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excellence au livre qui contient les saintes Écritures. On le divise en deux parties, l'Ancien et le Nouveau Testament. La 1re partie comprend l'histoire des plus anciens temps du monde et du peuple de Dieu jusqu'à la naissance de J.-C., et se compose d'écrits historiques, de prophéties, d'ouvrages lyriques ou moraux. Voici, d'après le concile de Trente, l'ordre et la division des livres de l'Ancien Testament : les 5 livres de la Loi ou le Pentateuque, écrits par Moïse, et comprenant la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome; Josué; les Juges, avec Ruth; les quatre livres des Rois; les Paralipomènes; Esdras et Néhémie; Tobie; Judith; Esther; Job; les Psaumes; les Proverbes; l'Ecclésiaste; le Cantique des Cantiques; la Sagesse; l'Ecclésiastique; les Prophéties d'Isaïe, de Jérémie, et de Baruch, d’Ézéchiel, de Daniel; le livre des 12 petits Prophètes, et les 2 premiers livres des Machabées. Les Juifs et les Protestants rejettent comme apocryphes les livres de Tobie et de Judith, la Sagesse, l'Ecclésiastique, plusieurs parties du livre d'Esther, le livre de Baruch, le cantique des trois jeunes Hébreux, l'histoire de Suzanne, celles des idoles de Bel et du Dragon, les 2 premiers livres des Machabées. Les livres de l'Anc. Testament que les Catholiques et les Protestants s'accordent à rejeter comme apocryphes sont : le livre d'Hénoch, les IIIe et IVe livre d'Esdras, les IIIe et IVe liv. des Machabées, l'oraison ou prière de Manassé. — Le Nouveau Testament se compose : des 4 Évangiles de S. Matthieu, de S. Marc, de S. Luc et de S. Jean; des Actes des Apôtres; des 14 Épîtres de S. Paul, et de 7 autres Épîtres; enfin de l’Apocalypse. On y a joint quelquefois les Épîtres de S. Barnabé, les Épîtres de S. Paul aux Laodicéens et à Sénèque, plusieurs faux Évangiles, le Pasteur, la lettre de J.-C. à Abgar, etc. ; mais aucun de ces livres n'est admis comme canonique. — L'Ancien Testament a été écrit en hébreu, et le Nouveau presque tout entier en grec. Les Septante (V. ce mot) traduisirent en grec tout l'Ancien Testament, sous le règne de Ptolémée Philadelphe. S. Jérôme, au IVe s., traduisit en latin la Bible tout entière; sa traduction, connue sous le nom de Vulgate, est la seule qui soit reconnue par l'Église. Après les Septante, le Juif Aquila donna de la Bible une nouvelle traduction grecque, littéralement calquée sur l'hébreu. Les modernes ont traduit la Bible dans toutes les langues. V. LUTHER, SACY, ULPHILAS, VENCE.

BIBLIANDER (Théod.), dont le vrai nom est BUCHMANN, théologien suisse, de St-Gall, né en 1500, mort en 1564, embrassa la Réforme, succéda à Zwingle dans la chaire de théologie de Zurich, mais fut suspendu parce qu'il différait de la doctrine reçue sur la grâce. Il laissa un grand nombre de savants écrits sur l'histoire ecclésiastique, donna une édition de trad. latine de l'Alcoran de J. Fabricius, qu'il fit suivre de la Vie de Mahomet (Bâle, 1543), et composa un traité fort curieux De ratione communi omnium linguarum et litterarum, Zurich, 1548. On lui doit le recueil des Epistolæ doctorum virorum, Bâle, 1548.

BIBRACTE ou AUGUSTODUNUM, v. de la Gaule, capitale des Éduens, est auj. Autun.

BIBRAX, nom donné par César à un oppidum des Remi que l'on croit être Bébrieux près de Laon.

BIBULUS (M. Calpurnius), consul l'an 59 av. J.-C., en même temps que César. Il s'opposa d'abord de tout son pouvoir aux mesures démocratiques proposées par son collègue; mais, voyant toute résistance inutile, il s'enferma dans sa maison et y passa les huit derniers mois de son consulat sans prendre aucune part aux affaires : ainsi son consulat fut de fait entièrement nul. Les plaisants de Rome désignèrent cette année sous le nom des consuls Caïus et Julius César, faisant allusion aux 2 prénoms de César.

BICÊTRE, vge du dép. de la Seine, arr. de Sceaux, sur la' route de Fontainebleau, à 2 k. S. de Paris; 6500 h. Vaste hospice qui compte env. 4000 individus. Bicêtre est ainsi nommé d'un château situé autrefois sur le même emplacement et qui fut construit en 1290 par Jean, évêque de Winchester, dont le nom corrompu a fait Bicêtre. Sous Charles V, Jean, duc de Berry, y fit construire un hôpital qui fut détruit pendant les guerres qui désolèrent le règne de Charles VI. Rétabli sous Louis XIII, il servit d'asile aux soldats infirmes jusqu'à l'établissement de l'hôtel des Invalides; aujourd'hui il contient des vieillards, des infirmes et des aliénés. Pendant longtemps il servit aussi de prison pour les vagabons et les condamnés. On voit à Bicêtre un très-beau puits, construit en 1733, et un grand réservoir. Un fort y a été construit en 1842.

BICHAT (Marie Franç. Xav.), célèbre physiologiste, né en 1771 à Thoirette près de Bourg, commença ses études médicales à Lyon, sous Ant. Petit, et vint, lors du siège de cette ville (1793), les terminer à Paris. Desault, dont il suivait assidûment les leçons, ne tarda pas à le distinguer; Bichat devint son ami, l'aida dans ses travaux et après sa mort (1795), publia et acheva ses œuvres. Il entra en 1797 dans la carrière du professorat et fut bientôt entouré d'auditeurs. En 1800, il fut nommé médecin de l'Hôtel-Dieu, quoiqu'à peine âgé de 29 ans. En même temps qu'il remplissait ces doubles fonctions, il faisait d'immenses recherches anatomiques et publia de grands ouvrages. Tous ces travaux avaient déjà fortement altéré sa santé lorsqu'il fit, sur l'escalier de l'Hôtel-Dieu, une chute violente qui détermina sa mort (1802). Il n'avait que 31 ans. Ses principaux ouvrages sont : Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800; Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la médecine, 4 vol. in-8; 1801; Anatomie descriptive, 1801-1803, 5 vol. in-8, dont les trois derniers furent publiés après sa mort par Buisson et Roux. Il a en outre laissé des manuscrits dont l'Académie de médecine a fait l'acquisition en 1833. Bichat adopta les idées de Bordeu et de Barthez sur la force vitale, mais en distinguant la vie animale et la vie organique : il plaça spécialement cette dernière dans les tissus qui enveloppent les viscères, et rechercha le mode de vitalité propre à chaque tissu. On lui a érigé une statue à Bourg et à l'École de méd. de Paris. Magendie a recueilli ses Opuscules, 1827.

BICHNAGAR (ville de la science), v. de l'Inde anglaise (Madras), sur la Toumbedrah, à 190 k. S. E. de Bedjapour, par 74° 14' long. E., 15° 14' lat. N. Fondée en 1336. Elle était jadis grande et riche et était la capit. d'une souveraineté importante ; elle fut détruite en 1564 par les princes mahométans voisins : il n'en reste plus qu'un quartier qui forme la ville auj. nommée Anagoundi.

BICOQUE (LA), Bicocca, vge de Lombardie, à 7 k. N. E. de Milan. Lautrec y fut battu par les Impériaux le 29 avril 1522 : cette défaite entraîna la perte du Milanais.

BIDACHE, ch.-l. de cant. (B.-Pyrén.), à 33 k. E. de Bayonne, sur la Bidouze ; 2250 h. Pierre de taille.

BIDASSOA, Vidassus ou Magrada, pet. riv. qui sépare la France de l'Espagne, prend sa source dans la Navarre espagnole, puis coule entre les deux pays et se jette, après un cours de 60 kil., dans la baie de Biscaye près de Fontarabie. Près de son emb. elle forme l'île des Faisans, où fut conclu le traité des Pyrénées en 1659. Les Français effectuèrent en 1823 le passage de la Bidassoa.

BIDEFORT, v. et port d'Angleterre (Devon), à 57 kil. N. O. d'Exeter, sur le Torridge et le Taw, près de la mer ; 6000 h. Pont de 24 arches sur le Taw. Chantier de construction.

BIDER ou BAYDER, v. forte de l'Inde en deçà du Gange, par 17° 49' lat. à 115 k. N. O. d'Hayder-Abad. Grande ville, renommée pour les armes et le placage en argent. — Elle était jadis la cap. d'un État indépendant du même nom, borné au N. par le Bérar, au S. par le Bedjapour et l'Hayder-Abad, à l'E. par