur le trône le fils de Néron. Celui-ci, craignant que Britannicus ne fît valoir ses droits, l'empoisonna dans un repas après une feinte réconciliation (55). Britannicus n'avait que 15 ans. Sa mort a inspiré à Racine une de ses plus belles tragédies.

BRITANNIQUE (empire), BRITANNIQUES (îles) V. BRETAGNE (GRANDE-).

BRIVATES, v. et port de Gaule, chez les Namnetes, près de l'emb. du Liger (Loire), se retrouve, selon Walckenaër, dans Brivet, près du Croisic, qui n'est plus sur la mer. On a cru à tort que c'était Brest.

BRIVE, ou BRIVE-LA-GAILLARDE, Briva Curetia en latin, ch.-l. d'arr. (Corrèze), à 29 kil. S. O. de Tulle, sur la Corrèze; 6504 hab. Trib. de 1re inst ; collége, biblioth. ; chemin de fer. Filature de coton, distillerie d’eau-de-vie; commerce de truffes, volailles truffées, moutarde verte, etc. Patrie du cardinal Dubois, du maréchal Brune, de Latreille, des Lasteyrie.

BRIVIESCA, Vivoresco, v. d'Espagne (Burgos), sur l'Oca, à 28 kil N. E. de Burgos. Jean I de Castille y tint en 1388 des Cortès où le titre de prince des Asturies fut confirmé à l'héritier présomptif de la couronne.

BRIVODURUM ou BRIARIA, auj. Briare.

BRIXEN, Brixia, v. des États autrichiens (Tyrol), à 70 kil. S. E. d'Innspruck; 3800 hab. Évêché qui fut longtemps état d'empire ; sécularisé en 1803 et donné à l'Autriche. Belle cathédrale. Bon vin.

BRIXENTES, peuple de la région des Alpes, habitait : 1° dans le N. E. de la Gaule Cisalpine, à l'O. du lac Benacus (lac de Garda) ; 2° dans la Rhétie, au N. des Isarci et des Medoaci. Les Brixentes de la Cisalpine avaient pour ch.-l. Brixia (Brescia); ceux de Rhétie ont laissé une trace dans le nom de Brixen.

BRIXHAM, v. d'Angleterre (Devon), sur la baie de Torbay, à 7 kil. N. E. de Dartmouth; 4500hab. Évêché anglican. Source intermittente. C'est à Brixam que débarqua Guillaume d'Orange en 1688.

BRIXIA. V. BRESCIA et BRIXEN.

BRIZEUX (A.), poëte breton, né en 1808 à Quimperlé (Finistère), mort en 1858 à Montpellier, se montra animé d'un amour également vif pour la poésie et pour la Bretagne, son pays. Il débuta en 1831 par le poëme de Marie, où s'exhalent ses sentiments intimes, publia en 1842 les Ternaires, où il essaya un rhythme nouveau, et consacra la plus grande partie de sa vie à un poëme national, les Bretons, qui parut peu d'années ayant sa mort. On lui doit aussi une traduction estimée, en prose, de la Divine Comédie de Dante (1843). Sa poésie se distingue par la pureté, la facilité et une sensibilité vraie

BROCARIO (Guillaume de), imprimeur espagnol, imprima de 1514 à 1516 la fameuse Bible polyglotte, dite de Ximenez ou d'Alcala, parce qu'elle fut préparée par le cardinal de Ximénès et imprimée àl'Université d'Alcala, 6 vol. in-fol. Elle renferme les textes hébreu, chaldéen, grec et latin, et coûta plus de 50 000 écus d'or.

BROCÉLIANDE, vaste forêt de l'anc. Bretagne, était située, selon les uns, entre les villes actuelles de St-Brieuc et de Quintin (Côtes-du-Nord), selon les autres, autour de Paimpont (Ille-et-Vilaine). C'est là, selon les légendes et les romans de chevalerie, que périt l'enchanteur Merlin. Son esprit erra longtemps dans la forêt, apparaissant aux mortels pour leur prédire l'avenir.

BROCHANT DE VILLIERS (André), géologue et minéralogiste, membre de l'Académie des sciences, né à Paris en 1773, mort en 1840, étudia à l'École polytechnique et fut successivement professeur de géologie, inspecteur général des mines et directeur de la manufacture des glaces de St-Gobain. On lui doit un Traité de minéralogie, 1801-2; un Traité de cristallographie, 1818; et la Carte géologique de la France, avec 3 vol. in-4 de texte, à laquelle il consacra 20 années de travaux. Dans ce grand travail, qui ne put paraître qu'après sa mort, il avait eu pour collaborateurs MM. Élie de Beaumont et Dufresnoy,

BROCKEN (mont), célèbre montagne de la Saxe prussienne, fait partie du Hartz, dont elle est le point culminant (1140m). Au soleil couchant, la réflexion des maisons et du paysage dans les nuages y donne lieu quelquefois à un phénomène de mirage connu sous le nom de spectre de Brocken.

BROCKHAUS (Frédéric Arnold), fondateur d'une célèbre maison de librairie à Leipsick, né à Dortmund (Westphalie) en 1772, mort en 1823, fut successivement libraire à Dortmund, à Amsterdam, à Altenbourg et à Leipsick. Pendant son séjour à Altenbourg, il entreprit la publication du dictionnaire connu sous le nom de Conversations Lexicon ; la 1re édition parut en 1810. Il a fait encore imprimer un grand nombre d'écrits périodiques et d'ouvrages importants, tels que l’Histoire des Hohenstaufen de Raumer, le Lexique bibliographique d'Ebert, la Bibliographie allemande d'Ersch.

BROD, v. forte des États autrichiens (Esclavonie), sur la r. g. de la Save, à 31 kil. S. E. de Poséga. — V. forte de Moravie, à 15 kil. E. de Hrœdisch; 3400 h. Château des princes de Kaunitz. — V. de Bohême (Czaslaw), sur la Sazawa; 4000 hab. Ziska y battit l'emp. Sigismond en 1422.

BRODEAU, famille originaire de Tours, a produit plusieurs gens de lettres estimés, entre autres Victor Brodeau, mort en 1540, secrétaire de Marguerite de Navarre et de François I et auteur de poésies prisées par Marot; — et Julien Brodeau, avocat au parlement, mort en 1653, auteur de Notes sur les arrêts de Louet, et d'une Vie de Dumoulin : ce dernier est mentionné dans les satires de Boileau.

BRODERSON (Abraham), gentilhomme suédois, fut aimé de la princesse Marguerite, fille de Wal-