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Ce pays, occupé d’abord par les Suèves et les Varini, et depuis le Ve siècle par les Wilzes ou Welatabs (peuple slave-venède), fut soumis par Charlemagne en 789, mais il ne le fut que temporairement. Henri l’Oiseleur les soumit de nouveau en 928, fonda la Marche du Nord ou Marche de Saxe septentrionale, dite aussi Marche de Soltwedel, de la ville où résidaient les premiers margraves, et qui prit le nom de Marche de Stade (1056-1130), lorsque Udon, 1er comte de Stade, eut commencé la 2e dynastie margraviale. Celle-ci fut remplacée par la maison ascanienne, dont Albert l’Ours fut le 1er margrave, 1143, et qui finit en 1320 dans la personne de Henri le Jeune. Dès le temps d’Albert l’Ours, le margraviat était devenu indépendant du duché de Saxe et fief immédiat de l’Empire. En 1247, le margrave se trouvait du nombre des princes restés électeurs. En 1259 la maison se divisa en 2 lignes, et le pays en 2 parts ; mais la réunion eut lieu en 1304. De 1320 à 1415, le Brandebourg passa dans deux nouvelles maisons, celle de Bavière et celle de Luxembourg. Cette dernière le vendit en 1415 au burgrave de Nuremberg, Frédéric, de la ligne cadette de la maison de Hohenzollern (né en 1372, mort en 1440), dont les descendants l’ont conservée jusqu’à ce jour. L’électorat ne contenait alors que la Vieille-Marche, La Moyenne-Marche, Priegnitz et une partie de la Marche de l’Ucker. Frédéric II, dit Dent de Fer, acquit la Nouvelle-Marche en 1445. Ensuite vinrent Albert l’Achille, 1471 ; Jean le Cicéron, 1486 ; Joachim I, 1499 ; Joachim II, 1534, Jean-Georges, 1571 ; Joachim-Frédéric, 1598 ; Jean-Sigismond, 1608 (celui-ci réunit en 1618 la Prusse orientale par son mariage avec la fille d’Albert, duc de Prusse, et prit lui-même ce dernier titre) ; Georges-Guillaume, 1619 ; Frédéric-Guillaume, dit le grand-électeur, 1640 ; Frédéric III, 1688. En 1701, l’électorat fut érigé en royaume et Frédéric III prit le titre de roi de Prusse, sous le nom de Frédéric I. Depuis, l’histoire du Brandebourg se confond avec celle de la Prusse.

BRANDEBOURG (prov. de), une des 8 grandes div. actuelles des États prussiens, répond à l’anc. Marche de Brandebourg (moins la Vieille-Marche qui forme une partie de la prov.de Saxe), et se partage en 2 gouvernements : Potsdam à l’O., Francfort à l’E. Le gouvernement de Potsdam répond aux Marches dites de Priegnitz, de l’Ucker et Moyenne-Marche ; Francfort, à la Nouvelle-Marche. Les places principales sont : dans le 1er gouvt, Berlin, Potsdam, Spandau, Brandebourg, Charlottenbourg, Prenzlow, Nouveau-Ruppin ; dans le 2e, Francfort, Guben, Küstrin, Landsberg, Cottbus, Zullichau, Lubben. Le Brandebourg a 333 kil. sur 160, et compte 2 000 000 d’hab. Sol plat, sablonneux, mais amélioré par la culture. Beaucoup de fabriques, pour la plupart créées par des Français expulsés par la révocation de l’édit de Nantes. Belles routes, chemins de fer, canaux ; grand commercé.

BRANDEBOURG, v. de Prusse, prov. de Brandebourg, sur le Havel, à 33 kil. O. de Potsdam ; 13 800 hab. Établissements de bienfaisance, d’instruction ; collége dit des Chevaliers, lainages, toiles, cuirs, gants, chapeaux, bonneterie. — L’Assemblée nationale de Prusse y siéga en 1848.

BRANDEIS, v. des États autrichiens (Bohême), à 15 kil. N. E. de Prague, sur la r. g. de l’Elbe ; 2800 hab. Anc. château fort ; succursale des Invalides de Prague. Les Suédois y battirent les Impériaux, 1639.

BRANDO, ch.-l. de cant. (Corse), à 11 kil. N. de Bastia ; 1423 hab. Aux env., grotte et cascade.

BRANDT (Sébastien), jurisconsulte et poëte satirique, né à Strasbourg vers 1458, mort en 1520, fut professeur de droit à Bâle, secrétaire de la ville de Strasbourg, et jouit de la faveur de l’empereur Maximilien, qui lui conféra le titre de comte Palatin. On lui doit un grand nombre d’ouvrages, dont le plus célèbre est la Nef des Fous (Narrenschiff), poëme burlesque, écrit en allemand (1491), où il se rit des travers de son temps. Cet ouvrage, qui eut un grand succès, fut traduit en latin en 1496, par Badius Ascensius, et mis en rimes françaises par P. Rivière, 1497. Brandt a aussi laissé des poésies latines.

BRANDT, alchimiste de Hambourg, trouva par hasard le phosphore, vers 1669, en faisant des expériences sur l’urine, pour en extraire de l’or. Il communiqua son secret à Krafft sous la condition de ne le découvrir à personne ; mais Kunckel finit par découvrir de son côté le moyen d’obtenir le phosphore (1674). Brandt reçut une pension de Jean-Frédéric, électeur de Hanovre. Il mourut vers 1692.

BRANDT (le comte de). V. STRUENSÉE.

BRANDYWINE, petite riv. qui traverse la Pennsylvanie, le Delaware et se jette dans la Christiana à 4 kil. au-dessous de Wilmington. Les Américains furent battus sur ses bords par les Anglais en 1777.

BRANIBOR, une des formes de BRANDEBOURG.

BRANICKI (Jean Clément), général polonais, castellan de Cracovie, né en 1688, mort en 1771, est célèbre par son patriotisme. Il se mit à la tête d’une confédération formée contre Auguste II pour obtenir le renvoi des troupes saxones, fut grand-général de la Pologne sous Auguste II et fut porté au trône par le parti national qu’appuyait la France après la mort de ce prince ; mais le parti russe ayant eu le dessus, il fut banni et dépouillé de ses biens (1764). Il rentra lors de l’avénement de Poniatowski, son beau-frère, et combattit encore, mais sans succès, l’influence étrangère. Il avait fait de sa résidence de Bialystock un petit Versailles.

BRANICKI (François Xavier), général polonais, d’une famille obscure, se nommait d’abord Branecki et changea une lettre de son nom pour laisser croire qu’il était issu de la noble famille des castellans de Cracovie. Il se vendit à la Russie, poursuivit les confédérés de Bar, s’opposa à la constitution de 1791, forma, pour la combattre, la confédération de Targowitz et prépara par sa trahison le démembrement de la Pologne. Cité devant l’Assemblée nationale en 1794, il refusa de comparaître, fut déclaré traître, et se réfugia en Russie où il fut comblé de faveurs. Il y mourut en 1819.

BRANNE, ch.-l. de cant. (Gironde), à 13 kil. S. E. de Libourne ; 378 hab. Port, pont suspendu.

BRANNOVICES AULERCI. V. AULERCI.

BRANTÔME, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 27 kil. N. de Périgueux et à 8 kil. N. E. de Bourdeilles ; 1260 hab. Lainages, filature de laine. Anc. abbaye de Bénédictins, possédée en commende par P. de Bourdeilles, qui prit de là le nom de Brantôme. Vins, truffes.

BRANTÔME (Pierre DE BOURDEILLES, seigneur de), écrivain français du XVIe siècle, né à Bourdeilles en Périgord vers 1540, mort en 1614, suivit d’abord la carrière des armes et guerroya contre les huguenots, les Turcs et les Maures, puis s’attacha à la cour et devint gentilhomme de la chambre sous Charles IX, auprès duquel il jouit de quelque faveur. Peu après la mort de ce prince, mécontent de son successeur, il se retira dans ses terres et écrivit comme en se jouant les mémoires qui l’ont immortalisé. Ces mémoires, trop souvent scandaleux, plaisent surtout par la naïveté avec laquelle ils sont écrits, et par la vanité gasconne qu’y laisse percer l’auteur. On a de lui : Vie des hommes illustres et grands capitaines français ; Vie des grands capitaines étrangers ; Vie des dames illustres ; Vie des dames galantes ; Anecdotes touchant les duels ; Rodomontades et jurements des Espagnols. Tous ces écrits n’ont été publiés que longtemps après sa mort, Leyde. 1666, 10 vol. in-12. M. Monmerqué, en 1822, MM. Mérimée et Lacour, en 1858, en ont donné des éditions plus complètes, M. Lalanne les Œuvres complètes, in-8, 1865 et suiv.

BRASIDAS, général spartiate, se distingua dans la guerre du Péloponèse, empêcha les Athéniens de prendre Mitylène, et s’empara d’Amphipolis en 426 avant J.-C. Il mourut en 422, des suites d’une blessure reçue au siège d’Amphipolis.

BRASSAC, bourg, du dép. du Puy-de-Dôme, au