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une trad. latine de la Métaphysique d'Aristote, Paris, 1516. Il avait aussi composé beaucoup d'ouvrages de théologie, qui sont restes manuscrits.

BESSE, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 24 k. O. d'Issoire; 927 h. Aux environs, eau minérale, lac Pavin, qui occupe le cratère d'un volcan. — Ch.-l. de cant. (Var), à 11 k. S. E. de Brignolles: 1560 h.

BESSÈGE, vge du dép. du Gard, arr. d'Alais, cant. de St-Ambroix; 4500 h. Mines de nouille, hauts fourneaux. Chemin de fer conduisant à la Grand'Combe.

BESSEL (Fréd. Guill.), astronome, né à Minden en 1784, mort en 1846, fut l'élève d'Olbers qui le fit attacher à l'université de Gœttingue, fut appelé en 1810 à une chaire d'astronomie à Kœnigsberg, dirigea la construction de l'observatoire de cette ville, et y fit une foule d'observations et de découvertes, dont il publia le recueil. Comme Arago, il chercha, dans ses lectures populaires, à rendre la science accessible à tous. Dès 1840, il avait conjecturé qu'il devait exister une grande planète au delà d'Uranus, préludant ainsi à la découverte de Neptune, que M. Leverrier accomplit en 1846.

BESSES, Bessi, peuple de la Thrace, au S. O., habitait les monts Rhodopes, à l'O. du Strymon. Ils étaient féroces, sauvages et voleurs. On nommait leur pays Bessique; il avait pour ch.-l. Bessapara.

BESSIÈRES (J. B.), duc d'Istrie, maréchal de l'Empire, né à Preissac en Quercy, en 1768, d'une famille pauvre, mort en 1813, servit d'abord comme simple soldat dans la garde constitutionnelle de Louis XVI. Dans les guerres de la République, il se distingua surtout à Roveredo et à Rivoli; Bonaparte, témoin de sa bravoure, l'attacha à sa personne en le nommant commandant de ses guides et l'emmena en Égypte avec le titre de général de brigade; il lui confia un commandement important dans sa 2e campagne d'Italie : à Marengo, c'est Bessières qui décida la victoire par une dernière charge de cavalerie. Il fut créé maréchal lors de l'établissement de l'empire. Après avoir pris une part glorieuse aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau, de Friedland, il passa en Espagne en 1808, et y gagna les bat. de Medina-del-Rio-Seco, de Burgos, de Somo-Sierra; il fut en récompense fait duc d'Istrie. Il commandait la cavalerie de la garde impériale dans la campagne de 1813, en Saxe : il y fut tué, le 1er mai, au combat qui précéda la bataille de Lutzen. La ville de Preissac lui a élevé une statue en 1846.

BESSIN (le), Bajocasses, petit pays de la B.-Normandie, entre la mer, la campagne de Caen, le Bocage, le Cotentin, a pour villes principales : Bayeux, St-Lô, Isigny, Port-en-Bessin. Il est auj. réparti entre les dép. du Calvados et de la Manche.

BESSINES, ch.-l. de cant. (H.-Vienne), à 24 kil. E. de Bellac; 2000 hab.

BESSUS, satrape de la Bactriane sous Darius III, trahit ce prince, l'assassina après la bat. d'Arbèles, et prit le titre de roi de la Bactriane. Alexandre le poursuivit, le prit, et le livra à un frère de Darius, qui le fit périr dans les plus cruels tourments.

BESTUCHEFF-RIUMIN (Alexis, comte de), chancelier de Russie et sénateur, né à Moscou en 1693, mort en 1766, fut chargé de plusieurs ambassades en Angleterre, en Suède, etc., par Pierre I et Anne, s'attacha à Biren, devint chancelier sous Élisabeth (1741), négocia la paix d'Abo, renversa le favori Lestocq, fut exilé en 1758 sous l'inculpation de trahison, supporta noblement cette injuste disgrâce et rentra en faveur sous Catherine II en 1762. — Michel Bestucheff, lieutenant d'artillerie, entra en 1825 dans une conspiration contre l'Empereur Nicolas, et fut mis à mort, en 1826, à l'âge de 30 ans. — Alexandre Bestucheff, né en 1795, également impliqué dans la conspiration contre l'empereur Nicolas, fut exilé en Sibérie, puis enrôlé dans l'armée du Caucase, où il fut tué en 1837. Il s'est fait connaître comme romancier : il excelle surtout à décrire la vie du soldat.

BÉTAU ou BÉTUWE, pays de la Hollande (Gueldre), dans le S. O. de l'île que forment le Wahal et le Rhin. On retrouve dans son nom celui des Bataves.

BÉTHANIE, bourg de la tribu de Benjamin, près de Jérusalem, au pied du mont des Oliviers. C'est là qu'habitaient Lazare et ses sœurs Marthe et Marie, et qu'eut lieu le miracle de la résurrection de Lazare.

BÉTHEL, v. de la tribu de Benjamin, sur les confins de celle d'Ephraïm. Dieu y apparut à Jacob et lui promit la terre de Chanaan : c'est en mémoire de cet événement que Jacob donna à ce lieu le nom de Béthel, qui veut dire maison de Dieu.

BÉTHENCOURT (Jean de), gentilhomme normand, chambellan de Charles VI, se fit céder les droits du roi de Castille sur les Canaries, partit de La Rochelle en 1402 pour aller former un établissement dans une de ces îles, puis réussit, avec le secours qu'il obtint du roi d'Aragon et du roi de France, à les soumettre toutes. En 1406, il laissa le gouvernement des Canaries à son neveu Maciot de Béthencourt, et revint dans son pays pour y passer le reste de ses jours. Il mourut à Granville en 1425.

BÉTHISAC (J.), conseiller et favori du duc de Berry, frère de Charles V, opprimait cruellement les habitants du Languedoc, dont le duc était gouverneur. Charles VI le fit arrêter et juger : impliqué en même temps dans une accusation d'hérésie, il fut condamné à être brûlé vif, 1389.

BÉTHISY (Eug. de), marquis de Mézières, général de cavalerie, 1656-1721, servit avec distinction sous Luxembourg et Catinat, se signala surtout à Steinkerque, à la Marsaille et couvrit la retraite à la malheureuse affaire de Ramillies. — Eustache-comte de B., de la même famille, 1737-1823, servit vaillamment sous le duc de Richelieu à Minorque, contribua au gain de la bataille de Johannisberg en 1762, émigra en 1791, eut un commandement dans l'armée de Condé et devint, à la Restauration, gouverneur des Tuileries.

BETHLÉEM, d'abord Éphrata, auj. Beit-el-Lahm, vge de Judée, dans la tribu de Juda, auj. en Syrie (Damas), à 10 kil. S. de Jérusalem; 3000 familles. Ce lieu est célèbre par la naissance du Sauveur. Il fut pris par les Croisés en 1099. On y voit un vaste couvent enclos de hautes murailles, et une église élevée sur le lieu même où naquit Jésus. On y vend des croix de bois incrustées de nacre. — Il y avait en Judée un autre Bethléem, à 40 kil. N. O. de Génésareth. — Plusieurs villes des États-Unis ont reçu le même nom, une entre autres dans la Pensylvanie, à 80 kil. N. O. de Philadelphie; 3000 hab. Fondée en 1741 par les frères Moraves.

BETHLEM-GABOR, fils d'un gentilhomme pauvre de Transylvanie, chassa avec l'aide des Turcs le prince Gabriel Bathori, qui avait été son bienfaiteur, et se fit proclamer à sa place prince de Transylvanie, en 1613. Ayant fait ensuite plusieurs conquêtes en Hongrie, il prit le titre de roi de ce pays en 1618. Dans la guerre de Trente ans, il soutint la Bohême, révoltée contre l'Autriche, et menaça Vienne. L'emp. Ferdinand II envoya contre lui Tilly et Wallstein, ce qui le força à demander la paix et à renoncer au titre de roi de Hongrie. Il mourut en 1629, au moment où il allait reprendre les armes.

BÉTHORON, ville lévitique de Palestine (Éphraïm), au N. E. de Jérusalem. Josué y battit les rois chananéens; le général Nicanor, envoyé contre Judas Machabée, y périt.

BETHSABÉE, femme d'Urie, lui fut enlevée par David, qui la rendit mère de Salomon. V. URIE.

BÉTHULIE, v. de la tribu de Zabulon, à l'O. du lac Génésareth, est célèbre par le siège qu'elle soutint contre Holoferne, et que fit lever Judith, l'an 659 av. J.-C. C'est auj. Safet.

BÉTHUNE, ch.-l. d'arrond. (Pas-de-Calais), sur la Brette et sur les canaux de Law et d'Aire, à 30 k. N. O. d'Arras; 7273 hab. Ville forte. Trib., collége. Jolie église; chemin de fer. Huile, savon, genièvre, raffineries de sel et de sucre, draps, toiles, sa-