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Europæ veteris, 1653; in-fol, ; Chronicon, ab orbe condito ad annum Christi, 1663 et 1682, 7 vol. in-12; Philippi Labbe et Philippi Brietii Concordia chronologica, 1670, 5 vol. in-fol.

BRIEUC (S.), Briochus, né dans la Grande-Bretagne vers 409, mort en 502, fut un des principaux disciples de S. Germain d'Auxerre, qui était allé faire une mission dans la Grande-Bretagne, et qui l'amena en France. Quelques temps après, Brieuc retourna dans sa patrie, et y fit de nombreuses conversions. A 70 ans il passa dans l'Armorique (Bretagne), y bâtit un monastère sur un terrain que lui donna le comte de Liwil, son parent : ce monastère a été l'origine de la v. de St-Brieuc. L'Église l'honore le 1er mai.

BRIEY, ch.-l. d'arr. (Meurthe-et-Moselle), à 26 k. N. O. de Metz, sur le Wagot; 1853 h. Trib. de 1re inst. Draps, molletons. Patrie de Bérault-Bercastel.

BRIFAUT (Ch.), poëte, né à Dijon en 1781, m. à Paris en 1857, a composé un poëme de Rosamonde (1813), imité d'Addison; plusieurs tragédies, dont la meilleure est Ninus II, qui eut un grand succès (1814); un opéra, Olympie (1820), mis en musique par Spontini: des Dialogues, des Contes et des poésies diverses (1824). Il fut reçu à l'Académie française en 1826. Il a laissé plusieurs ouvrages inédits, que MM. Rives et Bignan ont publiés après sa mort (1858, 3 vol. in-8). On y remarque une tragédie, François Ier à Madrid, des comédies, l'Amour et l'Opinion, la Tante et le Neveu, le Protecteur; d'intéressantes nouvelles et de piquants souvenirs (Récits d'un vieux parrain à son jeune filleul, Passe-temps d'un reclus). M. Brifaut avait été pensionné par Charles X : il resta jusqu'à la fin de sa vie fidèle à la cause de la légitimité. M. J. Sandeau a fait son Éloge à l'Académie, dans son Discours de réception, 1859.

BRIGANTES, peuple de la Bretagne anc., dans la Grande Césarienne, au N. des Parisi. Leur territoire répond en partie aux comtés d'York, de Lancastre, de Westmoreland et de Cumberland. Sous Vespasien, ils furent soumis par Cerealis, 71 ans de J.-C.

BRIGANTIA. V. BRAGANCE, BREGENZ et BRIANÇON.

BRIGANTINUS LACUS, lac de Constance, ainsi nommé de Brigantia (Bregenz), qui est sur ses bords.

BRIGG, bourg de Suisse (Valais), sur le Rhône, à 40 kil. N. O. de Domo-d'Ossola; 800 hab. (catholiques). Collége de Jésuites. Transit des marchandises qui traversent le Simplon. Bains.

BRIGGS (H.), mathématicien anglais, né en 1556 à Warley-Wood (York), mort en 1630, fut professeur de géométrie au collége de Gresham à Londres, puis occupa la chaire fondée par Savile à Oxford. Il perfectionna l'invention des logarithmes qui venait d'être faite par J. Napier, et fit un grand nombre de travaux utiles à l'astronomie et à la géographie. On lui doit Arithmetica logarithmica, Londres, 1624, ouvrage d'un travail immense, qui est la base des tables de logarithmes publiées depuis : il y prend pour base de ses calculs le nombre 10.

BRIGHTON, v. et port d'Angleterre (Sussex), à 80 kil. S. de Londres par chemin de fer, au fond d'une baie de la Manche, en face, de Dieppe; env. 90 000 hab. Très-jolie ville ; jetée suspendue, de 300m de long, bains de mer très-fréquentés, source ferrugineuse (découverte en 1760). Palais dans le genre oriental, dit le Pavillon de George IV. — Brighton n'était encore qu'un hameau il y a 60 ans; George IV y établit sa résidence d'été et en fit une ville charmante : c'est, l'été, le rendez-vous du monde élégant.

BRIGIDE (Ste), vierge, abbesse et patronne de l'Irlande, née à Fochard, dans le comté d'Armagh, morte en 525. Elle se construisit sous un gros chêne une cellule autour de laquelle vinrent se ranger plusieurs personnes de son sexe qui la prirent pour mère, et elle fonda ainsi un couvent, autour duquel se forma la v. de Kildare. Sa règle fut suivie par plusieurs couvents d'Irlande. On l'honore le 1er février.

BRIGITTE (Ste), fille de Birger, prince suédois, et issue de la famille des Brahé, née en 1302, épousa Ulf-Gudmarson, prince de Néricie, dont elle eut 8 enfants. Après la mort de son mari, elle fonda vers 1363 l'abbaye de Wadstena au diocèse de Linkœping, et y institua un ordre nouveau dit du St-Sauveur, qui suivait la règle de S.-Augustin. Elle partit ensuite pour Jérusalem, sur une vision qu'elle avait eue à l'âge de 69 ans, et réussit à visiter les lieux saints. Elle mourut à Rome en 1373, peu après son retour de Palestine. On a de cette sainte des Révélations, qui furent mises en écrit par le moine Pierre, prieur d'Alvastre; elles ont été imprimées à Rome en 1455, et trad. en français sous le titre de Prophéties merveilleuses de Ste Brigitte, Lyon, 1536. On la fête le 8 octobre. — L'ordre de Ste Brigitte admettait des religieux, aussi bien que des religieuses. L'abbesse avait l'autorité suprême sur tous.

BRIGNAIS, Prisciniacum, vge du dép. du Rhône, à 10 kil. S. O. de Lyon; 1900 hab. Bon vin. Le connétable Jacques de Bourbon, comte de la Marche, y fut battu et tué par les Grandes Compagnies en 1361.

BRIGNOLES, Brinonia, ch.-l. d'arr. (Var), sur le Calami, à 46 kil. S. O. de Draguignan; 4626 hab. Trib., société d'agriculture, bibliothèque; anc. château des comtes de Provence; belle fontaine. Bougies, savons, etc. Commerce d'huile, vins, prunes dites de Brignoles, etc. Patrie du poëte Raynouard.

BRIHUEGA, v. d'Espagne (Guadalaxara), sur la Tajuna, à 35 kil. N. E. de Guadalaxara; 4464 hab. Le duc de Vendôme y fit prisonnière l'arrière-garde des alliés commandés par lord Stanhope, 1710.

BRIL (Paul), peintre flamand, né en 1556 à Anvers, mort à Rome en 1626, quitta la maison paternelle dès l'âge de 14 ans pour aller rejoindre à Rome son frère Matthieu (1550-84), occupé à décorer de fresques le palais du Vatican. Après la mort prématurée de ce frère, qui lui avait servi de maître et qu'il surpassa bientôt, il termina pour le pape les ouvrages que celui-ci n'avait pu terminer. Sixte V l'employa a décorer ses palais et plusieurs couvents d'Italie. Le Musée du Louvre a de lui : les Pèlerins d'Emmaus, Syrinx changée en roseau. Sa touche est moelleuse ; il s'attache surtout à l'effet général.

BRILLAT-SAVARIN, né à Belley en 1755, mort en 1826, exerça d'abord la profession d'avocat, fut député à l'Assemblée Constituante, puis président du trib. civil de l'Ain, enfin membre de la cour de cassation. Il se réfugia en Amérique en 1793, rentra dans son pays en 1796, et reprit sous le Directoire son siége à la cour de Cassation, qu'il ne quitta plus. Il a publié quelques opuscules relatifs à sa profession; mais l'ouvrage qui rendra son nom durable est la Physiologie du goût, 1825, 2 vol. in-8, 1840, in-12, simple livre de gastronomie, peu digne peut-être d'un magistrat, mais étincelant de verve et d'esprit. Cet ouvrage, qui parut d'abord anonyme, a eu de nombreuses éditions.

BRILLE (LA) , BRIEL, v. et port de Hollande (Holl. mérid.), dans l'île de Woorn, à 13 k. O. de Rotterdam ; 4000 h. La tour carrée de l’Église Ste-Catherine sert de phare. Ce fut la 1re place prise par les Gueux de mer (1572). Patrie de Tromp et de Guill. de Witt.

BRINDES, Brundisium en latin, Brindisi en italien, v. du roy. de Napîes (Terre d'Otrante), à 80 k. N. O. d'Otrante, sur l'Adriatique; 7000 hab. Port jadis excellent, mais dont la passe est auj. comblée. Archevêché. — Brindes fut très-importante chez les anciens; elle avait encore 60 000 hab. au XIII{e s. : c'est là que les Romains s'embarquaient pour la Grèce ; c'est là que naquit Pacuvius et que mourut Virgile.

BRINON-LES-ALLEMANS, ch.-l. de c. (Nièvre), sur le Beuvron, à 19 k. S. de Clamecy; 1000 h.

BRINVILLIERS (Marie Marguerite de), fille de Dreux d'Aubray, lieutenant civil, épousa en 1651 le marquis de Brinvilliers, mestre de camp. Corrompue dès son enfance, elle eut un commerce adultère avec un officier de cavalerie, Gaudin de Ste-Croix, que le lieutenant civil fit enfermer à la Bastille (1663). Celui-ci ayant connu dans sa prison l'Italien