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les Cantabri, les Autrigones, les Caristi occupaient cette contrée ; elle ne fut appelée Biscaye que depuis Alphonse le Grand (866). Vers le xie s., Inigo Lopez, gouverneur de cette province, s'y rendit presque indépendant ; 19 de ses successeurs la gouvernèrent après lui jusqu'à la réunion de la Biscaye à la couronne de Castille, qui eut lieu en 1379. Malgré cette réunion, les Biscayens conservèrent leurs coutumes et privilèges dits fueros. Ce n'est que dans ces derniers temps que des modifications y furent apportées après une longue guerre civile (1833-39).

BISCAYE (golfe de). V. GASCOGNE (golfe de).

BISCEGLIA, ville du roy. d'Italie (Terre de Bari), à 22 k. E. de Barletta : 15 000 hab. Évêché. Beau palais épiscopal. Un célèbre combat y fut soutenu en 1503 par Bayard et 12 Français contre 13 Espagnols.

BISCHWILLER, Episcopi villa, v. d'Alsace-Lorraine, sur la Moder, à 23 kil. N. de Strasbourg ; 6946 h. Fabriques de gants, de draps, filature de laine.

BISERTE. V. BIZERTE.

BISIGNANO, Besidiæ, v. du roy. d'Italie (Calabre Citér.), à 24 k. N. de Cosenza ; 8000 h. Évêché.

BISKARA ou BISKRA, v. et oasis d'Algérie (Constantine), dans les Ziban, à 236 kil. S. O. de Constantine et à l'entrée du grand désert ; 1000 h. Occupée en 1844. C'est un de nos postes les plus avancés. Très-haute température ; palmiers, oliviers, grenadiers, figuiers. Beaucoup d'habitants émigrent dans les villes où ils font le métier de portefaix.

BISSAGOS ou BISSAOS (archipel des), sur la côte occidentale de l'Afrique, entre la Gambie et la Sierra Leone, près de l'emb. du Rio Grande, par l6° 50'-19° 30' long. O., 10° 12' lat. N. Iles d'un abord dangereux. Les Français fondèrent en 1685 dans la principale de ces îles un établissement, qui a été abandonné. L'archipel appartient auj. aux Portugais. Il fut longtemps un grand entrepôt d'esclaves.

BISSON (H.), lieutenant de vaisseau, né en 1795, à Guéméné. Chargé, dans l'expédition de Grèce, de commander un brick qui avait été pris sur les Turcs par la flotte de l'amiral de Rigny et qui allait être repris, il se fit sauter avec l'équipage plutôt que de se rendre (6 nov. 1827). Une pension fut décernée à sa sœur, à titre de récompense nationale.

BISTONES, peuple de Thrace, habitait au S. du mont Rhodope et sur les côtes de la mer Égée. Dans leur territoire et près d'Abdère se trouvait le Bistonis lacus, auj. Lagos Bourou.

BISTRICA, riv. de Galicie, sort des Carpathes au mont Biszt, passe à Stanislavov, et tombe dans le Dniester entre Mariempol et Sesapol ; 70 k.

BISTRITZ, v. de Transylvanie (Pays des Saxons), ch.-l. de district, sur le Bistritz, affluent du Szamos, au N. E. de Karlsbourg ; 7000 h.

BISTRITZA, v. de Moldavie, ch.-l. de district, sur la Bistritza, affluent du Sereth, à 80 k. S. O. d'Iassy. — La Bistritza charrie de l'or.

BITAUBÉ (P. Jérémie), écrivain, né à Kœnigsberg en 1732, d'une famille de réfugiés français, mort en 1808, exerça le ministère évangélique et cultiva la littérature. Il vint vers 1770 se fixer à Paris, où il passa le reste de ses jours, et y fut nommé membre associé de l'Académie des inscriptions. On a de lui deux poëmes en prose, Joseph (1767) et les Bataves (1790), ainsi que des traductions libres de l’Iliade (1780) et de l'’Odyssée (1785), qui obtinrent du succès, grâce à un certain parfum d'antiquité. Ses œuvres ont été publiées en 9 vol. in-8, Paris, 1804.

BITCHE, Bidiscum ou Bicina, v. d'Alsace-Lorraine, à 24 k. S. E. de Sarreguemines, 3077 h. Place forte, assiégée par les Autrichiens en 1793 et par les Prussiens en 1797 ; prise par les Allemands le 6 mars 1871, après 6 mois de siége. Forges, faïences, etc.

BITERRÆ, v. des Volcæ Tectosages, auj. Béziers.

BITETTO, v. épiscopale du roy. d'Italie (Terre de Bari), à 16 k. S. O. de Bari ; 4350 h. Marquisat.

BITHYNIE, partie N. O. de l’Anatolie, contrée de l'Asie-Mineure, bornée au N. par le Pont-Euxin, au S. par la Galatie et la Phrygie, à l'O. par la Propontide, à l'E. par la Paphlagonie. Villes principales : Pruse, Nicée, Nicomédie, Héraclée, Chalcédoine. — On suppose que la Bithynie fut peuplée originairement par des Thraces : elle était habitée par les Bebryces, les Thyni, les Mariandyni, les Mygdones, les Caucones. Soumise par Crésus, puis par Cyrus, elle formait, lors de l'invasion d'Alexandre, un petit roy. indépendant de la Perse, dont le roi était Zypétès (328). Ce dernier reconnut la suprématie macédonienne. Après sa mort (281), Nicomède I secoua le joug, et la Bithynie redevint libre. Mais, dans le siècle suivant (vers l'an 183), elle subit l'influence romaine. Elle eut pour rois, depuis Nicomède, Zélas (250), Prusias I (231), Prusias II (192), qui livra Annibal aux Romains, Nicomède II (148), Nicomède III (90). Ce dernier mourut 75 av. J.-C., léguant son roy. aux Romains. Au iiie siècle de l'empire, la Bithynie fut une prov. du diocèse de Pont. Au ve, on en fit deux provinces, qui étaient séparées par le Sangarius : la Bithynie propre, à l'O. (B. occident.), et l'Honorie, à l'E. (B. orient.). Au xie siècle, les Seldjoucides s'emparèrent de cette contrée ; les Grecs la reprirent dans le siècle suivant et établirent le siége de leur empire à Nicée ; mais en 1298 les Ottomans l'envahirent de nouveau : ils firent de Brousse (Prusa) la capitale de leur empire de 1325 à 1453.

BITHYNIUM, puis Claudiopolis, v. de Bithynie, auj. Bastan, était la patrie d'Antinoüs. Elle devint sous Théodose II la capitale de l'Honorie.

BITON. V. cléobis.

BITONTO, Butuntum ou Biaruntum, v. du territoire napolitain, à 15 k. S. O. de Bari : 16 500 h. Évêché. Aux environs, vin de Zagarello, fort renommé. Les Espagnols y battirent les Impériaux en 1734 (V. charles iii d'Espagne).

BITTERFELD, v. des États prussiens (Saxe), sur la Mulde, à 37 k. N. E. de Merseburg ; 4000 hab. Draps, bonneterie, etc. Fondée au xiie siècle par une colonie flamande, dont les membres font valoir leurs terres en commun.

BITUIT, roi des Arvernes, se fit battre, près de l'Isère, ainsi que les Allobroges, ses alliés, par le consul romain Q. Fabius Maximus, 121 av. J.-C.

BITURIGES, peuple de la Gaule, se divisait en deux grandes branches : les Bituriges Cubi et les B. Vivisci. Les 1ers étaient au N. des Lemovices, au S. des Aureliani, et avaient pour ch.-l., Avaricum (Bourges), qu'on nomme aussi Bituriges. Leur territoire forma depuis le Berry et une partie du Bourbonnais. — Les B. Vivisci, colonie des B. Cubi, étaient à l'O. des Petrocorii, et au S. des Santones ; ch.-l., Burdigala (Bordeaux). Leur territoire représente auj. les arrond. de Bordeaux, Blaye, Libourne (Gironde).

BITURITÆ, auj. Bédarrides, v. des Allobroges, aux environs de laquelle ce peuple fut complètement défait par Domitius Ænobarbus (122 av. J.-C.).

BIVAR (Rodrigue de). V. Cid (le).

BIZERTE, Hippo Zarytos, v. et port de la régence de Tunis, à 55 k. N. O. de Tunis ; 10 000 hab. Ce port fut jadis un des meilleurs et des plus commerçants de l'Afrique. Bizerte fut longtemps fameuse par ses pirateries.

BIZY, vge et parc. V. vernon.

BLACAS D'AULPS, maison française très-ancienne, ainsi nommée du château d'Aulps en Provence. Dès le xiie siècle, un Blacas, dit le Grand Guerrier, mort en 1235, se distingua parmi les plus vaillants chevaliers de la cour de Raymond Bérenger, comte de Provence. — À cette famille appartient Casimir, duc de Blacas d'Aulps, pair de France, né en 1770 à Aulps (Var), mort en 1839. Il émigra en 1790, s'attacha dans l'exil à la personne du comte de Provence (Louis XVIII), qui le chargea de diverses missions et qui, devenu roi, le nomma en 1814 secrétaire d'État et ministre de sa maison. Il l'accompagna à Gand, fut nommé pair à son retour, puis ambassadeur à Naples, où il négocia le mariage