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les leçons de son père, celles de Boieldieu, se fit de bonne heure remarquer par la facilité de ses improvisations et obtint en 1825 le 2e grand prix de l'Institut. Doué d'une merveilleuse fécondité, il composa le plus souvent pour l'Opéra-Comique et en collaboration avec Saint-Georges ou Scribe, un grand nombre de pièces charmantes, entre autres : le Chalet (1814), le Postillon de Lonjumeau (1836), le Fidèle Berger (1837), Gisèle, ballet délicieux (1841), le roi d'Yvetot (1842), le Toréador (1849), Giralda (1850), le Corsaire (1856), ballet, le dernier de ses ouvrages et l'un des meilleurs. Élu en 1844 membre de l'Académie des Beaux-Arts, il fut nommé en 1848 professeur de composition au Conservatoire. Adam avait créé en 1846 le Théâtre lyrique, pour lequel il composa plusieurs jolies pièces (le Bijou perdu, Si j'étais roi, etc.) ; mais les événements de 1848 étant venus interrompre le succès de cette entreprise, il éprouva des pertes ruineuses, et dut, pour les réparer, s'imposer de pénibles sacrifices et des travaux excessifs qui abrégèrent sa vie. Comme compositeur, Adam se distingue par une musique fraîche, gracieuse, correcte et facile. Il possédait au plus haut degré l'entente de la scène lyrique, et excellait dans la disposition des voix.

ADAM (pic d'). V. hamazel.

ADAMA, une des v. de la Pentapole de Palestine, fut détruite avec Sodome par le feu du ciel.

ADAMS (John), 2e président des États-Unis, né en 1735 dans le Massachussets, mort en 1826, exerçait la profession de jurisconsulte quand éclata la révolution américaine. Envoyé au congrès par l'État de Massachussets en 1774, il prit une grande part à la résolution de 1776 qui déclarait l'indépendance. Il vint à Paris avec Franklin pour demander des secours, mais il s'accorda peu avec lui. De retour en Amérique, il contribua puissamment à faire adopter la constitution fédéraliste de 1787, remplit les fonctions de vice-président pendant la présidence de Washington, et fut lui-même nommé président en 1797. A l'expiration de ses fonctions, il se retira des affaires et alla habiter son domaine de Quincy, près de Boston. Professant des opinions fort modérées, il eut pour adversaires les démocrates ardents. — Son fils, John Quincy Adams, né en 1767, mort en 1848. fut président de 1825 à 1829 ; il soutint comme lui le parti fédéraliste et se montra chaud partisan de l'abolition de la traite des nègres.

ADAMS. Beaucoup de v. et de comtés des États-Unis ont reçu ce nom en l'honneur des deux présidents John et Quincy Adams, entre autres une v. du Massachussets, à 200 kil. O. N. O. de Boston, remarquable par un pont naturel en marbre blanc ; 6172 hab.

ADANA, Adana, Batnæ, v. de la Turquie d'Asie, ch.-l. de l'eyalet de ce nom, sur la riv. d'Adana (Saros), à 25 kil. de la mer ; environ 20000 hab. Aqueduc. ruines (pont construit sous Justinien), commerce actif. Climat malsain en été : aussi les riches vont-ils dans cette saison habiter la campagne montueuse et boisée des environs. — L'eyalet d'Adana est borné au S. par la Méditerranée, au N. par l'eyalet de Konieh, à l'O. par celui de Selefkeh. La possession de ce district a donné lieu, en 1833, à de violents démêlés entre la Porte et le pacha d'Égypte.

ADANSON (Michel), naturaliste, né en 1727, à Aix en Provence, d'une famille d'origine écossaise, mort en 1806, montra de bonne heure une vive passion pour l'histoire naturelle, entreprit dès l'âge de 21 ans de visiter le Sénégal, pays qui n'avait pas encore été exploré, resta 5 ans sous ce climat brûlant et malsain, et en rapporta des richesses immenses en observations de toute espèce. Il se proposait de publier une description complète du pays, mais il n'a pu exécuter qu'une partie de ce grand travail ; elle a paru en 1757, sous ce titre : Histoire naturelle du Sénégal (Coquillages), avec la relation abrégée d'un voyage fait en ce pays pendant les ann. 1749-1753, 1 vol. in-4. Il entra en 1759 à l'Académie

des Sciences et fut dans la même année nommé censeur royal. Il publia en 1763 ses Familles des Plantes, 2 vol. in-8, ouvrage où il proposait une nouvelle classification et une nouvelle nomenclature, mais qui n'eut pas tout le succès qu'il méritait. En 1775 il soumit à l'Académie le plan d'une vaste encyclopédie, dans laquelle tous les êtres et tous les faits devaient être classés d'après des principes nouveaux ; il voulait exécuter à lui seul cet immense travail, et déjà il en avait fait une bonne partie, mais, son projet n'ayant pas reçu de grands encouragements, il n'acheva pas l'ouvrage. Ruiné par la Révolution, Adanson obtint à la fin de sa vie une pension du Directoire. Outre les ouvrages que nous venons de citer, il a fourni à l'Académie un grand nombre de savants Mémoires, et a fait pour le Supplément de l'Encyclopédie des articles sur les plantes exotiques. Ce savant combattit les idées de Linnée : il voulait que l'on fondât les classifications, non sur un seul caractère ou sur un petit nombre, mais sur l'ensemble des parties et de leurs rapports, méthode qui depuis a prévalu. Cuvier a prononcé son Éloge à l'Institut en 1807.

ADDA, Addua, riv. de Lombardie, sort du mont Umbrail, dans les Alpes rhétiques, coule dans la Valteline, traverse les lacs de Côme et de Lecco, reçoit le Serio, arrose Bormio, Sondrio, Lecco, Lodi, et se joint au Pô, par la rive g., près de Crémone, après un cours de 240 kil. Flaminius défit les Gaulois sur les bords de l'Adda, 223 av. J.-C. ; Théodoric y défit Odoacre en 490. — Sous Napoléon, il y eut, dans le roy. d'Italie, un dép. de l'Adda (ch.-l. Soridrio), au N. de celui du Serio.

ADDISON (Joseph), écrivain anglais, né à Milston dans le Wiltshire en 1672, m. en 1719, étudia à Oxford, commença sa réputation, étant encore sur les bancs, par des poésies latines, et composa à 22 ans un poëme sur la paix de Ryswick, qui lui fit obtenir du roi Guillaume une pension de 300 livres sterling, puis voyagea en France et en Italie, et publia à son retour 1702, la relation de son voyage, ainsi que des Dialogues sur les Médailles. En 1704, il célébra la bataille de Blenheim, dans un poëme (The Campaign) qui eut beaucoup de succès. Il fut nommé en récompense commissaire des appels ; l'année suivante, il fut fait sous-secrétaire d’État, et bientôt après accompagna en Irlande, comme premier secrétaire, le marquis de Wharton, qui venait d'en être créé vice-roi. En 1709, et dans les années suivantes, il travailla, avec Steele, à la rédaction du Babillard (Tattler), du Spectateur, du Tuteur (Guardian) publications périodiques, où la littérature, la morale et la politique étaient traitées d'une manière supérieure. En 1713, il fit représenter Caton, tragédie dans le genre classique, qui eut un grand succès ; il la fit suivre en 1715 d’une comédie moins connue, le Tambour, œuvre spirituelle, mais de peu d'effet. Il rédigeait en même temps des journaux et des pamphlets politiques, tels que le Whig Examiner, le Free-Holder (le Franc-Tenancier). Après la mort de la reine Anne, il revint aux. affaires et fut élevé en 1717 au poste de secrétaire d’État ; mais il était peu propre à de telles fonctions, et il ne tarda pas à les résigner ; on lui donna en dédommagement une pension de 1500 liv. sterling. Dans sa retraite, il entreprit une Défense de la religion chrétienne, mais il ne put l'achever. Addison s'est surtout fait un nom par son élégance et par son goût : c'est lui qui contribua le plus à faire apprécier la génie de Milton, méconnu jusque-là. En politique, il était attaché au parti whig et eut de puissants protecteurs dans Montague et Halifax. Il était lié avec les plus grands écrivains de son temps, particulièrement avec Steele et Congrève. En 1716, il épousa la comtesse de Warwick, mais cette femme orgueilleuse ne le rendit pas heureux. Ses œuvres ont été publiées en 1761, Birmingham, 4 vol in-4, et en 1856, Londres, 6 vol. in-8.