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BEUGNOT (Arthur), érudit et h. politique, fils du précédent, 1797-1865, a écrit une Histoire de la destruction du paganisme en Occident (1835, 2 vol. 8°), et publié les Olim, ou registre des anciens arrêts royaux (1840-48, 3 vol. 8°), les Coutumes du Beauvoisis (1842, 2 vol. 8°), et les Assises de Jérusalem, (1848, 2 vol. f°); était membre de l'Académie des inscriptions; fut un des plus ardents défenseurs de la cause catholique à la Chambre des Pairs, où il entra en 1841, et à l'Assemblée législative (1849), où il fut le rapporteur de la loi sur l'instruction publique.

BEUKELS (Guill.), pêcheur hollandais, né à Biervliet (Zélande) vers 1340, mort en 1397, inventa, ou plutôt importa l'art de saler et d'encaquer les harengs, art qui enrichit la Hollande.

BEURNONVILLE (Pierre RIEL de), maréchal de France, né en 1752 à Champignoles (Bourgogne), m. en 1821, fit ses premières armes dans l'Inde, adopta les idées de la Révolution, servit avec distinction sous Luckner et Dumouriez, devint général en 1792; prit une part glorieuse aux batailles de Valmy et de Jemmapes; devint ministre de la guerre (1792) ; fut envoyé en 93 avec 4 commissaires à l'armée du Nord pour arrêter Dumouriez, qui la fit arrêter lui-même avec ses collègues et les livra aux Autrichiens ; passa près de trois ans dans les cachots d'Olmutz; fut à son retour (1795) mis à la tête de l'armée de Sambre-et-Meuse; fut, sous le Consulat et l'Empire, ambassadeur à Berlin et à Madrid, comte et sénateur; fut un des 5 membres du gouvernement provisoire (1814), et s'opposa à la proclamation de Napoléon II; devint sous Louis XVIII pair, ministre d'État, et maréchal de France.

BEUVRON, riv. de France, naît dans le dép. du Loiret, et s'unit à la Loire dans celui de Loir-et-Cher; 50 kil. de cours. — Autre riv., qui se jette dans l'Yonne à Clamecy, a 40 kil. de cours.

BEUZEVILLE, ch.-l. de canton (Eure), à 14 kil. O. de Pont-Audemer ; 765 hab.

BEVELAND (NORD-), île du roy. de Hollande (Zélande), à l'emb. de l'Escaut, est bornée à l'O. par l'île de Walcheren, au N. par celle de Schouwen, au S. par celle de Wolfertsdyk; 13 kil. sur 6. En 1532, elle fut entièrement submergée. — ZUYD-BEVELAND, île de la prov. de Zélande, au S. de la préc. ; 40 kil.sur 13.

BEVEREN, bourg de Belgique (Flandre orient.), ch.-l. de cant., à 22 kil. N. N. E. de Termonde; 6000 hab. Dentelles, tabac, brasseries, tanneries. — Bourg du duché de Brunswick, à 60 kil. S. O. de Hanovre; 1050 hab. Une branche de la maison de Brunswick, éteinte en 1809, en tirait son nom.

BÉVERLEY, v. d'Angleterre (York), à 44 kil. S. E. d'York, sur l'Hull; 8000 hab. Ancien monastère fondé au VIIIe siècle par Jean de Béverley, archev. d'York; magnifique église gothique.

BEVERNINCK (Jérôme VAN), le Pacificateur, né à Gouda en 1614, mort en 1690, négociateur habile, représenta les États généraux aux traités de Bréda, 1667, d'Aix-la-Chapelle, 1668, et de Nimègue, 1678. Il se retira près de Leyde, et s'appliqua avec ardeur à l'étude de la botanique, dont il aida puissamment les progrès : on lui doit l'introduction en Europe de la capucine à grandes feuilles, et un livre estimé sur les Plantes rares, Dantzick, 1678.

BEX, Baccium, bourg de Suisse (Vaud), sur l'Avençon, à 40 kil. S. de Lausanne; 3700 hab. Sites pittoresques; aux environs plusieurs glaciers, riches mines de sel gemme, découvertes en 1554; neuf sources sulfureuses; marbre et soufre.

BEXON (Gabriel), naturaliste, né en 1748 à Remiremont, mort en 1784, était prêtre et fut, après un long séjour à Nancy, nommé chanoine de la Ste-Chapelle à Paris. D'un caractère doux et modeste, il eut beaucoup d'amis, entre autres François de Neuchâteau, Lebrun, Daubenton, Buffon, dont il fut un des plus utiles collaborateurs. Il coopéra à l'histoire des minéraux et surtout à celle des oiseaux : son style offre tant de ressemblance avec celui de Buffon que souvent les meilleurs connaisseurs les confondaient. Bexon a publié sous son propre nom un Catéchisme d'Agriculture et le Système de la fertilisation. — Son frère, Scipion Jérôme Bexon, 1753-1822, est un de nos meilleurs criminalistes.

BEY. V. BEG.

BEYAH ou BIAS, Hyphasis, riv. de l'Hindoustan, descend des monts Himalaya, par 34° 4' lat. N., se dirige au S. O., passe à Nadone, à Rayghat, et tombe dans le Setledje après un cours de 220 kil.

BEYLE (Henri). V. STENDHAL.

BEYNAT, ch.-l. de cant. (Corrèze), à 14 kil. E. S. E. de Brives; 2000 hab.

BEYROUTH, l'anc. Béryte, v. et port de Syrie (pachalik de Saïda), sur la Méditerranée, à l'emb. d'une petite riv. de même nom, à 50 kil. N. de Saïda, env. 15 000 h., Druses, Maronites, Turcs, Arabes et Grecs. Évêchés maronite et grec, consuls étrangers. C'est le principal port de commerce de la Syrie : soieries, mousselines et étoffes de coton, noix de galle, huile, garance, etc. — Ville très-ancienne (V. BÉRYTE), détruite plusieurs fois par des tremblements de terre; bombardée en 1840 par une escadre anglo-autrichienne qui la reprit sur Méhémet-Ali.

BÈZE, commune de la Côte-d'Or, à 25 kil. N. E. de Dijon; 1200 hab. Source d'une riv. de même nom. Forges importantes.

BÈZE (Théodore de), l'un des principaux chefs des Réformés, né à Vézelay en 1519, mort en 1605, st fit d'abord connaître par des poésies latines élégantes, mais licencieuses, et eut une jeunesse assez dissipée. En 1548, il renonça à ce genre de vie et se rendit à Genève, où il se lia étroitement avec Calvin, et embrassa sa doctrine. Il professa avec succès pendant dix ans les lettres grecques à Lausanne, puis revint se fixer à Genève, où il reçut le titre de citoyen et fut nommé recteur de l'Académie que l'on venait d'y fonder (1559). Il prêcha avec succès les nouvelles doctrines en France, y attira le roi de Navarre, assista au colloque de Poissy (1561) et à la bataille de Dreux, et fut, à la mort de Calvin (1564), regardé universellement comme le chef de la Réforme. Il présida le synode de La Rochelle, auquel assistaient les délégués de toutes les églises réformées de France, et ne cessa jusqu'à sa mort de travailler à la propagation de ses doctrines. Th. de Bèze porta dans la controverse une violence excessive ; on l'a accusé d'avoir excité la guerre civile en France et même d'avoir été l'instigateur du meurtre du duc de Guise. Intolérant tout en réclamant la tolérance, il écrivit pour justifier le supplice de Servet. Ses principaux écrits, outre ses Poemata juvenilia, sont une traduction en vers français des Psaumes de David, qui complète celle de Marot, 1563; une Histoire des églises réformées de France de 1521 à 1563, Anvers (Genève), 1580, 3 vol. in-8, et une traduction du Nouveau Testament, 1556.

BÉZIERS, Biterra et Biterræ, ch.-l. d'arr. (Hérault), à 56 kil. S. O. de Montpellier, à 756 S. de Paris, sur l'Orbe, à l'endroit où elle reçoit le canal de Languedoc ; 24 270 hab. Trib., collége, biblioth. ; station. Anc. évêché (supprimé en 1789). Murailles, tours antiques. Aqueduc, casernes, restes d'un amphithéâtre romain; statue de Riquet. Vin estimé, eau-de-vie et esprit de vin, confitures. Patrie de Pellisson, Riquet, Vanière, Mairan, J. Bouillet. — Conquise par les Romains vers 120 av. J. C. ; colonisée en 52 par Jules César, d'où elle reçut le nom de Julia Biterra. Prise et saccagée : 1° par les Visigoths en 450; 2° par Charles Martel qui l'enleva aux Arabes d'Espagne, 73-5; 3° dans la guerre des Albigeois, par Simon de Montfort, qui y passa près de 60 000 hommes au fil de l'épée, 1209. Plusieurs conciles se sont tenus à Béziers.

BEZOUT (Étienne), mathématicien , né à Nemours en 1730, m. en 1783, fut placé par M. de Choiseul en 1763 à la tête de l'instruction de la marine royale, fut chargé en 1768 de l'enseignement des élèves du corps de l'artillerie, et rédigea pour ses