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des Crustacés, 1802, faisant partie des suites à Buffon, et un Cours d’agriculture, 1809. Il a été un des principaux collaborateurs du Nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle, de Déterville, et du Dictionnaire d’agriculture de l’Encyclopédie méthodique.

BOSCAN-ALMOGAVER (Juan), écrivain espagnol, né à Barcelone vers 1485, mort en 1543, servit en Italie, jouit de la faveur de Charles-Quint et eut part à l’éducation du duc d’Albe. Il prit pour modèle les poëtes italiens, surtout Pétrarque, introduisit dans la poésie espagnole une douceur, une harmonie inconnues avant lui, et employa le premier le vers endécasyllabique. Il était étroitement lié avec Garcilasso. Ses poésies, réunies à celles de ce dernier, ont été publiées à Venise, 1553.

BOSCHIMANS, peuple hottentot. V. BOSJEMANS.

BOSCO, v. des États sardes, à 13 k. S. E. d’Alexandrie ; 2600 h. Patrie de Pie V.

BOSCOVICH (Roger Jos.), savant jésuite, né à Raguse en 1711, mort en 1787, fut élevé à Rome, enseigna la philosophie et les mathématiques au Collége romain, et fut chargé par le pape de plusieurs missions scientifiques et diplomatiques. Il voyagea en Angleterre et en France, se mit en relation avec les savants de ces deux pays, fut admis dans leurs académies, et propagea en Italie la philosophie de Newton. Après la suppression de l’ordre des Jésuites, il alla professer à Pavie, puis fut appelé à Paris comme directeur des travaux d’optique pour la marine ; il mourut à Milan, pendant qu’il y dirigeait la mesure d’un degré du méridien. On lui doit plusieurs découvertes en astronomie et en optique, consignées dans ses Opera ad opticam et astronomiam pertinentia, Bassano, 5 vol. in-4, 1785. Il est en outre auteur d’une théorie de la nature, Philosophiæ naturalis theoria ad unicam legem redacta, Vienne, 1759, dans laquelle il explique tous les phénomènes par des points simples doués de forces attractives et répulsives, essayant de concilier ainsi Leibnitz et Newton. Boscovich fut aussi bon poëte latin ; on a de lui un poème estimé : De solis ac lunæ defectibus, Rome, 1767.

BOSIO (Ant.), antiquaire, né vers 1570, mort en 1629, était agent de l’ordre de Malte à Rome. Il employa 35 ans à étudier et à décrire les catacombes de Rome et mourut avant d’avoir terminé ce grand travail. L’ouvrage a été publié en 1637, par le chevalier Aldobrandino, sous le titre de Roma sotterranea, in-fol., et a été complété depuis par Aringhi (1651) et Bottari (1737-53).

BOSIO (Jos.), sculpteur, membre de l’Institut, né en 1767 à Monaco, mort en 1845 à Paris, fut élève de Pajou, attira par ses premiers essais l’attention de Denon, fit plusieurs des bas-reliefs de la colonne de la place Vendôme, les bustes de l’Empereur et de plusieurs membres de la famille impériale, et fut chargé, sous la Restauration, de la statue équestre de Louis XIV pour la place des Victoires, ainsi que des ouvrages de sculpture du monument expiatoire de Louis XVI. Parmi ses autres ouvrages on remarque la Jeune Indienne, l’Hercule au serpent (aux Tuileries), la statue colossale de Napoléon (pour la colonne de Boulogne), Henri IV enfant, le buste de Montyon. C’est lui qui forma Marochetti, Raggi, Dantan, Durey.

BOSJEMANS (homme des bois, en hollandais), peuple de la famille hottentote, est le plus sauvage et le plus abruti que l’on connaisse. Il erre sur les frontières septent. de la colonie du Cap, sur les bords du haut Orange.

BOSNA, riv. qui donne son nom à la Bosnie, naît au S. O. de Bosna-Séraï et tombe dans la Save, à 35 k. E. de Brod, après un cours d’env. 170 k.

BOSNA-SÉRAÏ, v. de Bosnie, sur la Migliaska, à 900 kil. O. N. O. de Constantinople, est la plus importante de la Bosnie, quoique le pacha n’y réside pas ; 70 000 h. (dont les deux tiers Turcs), Palais ou séraï bâti par Mahomet II ; 80 mosquées, médressées ou colléges, bains publics, etc. Fabrique d’armes à feu et autres ; tanneries. Cette ville fut brûlée en 1697 par les Impériaux.

BOSNIE, gouvt ou eyalet de la Turquie d’Europe, a pour bornes au N. l’Esclavonie, à l’E. la Servie, à l’O. la Croatie, au S. l’Albanie ; 333 k. sur 200 ; 1 100 000 h., dont 400 000 seulement sont mahométans ; v. princip. Bosna-Séraï ; le pacha réside à Travnik. Division : 5 livahs, Kiliss-Bosna, Viddin, Zvornik, Ada-i-Kébir, Trébigne ; ce dernier livah comprend l’Herzégovine ou Hte-Bosnie. Riv. : Danube, Save, Bosna, Drina. Pays montagneux au S. ; sol fertile, bétail, chevaux, buffles, porcs, abeilles ; argent et fer. — Après avoir fait partie de la Pannonie sous les Romains, et du roy. d’Esclavonie au moyen âge, la Bosnie devint province hongroise en 1127, puis forma un État indépendant sous le ban Twartko, 1370. Elle fut en 1401 soumise au tribut par les Turcs. Les Hongrois la leur reprirent pour quelques années ; mais en 1528, elle fut définitivement conquise par les Turcs, à qui la paix de Carlowitz l’assura (1699).

BOSON, comte d’Autun, puis roi de Provence, était beau-frère de Charles le Chauve, qui le créa duc de Milan lorsqu’il eut été reconnu lui-même roi d’Italie. Peu satisfait de ce titre, l’ambitieux Boson enleva Hermengarde, fille de l’empereur Louis II, la plus riche héritière de l’Europe, et se fit proclamer roi de Provence en 879, dans une assemblée tenue à Mantaille. Par son habileté et son courage, il se maintint indépendant jusqu’à sa mort, en 888 où 889. Le roy. qu’il avait formé est quelquefois appelé Bourgogne cisjurane. — Deux autres princes du nom de Boson portèrent le titre de comtes de Provence, savoir : Boson I, neveu du précédent, de 926 à 948, et Boson II, de 948 à 968. Gingis a donné l’Histoire de la dynastie Bosonide, Lausanne, 1851.

BOSPHORE, d’un mot grec qui signifie passage ou traversée d’un bœuf, et par suite détroit. Ce nom se donne surtout à deux détroits : le Bosphore Cimmérien, auj. détroit de Zabache ou d’Iénikaleh, entre le Palus Méotide et le Pont-Euxin, et le Bosphore de Thrace, auj. détroit de Constantinople, entre le Pont-Euxin et la Propontide.

BOSPHORE (Roy. du), petit État qui s’étendait sur l’une et l’autre rive du Bosphore Cimmérien, répond en partie aux gouvernements russes actuels de Tauride (Crimée), de Kherson, d’Iékaterinoslav, des Cosaques du Don et des Cosaques de la mer Noire. Il avait pour ch.-l. Panticapée, nommée aussi Bosphore, et pour autres villes principales Tanaïs, Olbia, Phanagorie, Cherson, Théodosie, colonies de Milet. Il eut après le Ve s. av. J.-C. des rois particuliers. Au IIIe s., les Goths le saccagèrent et l’occupèrent, et son nom disparut pour jamais.

BOSQUET (le maréchal), né en 1810 à Mont de Marsan, mort en 1861 ; entra à l’École polytechnique, servit pendant vingt ans en Afrique, et y conquit ses grades ; devint en 1853 général de division ; fut, lors de l’expédition de Crimée (1854), mis à la tête de la 2e division d’infanterie, se fit remarquer par d’habiles manœuvres à la bataille de l’Alma, décida la victoire d’Inkermann, et prit une part glorieuse à la prise de Sébastopol ; fut, à son retour, nommé sénateur, puis maréchal de France (1856).

BOSRA ou BOSTRA, v. de l’Idumée. V. BOSTRA.

BOSSUET (Jacq. Bénigne), né à Dijon en 1627, d’une famille de magistrats, mort en 1704, fut d’abord placé chez les Jésuites de Dijon et vint achever ses études à Paris, au collége de Navarre, où il eut pour maître Cornet, qui devina son génie. Il reçut les ordres sacrés en 1652, après avoir subi des épreuves publiques qui attirèrent sur lui l’attention générale et lui concilièrent l’amitié du grand Condé. Il quitta néanmoins la capitale pour aller se fixer à Metz, où son père était conseiller au parlement, et où il avait obtenu un canonicat. Appelé souvent à Paris pour les affaires de son diocèse, il commença à s’y faire une grande réputation par ses