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Exili, qui faisait métier de composer des poisons et avait déjà commis de nombreux empoisonnements, et ayant appris de lui son art criminel, l'enseigna à sa maîtresse, et tous deux s'en servirent pour se défaire de ceux dont ils convoitaient la fortune. Ils empoisonnèrent successivement le père de la marquise, ses deux frères et sa sœur. Le crime fut découvert à la mort de Ste-Croix, chez lequel on trouva des pièces accusatrices (1670); la Brinvilliers prit aussitôt la fuite ; mais elle fut arrêtée à Liége, ramenée à Paris, condamnée et exécutée en 1676.

BRIOLLAY, ch.-lieu de canton (Maine-et-Loire), à 11 k. N. E. d'Angers; 372 h.

BRIONNAIS, petit pays de l'anc. Bourgogne, sur les confins du Bourbonnais, auj. dans l'arr. de Charolles, comprenait Semur-en-Brionnais, St-Christophe et St-Laurent en Brionnais.

BRIONNE, ch.-l. de cant. (Eure), sur la Rille, à 15 k. N. E. de Bernay; 3270 h. Draps, filatures de coton, tanneries. Il s'y tint en 1050 un concile où fut condamnée l'hérésie de Bérenger.

BRIOT (Nic.) graveur et tailleur des monnaies, sous Louis XIII, inventa le balancier monétaire vers 1615, obtint en 1623 la ferme de la fabrication des monnaies, mais seulement à l'essai, et ne vit son instrument définitivement adopté qu'en 1645. On lui doit aussi un laminoir, un coupoir, un ciseau, etc.

BRIOUDE, Brivas, ch.-l. d'arr. (H.-Loire), sur l'Allier, à 64 k. N. O. du Puy; 4671 h. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque, société d'agriculture. Église gothique de St-Julien fondée au IXe siècle. A 4 k. S. E. est Vieille-Brioude, avec un beau pont sur l'Allier, construit en 1454, écroulé en 1822, rebâti depuis.

BRIOUX, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 11 kil. S. O. de Melle; 522 h.

BRIOUZE, ch.-l. de cant. (Orne), à 26 kil. O. d'Argentan ; 867 h. Toiles.

BRIQUEBEC, ch.-l. de cant. (Manche), à 13 kil. S. O. de Valogne; 1597 h. Mine de cuivre. Eaux ferrugineuses. Trappistes, établis depuis 1824.

BRISACH (NEUF-), v. d'Alsace-Lorraine, à 15 kil. S. E. de Colmar, près de la rive gauche du Rhin; 1800 hab. Place de guerre bâtie par Louis XIV après la perte de Vieux-Brisach, et fortifiée par Vauban.

BRISACH (VIEUX-), v. du grand-duché de Bade, sur la r. dr. du Rhin, en face de Neuf-Brisach, à 19 k. S. E. de Colmar ; 3000 h. Anc. capit. du Brisgau et v. impériale. Prise en 1638, pour la France, par Bernard de Saxe-Weimar; reprise par l'empereur en 1641. Bombardée par les Français en 1793.

BRISÉIS, fille de Brisès, prêtresse de Lyrnesse en Cilicie, devint, après la prise de sa patrie, la captive d'Achille, à qui elle fut enlevée par Agamemnon. Irrité de cet affront, le héros se retira sous sa tente et refusa de combattre pour les Grecs jusqu'à ce qu'elle lui fût rendue. Les effets de la colère d'Achille après l'enlèvement de Briséis font le sujet de l'Iliade.

BRISGAU, Decumates agri, contrée d'Allemagne, au N. de la Suisse, eut longtemps des comtes particuliers. Au XIVe s. le Brisgau fut réuni aux domaines de la maison d'Autriche. Il se divisait en Bas-Quartier ou Brisgau proprement dit, et Haut-Quartier. Dans le Bas-Quartier on remarquait Vieux-Brisach, Freyburg, Willingen, Neuenbourg, Waldkirch, Zæhringen ; dans le Haut-Quartier, Laufenburg, Rheinfelden, Seckingen, Waldshut (dans la Forêt-Noire). Ce pays abonde en blé, en bois, en vin, et possède des mines assez riches. L'industrie y est fort active. — A l'époque romaine le Brisgau faisait partie du pays des Alemani. Il forma au moyen âge un comté, que les ducs de Zæhringen gouvernèrent à partir du XIe siècle. En 1218, une partie passa aux margraves de Bade, et l'autre aux comtes de Kybourg. Le tout fut réuni, au XIVe siècle, entre les mains des archiducs d'Autriche. Depuis la paix de Presbourg, 1805, le Brisgau appartient au grand-duché de Bade.

BRISON (le brave). V. DUROURE.

BRISSAC, bourg de Maine-et-Loire, à 15 kil. S. E. d'Angers ; 1000 h. ; a donné son nom à la famille de Brissac Beau château du XVIe siècle. — Cette ville fut érigée en comté pour le 1er maréchal de Brissac (1550), et en duché pour son fils (1612). Il s'y livra en 1067 une bat. entre Geoffroy le Barbu et son frère cadet, Foulques le Réchir, comte d'Anjou.

BRISSAC (Charles DE COSSÉ, comte de), maréchal de France, né en 1505, mort en 1563, commanda avec de grands succès en Flandre et en Piémont sous les règnes de François I, Henri II et Charles IX. Ce fut un des plus braves généraux de son temps. Il maintint une discipline sévère et fit condamner à mort le jeune de Roissy qui avait combattu sans son ordre au siége de Vignale; mais il lui fit grâce au moment de l'exécution. En 1559 il succéda à Coligny dans le gouvt de Picardie, et fut nommé en 1562 gouverneur de Normandie. — Plusieurs membres de la même famille devinrent après lui maréchaux de France : Artus de Cossé-Brissac, son frère, qui, sous Charles IX, se distingua contre les Calvinistes et fut fait maréchal en 1567; — Charles, comte de Cossé-Brissac, fils de Charles, qui, sous Henri III, prit une grande part aux opérations de l'armée royale contre les Calvinistes, se rangea du parti des Ligueurs, et fut nommé, en 1594, gouverneur de Paris par le duc de Mayenne. Il remit cette place à Henri IV peu de mois après, et fut nommé maréchal. Il mourut en 1621, au siége de Saint-Jean d'Angély. Louis XIII lui avait donné le titre de duc en 1612. — J. P. Timoléon de Cossé-Brissac, mort en 1784, servit d'abord sur mer, combattit les Turcs au siége de Corfou (1716), et fut fait maréchal en 1768. — L. Hercule Timoléon, duc de Brissac, fils du préc., né en 1734, fut, sous Louis XVI, gouverneur de Paris, colonel des Cent-Suisses, et enfin commandant général de la garde constitutionnelle du roi (1791). Il fut massacré à Versailles en septembre 1792.

BRISSARTHE, bourg de Maine-et-Loire, sur la Sarthe, à 25 k. N. E. d'Angers. Robert le Fort y battit les Normands en 866, mais il y périt.

BRISSON (Barnabé), magistrat français, né en 1531, mort en 1591, fut nommé par Henri III avocat général au parlement de Paris, puis président à mortier, et fut employé par ce prince dans plusieurs négotiations importantes. Il tint une conduite fort équivoque dans la guerre civile : lorsque Henri III eut quitté Paris (1589), les Seize, restés maîtres de la ville, donnèrent à Brisson la charge de premier président, en remplacement d'Achille de Harlay qu'ils avaient mis à la Bastille ; mais peu après, mécontents de ce nouveau président, qui conservait encore de l'attachement pour l'autorité royale, ils le pendirent dans la chambre même du conseil (1591). Brisson était un savant jurisconsulte : il avait composé le recueil connu sous le nom de Code de Henri III (1587), un grand nombre de traités de jurisprudence en latin, et le livre De regio Persarum principatu.

BRISSON (Mathurin Jacques), naturaliste et physicien, né en 1723 à Fontenay-le-Comte, mort en 1806, enseigna la physique aux enfants de France, fut professeur au collége de Navarre, et entra à l'Académie des sciences en 1759. On lui doit, entre autres ouvrages, un Dictionnaire de physique, 1780, 2 v. in-4, et un Traité élémentaire de physique, 1789, qui eurent beaucoup de vogue. Il a aussi écrit une Ornithologie, citée avec honneur par Buffon.

BRISSOT (J. Pierre), dit de Warville, d'un village près de Chartres où il naquit en 1754, était fils d'un traiteur. Entré d'abord chez un procureur, il quitta l'étude du droit pour se faire écrivain. Nourri des doctrines de J. J. Rousseau, il se fit de bonne heure remarquer par ses opinions exaltées contre l'inégalité des rangs et fut mis à la Bastille. En sortant de prison, il se rendit en Angleterre, où il rédigea un journal littéraire; puis alla visiter l'Amérique, et revint en France en 1789. Il y publia un journal républicain, le Patriote français, et fut nommé membre de la commune. Après la fuite de Louis XVI,