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16° 15' lat. S. Manioc, maïs, coton, indigo, palmiers, piment, ébéniers, etc. Or, ambre, ivoire; jadis fer, cuivre. — Ce pays appartient aux Portugais, mais ne leur est guère soumis que de nom.

BENI, BENY, pluriel de Ben, fils, mot par lequel commence le nom de beaucoup de tribus arabes, comme Beni-Ali, Beni-Amer, tribu d'Ali, d'Amer.

BÉNIGNE (S.), apôtre de la Bourgogne, était, à ce qu'on croit, disciple de S. Polycarpe. Il subit le martyre à Dijon, vers l'an 179. Sur l'emplacement de son tombeau fut élevée, au VIe siècle, la célèbre abbaye de St-Bénigne. On l'honore le 1er novembre.

BENIN, v. d'Afrique, capit. du roy. de Bénin, par 3° 25' long. E., 6° 10' lat. N.; 15 000 hab. Fossé d'enceinte; palais du roi, qui ne consiste qu'en une longue suite de huttes en planches. — Le roy. de Bénin, un des plus puissants États de la Nigritie maritime, s'étend sur la côte N. du golfe de Guinée, depuis Lagos jusqu'à Bonny, et a de nombreux tributaires. Farouches, belliqueux, les habitants immolent des victimes humaines et vendent comme esclaves ce qu'ils ne tuent pas. Ils regardent leur roi comme un dieu, qui subsiste sans se nourrir. Un puits profond sert de sépulture à ce chef ; on précipite sur son corps tous ses favoris. Le Bénin a été découvert en 1484 par le Portugais J. d'Aveiro. — On appelle Golfe de Benin la partie du golfe de Guinée qui baigne la côte de cet État.

BÉNIOWSKI (Maur. Aug., comte de), intrépide aventurier, né en 1741 en Hongrie, d'une famille noble et riche, devint un des chefs de la confédération de Bar formée en 1768 en Pologne pour résister à la Russie, obtint quelques avantages sur les Russes ; mais fut fait prisonnier et enfermé dans une forteresse du Kamtchatka. Il réussit à s'évader, gagna les établissements français dans l'Inde, vint de là en France, puis s'embarqua pour Madagascar, et y forma un établissement. Il méditait de conquérir l'île quand il y fut tué dans un engagement, en 1786. Ses Voyages et ses Mémoires, écrits par lui-même en français, ont été publiés à Paris en 1791.

BENISOUEYF, Hermopolis ou Cæne, v. de la Moyenne-Égypte, ch.-l. d'une prov. du même nom, à 98 kil. S. du Caire , sur la r. g. du Nil. Elle est en ruines et fort triste : aussi sert-elle de lieu d'exil. Entrepôt des produits du Fayoum.

BENJAMIN, le dernier et le plus aimé des fils de Jacob, né en 2096 av. J.-C., avait pour mère Rachel, qui mourut en le mettant au monde. Lorsque les fils de Jacob allèrent chercher du blé en Égypte, il resta près de son père; mais Joseph, s'apercevant de son absence, exigea qu'on le lui amenât; à son arrivée il le reçut avec de grandes démonstrations de joie. — Benjamin a donné son nom à une tribu située entre celles d'Éphraïm au N., de Juda au S., de Dan à l'O., et le Jourdain à l'E. Les v. principales étaient Jérusalem, Jéricho, Béthel et Gabaon.

BENJAMIN (S.), prêcha la foi en Perse sous Varam V, et fut mis à mort en 424 pour n'avoir pas voulu renoncer à la prédication. On l'honore le 31 mars.

BENJAMIN de Tudèle, rabbin, né à Tudéla en Navarre, au commencement du XIIe siècle, mort en 1173, parcourut toutes les synagogues du monde pour connaître les mœurs et les cérémonies de chacune. On a de lui une Relation de ses voyages, rédigée en hébreu en 1160, imprimée à Constantinople en 1543; trad. en latin, Leyde, 1633, et en français par J. B. Baratier, Amsterdam, 1734, et Paris, 1830.

BEN-JONSON. V. JONSON.

BENKENDORF (Ernest de), général de cavalerie, né à Anspach en 1711, d'une famille russe, mort en 1801, servit avec distinction dans l'armée de l'électeur de Saxe, allié de Marie-Thérèse, pendant la guerre de Sept ans ; décida le gain de la bataille de Kollin contre Frédéric II (1757) et eut une part glorieuse à la prise de Schweidnitz et à l'affaire de Breslau. — Alexandre de Benkendorf, 1784-1844, servit en Russie. Lors de la rébellion militaire de 1825, il se montra dévoué à l'empereur Nicolas, qui le combla d'honneurs : il le prit pour aide de camp, le fit comte, sénateur, chef de la gendarmerie et directeur de la police. Alexandre de B. avait pour sœur la célèbre princesse de Lieven.

BENNE, petit pays de l'anc. Gascogne, où se trouvaient Castets (arrond. de Dax) et Magesc (canton de Soustons), dans le dép. des Landes.

BENNET (Agnès-Marie), romancière anglaise, née vers 1760, morte en 1808, à Brighton, est auteur de romans qui ont eu un grand succès, et qui ont été pour la plupart traduits en français. Les principaux sont : Rosa ou la jeune Mendiante, Anna ou l'Héritière galloise, Agnès de Courcy, Henri Bennet et Julie Johnson, etc. Elle excellait à tracer les caractères et à peindre les passions.

BENNET (Henri), comte d'Arlington. V. ARLINGTON

BEN-NEVIS, la plus haute mont. d’Écosse (comté d'Inverness), dans la chaîne des Grampians, a 1331m.

BENNINGSEN (le comte Théophile de), général, né en 1745 à Brunswick, mort à Banteln en 1826, se mit en 1773 au service de la Russie, obtint de grands avantages sur les Polonais et les Perses (1788-96), et fut comblé de faveurs par Catherine. Disgracié par Paul I, il entra dans la conspiration formée contre lui et dirigea les coups, s'il ne les porta lui-même. Rentré en faveur sous Alexandre, il obtint en 1805 le commandement de l'armée du Nord dans la guerre contre la France. Il perdit la bataille d'Eylau(1807), et n'en prétendit pas moins l'avoir gagnée; cependant il donna sa démission après cet échec. Dans la campagne de 1812, il battit Murat à Voronova; il prit une grande part à la bataille de Leipsick (1813).

BENNINGTON, v. des États-Unis (Vermont), à 160 kil. S. O. de Montpellier; 4000 hab. Victoire du général américain Stark sur les Anglais (16 août 1777).

BENOÎT (S.), Benedictus, fondateur de l'ordre qui porte son nom et l'un des premiers instituteurs de la vie monastique en Occident, né en 480 près de Nursie (Norcia) en Ombrie, mort en 543, se retira jeune encore dans les déserts de Sublaqueum (Subiaco), à 40 milles de Rome, et y mena une vie si sainte qu'un grand nombre de personnes, attirées par sa réputation, voulurent vivre près de lui. Persécuté dans cette retraite, il se transporta avec ses disciples au mont Cassin et y fonda, en 529, un monastère devenu célèbre. Il donna à ses moines une règle qui est regardée comme un modèle de sagesse (V. BÉNÉDICTINS); cette règle a été imprimée à Paris, 1734, 2 v. in-4, avec un commentaire de Calmet. Sa Vie a été écrite par D. Mège, Paris, 1690. On le fête le 21 mars.

BENOÎT d'Aniane (S.), réformateur de la discipline monastique en France, né en Languedoc vers 750, mort en 821, était fils d'Aigulphe, comte de Maguelone, et occupait un rang distingué à la cour de Pépin et de Charlemagne. Il entra dans l'ordre de St-Benoît, et fonda en 780, sur les bords de l'Aniane, en Languedoc, un monastère où il appliqua une nouvelle règle, dans laquelle étaient combinées celles de S. Benoît, de S. Pacôme et de S. Basile. Louis le Débonnaire l'établit chef de tous les monastères de son empire. Il y réforma un grand nombre d'abus. On a de lui : Codex regularum, Paris, 1663, et Concordantia regularum, 1638. On le fête le 12 février.

BENOÎT I, pape, surnommé Bonose, élu en 574, mort en 578, soulagea de tout son pouvoir Rome désolée par la peste et la famine. — BENOÎT II, Romain, pape de 684 à 685, répara plusieurs églises, et fut mis au nombre des saints. — BENOÎT III, Romain, pape de 855 à 858, fut élu malgré l'opposition des empereurs Lothaire et Louis, et eut à repousser les agressions de l'antipape Anastase. Il établit en Angleterre le denier de S. Pierre. C'est entre son règne et celui de son prédécesseur Léon IV, que l'on place l'histoire fabuleuse de la papesse Jeanne (V. ce nom). — BENOÎT IV, Romain, pape de 900 à 903, gouverna avec beaucoup de sagesse; mais ne put, malgré ses efforts, corriger la dépravation des mœurs. — BENOÎT V,