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BENA — 208 — BÉNÉ

BELZÉBUTH, idole des Accaronites, peuple philistin, est qualifié dans la Bible de prince des démons. Son nom veut dire Dieu chasse-mouche, mais on ne connaît pas ses vraies attributions.

BELZONI (J. B.), voyageur italien, né à Padoue en 1778, avait d'abord été destiné à l'état religieux. Il vint en Angleterre en 1803, s'engagea comme acteur au théâtre d'Astley, quitta Londres après un séjour de 9 ans pour se rendre en Égypte, où il exerça d'abord la profession de danseur, gagna la bienveillance du pacha, et parvint à faire ouvrir les pyramides de Gizeh, celle du roi Chéphrem et plusieurs tombeaux à Thèbes. Il fit transporter de cette dernière ville à Alexandrie le fameux buste de Jupiter Ammon, auj. au Musée britannique. Il parcourut ensuite les côtes de la mer Rouge, visita Bérénice, découvrit les mines d'émeraudes de Zabarah et pénétra jusqu'à l'oasis d'Ammon. Il écrivit en anglais la Relation de ce voyage, qui parut à Londres en 1821. En 1823, il entreprit un 2e voyage pour visiter le royaume de Bénin et pénétrer jusqu'à Tombouctou ; mais la mort le surprit à Gata, sur la route de Bénin.

BEMBO (Pierre), cardinal et écrivain, d'une famille patricienne de Venise, né en 1470, mort en 1547, se distingua dès sa jeunesse par son esprit, et jouit de la faveur des princes de Ferrare et d'Urbin, ainsi que de celle du pape Léon X et de ses successeurs. Léon X en fit son secrétaire pour les lettres latines et lui donna de riches bénéfices. A la mort de ce pape, il se retira à Venise où il devint conservateur de la bibliothèque de St-Marc. Paul III le nomma cardinal (1539). Bembo n'est pas moins célèbre par sa galanterie que par son esprit ; il savait unir les plaisirs aux affaires : avant d'être ordonné il avait eu plusieurs enfants d'une femme nommée Morosina, qu'il a célébrée dans ses vers. Ses œuvres ont été publiées à Bâle, 1567, 3 vol. in-8, et plus complètement à Venise en 1729, 4 vol. in-fol. Elles comprennent des poésies diverses en italien et en latin (sonnets, canzone, etc.), dans lesquelles il a imité Pétrarque ; des Dialogues sur l’amour (Gli Asolani, écrits au château d’Azola) : une Histoire de Venise, en latin, et un grand nombre de lettres. Dans ses écrits latins, Bembo s'est surtout attaché à reproduire le style de Cicéron. Les Asolani ont été traduits en français par J. Martin. Paris, 1545.

BEN, mot arabe qui veut dire fils, précède beaucoup de noms propres. Pour les noms qui ne seraient pas ci-après, cherchez le mot qui suit Ben.

BENACUS lacus, lac d'Italie, auj. lac de Garda.

BENADAD, roi de Syrie au xe siècle av. J.-C., fit la guerre aux rois d'Israël Achab et Joram. Achab le battit et le força à une paix avantageuse pour les Israélites. Quant à Joram, il fut d'abord vaincu et Benadad, campé devant Samarie, se croyait déjà sûr de s'emparer de cette ville, quand son armée fut dispersée par une terreur panique. Il mourut l'année suivante à Damas, assassiné par Hazaël, un de ses officiers, vers l'an 800 av. J.-C. — Il y eut deux autres princes du même nom, l'un contemporain d'Asa, roi de Juda, qu'il secourut contre Baasa, roi d'Israël ; l'autre, contemporain de Joas, qui le vainquit.

BENALCAZAR (Sébast.), capitaine espagnol, seconda Pizarre dans la conquête de la Nouv.-Grenade et du Pérou, s'empara de Quito vers 1533, en fut nommé gouverneur, et passa ensuite au gouvt du Popayan, dans lequel il eut à soutenir une longue guerre contre Almagro, et où il fonda Guayaquil. Il mourut vers 1550.

BÉNARÈS, grande v. de l'Inde anglaise (Calcutta), ch.-l. du district de Bénarès, sur le Gange, à 640 k. N. O de Calcutta ; 600 000 h. Les Hindous la regardent comme une ville sainte et y font de fréquents pèlerinages. Elle a une université brahmanique dont les Anglais payent les professeurs, et un observatoire hindou très-ancien. Monuments divers, entre autres superbe mosquée, bâtie par Aureng-Zeyb ; temples fort nombreux, quais et débarcadères le long du Gange. Industrie variée : étoffes de soie, coton, laine. Commerce étendu : marché pour les châles du N., les diamants du S., les mousselines anglaises. Pour le commerce des diamants et pierreries, Bénarès est sans rivale dans toute l'Asie. — Le district de Bénarès était indépendant au xie siècle. Les rois d'Aoude le possédèrent ensuite. Les Anglais se le sont fait céder en 1775.

BÉNAUGES (comté de), partie du Bordelais, avait pour villes principales Cadillac, Cantois, Castelvielh. Il est auj. compris dans le dép. de la Gironde.

BENAVENTE, v. d'Espagne (Zamora), à 31 kil N. de Zamora ; 3000 hab. Titre de duché, porté auj. par la famille d'Ossuna. Monastère d'Hiéronymites.

BENCOULEN, v. de l'île de Sumatra, sur la côte O., dans le gouvt de Padang ; 10 000 h. C'est le principal établissement des Hollandais dans l'île. Séjour malsain. Opium, muscade, girofle, houille. — Occupée par les Anglais en 1685, cette ville fut la capit. de leurs possessions dans Sumatra jusqu'en 1824, époque où elle fut cédée au roi des Pays-Bas.

BENDER, en moldave Tigino, v. de Russie (Bessarabie), sur le Dniestr, à 57 kil. S. E. de Kischnau ; 12 000 h. Mosquée, église arménienne ; citadelle. Salpêtrières, forges, tanneries, papeteries. — Bender est fameuse par le séjour qu'y fit Charles XII après la bataille de Pultawa (1709-13), et par l'espèce de siége qu'il soutint près de là (à Varnitza). Attaqué par les Turcs dans une maison où il s'était retranché avec quelques domestiques, il ne se rendit que lorsque la maison fut réduite en cendres. Les Russes prirent trois fois Bender, en 1770, en 1789 et 1811 ; elle leur fut définitivement assurée avec toute la Bessarabie en 1812, par la paix de Bucharest.

BENDER-ABASSI ou GOMROUN, v. de Perse (Laristan), à 40 k. N. d'Ormus, sur le golfe Persique ; 20 000 h. Grand commerce. — bender-bouchehr. V. abouchehr.

BENE, Augusta Vagiennorum, puis par corruption Baienna, v. des États sardes, à 20 k. N. de Mondovi ; 5000 hab. Prise par les Français en 1796.

BENÉDETTE (J. Bénédette castiglione, dit le), peintre italien, né à Gênes en 1616, m. à Mantoue en 1670, avait pris les leçons de Van Dyck, Titien, Paul Véronèse. Il peignit d'une manière distinguée l'histoire, le paysage, les marchés, mais surtout les vendanges, les campagnes remplies d'ouvriers, de troupeaux, etc ; il excellait également dans la gravure à l'eau-forte. — Son frère Salvatore et son fils François marchèrent sur ses traces.

BÉNÉDICTINS, ordre religieux fondé par S. Benoît, au VIe siècle, mêlait aux exercices de piété la culture des terres, les travaux littéraires et l'enseignement, ce qui l'a rendu à la fois le plus riche et le plus savant de tous. Ils étaient vêtus de noir, ce qui les faisait quelquefois nommer Moines Noirs; cependant, ceux de Cîteaux et de Clairvaux avaient adopté la robe blanche, ce qui les fit appeler Bénédictins blancs. Tous se rasaient la tête. — Le 1er couvent de Bénédictins fut établi au mont Cassin par S. Benoît lui-même vers 529. Il se répandirent bientôt dans toute l'Europe et donnèrent naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres. Les principales sont celles de Cluny, formée vers 910 ; de Cîteaux, fondée en 1098 ; du Mont-Cassin, 1408 ; de St-Vanne, formée à Verdun en Lorraine en 1600, et celle de St-Maur, constituée en 1621, et à laquelle furent subordonnées toutes les autres congrégations de Bénédictins en France (Feuillants, Camaldules, Célestins, etc). Les Bénédictins de St-Maur avaient pour maison mère l'abbaye de St-Germain des Prés à Paris, et possédaient une fort belle résidence à St-Maur, près de Vincennes. Cette congrégation, qui compta parmi ses membres Mabillon, Montfaucon, Ste-Marthe, d'Achéry et une foule d'autres savants laborieux et modestes, a exécuté les travaux les plus précieux pour l'histoire ecclésiastique et civile, entre autres, la Gallia Christiana, les Acta Sanctorum, la Collection des Historiens de France, le Spicilegium,