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de Fénelon, qui eut beaucoup de succès (3 vol. in-8, portés à 4 dans l’édition de 1817). Il la fit suivre bientôt après d’une Histoire de Bossuet (4 vol. in-8, I814), qui ne fut pas aussi bien accueillie. Lors de la formation de l’Université, Napoléon le créa conseiller titulaire (1810). En février 1815, il fut nommé par Louis XVIII président du conseil de l’instruction publique ; mais les événements des Cent-Jours l’empêchèrent d’exercer ses fonctions. Au retour des Bourbons, il fut fait pair et reçut le chapeau de cardinal (1817). Il avait été admis à l’Académie française en 1816. M. Tabaraud a publié en 1822 un Supplément aux deux histoires de M. de Bausset, ouvrage rédigé dans un esprit tout autre que celui de l’auteur.

BAUTRU (Guill.), bel esprit, né à Angers en 1588, mort en 1665, se fit une grande réputation par ses bons mots, se concilia la faveur de Richelieu et de Mazarin, et fut nommé comte de Séran et ambassadeur en Flandre, puis en Espagne et en Angleterre. Il fut un des premiers membres de l’Académie française, quoiqu’il n’eût guères écrit que des épigrammes.

BAUTZEN ou BUDISSIN, v. du. roy. de Saxe (Hte-Lusace), sur la Sprée, à 52 kil. N. E. de Dresde ; 12 000 hab. Cour d’appel, consistoire. Église St-Pierre, hôtel de ville, salle de spectacle, château d’Ortenburg, gymnase, 2 bibliothèques publiques. Draps, toiles, linge de table, futaines, etc. Jadis ville impériale. Patrie du poëte Meissner. Napoléon y vainquit les Russes et les Prussiens, 21 mai 1813.

BAUX (LES), bourg des Bouches-du-Rhône, à 15 k. N. E. d’Arles, à 7 kil. S. de St-Remy ; 1600 hab. — Il a donné son nom à la maison de Baux, une des plus anc. de la Provence, et qui prétendait descendre des Baltes, famille royale chez les Visigoths. Les barons de Baux ont été seigneurs de Marseille et princes d’Orange. Ils ont prétendu aux titres de rois d’Arles et de comtes de Provence, et ont soutenu leurs prétentions à main armée. Le plus ancien baron de Baux dont l’histoire fasse mention est Guillaume-Hugues, qui vivait au milieu du XIe siècle. En 1393, Marie de Baux porta dans la maison de Châlon la principauté d’Orange, qui passa plus tard dans celle de Nassau. Depuis la fin du XIVe siècle jusqu’en 1641, la baronnie de Baux fut réunie au comté de Provence. Louis XIII en fit don au prince de Monaco, Honoré de Grimaldi, qui avait secoué le joug de l’Espagne et s’était mis sous la protection de la France. On voit encore les ruines du château des comtes de Baux.

BAVAY, Bagacum, ch.-l. de tant. (Nord), à 25 k. N. O. d’Avesnes ; 1519 h. Fonderie de fer et de cuivre, fabrication d’instruments aratoires, etc. Anc. capit. des Nerviens, jadis florissante. Ruines d’un cirque, d’un aqueduc ; pyramide à 7 faces d’où partaient 7 routes dites chaussées de Brunehaut, parce qu’on les attribuait à cette reine d’Austrasie.

BAVIÈRE, Noricum, puis Boiaria ou Bajuvaria en latin, Baiern en allemand ; royaume de l’Allemagne du Sud, est composé de deux parties séparées par le roy. de Wurtemberg et le grand-duché de Bade, et situées, l’une à l’E., sur le Danube, l’autre à l’O., sur la rive gauche du Rhin. La 1re, qui forme la presque totalité du roy., a pour bornes, au N. les principautés de Reuss, les duchés et le roy. de Saxe ; à l’O. la Hesse électorale, les grands-duchés de Hesse-Darmstadt et de Bade et le roy. de Wurtemberg ; au S. et à l’E., le Vorarlberg, la Bohème et l’Inn. La 2e, beaucoup plus petite, est comprise entre le grand-duché de Bade à l’E., le grand-duché de Darmstadt au N. E., celui du Bas-Rhin à l’O., et la France au S. ; 79 800 kil. carrés ; population, 6 600 000 h., dont les deux tiers catholiques ; capit., Munich. Le royaume actuel de Bavière est formé de l’ancien cercle de Bavière (moins l’archevêché de Saltzbourg et le pays de Berchtesgaden, cédés à l’Autriche en 1802), de presque tout le cercle de Franconie, de la partie orientale du cercle de Souabe ; des évêchés de Fulde, Spire, Worms ; du duché de Deux-Ponts ; d’une partie de l’électorat de Mayence, et du Bas-Palatinat, avec Aschaffembourg ; enfin d’une fraction de l’Alsace, et de la forteresse de Landau. Elle se divise en 8 cercles qui, depuis 1837, portent les noms suivants :

Noms actuels. Noms précéd. Chefs-lieux.
Haute-Bavière…. Iser, Munich.
Basse-Bavière. .. . Bas-Danube, Passau.
Palatinat Rhin, Spire.
Haut-Palatinat…. Regen, Ratisbonne.
Haute-Franconie .. Haut-Mein, Bayreuth.
Franconie-Moyenne. Rezat, Anspach.
Basse-Franconie.. Bas-Mein, Wurtzbourg.
Souabe Haut-Danube, Augsbourg.

La Bavière danubienne est très-montagneuse ; sa partie méridionale est hérissée des ramifications de l’Arlberg et des Alpes Noriques ; à l’E. le Bœhmerwald, au N. E. l’Erzgebirge et le Fichtelberg dessinent ses frontières ; enfin elle est traversée du S. O. jusqu’à la riv. de l’Altmühl par une branche des Alpes de Souabe. La Bavière rhénane est coupée en deux parties égales par la chaîne des Vosges ; au centre est le mont Tonnerre. Les fleuves de la Bavière sont : le Danube, qui la traverse de l’O. à l’E. et qui y reçoit l’Iller, le Lech, l’Iser, l’Inn, l’Altmühl ; la Naab et la Regen ; le Mein, qui reçoit la Regnitz et la Saale de Franconie. Les princip. affluents qu’y reçoit le Rhin sont la Lauter, la Queich, l’Issenach et la Nahe. On trouve aussi en Bavière plusieurs lacs : l’Ammer, le Wurm et le Chiem. Le climat est doux et tempéré ; le sol renferme beaucoup de mines et de carrières ; il produit en abondance des grains, des légumes, des fruits, du vin, du lin, du chanvre. On trouve au N. de vastes plaines et de belles forêts, beaucoup de bêtes fauves et de gibier, une grande quantité de bestiaux, d’abeilles et de volailles. Industrie active et grand commerce. L’instruction est très-avancée : on compte trois universités, celles de Munich, d’Erlangen et de Wurtzbourg ; il y en avait une précédemment à Landshut, elle a été transportée à Munich. La Bavière est une monarchie constitutionnelle : le gouvernement est représentatif : il se compose d’un roi et de deux chambres, le sénat et les députés, qui partagent le pouvoir législatif ; la couronne se transmet de mâle en mâle par droit de primogéniture. La Bavière occupait le 3e rang dans la Confédération germanique ; elle avait 4 voix à l’assemblée générale, et une dans les assemblées ordinaires.

Histoire. Au temps de César, cette contrée paraît avoir été encore déserte ; mais sous Auguste on la voit déjà figurer au nombre des provinces romaines : elle était comprise dans la Vindélicie et le Norique. Au Ve s., les Boii ou Boioarii, venus de Bohème, étendirent leurs possessions dans le Norique occidental ; ces nouveaux conquérants furent eux-mêmes soumis du temps de Dagobert par les Francs Austrasiens (630-660). À cette époque la Bavière était gouvernée par des ducs de la race des Agilolfinges, dont le fondateu, Agilulf, régnait vers 530. Les ducs agilolfinges continuèrent à régir la Bavière au nom des rois francs jusqu’à Odilon, qui en 743 prit le titre de roi. Il essaya, mais en vain, de se soustraire à la suzeraineté de Charles Martel. Tassillon, son successeur (748-788), imitant son exemple, viola le serment de fidélité qu’il avait prêté à Pepin et se ligua contre Charlemagne,. d’abord avec Didier, roi des Lombards, et avec le duc d’Aquitaine, puis avec les Avares ; mais vaincu et pris par le roi des Francs, il alla finir ses jours dans un couvent (788). Charlemagne confia le gouvernement du duché à Gérold, comte de Souabe. Louis le Débonnaire l’érigea en royaume, 814, et le donna à son fils aîné, Lothaire, qui en 817 le céda à Louis le Germanique. Le roy. de Bavière comprenait alors, outre la Bavière propre, la Carinthie, la Carniole, l’Istrie, le Frioul, l’ancienne Pannonie, la Moravie et la Bohême. Eu 912, la race des Carlovingiens s’étant éteinte en la personne de Louis l’Enfant, les Bavarois se choisirent pour chef le margrave Arnoul, fils de Luitpold, qui prit le titre de duc. À sa mort (937), le duché passa succes-