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du duc de Berry avec la fille du prince royal ; et à Rome, où il fit signer le concordat de 1817. En 1830, il suivit les Bourbons dans l'exil. Pendant son administration, il avait favorisé Champollion et créé le Musée égyptien du Louvre. M. de Blacas avait formé un riche cabinet d'antiquités que M. Reinaud a décrit en partie sous le titre de Description des monuments musulmans du cabinet du duc de Blacas, 1828. Il était associé à l'Académie des inscriptions.

BLACK (Joseph), chimiste, né en 1728 à Bordeaux, de parents écossais, mort en 1799, enseigna avec distinction la médecine et la chimie à Glasgow, puis à Édimbourg, et enrichit la science d'importantes découvertes. Il soupçonna le premier l'existence de l'acide carbonique, qu'il appelait air fixe, et montra sa présence dans les alcalis, dans la chaux et la magnésie. On lui doit aussi la connaissance de la chaleur latente. Ses Leçons de chimie ont été publiées en 1803, 2 vol. in-8. il était associé de l'Institut.

BLACKBURN. v. d'Angleterre (Lancastre), sur le Derwent, à 37 k. S. E. de Lancastre ; 72 000 h. On n'en comptait que 11 000 en 1800. Grandes fabriques de calicot et autres tissus de coton. C'est à Blackburn que fut inventée en 1697 la Spinning-Jenny, métier à filer.

BLACKMORE (sir Richard), médecin et poëte, né vers 1658, mort en 1729, fut médecin de Guillaume III et de la reine Anne. Il composa plusieurs grands poëmes : le Prince Arthur, en 10 chants ; le Roi Arthur, en 12 chants ; la Création, en 7 chants ; ces poëmes sont fort médiocres. On le compare à notre Chapelain. Whig ardent, il encourut les sarcasmes des tories Swift, Pope et Arbuthnot.

BLACK-RIVER, c.-à-d. rivière-noire, nom commun à plusieurs riv. de l'Amérique septentrionale. La principale, la Big-Black-River, sort des monts Ozark, au S. de Jefferson (Missouri), et tombe dans la White-River (riv. blanche), au N. E. de Little-Rock, après 380 k. de cours.

BLACKSTONE (Will.), jurisconsulte, né à Londres en 1723, mort en 1780, exerça d'abord avec peu de succès la profession d'avocat à Londres ; puis ouvrit à Oxford, en 1753, un cours de droit civil et politique ; ce cours, qui manquait à l'université, fut très-suivi. Blackstone fut quelques années après nommé juge au tribunal des plaids-communs et élu député à la Chambre des communes (1761). Il a publié, sous le titre de Commentaires sur les lois d'Angleterre (4 vol., 1765 et ann. suiv.), les leçons qu'il avait faites à Oxford : cet ouvrage, dans lequel il avait pris Montesquieu pour modèle, l'a placé auprès de ce grand homme. Ses Commentaires ont été trad. par Gomicourt, Bruxelles, 1774, et par Chompré, Paris, 1823. Sam. Warrens en a donné en 1855 une nouv. édit., en indiquant les changements survenus depuis 1765 dans la constitution.

BLACKWELL (Thomas), écrivain écossais, né à Aberdeen en 1701, mort en 1757, était professeur de langue grecque. On a de lui : Lettres sur la Mythologie, 1748, trad. en 1779 ; Mémoires de la cour d'Auguste, 1752-1757, trad. par Feutry, 1781,3 vol. in-12 ; Recherches sur Homère, 1757, trad. par Quatremère de Roissy, Paris, 1799. On trouve dans ses écrits de l'érudition et de l'esprit, mais du désordre.

BLÆSUS (Junius), général romain, parent de Séjan, commandait les trois légions qui se révoltèrent dans la Pannonie au commencement du règne de Tibère (14 de J.-C.), et fit d'inutiles efforts pour arrêter le désordre. Nommé gouverneur d'Afrique, il battit Tacfarinas (22), reçut de ses soldats le titre d’Imperator, et obtint à Rome les honneurs du triomphe, honneurs qui, depuis, ne furent accordés à aucun particulier. Enveloppé dans la disgrâce de Séjan, il se donna la mort.

BLAEUW (Guill.), savant géographe, disciple et ami de Tycho-Brahé, né en 1571, à Alkmaar, mort en 1638, a publié des atlas et des globes d'une exactitude remarquable pour l'époque. On a de lui : Theatrum urbium, Amsterd., 1619 ; et Usage des globes et sphères célestes et terrestres, 1642. Il était à la fois auteur, imprimeur et éditeur de ses cartes. — Son fils, J. Blaeuw, fut son collaborateur et termina un grand atlas commencé par lui sous le titre de Theatrum mundi, 1663-67, 14 vol. in-f°. On a de Jean les Théâtres de Belgique, d’Italie, et du Piémont.

BLAIN, ch.-l. de cant. (Loire-Inf.), à 17 k. N.E. de Savenay, sur l'Isac et le canal de Redon à Nantes ; 1177 h. V. jadis forte, assiégée par le duc de Mercœur en 1589 et 1591, et prise au second siége.

BLAINVILLE (H. M. ducrotay de), zoologiste, né en 1777 à Arques, près de Dieppe, d'une famille noble, mort en 1850, étudiait la peinture quand il sentit naître subitement en lui, à 27 ans, le goût de l'histoire naturelle en assistant par hasard à une leçon de Cuvier : il s'attacha à ce grand naturaliste, qui bientôt le choisit pour son suppléant ; obtint en 1812 la chaire de zoologie à la Faculté des sciences de Paris, fut admis à l'Académie des sciences en 1825, et succéda en 1832 à Cuvier dans sa chaire d'anatomie comparée au Muséum. Comme professeur, il brillait moins par le talent de l'élocution que par la verve, l'abondance et l'originalité des idées. Blainville s'attacha surtout à introduire dans la zoologie une classification : il publia dès 1816 le Prodrome d'une nouvelle distribution du règne animal, distribution qu'il fondait principalement sur la structure comparée du squelette. Outre une foule de Mémoires et d'articles (dans les recueils de l'Académie et autres sociétés savantes et dans le Dictionnaire d'histoire naturelle), on a de lui plusieurs traités capitaux : de l'Organisation des animaux, 1822, resté incomplet ; Cours de physiologie générale et comparée, recueilli par le Dr Hollard, 1829 ; Manuel de Malacologie et de Conchyliologie, 1825 ; Manuel d'Actinologie et de Zoologie, 1834 ; Ostéographie ou Description comparée du squelette des 5 classes d'animaux vertébrés, ouvrage destiné à guider les anatomistes et paléontologistes, et dont la publication, commencée en 1839, a été terminée en 1864, après la mort de l'auteur. MM. Hollard et Maupied ont rédigé ses leçons sur les Principes fondamentaux de la Physiologie et de la Zoologie. Auteur d'idées neuves, mais contestées, Blainville eut à soutenir pour les défendre les luttes les plus vives ; il ne tarda pas à se séparer de Cuvier. Dans l'exposition de ses doctrines, il affectionnait la méthode a priori. M. Flourens a prononcé son Éloge à l'Académie des sciences (1854).

BLAIR (John), savant chronologiste, né en Écosse vers 1720, mort vers 1783, était simple maître d'étude dans une école de Londres, lorsqu'il publia en 1754 ses Tables chronologiques. Cet ouvrage, qui obtint un grand succès, le fit admettre à la Société royale de Londres et à la Société des antiquaires ; il fut en outre nommé chapelain de la princesse de Galles, et maître de mathématiques du duc d'York. Ses Tables chronologiques ont été trad. par Chantreau, Paris, 1795, in-4, et refondues par H. Ellis, Londres, 1852. J. Blair a laissé une Histoire de la géographie, qui a été publiée après sa mort.

BLAIR (Hugh), prédicateur et critique écossais, né en 1718 à Édimbourg, mort en 1800. Après avoir exercé pendant plusieurs années le ministère évangélique et s'être distingué par ses prédications, il fut nommé professeur de belles-lettres à l'Université de St-André, puis à celle d’Édimbourg, chaire qui fut créée pour lui en 1762, et il exerça ses fonctions jusqu'en 1783. On a de lui un recueil de Sermons et un ouvrage intitulé Leçons de littérature ou Cours de belles-lettres. Ses sermons, dirigés vers l'instruction morale plutôt que vers les discussions métaphysiques ou théologiques, opérèrent une révolution dans l'éloquence de la chaire. Dans son Cours de littérature, qui fait encore autorité, il traita en philosophe des principes du beau et des règles de la composition, et se distingua par la justesse et la pureté de son goût. Ses sermons ont été traduits par Frossard,