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le cercle de Bourgogne, qui fut incorporé à l'Empire en 1548. L'union d'Utrecht diminua le cercle de sept provinces, qui formèrent les sept Provinces-Unies, reconnues par la paix de Westphalie (1648); la paix de Nimègue (1678) donna la Franche-Comté à la France, qui l'avait déjà conquise, et qui l'avait rendue ensuite par le traité d'Aix-la-Chapelle. Le cercle de Bourgogne appartenait d'abord à la ligne espagnole de la maison d'Autriche : après la guerre de la succession d'Espagne il passa à la ligne autrichienne, qui ne l'a perdu que par les traités de paix de Campo-Formio et de Lunéville (1801). La Bourgogne avait un parlement célèbre, institué en 1476 par Louis XI, et siégeant à Dijon. — Courtépée a donné une Description de la Bourgogne (Dijon, 1774-88), ainsi qu'une Histoire abrégée du duché (1777), qui sont fort estimées. On doit à M. de Barante l’Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, Paris, 1824. 13 vol. in-8. (Pour les princes de cette maison, V. CHARLES, PHILIPPE, JEAN, etc.)

BOURGOGNE (Canal de), unissant l'Yonne à la Saône et par là les deux mers, suit en partie le cours de l'Armançon, passe à La Roche, St-Florentin, Tonnerre, Montbard, Pouilly, Dijon et St-Jean-de-Losne; 242 kil. Commencé en 1775, achevé en 1834.

BOURGOGNE, ch.-l. de cant. (Marne), à 12 kil. N. de Reims; 650 hab.

BOURGOGNE (Louis, duc de), fils aîné du Grand Dauphin et petit-fils de Louis XIV, né à Versailles en 1682, devint Dauphin à la mort de son père (1711). Élève de Fénelon, qui composa pour lui ses Fables et son Télémaque, il répondit fort bien par ses vertus aux soins d'un tel maître; mais il montra peu d'habileté à la guerre et n'éprouva que des revers dans la campagne de 1708, qu'il fit en Flandre avec l'assistance du duc de Vendôme, et dans laquelle il eut à combattre Eugène et Marlborough. Il mourut en 1712, d'une rougeole épidémique, peu après son père. On soupçonna injustement qu'il avait été empoisonné. Ce prince, ami du peuple, promettait à la France un règne heureux. Il fut père de Louis XV. — Sa femme, Adélaïde de Savoie, remarquable par ses grâces et son esprit, était morte de la même maladie que lui, 6 jours auparavant. M. de Noailles a publié en 1850 des Lettres inédites de cette princesse.

BOURGOIN, ch.-l. de cant. (Isère), à 67 kil. N. O. de Grenoble; 3310 hab. Trib. de 1re instance.

BOURGOING (Franç.), général des Oratoriens, né à Paris en 1585, mort en 1662, fut un des premiers disciples et des plus zélés coopérateurs du cardinal de Bérulle (V. ce nom). Il composa des ouvrages de piété qui eurent un grand succès, entre autres : Vérités et excellences de Jésus-Christ disposées par méditations, 1636, et des Homélies chrétiennes. Il publia les Œuvres de Bérulle, 1644. Bossuet a prononcé son oraison funèbre.

BOURGOING (J. Fr., baron de), diplomate, né à Nevers en 1748, m. en 1811, remplit sous Louis XVI et sous Napoléon de nombreuses missions auprès de divers États de l'Europe. Après un séjour d'une dizaine d'années à Madrid, il publia en 1789 un Tableau de l'Espagne moderne. On a en outre de lui des Mémoires sur Pie VI et des traductions de l'allemand. — Un de ses fils, M. Charles Paul Amable Bourgoing, né en 1791, auj. sénateur, a aussi suivi avec succès la carrière diplomatique.

BOURGS POURRIS, en anglais rotten-boroughs, nom sous lequel on a flétri en Angleterre certains bourgs où l'on faisait trafic du droit d'élection. Ces localités, jadis importantes, mais qui s'étaient dépeuplées avec le temps, étaient devenues la propriété d'un très-petit nombre de propriétaires électeurs, tout en conservant leurs privilèges électoraux, et leurs propriétaires vendaient leur voix au plus offrant. La réforme de 1832 mit un terme à cet abus.

BOURG-THÉROUDE. V. BOURG.

BOURGUEBUS, ch.-l. de cant. (Calvados), à 9 kil. S. E. de Caen; 170 hab.

BOURGUEIL, ch.-l. de cant. (Indre-et-Loire), sur le Doit, à 15 kil. N. O. de Chinon; 1576 hab. Bon vin. Anc. abbaye de Bénédictins.

BOURGUIGNON (LE), peintre, V. COURTOIS.

BOURGUIGNONS. V. BOURGOGNE et BURGUNDES.

BOURGUIGNONS (les), faction qui avait pour chef Jean sans Peur, duc de Bourgogne, était opposée à celle des Armagnacs. La guerre que se livraient les deux partis et qui désola la France pendant la démence de Charles VI eut pour cause l'ambition des princes du sang qui se disputaient le pouvoir. Jean sans Peur ayant fait assassiner le duc d'Orléans, frère du roi, en 1407, Bernard d'Armagnac, qui avait marié sa fille au fils aîné du duc, s'arma pour le venger, et entraîna dans son parti le Dauphin, depuis Charles VII. Les Armagnacs devinrent bientôt maîtres de Paris, mais ils s'y firent détester par leurs exactions et leurs violences; aussi, en 1418, les Bourguignons, aidés des Cabochiens et des Chaperons-Blancs, purent-ils se saisir de la capitale; ils se vengèrent des Armagnacs par d'affreuses représailles. L'année suivante, le Dauphin ayant favorisé l'assassinat de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, Philippe le Bon, fils du duc, appela pour se venger les Anglais dans le royaume et rendit bientôt le parti bourguignon aussi odieux que l'avait été celui des Armagnacs. Enfin, en 1435, Philippe, s'étant détaché des Anglais, fit la paix avec la cour à Arras, ce qui mit un terme à la faction des Bourguignons comme à celle des Armagnacs.

BOURHANPOUR, v. de l'Inde, prov. de Kandeich, sur le Tapti, était jadis le ch.-l. de tout le Kandeich. Elle est le siége principal d'une secte mahométane dite Bohrahs, qui sont très-adonnés au commerce. Prise et ruinée en 1803 par les Anglais.

BOURIATES, peuple nomade de la Sibérie (Irkoutsk), habite sur les rives sept, du lac Baïkal et sur les bords de l'Iénisséi et de l'Angara. On évalue leur nombre à 200 000. Les Bouriates professent le Chamanisme. Soumis aux Russes depuis 1644.

BOURIGNON (Antoinette), visionnaire, née à Lille en 1616, morte en 1680, se crut appelée par une révélation spéciale à rétablir le véritable esprit évangélique, et renonça au mariage afin de se consacrer tout entière à sa mission divine. Poursuivie pour ses opinions extravagantes, elle quitta sa famille et sa patrie, et parcourut la Flandre, le Brabant, la Hollande, l'Alsace. Elle se fit chasser de tous ces pays, mais n'en fit pas moins de nombreux prosélytes; elle inspira même plusieurs passions quoique fort laide. Elle écrivit un grand nombre de traités mystiques qui ne forment pas moins de 22 vol. (Amsterdam, 1679-84). Les principaux sont : Traité de l'aveuglement des hommes; Du nouveau Ciel et du règne de l'Antéchrist. Poiret résuma et ordonna ses idées dans son Économie de la nature, 1686.

BOURLOS, Buticus lacus, lagune que forme la Méditerranée sur la côte de la Basse-Égypte, reçoit plusieurs bras du Nil et communique avec la mer par anc. branche Sébennytique. Le lac de Bourlos a 66 k. sur 35. Son nom ancien venait de la ville de Buto, située sur la côte mérid.

BOURMONT, ch.-l. de cant. (H.-Marne), à 53 kii. N. E. de Chaumont. 909 hab. Coutellerie vendue comme étant de Langres.

BOURMONT (Victor, comte de GHAISNES de), né en 1773 au château de Bourmont, en Anjou, mort en 1846, était en 1789 officier aux gardes françaises. Il émigra avec son père, aide de camp du prince de Condé, mais rentra en France dès 1794 pour se joindre aux Vendéens; fut nommé par le comte d'Artois (Charles X) commandant du Maine et de l'Anjou, se mit à la tête des Chouans, et s'empara du Mans, où furent commis les plus grands excès (1795), capitula en 1800, et offrit même ses services au premier Consul. Incarcéré après l'explosion de la machine infernale, il s'évada (1805), et trouva un refuge eu Portugal. Reçu en grâce en 1808 pour s'être réuni aux Français à Lisbonne pendant leurs revers,