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Blancmesnil, Charton et Broussel, conseillers au parlement, éleva aussi des Barricades : ce fut le commencement de la Fronde. — On connaît encore les Barricades de juillet 1830 et de février 1848. V. JUILLET et FÉVRIER.

BARRIÈRE (P.), régicide, né à Orléans, avait été d’abord batelier, puis soldat. Ayant conçu le projet d’assassiner Henri IV, il s’en ouvrit au P. Banchi, dominicain, qui révéla son coupable projet : il fut arrêté à Melun au moment où il allait exécuter l’attentat. Il fut rompu vif (1593). Le parlement accusa le P. Varade, recteur des Jésuites, de l’avoir poussé au crime, mais Henri IV prit lui-même la défense de ce père.

BARRIÈRE (J. de La), instituteur de la congrégation des Feuillants, né en 1544 à St-Céré en Quercy, mort à Rome en 1600, fut nommé en 1562 abbé de Feuillant, au diocèse de Rieux. Il réforma cette abbaye et imposa à ses moines des austérités excessives ; la nouvelle règle fut approuvée par Sixte-Quint en 1586. Pendant la guerre de la Ligue, il resta fidèle à Henri III, ce qui lui attira des persécutions. Sixte-Quint, trompé par les ennemis de ce saint homme, le dépouilla de son abbaye et le manda à Rome ; mais il fut rétabli peu après par le pape Clément VIII, et mourut à Rome en odeur de sainteté.

BARRIÈRES (traité des) ou DE LA BARRIÈRE, traité particulier signé entre la France et la Hollande, le 29 janvier 1713, quelques mois avant le traité d’Utrecht, et par lequel Louis XIV accordait aux Hollandais, comme barrières, les villes de Tournai, Ypres, Menin, Furnes, Warneton, Comines et le fort de Knock. — On connaît aussi sous le même nom un traité conclu le 15 novembre 1715 entre les Hollandais et l’Empereur, devenu possesseur des Pays-Bas espagnols : ce traité, confirmatif du précédent, accordait aux Hollandais le droit de tenir garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas (les mêmes que celles qui sont nommées ci-dessus).

BARROIS, anc. prov. de France, faisait partie du grand gouvernement de Lorraine, et s’étendait sur les deux rives de la Meuse, ayant pour bornes au N. la Lorraine proprement dite et une partie de l’évêché de Verdun, au S. la Champagne et les Vosges. Il forme auj. à peu près tout le dép. de la Meuse et une partie de celui des Vosges ; capit., Bar-le-Duc. Il dépendait pour le spirituel en partie de l’évêché de Verdun, en partie de l’évêché de Toul. On le divisait en Barrois royal ou mouvant et Barois ducal ou non mouvant. Le 1er, situé sur la riv. g. de la Meuse, dépendait du parlement de Paris ; le 2e, situé sur la riv. dr., dépendait du parlement de Nancy. — Ce pays, connu dès le Ve siècle sous le nom de pagus Barrensis, fut enclavé dans le roy. d’Austrasie, puis, au IXe siècle, compris dans le duché de Haute-Lorraine ou de Mosellane. Il eut une suite de comtes peu connus. L’affaiblissement des Carlovingiens permit aux comtes de Bar de se rendre indépendants ; ils le furent en effet depuis 958 jusqu’en 1302. À cette époque, Henri III, comte de Bar, s’étant allié aux Anglais contre la France, fut battu et fait prisonnier par Philippe le Bel. Pour obtenir sa liberté, il fut obligé de faire hommage au roi de France de tout ce qu’il possédait sur la rive de la Meuse. C’est de ce moment que date la distinction du Barrois mouvant (c.-à-d. relevant de la couronne) et du Barrois non mouvant. En 1354, le comté de Bar fut érigé en duché en faveur de Robert, qui épousa Marie de France, fille du roi Jean. Le cardinal de Bar, resté seul des 4 enfants de ce prince, hérita du duché ; mais il en céda la propriété, en 1419, à son petit-neveu René, duc de Guise, qui, devenu en 1431, duc de Lorraine, réunit les deux États. Depuis, le Barrois, tout en conservant ses droits, ses coutumes et sa juridiction particulière, suivit les destinées de la Lorraine.

BARROS (J. de), célèbre historien portugais, né à Viseu en 1496, mort en 1571, fut, sous le règne de Jean III, gouverneur général des établissements portugais sur la côte de Guinée, puis trésorier et enfin agent général des colonies. Profitant des lumières que lui fournissait sa position, il rédigea, sous le titre d’Asie portugaise, Lisbonne,1552 et années suivantes, une histoire des Portugais dans l’Inde (de 1412 à 1526) en 4 décades ou 40 livres, ouvrage classique pour le style autant que pour l’exactitude des faits, et qui a beaucoup contribué à fixer la langue. Cette histoire lui a valu le titre de Tite-Live portugais. Elle a été augmentée de 8 décades nouvelles par D. de Couto. Les deux ouvrages ont été réunis à Lisbonne, 1778-88, 24 vol. in-8.

BARROW (Isaac), savant anglais, né à Londres en 1630, mort en 1677, était philologue, mathématicien et théologien. Il obtint en 1660 une chaire de grec à Cambridge ; en 1662, il fut chargé d’une chaire de mathématiques et eut la gloire de compter Newton au nombre de ses élèves ; il fut reçu en 1662 à la Société royale. En 1669, il résigna sa chaire de mathématiques en faveur de Newton. Depuis, il se livra tout entier à la théologie et devint chapelain de Charles II. Il fut nommé, en 1675, chancelier de l’Université de Cambridge. Barrow a traduit et éclairci les traités des géomètres grecs, a fait lui-même un assez grand nombre de découvertes en géométrie et a mis sur la voie de la découverte du calcul différentiel. Ses ouvrages mathématiques sont : des Leçons d’Optique et de Géométrie, Londres, 1674, en latin, où il expose les découvertes qui lui sont propres ; une traduction latine d’Archimède, d’Apollonius, Londres, 1675 ; une Exposition des éléments d’Euclide, 1659 et 1698. On a aussi de lui des Œuvres théologiques, morales et poétiques, que Tillotson a recueillies à Londres en 1682, en 3 vol. in-fol., et qui ont été réimprimées en 1859, en 9 vol.

BARROW (J.), voyageur et administrateur anglais, 1764-1849, accompagna lord Macartney en Chine et au Cap, fut après son retour secrétaire général de l’Amirauté, seconda les expéditions scientifiques de Ross et de Franklin, et devint président de la Société géographique de Londres. On a de lui : Voyages dans le Sud de l’Afrique et à la Cochinchine, la Vie d’Anson, celle de Drake, etc.

BARROW (détroit de), au N. de l’Amérique, entre le détroit de Lancastre à l’E. et celui du Prince-régent à l’O., par 74° lat. N.

BARRUEL (l’abbé Augustin), jésuite, né en 1741, à Villeneuve de Berg, mort en 1820, avait été membre de la Société de Jésus. Il rédigea le Journal ecclésiastique depuis 1787, émigra en 1792, rentra en France après le 18 brumaire, et publia l’apologie du Concordat de 1801 dans le livre Du Pape et de ses droits. Ses ouvrages principaux sont : les Helviennes, 1781, lettres où il combat la philosophie du XVIIIe s. ; Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1797, écrits avec diffusion et qu’on accuse de partialité.

BARRUEL-BEAUVERT (Ant. JOS., comte de), écrivain royaliste, né en 1756, au château de Beauvert près Bagnols, mort en 1817, servit jusqu’à la Révolution dans les troupes roy., s’offrit pour otage de Louis XVI après le voyage de Varennes, rédigea en 1795 les Actes des Apôtres, feuille monarchique, fut condamné à la déportation, mais échappa à la peine en se cachant, et finit par se rallier à l’Empire. On a de lui quelques écrits de circonstance, justement oubliés.

BARRY (Gérald), Giraldus Cambrensis, vieil écrivain anglais, né vers 1146 à Mainarpir près de Pembroke, dans le pays de Galles, obtint de riches bénéfices sous Henri II et Richard I ; administra l’évêché de St-David, qu’il tenta vainement d’obtenir pour lui-même ; fut chargé par Richard I (Cœur de Lion), qui partait pour la croisade, de gouverner le royaume en son absence, et mourut vers 1220. On a de lui Topographia Hiberniæ, Itinerarium Cambriæ, De rebus a se gestis (journal de sa vie, remarquable surtout par la vanité de l’auteur) ; Ecclesiæ speculum, où il censure sévèrement les mœurs des Moines. Ses