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un traité de commerce avec les indigènes et se sont fait céder en 1787 la souveraineté de la côte S.

BORNÉO, capit. du roy. indépendant de Bornéo, sur la côte N. O. de l'île, à l'embouch. du fleuve Bornéo dans la mer; env. 30 000 hab. Beaucoup de maisons bâties sur pilotis, petits canaux au lieu de rues; commerce actif, surtout avec Singapour. Bombardée en 1846 par les Anglais, en punition des pirateries commises par les habitants.

BORNHOLM, Boringia, île du Danemark, dans la mer Baltique, à la pointe S. O. de la Suède, sur la côte O.; 36 kil. sur 17; 20 000 hab. Ch.-l., Rœnne. Houille, marbre, chaux, terre à porcelaine etc. Pêche de saumons et autres poissons.

BORNOU (roy. de), dans la Nigritie centrale, à l'O. du lac Tchad, s'étend de 12° à 15° lat. N., et de 7° à 13° long. E. ; 2 000 000 d'hab., tous mahométans; capit., Kouka. Cet État a été longtemps la puissance prépondérante du Soudan. Climat brûlant; sol fertile, mais imparfaitement cultivé; buffles, chameaux, volaille exquise, abeilles innombrables, etc. — On y trouve 2 v. du nom de Bornou ou Birni : l'une le Vieux-Bornou, sur le Yeou, jadis capit., a eu, dit-on, 200 000 h.; ses ruines couvrent un vaste espace; l'autre, le Nouveau-Bornou, auj. capit. titulaire, est près du lac Tchad, et a 10 000 hab. Elle sert de résidence au roi et est murée.

BORNY, vge près de Metz. Bataille entre les Prussiens et les Français (14 août 1870).

BORODINO, vge de Russie (Moscou), à 115 kil. S. O. de Moscou, sur la Kologa et près de la Moskowa.

BORRI (Christophe), jésuite milanais, fut un des premiers missionnaires qui pénétrèrent en Cochinchine. Revenu en Europe, il publia en italien une Relation de son voyage, Rome, 1631, in-8, qui fut traduite en plusieurs langues. Il alla ensuite enseigner les mathématiques à Lisbonne et fut bien accueilli à la cour d'Espagne. Les Jésuites, le soupçonnant de les trahir ou de s'occuper de matières étrangères à sa profession, le rappelèrent à Rome, puis l'exclurent de l'ordre. Il mourut peu après et presque subitement (1632).

BORRI (Joseph François), autrement dit Burrhus, chimiste et sectaire, né à Milan en 1627, mort en 1685, voulut se faire passer pour inspiré, dogmatisa sur la religion, et réunit quelques disciples. Poursuivi comme hérétique, et condamné au feu par l'inquisition de Milan, il s'enfuit en Suède, où la reine Christine l'employa a chercher la pierre philosophale, puis en Danemark et en Hongrie. Le nonce du pape ayant obtenu de l'empereur son extradition, il fut enfermé au château St-Ange, où il mourut. Son ouvrage le plus important est : La Chiave del gabinetto del cavagliere G. F. Borri (la Clef du cabinet de Borri), Cologne, 1681, in-12.

BORRICHIUS (Olaus), savant danois, né en 1626 à Borchen (d'où le nom sous lequel il est connu), mort en 1690, voyagea par toute l'Europe pour s'instruire, enseigna la médecine et la chimie à Copenhague, et fut nommé dans ses dernières années conseiller de chancellerie. Parmi ses nombreux écrits, on remarque : De ortu et progressu Chemiæ, 1668; Hermetis, Ægyptiorum et Chemicorum sapientia, 1674; Conspectus chemicorum scriptorum, 1696 (posthume). Il suivait les principes de Paracelse.

BORROMÉE, illustre famille de Lombardie, dont un membre a été canonisé. V. S. CHARLES BORROMÉE.

BORROMÉES (îles), îlots situés dans le lac Majeur (États sardes), sont au nombre de trois : Isola Bella, Isola de' Piscatori, Isola Madre. Ce n'étaient que des rochers arides, lorsqu'on 1671 le prince Vitaliano Borromée entreprit de les embellir. Ces îles offrent auj. des points de vue délicieux.

BORROMINI (François), architecte italien, né en 1599 à Bissone dans le Milanais, mort en 1667, fut élève de Maderno et lui succéda dans la place d'architecte de St-Pierre de Rome. Il renchérit sur le mauvais goût introduit par ce maître, donna dans les formes bizarres et entortillées, et créa un genre vicieux, qui de son nom a été appelé borrominesco. Cependant on estime encore sa façade de l'église de Ste-Agnès, sur la place Navone, à Rome, et le collége de la Propagande. Jaloux du Bernin et des autres architectes en réputation, il se livra, pour les surpasser, à des travaux excessifs, ce qui le fit tomber dans des accès d'hypocondrie au milieu desquels il se tua, 1667. Son Œuvre a été publiée à Rome en 1727.

BORSCHOD, un des comitats de Hongrie en deçà de la Theiss, entre ceux de Gomor, Torna, Zemplin, Abaüjvar, Szabolsch, Hevesch; 230 000 hab. Ch.-l. Miskolz. Il est arrosé par le Sajo. Mines de cuivre.

BORSIPPA, anc. v. de Babylonie, au S. de Babylone, est auj. Koufa.

BORT, ch.-l. de cant. (Corrèze), à 29 kil. S. E. d'Ussel; 1758 h. Patrie de Marmontel. Plomb argentifère aux environs.

BORUSSI, peuple de la Sarmatie, habitait la Prusse actuelle, qui a retenu son nom.

BORVONIS AQUÆ, nom latin de Bourbon-l'Archambault et de Bourbonne-les-Bains.

BORY DE SAINT-VINCENT (le colonel), membre libre de l'Académie des sciences, né en 1780 à Agen, mort en 1846, fut attaché en 1800 comme naturaliste à l'expédition du capitaine Baudin, publia à son retour un Voyage dans les îles d'Afrique, puis servit comme officier d'état-major. Il se signala par son patriotisme dans la Chambre des Cent-Jours, fut exilé de 1815 à 1820, dirigea en 1829 l'expédition scientifique de Morée, présida en 1838 la commission explorative de l'Algérie, et fut 16 ans chef du bureau historique au Dépôt de la guerre. Travailleur infatigable, il a écrit sur plusieurs branches de l'histoire naturelle, notamment sur les reptiles, les animaux microscopiques, les cryptogames, etc.; il a été le principal rédacteur de la Bibliothèque physico-économique, du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, de la partie scientifique de l’Expédition de Morée (1832 et années suiv.), a rédigé de bons résumés géographiques, notamment celui d'Espagne, et a donné à l’Encyclopédie moderne de nombreux articles, remarquables par l'originalité des idées.

BORYSTHÈNE, fleuve de Sarmatie, auj. le Dniepr.

BOS (Lambert), savant critique, né à Workum en 1670, mort en 1717, fut professeur de grec à l'Université de Franeker. On lui doit : Ellipses græcæ, Franeker, 1702, ouvrage devenu classique et dont la meilleure édit. est celle de Leipsick, 1808; une édit. de la Version grecque des Septante, Franeker, 1709, avec variantes et prolégomènes ; une édit. de la Grammaire grecque de Veller; les Antiquités de la Grèce (en latin), Franeker, 1714, trad. en français avec les commentaires de Leisner, par La Grange, 1769; Regulæ præcipuæ accentuum, 1715, et de savantes remarques sur plusieurs auteurs grecs.

BOSA, v. de Sardaigne, sur la côte O., à 7 kil. S. de Cagliari, près de l'embouch. du Terno; 6000 hab. Évêché. Lieu malsain. Pêche de corail.

BOSC d'Antic (Paul), né en 1726 en Languedoc, m. en 1784, exerça d'abord la médecine avec succès, quitta cette profession en 1755 pour se livrer à l'industrie, perfectionna la fabrication des glaces et du verre, releva la manufacture de St-Gobain, et fonda lui-même plusieurs établissements nouveaux. Il a laissé de précieux écrits sur l'art de la verrerie, Paris, 1780, 2 vol. in-12. — Son fils, Louis Auguste Guillaume Bosc, né en 1759 à Paris, mort en 1828, s'est distingué comme naturaliste, tout en occupant des places importantes dans l'administration. Lié avec le ministre Roland et avec sa femme, il fut, après leur condamnation, obligé de se cacher. Sous le Directoire, il fut nommé consul aux États-Unis; à son retour, il devint inspecteur des pépinières (1803), puis professeur de culture au Jardin des Plantes (1825). Il avait été admis en 1806 à l'Académie des sciences. On lui doit, outre une foule de mémoires, l’Histoire naturelle des Coquilles, 1801; — des Vers, 1801;