Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AÈDE – 20 — ÆNES

et fut vengé par Charlemagne, qui lui fit don d'une partie des états de Didier, notamment du Pérugin et du duché de Spolète (774). C'est sous son pontificat que se tint le 2e concile de Nicée, 787.

ADRIEN II, pape, né à Rome, fut élu en 867, après avoir refusé deux fois le pontificat. Il leva l'excommunication lancée contre Lothaire, roi de Lorraine, qui avait répudié sa femme ; tint en 869 un concile à Rome contre Photius, patriarche de Constantinople, qu'il fit déposer; eut des démêlés avec l'empereur d'Orient Basile et avec le nouveau patriarche grec au sujet du schisme provoqué par Photius, et quelque différends avec Charles le Chauve, au sujet d'un évêque qui avait été condamné en France. Il mourut en 872.

ADRIEN III, pape, natif de Rome, élu en 884, mort dès 885, maintint avec fermeté ce qui avait été fait contre Photius patriarche de Constantinople.

ADRIEN IV, Nic. Brakespeare, le seul pape anglais, né à Abbots-Langley, dans le Hertfordshire, était fils d'un mendiant et fut pendant quelque temps réduit lui-même à mendier. Étant venu en France, il entra comme domestique chez les chanoines de St-Ruf, près d'Avignon, se fit ensuite religieux dans ce couvent et en devint bientôt supérieur. Eugène III le fit cardinal d'Albano, et l'envoya comme légat en Danemark et en Norwége, où il réforma les mœurs du clergé. Élu en 1154, il eut à lutter contre ceux des Romains qui soutenaient Arnaud de Brescia, ainsi que contre Guillaume le Mauvais, qu'il fut forcé de reconnaître pour roi de Sicile, et contre l'empereur Frédéric qui avait envahi des biens de l’Église. Il mourut en 1159.

ADRIEN V, pape, né à Gênes, neveu d'Innocent IV, fut élu en 1276, mais mourut un mois après.

ADRIEN VI, Adrien Boyers, pape, fils d'un tisserand, né à Utrecht, en 1459, enseigna d'abord la théologie à Louvain, devint vice-chancelier de l'université de cette ville, fut précepteur de Charles-Quint, puis évêque de Tortose, remplit en Espagne les fonctions de vice-roi en l'absence de Charles-Quint, et fut enfin élevé à la papauté en 1522, par la protection de cet empereur. Il réforma quelques abus dans sa cour, ramena l'économie dans l'administration et tenta de rapprocher Charles-Quint et François I. Malheureusement, il mourut dès 1523.

ADRUMÈTE, Sousa ou Hamamet, v. maritime l’Afrique anc., auj. ruinée, A 130 kil. S. de Carthage, dans la Byzacène, dont elle fut la capit. sous les Romains, avait été fondée par les Phéniciens César y débarqua lorsqu'il porta la guerre en Afrique (47 av. J.-C.).

ADUATICA ou ATUATUCA. V. TONGRES,

ADULE, mons Adula, haute mont. des Alpes où Strabon place les sources du Rhin et de l'Adda. On croit que c'est le St-Gothard ou le groupe qui domine les passages du Splugen et du Bernardino.

ADULIS, Arkiko ou Zulla, v. d’Éthiopie, sur le golfe Arabique (mer Rouge), à 228 kil. N. E. d'Axum, était le port le plus fréquenté et le plus commerçant de cette côte. Ptolémée-Évergète y fit élever un célèbre monument, avec une inscription en son honneur qui nous été conservée par Cosmas Indicopleuste. Ce monument est connu sous le nom de Monument Adulitain. Ruines importantes.

Æ. Cherchez par E les art. qui ne seraient pas ici.

ÆA, île et v. de Colchide, à l’embouchure du Phase. C’est là que la Fable place la résidence du roi Æétès et de Circé, sa sœur, ainsi que l’histoire de la Toison d’Or. — Anc. île de la mer de Toscane, réunie depuis à la terre ferme, forma le Circeium promontorium. On y place aussi la résidence de Circé.

AÈDES, c.-à-d. en grec chantres, nom sous lequel on désigne les premiers poëtes de la Grèce. surtout avant Homère. La plupart venaient de Thrace et étaient prêtres. Les plus célèbres sont Orphée, Linus, Musée, Eumolpe, et plus tard Thamyris, Phé-

mins, Démodocus, qui sont nommés avec honneur par Homère dans l’Odyssée. A la différence des rhapsodes, qui récitaient les poésies des autres, les Aèdes chantaient leurs propres poésies, en s'accompagnant de la cithare ou de la lyre.

ÆDESIUS, philosophe néoplatonicien du IVe siécle de notre ère, né en Cappadoce, étudia sous Jamblique et forma à Pergame une école célèbre, d'où sortirent Chrysanthe, Maxime d'Éphèse et Julien. Il prétendait avoir commerce avec les dieux. Il mourut dans un âge avancé. On trouve dans Eunape de curieux détails sur ce philosophe.

ÆÉTÈS, roi de Colchide, fils du Soleil et de Persa, frère de Circé, fut père de Médée et d'Absyrte. Il régnait Æa du temps de l'expédition de Jason, et fut tué dans un combat livré sur le Pont-Euxin à la flotte des Argonautes.

ÆGADES INSULÆ. V. ÉGADES.

ÆGÆ ou ÈGES, nom de plusieurs v. grecques. Les plus connues sont : une v. de Macédoine, sur l'Érigon, à 35 kil. N. O. de Pella, – et une v. d'Achaïe, sur le golfe de Corinthe, à l’embouchure du Crathis, l'une des 12 qui formèrent dès l'origine la Confédération achéenne. Elle fut détruite de bonne heure par une inondation. V. ÆGIRA.

ÆGIDIUS dit aussi le comte Gilles, était grand maître de la milice romaine dans les Gaules vers le milieu du Ve siècle, et s'y était formé un petit État indépendant qui comprenait Beauvais, Soissons, Amiens, Troyes, Reims et leurs territoires. Childéric ayant été chassé du trône en 457, Ægidius fut choisi pour chef par les Francs, et sut maintenir son autorité pendant sept années; mais les guerres continuelles qu'il avait à soutenir et la dureté de son gouvernement lui ayant aliéné les esprits, les Francs l'abandonnèrent pour se rallier à Chilpéric. Ægidius se retira à Soissons, qui lui était resté fidèle. Il y mourut en 464, laissant à son fils Syagrius les débris de ses États. Pour les autres Ægidius, V. GILLES et COLONNE.

ÆGIRA, Paleocastro, v. et port d'Achaïe, une des 12 villes confédérées, reçut les habitants d’Ægœ, quand cette ville eut été ruinée par l'inondation.

ÆGIRCIUS, riv. d'Aquitaine, auj. le GERS.

ÆGIUM, Vostitza, v. d'Achaïe sur le golfe de Corinthe, une des 12 de la confédération et celle où se tenaient les assemblées générales de la Ligue. C'est là que mourut Aratus. Ruines.

ÆGOS-POTAMOS (c'est-à-dire fleuve de la chèvre), auj. Indjé-limen ou Galata, petite riv. de la Chersonèse de Thrace, tombait dans l'Hellespont à quelques kil. au N. de Sestos. C'est à l'embouchure de cette riv. que Lysandre gagna sur les Athéniens, l'an 1105 av. J.-C., la victoire navale qui mit fin à la guerre du Péloponèse.

ÆLANA ou AILATH, auj. Akaba-el-Mesrim, anc. v. de l'Arabie-Pétrée, sur la mer Rouge, au fond d'un petit golfe que cette mer forme au N. E. et qui recevait de là le nom d'Ælanites sinus. C'est un des ports d'où partaient les navires de Salomon.

ÆLIA CAPITOLINA, nom donné à Jérusalem par Adrien (Ælius Adrianus), après qu'il l'eut rebâtie en y élevant un temple à Jupiter Capitolin.

ÆLIUS SEXTUS CATUS, Jurisconsulte romain, fut successivement édile, consul et censeur. Étant édile, 200 ans av. J.-C., il divulgua les formules du droit, dont les patriciens s'étaient jusque-là réservé la connaissance : la partie du droit qu'il fit connaître prit de lui le nom de Droit Élien.

ÆMILIA, ÆMLIUS. V. ÉMILIE, ÉMILE.

ÆMODÆ INSULÆ, auj. les îles SHETLAND

ÆMONA, v. de l'anc. Germanie, auj. LAYBACH.

ÆNARIA, auj. Ischia, île volcanique de la Méditerranée, dite aussi Pithécuse et Ingrime. Sources chaudes. C'est sous cette île, selon la Fable, que Typhée fut enseveli après avoir été foudroyé.

ÆNEAS. V. ÉNÉE. – ÆNEAS SYLVIUS. V PIE II.

ÆNÉSIDÈME, philosophe sceptique de Cnosse en