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tici veteres, 1693, Histoire byzantine de Nicéphore Grégoras, 1702 ; Vie de Pierre Pithou (en latin) ; des traductions du grec (l’Œdipe roi de Sophocle, les Oiseaux d’Aristophane), et quelques poésies médiocres. — Son frère aîné, Louis Boivin (1649-1724), membre aussi de l’Académie des inscriptions, a laissé des Mémoires sur la Chronologie, qui prouvent une érudition rare, mais où il se livre trop facilement à des suppositions gratuites.

BOIZOT (L.), sculpteur, né à Paris en 1748, m. en 1809, professeur à l’École des beaux-arts, membre de l’Institut, a exécuté, entre autres ouvrages : une statue à pied de Louis XV, à Brest, le Baptême de Jésus, à St-Sulpice, Racine, à l’Institut, la Victoire qui surmonte la colonne du Châtelet à Paris, et plusieurs des bas-reliefs de la colonne de la place Vendôme. On lui reproche quelque incorrection.

BOJADOR (cap), Atlas major, sur la côte occid. de l’Afrique (Sahara), sur l’Atlantique, par 16° 49' long. O., 26° 48' lat. N. Les anciens le regardaient comme l’extrémité du monde. Il fut doublé pour la 1re fois en 1433 par le Portugais Gillianez.

BOJANO, Bovianum, v. du roy. d’Italie (Molise), à 27 kil. E. S. E. d’Isernia ; 3000 hab. Évêché suffragant de Bénévent. Tremblements de terre.

BOKHARA, BOKHARIE. V. BOUKHARA, etc.

BOLBEC, ch.-l. de cant. (Seine-Infér.), près de la riv. de Bolbec, à 30 kil. N. E. du Havre ; 2664 h. Calicots, indiennes, mouchoirs, teintureries.

BOLBITINE, petite v. de la Basse-Égypte, sur la branche occid. du Nil, qui prenait de là le nom de Bolbitinum ostium, occupait l’emplacement de la r. actuelle de Rosette.

BOLERIUM PROM., auj. cap Land’s-end.

BOLESLAS I, dit le Grand et l’Intrépide, roi de Pologne, fils de Miécislas, monta sur le trône en 992 et mourut en 1025. Jusqu’à lui les souverains de ce pays n’avaient porté que le titre de duc : l’empereur Othon III lui donna celui de roi (1001), en affranchissant la Pologne de la dépendance de l’Empire. Boleslas vainquit les Moscovites, conquit la Moravie et autres pays, protégea les sciences et les arts, et répandit l’instruction. - BOLESLAS II, le Hardi, monta sur le trône en 1058, à l’âge de 16 ans, se rendit odieux par ses vices et ses cruautés ; fut excommunié par le pape Grégoire VII pour avoir fait périr un évêque en 1081, puis fut déposé. Il s’enfuit en Hongrie, et de là en Carinthie, et se cacha dans le couvent de Villach, où il fut, dit-on, réduit à se faire cuisinier. Il y mourut en 1090. Ce ne fut qu’à sa mort qu’il révéla le secret de sa naissance et de ses malheurs. Quelques historiens disent qu’il se tua. - BOLESLAS III, fils de Vladislas I, régna avec son frère Zbignev de 1102 en 1107, puis seul, et mourut en 1138. Il ne prit que le titre de duc pour ne pas déplaire au pape, qui, depuis l’excommunication de Boleslas II, avait interdit le titre de roi en Pologne. Il remporta en 1109 une victoire sur l’empereur Henri V à Glogau. Après avoir battu les Russes en plusieurs rencontres, il vit son armée complètement défaite par eux et fut forcé de prendre la fuite. - BOLESLAS IV, duc de Pologne, 2e fils du précéd., parvint au trône en 1146, après la déposition de son frère Vladislas, et mourut en 1173 à Cracovie. - BOLESLAS V, le Chaste, fils de Lech ou Lesko V, fut reconnu en 1227, n’ayant encore que 7 ans, mais ne monta sur le trône qu’en 1237, à 17 ans. Il mourut en 1289, méprisé de la noblesse, et détesté du peuple pour n’avoir pas su repousser l’invasion des Tartares.

BOLESLAS, rois de Bohême. V. BOHÈME.

BOLEYN (Anne), femme de Henri VIII. Elle passa a première jeunesse en France, où elle avait accompagné Marie d’Angleterre, qui épousa Louis XII, et mena à la cour de ce prince et à celle de François I une vie assez licencieuse. Elle retourna vers 1525 en Angleterre, se fit attacher à la personne de Catherine d’Aragon, femme de Henri VIII, parvint à faire répudier cette princesse, et se fit épouser par le roi (1533) : c’est afin d’accomplir ce mariage, que le pape ne voulait pas sanctionner, que Henri VIII abandonna la religion catholique. Anne Boleyn devint bientôt mère et donna le jour à la célèbre Élisabeth. Son règne fut de courte durée : supplantée bientôt elle-même par une de ses dames d’honneur, Jane Seymour, elle fut accusée d’adultère et même d’inceste avec son frère, et fut décapitée en 1536. — Son frère, George Boleyn, qui avait été fait lord Rochefort, partagea son supplice.

BOLGARY, vge de Russie (Kazan), à 145 k. S. de Kasan et près du Volga ; 100 maisons. C’était l’anc. capitale des Bulgares.

BOLGRAD, bourg de Bessarabie, près du Pruth, au fond du lac Yalpuck, et à 25 k. d’Ismaïl ; env. 500 h. Disputé en 1856 entre la Russie et la Turquie ; adjugé à la Turquie et compris dans la Moldavie.

BOLI, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), ch.-l. de sandjak, à 135 k. N. O. d’Angora ; 6000 h. Eaux thermales. Près de là, ruines d’Hadrianopolis.

BOLINGBROKE (Henri SAINT-JEAN, vicomte de), politique et philosophe, né en 1678 à Battersea (Surrey), mort en 1750. Après avoir mené une jeunesse dissipée, il entra aux affaires, et y montra bientôt une supériorité qu’on n’avait pas soupçonnée. Nommé en 1700 membre de la Chambre des Communes, il se déclara pour les tories, quoique toute se famille fût whig. Il attira l’attention du roi Guillaume, puis de la reine Anne, et fut nommé secrétaire d’État en 1704. Renversé en 1708, il revint au pouvoir 2 ans après, fut chargé du ministère des affaires étrangères et conclut la paix d’Utrecht (1713). Pendant sa faveur, il fut créé pair avec le titre de comte de Bolingbroke. A la mort de la reine Anne (1714), il perdit tout son crédit et fut même proscrit par le Parlement et dépouillé de tous ses biens. Il se réfugia en France, et offrit ses services au prétendant Jacques III ; mais bientôt, mécontent de ce prince, il s’en détacha et sollicita auprès du nouveau roi, Georges I, son retour en Angleterre ; il ne put l’obtenir qu’en 1723. Il vécut d’abord à la campagne, étranger aux affaires ; mais en 1725 il reparut sur la scène, et pendant dix ans il fut par ses écrits le plus redoutable antagoniste du ministère Walpole. Désespérant enfin du succès de ses efforts, il se retira de nouveau en France (1735), pour y passer le reste de ses jours ; mais, incapable de se fixer, il retourna dès 1738 en Angleterre, où il mourut sans avoir pu ressaisir le pouvoir. Il avait épousé en 2espagnol noces une Française, la marquise de Villette, nièce de Mme de Maintenon. Bolingbroke a écrit pendant sa retraite un grand nombre d’ouvrages : les uns politiques, tels que Lettre au chevalier Wyndham sur le patriotisme, Idée d’un roi patriote, Des partis ; les autres littéraires ou philosophiques, tels que Réflexions sur l’exil, Lettres sur l’étude de l’histoire, Lettres à M. de Pouilly (en français). Dans ces derniers écrits, il se montre déiste et attaque ouvertement la révélation ; il fut en cela le précurseur de Voltaire, qui plus d’une fois emprunta son nom. Tous les écrits de Bolingbroke ont été réunis à Londres par Mallet, 1754, 5 v. in-4 ; ils ont été réimprimés en 1800, 8 vol. in-8. Plusieurs ont été traduits en français, notamment les Lettres sur l’Histoire, par Barbeu Dubourg, 1752. Bolingbroke fut lié avec les plus grands écrivains de son temps, Prior, Swift et Pope : c’est lui qui donna à ce dernier le sujet et le fond de l’Essai sur l’homme, qui est son chef-d’œuvre. Il fut lui-même un bon écrivain : son style est vif, orné et brillant.

BOLIVAR (Simon), le libérateur de l’Amérique espagnole, né en 1783, à Caracas, mort en 1830. Après avoir étudié en Espagne et avoir visité la France, l’Italie, les États-Unis, il retourna dans son pays pour prendre part à la guerre de l’indépendance ; servit d’abord sous Miianda (1811), battit les généraux espagnols Monteverde et Morillo, rem-