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ministre d’État, né en 1733 à Preuilly en Touraine, mort à Paris en 1807, fut sous Louis XV ambassadeur en Russie, en Suède, en Hollande, à Vienne ; fut nommé en 1783 par Louis XVI ministre de la maison du roi et gouverneur de Paris, s’opposa fortement à la convocation des États généraux, et fut placé en 1789 à la tête du ministère qui remplaça Necker ; mais ce ministère, peu capable, ne dura qu’un moment : il fut renversé par la prise de la Bastille. Breteuil émigra bientôt après et ne revint en France qu’en 1802. Il a laissé des Mémoires, publiés en 1859.

BRÉTIGNY, hameau du dép. d’Eure-et-Loir, à 9 k. S. E. de Chartres. Il est fameux par le traité de 1360 entre les Anglais et le roi Jean : ce dernier, prisonnier des Anglais, devait payer pour sa rançon 3 000 000 d’écus d’or, abandonner ses droits sur l’Aquitaine, le Ponthieu, Calais, etc. ; le traité ne fut point exécuté et le roi Jean mourut en captivité.

BRETON (Cap-), V. CAP-BRETON.

BRETONS. V. BRETAGNE.

BRETTEN, v. du grand-duché de Bade, à 20 k. E. de Carlsruhe ; 3000 h. Patrie de Mélanchthon.

BRETTEVILLE-SUR-L’AIZE, ch.-l. de cant. (Calvados), à 19 k. N. O. de Falaise ; 800 h. Tanneries.

BREUGHEL, famille de peintres flamands originaire du vge de Breughel près de Bréda. Le plus ancien est Pierre dit le Vieux, né à Breughel en 1510, selon les uns, en 1530, selon les autres, mort à Bruxelles vers 1590. Il traita surtout des sujets gais, des noces, des fêtes, des charges, et fut surnommé le Drôle. — Pierre, son fils aîné, né à Bruxelles en 1567, mort en 1625, a été surnommé Breughel d’enfer, parce qu’il affectionnait les sujets terribles, des scènes infernales. On cite de lui : Orphée aux enfers, l’Enlèvement de Proserpine, Jésus-Christ délivrant les âmes du purgatoire. — Jean, son 2e fils, 1568-1622, surnommé Breughel de Velours, parce qu’il s’habillait en velours, fut un habile paysagiste. Parmi ses œuvres on remarque surtout Adam et Ève dans le paradis terrestre et les Quatre Éléments. On admire en lui la finesse du pinceau, la beauté du feuillage, la fraîcheur du coloris. Ami de Rubens, il peignit souvent le fond des tableaux de ce maître, qui à son tour exécuta les figures de quelques-uns de ses paysages.

BREVANNES, vge de la Haute-Marne, à 40 kil. E. de Chaumont ; 1200 hab. Mine de fer, coutellerie.

BRÈVES (F. SAVARY DE), ambassadeur de France auprès de la Porte, né en 1560, mort en 1628, fit conclure en 1604 entre la France et la Porte un traité d’alliance et de commerce. Il avait étudié les langues orientales et il rapporta plus de 100 volumes turcs et persans, qui sont auj. à la Bibliothèque impériale. La Relation de ses voyages a paru en 1628.

BREYDENBACH (Bernard de), doyen de la cathédrale de Mayence, né en 1454, fit en 1483 un voyage à Jérusalem et au mont Sinaï, dont il publia la Relation en latin à Mayence, 1486, in-fol. C’est le plus ancien livre où se trouve l’alphabet arabe.

BRÉZÉ (maison de), famille noble et ancienne de l’Anjou, tire son nom d’une seigneurie située à 19 kil. de Saumur. Elle fut illustrée au XVe siècle par le grand sénéchal Pierre de Brézé, mort en 1465 (V. l’art. suiv.) ; par le grand sénéchal de Normandie Jacques de Brézé, qui épousa une fille de Charles VII et d’Agnès Sorel, et mourut en 1494 ; et par Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, qui épousa Diane de Poitiers (depuis maîtresse de François I) et mourut en 1531. Après lui, la seigneurie de Brézé passa à la maison de Maillé. Elle fut cédée en 1686 par échange à Thomas de Dreux, conseiller au parlement de Paris. V. DREUX-BREZÉ et MAILLÉ.

BRÉZÉ (Pierre de), grand sénéchal d’Anjou, de Poitou et de Normandie, aida puissamment Charles VII à chasser les Anglais ; fut chargé par Louis XI de conduire des secours à Marguerite d’Anjou, et fut tué en 1465 à la bataille de Montlhéry, dans la guerre dite du Bien-Public.

BREZIN (Michel), industriel philanthrope, né à Paris en 1758, mort en 1828, était serrurier-mécanicien. Il fit une grande fortune pendant la Révolution en fabriquant des canons de bronze et autres ouvrages pour l’État, et en exploitant des forges et des hauts fourneaux en Normandie, et laissa une fortune de 5 millions qu’il consacra à la fondation d’un hospice pour les ouvriers âgés et infirmes. Cet hospice a été bâti à Petit-l’Étang, commune de Garches (Seine-et-Oise).

BRÉZOLLES, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), a 22 kil S. O. de Dreux ; 824 hab. Grains.

BRIAL (dom), laborieux bénédictin de St-Maur, né à Perpignan en 1743, mort à Paris en 1828, travailla d’abord à l’Histoire littéraire de France, continua le Recueil des historiens des Gaules et de France, en publia, de 1785 à 1822, les vol. 14 à 18, et laissa manuscrit le 19e, qui a été publié en 1835 par MM. Daunou et Naudet. Il a aussi composé un grand nombre de mémoires sur divers points d’histoire. Il fut admis en 1805 à l’Académie des inscriptions.

BRIANÇON, Brigantia ou Brigantium, ch.-L d’arrond. (Hautes-Alpes), à 91 kil. N. E.de Gap, sur la r. dr. de la Durance ; 1596 hab. Briançon est élevée de 1306m au-dessus du niveau de la mer. Place de guerre de 1re classe, défendue par 7 forts, dont plusieurs communiquent par des chemins creusés dans le roc. Trib., collége. Pont hardi. Craie renommée, chapeaux, clous, faux, filature de coton. — Ville très-ancienne, qui se constitua en république à la chute de l’Empire romain, puis se donna au Dauphin viennois et passa à la France avec le reste du Dauphiné.

BRIANÇONNAIS, partie du Haut-Dauphiné, qui avait pour ch.-l. Briançon ; autres villes : Queyras, Le Monestier, Mont-Genèvre. Il fait aujourd’hui partie du département des Hautes-Alpes.

BRIARE, Brivodurum, ch.-l. de cant. (Loiret), sur le canal de même nom, à 10 kil. S. E. de Gien ; 3110 hab. Entrepôt de vins. — Le canal de Briare, commencé par Henri IV en 1604 et achevé sous Louis XIII en 1642, unit la Loire et la Seine. Il part de Briare et se jette dans le canal du Loing à Montargis ; il a 55 kil. de long.

BRIARÉE, un des géants qui attaquèrent le ciel, avait, selon la Fable, cent bras et cinquante têtes. Il fut terrassé par Neptune, et emprisonné sous l’Etna.

BRICE (S.), évêque de Tours, disciple de S. Martin, lui succéda vers l’an 400. Des jaloux dirigèrent contre lui des calomnies qui trompèrent le peuple de Tours ; il fut chassé de son siége, et obligé de se retirer à Rome ; mais il fut rappelé quelques années après, et mourut à Tours en 444. On le fête le 13 nov.

BRIÇONNET (Guillaume), cardinal, né à Tours, joua un rôle important sous les règnes de Louis XI, Charles VIII et Louis XII. C’est d’après ses conseils que Charles VIII entreprit la conquête de l’Italie. Ce prince le nomma évêque de St-Malo, puis archevêque de Reims et premier ministre. Le cardinal Briçonnet eut de violents démêlés avec Jules II, qui l’excommunia et le priva de la pourpre pour avoir ouvert malgré lui le concile de Lyon, mais il fut absous par Léon X et fait archevêque de Narbonne. Il mourut en 1514 dans un âge avancé. — Avant d’entrer dans le clergé, il avait été marié et avait eu deux fils, dont l’un, Guillaume, mort en 1533, fut évêque de Meaux, ambassadeur à Rome, et favorisa les savants.

BRIDAINE (Jacques), missionnaire, né à Chusclan près d’Uzès en 1701, mort en 1767, se fit remarquer par la ferveur de son zèle et par une éloquence mâle, hardie, qui commandait l’attention par des traits sublimes, ou la réveillait par des saillies inattendues. Il parcourut presque tous les villages du Midi, et fit jusqu’à 256 missions. On voulut l’entendre à Paris : il prononça à St-Sulpice un sermon sur l’éternité qui fit la plus terrible impression sur son auditoire, et dont le début est regardé comme un chef-d’œuvre. Longtemps on ne connut de ses sermons que des fragments, cités avec éloge par Maury et La Harpe. Ces sermons ont été publiés en entier sur