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cer le mot Sir devant son nom, se vendit d'abord; depuis, il a été conféré gratuitement et réservé aux illustrations de tout genre.

BARONNIES (les), petit pays du H.-Dauphiné, au S., répond auj. à une partie du dép. de la Drôme. On y distinguait les deux baronnies de Mévoillon et de Montauban, d'où le pays tira son nom. Toutes deux furent réunies au Dauphiné par Humbert I et ses fils vers la fin du XIIIe siècle. - On donnait aussi ce nom à une partie du B.-Armagnac, qui avait pour ch.-l. Castelmayran (Hte-Garonne).

BARONS (conjuration des), formée, après la mort d'Alphonse le Magnanime, roi de Naples et d'Aragon, contre Ferdinand, son fils, par les barons napolitains, qui lui opposaient Jean I, duc de Calabre, fils de René d'Anjou (1461). Celui-ci, d'abord vainqueur, fut bientôt abandonné de ses alliés, et Ferdinand reçut, en 1464, la soumission de tous les barons napolitains. Vingt ans après, impatients du joug, les barons se soulevèrent de nouveau; mais la conjuration fut découverte, et Ferdinand, les ayant attirés dans son palais, les y fit mettre à mort. San-Severino, prince de Salerne, échappa seul au piége : il s'enfuit en France à la cour de Charles VIII, et fut un des plus ardents promoteurs de la guerre qui, quelques années plus tard, détrôna Ferdinand.

BAROUTCH ou BROACH, Barygaza, v. de l'Inde anglaise (Bombay), ch.-l. de district, sur la Nerbudda, à 100 kil. N. de Surate; 33 000 h. Citadelle. Mousselines; grand commerce en riz, huile, grains coton. — Cédée en 1782 par les Mahrattes aux Anglais.

BAROZZIO, architecte. V. VIGNOLE.

BARQUISIMETO, v. du Vénézuela, à 145 kil. O. S. O. de Valencia, ch. l. (depuis 1830) d'une prov. qui prend son nom; 10 000 hab. — Fondée en 1552, ruinée en 1812 par un tremblement de terre.

BARR, v. d'Alsace-Lorraine, à 14 kil. N. de Schelestadt; 3976 h. Industrieuse et commerçante. Aux environs, grande forêt, dite Forêt de Barr; source minérale tiède, dite de St-Ulrich, et chapelle de Ste-Odile, but de pèlerinage.

BARRA, État de la Nigritie occid., au N. de la Gambie; 200 000 hab.; capit. Barra-Inding.

BARRABAS. V. BARABBAS.

BARRAL (l'abbé), littérateur, né à Grenoble vers 1700, mort en 1772, vint à Paris, où il se voua à l'éducation de la jeunesse, et où il se fit estimer par ses qualités. Il était zélé janséniste. Il est surtout connu par un Dictionnaire historique, littéraire et critique des hommes célèbres, 6 vol. in-8, Paris, 1758, où il donne une grande place aux hommes de son parti : on a dit que c'était le martyrologe des Jansénistes fait par un convulsionnaire. On a aussi de lui : Dictionnaire portatif, historique, géographique et moral de la Bible, 1750; Dictionnaire des antiquités romaines, extrait de Pitiscus, 1766.

BARRAS (Paul Fr. J. Nic., comte de), l'un des directeurs de la république française, né en 1755 à Fos-Emphoux (Var), d'une famille ancienne, entra de bonne heure au service, fut envoyé à l'Ile de France, puis dans l'Inde, où il concourut à la défense de Pondichéry; se retira avec le grade de capitaine; vint à Paris, où il mena quelque temps une vie fort dissipée, se jeta dans le parti de la Révolution et prit part, en 1789, à l'attaque de la Bastille. Élu député à la Convention par le département du Var en 1792, il siégea avec les Montagnards; l'année suivante il fut envoyé dans le Midi, en qualité de commissaire de la Convention, pour réprimer les mouvements des fédéralistes et des royalistes, pressa le siége de Toulon et distingua pendant ce siége le jeune Bonaparte, qui n'était encore que capitaine. Nommé au 9 thermidor (27 juillet 1794) commandant de la force armée de Paris, il s'empara de la personne de Robespierre et délivra la France du règne de la Terreur. Chargé quelque temps après de défendre la Convention contre les insurgés, il dirigea la journée du 13 vendémiaire (5 octobre 1795), et, secondé par le général Bonaparte, dispersa le peuple par la mitraille. Lors de la création du Directoire, il en fut nommé membre; il fut longtemps un des directeurs les plus influents, et forma avec Rewbell et La Réveillère une espèce de triumvirat. Pour assurer leur puissance, ces trois directeurs firent le fameux coup d'État du 18 fructidor (4 septembre 1797), et proscrivirent un grand nombre de membres des deux Conseils, accusés de tendances royalistes. Mais bientôt après, le gouvernement du Directoire tomba dans le discrédit; il fut renversé au 18 brumaire (9 nov. 1799) par le général Bonaparte. On assure qu'au moment où éclata cette révolution, Barras négociait pour replacer les Bourbons sur le trône. Il se retira dans son château de Gros-Bois, puis à Bruxelles, rentra en France sous la Restauration, et mourut oublié à Chaillot en 1829, accablé d'infirmités. Barras était un homme de mœurs dissolues; il était en outre avide d'argent. On l'accuse d'avoir dilapidé les finances et introduit dans l'administration la corruption et la vénalité.

BARRAUX, vge du dép. de l'Isère, à 34 kil. N. E. de Grenoble, et à 2 kil. des frontières de Savoie; 1800 hab. Fort construit en 1596 par Charles-Emmanuel, duc de Savoie, pris en 1597 par les Français, qui l'ont gardé par le traité de Vervins (1598).

BARRE, ch.-l. de cant. (Lozère), à 10 kil. S. E. de Florac; 421 hab. Église calviniste.

BARRÉ (Yves), vaudevilliste, né à Paris en 1750, mort en 1832, fut d'abord avocat au parlement, puis greffier à Pau. De concert avec Piis, Radet et Desfontaines, il fonda en 1792 le théâtre du Vaudeville, alors rue de Chartres. Il en eut la direction jusqu'en 1815, et enrichit d'un grand nombre de charmants vaudevilles le répertoire de ce théâtre. Il a aussi composé de joyeuses et spirituelles chansons.

BARRÊME, ch.-l. de c. (B.-Alpes), dans une vallée de même nom, à 36 kil. S. E. de Digne; 760 h.

BARRÊME (Fr.), calculateur dont le nom est devenu proverbial, né à Lyon vers 1640, mort à Paris en 1703, donna longtemps à Paris des leçons de tenue de livres et jouit de la protection de Colbert. Il a publié le Livre des Comptes faits, plus communément appelé de son nom le Barrême, 1670, et souvent réimprimé; le Livre nécessaire, contenant le calcul des intérêts 1674; le Livre du grand commerce, contenant les changes, 1691.

BARRÈRE. V. BARÈRE.

BARRETT (J. J. de), laborieux traducteur, né à Condom en 1717, mort à Paris en 1792, était fils d'un Anglais qui avait suivi le roi Jacques II en France. Il fut nommé en 1762 professeur de langue latine à l'École militaire, et trois ans après inspecteur des études dans cet établissement. Il a traduit les Offices de Cicéron, 1759, les traités de l’Amitié, de la Vieillesse et le Songe de Scipion, 1760, les Métamorphoses d'Ovide, 1778, les Œuvres de Virgile, 1782 (d'après la traduction de Catrou), l’Histoire de Tacite ouvrage posthume publié en 1811 par Delalain; l’Histoire de Florence, de Machiavel, 1784; l’Éloge de la Folie, d’Érasme, 1789; le Selectæ e profanis scriptoribus sous le titre d’Histoires et Maximes morales, etc., 1781.

BARRIA ou BAHR-ABAD, partie centrale de l'Arabie, comprend le Nedjed et les vastes déserts qui s'étendent entre l'Euphrate à l'E. et la Syrie au N. O. Ces déserts sont parcourus en tous sens par un grand nombre de tribus nomades.

BARRICADES (Journée des). Le 12 mai 1588, le duc Henri de Guise, chef des Ligueurs, étant venu à Paris malgré la défense du roi Henri III, ce prince fit entrer des Suisses dans la ville, afin de l'expulser; mais le peuple, animé par les Seize, barricada les rues avec des barriques ou tonneaux et avec des chaînes afin de s'opposer à la marche des troupes, et les força par ses attaques à reculer. Henri III effrayé quitta sa capitale le lendemain. — Le 5 août 1648, le peuple de Paris, irrité de l'arrestation de