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de justice en Angleterre, siége à Westminster. Sa juridiction s’étend sur tous les tribunaux inférieurs, ainsi que sur toutes les corporations.

BANCA, île de l’archipel de la Sonde à l’E. et près de Sumatra ; 230 kil. sur 40 ; 25 000 hab. (Malais, Chinois et indigènes dits Orang-Gonnoungs). Riches mines d’étain. — Cette île était jadis au sultan de Palembang, qui la céda aux Anglais en 1812. Ceux-ci l’ont cédée aux Hollandais en 1816.

BANCAL DES ISSARTS (J. Henri), conventionnel, né en Auvergne en 1750, mort en 1826, était notaire à Paris, lorsqu’éclata la Révolution. Il en embrassa les doctrines, fut nommé en 1792 député à la Convention par le Puy-de-Dôme et s’y montra fort modéré. Il fut un des commissaires envoyés à l’armée du Nord pour arrêter Dumouriez (V. ce nom). Arrêté lui-même par ce général et livré aux Autrichiens, il resta captif près de 3 ans. À son retour il fut élu membre du Conseil des Cinq-cents. Il renonça aux affaires dès 1797 et se retira à Clermont.

BANCHI (le P. Séraphin), dominicain de Florence. Chargé par Ferdinand I, grand-duc de Toscane, d’observer en France les troubles du temps de la Ligue, il eut l’occasion de se trouver à Lyon avec Barrière, qui lui fit part de son projet d’assassiner Henri IV. Il se hâta d’en instruire ce prince, et prévint ainsi le crime (V. BARRIÈRE). On lui offrit en reconnaissance un évêché ; mais il se contenta d’une modique pension avec laquelle il se retira dans un couvent de son ordre à Paris, où il mourut en 1622.

BANDA (îles), groupe d’îles dans l’archipel des Moluques, par 126°-127° long. E., 3o-4o lat. S. Les principales sont Banda, Banda-Neira et Key. La v. de Nassau, située dans l’île Banda, est le ch.-l. de tout le groupe. On y cultive spécialement la muscade. — Découvertes en 1512 par les Portugais, qui les occupèrent en 1524. Ils en furent chassés en 1599 par Le Hollandais qui les possèdent encore auj., bien que les Anglais les aient occupées de 1810 à 1814.

BANDA-ORIENTAL. V. URUGUAY.

BANDE NOIRE, association de spéculateurs qui après la Révolution française se réunirent pour acheter les châteaux, les antiques abbayes, les monuments d’art les plus précieux, dans le but de les démolir et d’en vendre les matériaux.

BANDELLO (Mathieu), romancier italien, né en 1480 à Castel-Nuovo dans le Milanais, mort en 1561 était Dominicain. Il enseigna les belles-lettres à Milan, et donna des leçons à la célèbre Lucrèce Gonzague. Les Espagnols s’étant rendus maîtres de Milan en 1525, il se réfugia en France avec le général César Frégoso, et fut nommé par Henri II, en 1550, évêque d’Agen ; il se démit de ses fonctions au bout de 5 ans. On a de lui un recueil estimé de Nouvelles, en 4 livres (1564 et 73), dans le genre de Boccace, où il règne une fort grande liberté. Ces nouvelles ont été trad. en français par P. Boaistuau et Belleforêt, Paris, 1580. On a encore de Bandello 11 Chants à la louange de Lucrèce de Gonzague (Agen, 1545), les Trois Parques, et des poésies diverses (réimprimées à Turin, 1816).

BANDERALI (David), célèbre chanteur, né en 1789 à Palazzo, en Lombardie, mort à Paris en 1849, fut choisi pour maître de chapelle par la princesse Amélie, femme du prince Eugène, vice-roi d’Italie, devint professeur au Conservatoire de Milan, et compta parmi ses élèves Rubini, Pellegrini, Mmes Pasta, Camporosi ; fut appelé en 1828 au Conservatoire de Paris, et y forma de nombreux élèves, dont plusieurs ont brillé sur nos scènes lyriques. Cet artiste avait une méthode large et expressive, et un goût exquis. Il a laissé des vocalises et des compositions qui sont entre les mains de tous les amateurs.

BANDES MILITAIRES. V. AVENTURIERS, BRABANÇONS, COMPAGNIES (GRANDES), ROUTIERS.

BANDINELLI (BACCIO), sculpteur et peintre italien né à Florence en 1487, mort en 1559, voulut rivaliser avec Michel-Ange. Bien que fort inférieur, il a exécuté des œuvres remarquables par la vigueur, entre autres, le S. Pierre de la cathédrale de Florence ; Hercule, vainqueur de Cacus, groupe colossal, les tombeaux des papes Léon X et Clément VII, une copie très-estimée du fameux Laocoon, qui a été endommagée en 1762 dans l’incendie de la galerie de Florence, mais a été bien restaurée. On lui doit aussi quelques tableaux d’un style pur, mais qui manquent de grâce et de coloris. Vasari a écrit sa Vie.


BANDINI (Ange-Marie), savant italien, né à Florence en 1726, mort en 1800, fut chanoine dans sa patrie et conservateur de la bibliothèque Laurentine. On lui doit une Vie d’Améric Vespuce, Florence, 1745 ; un Spécimen de la littérature florentine au XVe siècle, 1747 ; une Description de l’obélisque d’Auguste retrouvé au champ de Mars, Rome, 1750 ; un Catalogue des manuscrits de la bibliothèque Laurentienne, 1764 ; des notices sur les personnages importants de l’Italie, et des éditions savantes.

BANDOL, petit port et fort du dép. du Var, sur la Méditerranée, à 16 kil. O. de Toulon ; 1895 hab. Vins renommés. Le port a été réparé en 1846.

BANDURI (D. Anselme), bénédictin, né à Raguse en 1670, mort à Paris en 1743, professa l’histoire ecclésiastique à Pise, et fut envoyé à Paris par le grand-duc de Toscane pour s’y former à l’étude des antiquités. L’Académie des inscriptions l’admit dans son sein en 1715, et le duc d’Orléans le choisit en 1724 pour son bibliothécaire. On a de lui Imperium orientale,' Paris, 1711, -12, 2 vol. in-fol. Numismata imperatorum, Romæ ad Trajano Decio ad Paleologos Augustos, 1718, 2 vol. in-fol.

BANER (Jean Gustavson), vulgairement appelé Banier, feld-maréchal suédois né en 1596, se forma sous Gustave-Adolphe à l’art de la guerre, accompagna ce monarque en Pologne et en Allemagne, se signala dans plusieurs campagnes, notamment à la bataille de Leipsick (1631) prit Magdebourg, Donawert, Munich, et fut blessé dangereusement Nuremberg. Après la mort de Gustave-Adolphe, Baner commanda l’armée suédoise, défit les Impériaux à Wittstock (1636) et à Chemnitz (1639), et les repoussa jusqu’en Bohême. Il mourut au milieu de ses succès en 1641. C’est un des plus grands généraux de la Suède : on le surnommait le Second Gustave.

BANFF, v. et port d’Écosse, ch.-l. du comté de Banff à 200 kil. N. d’Édimbourg ; 4000 hab. — Le comté, entre ceux d’Aberdeen, d’Elgin, d’Inverness, et le détroit de Forth, a 102 kil. sur 48. Quelque industrie, pêche, pierres calcaires ; sources minérales.

BANGALORE, v. de l’Inde anglaise, dans l’État de Maïssour, la plus grande ville du pays, à 96 k. N. E. de Seringapatnam ; 60 000 hab. Étoffes de coton et soie. Fondée au dernier siècle par Haïder Ali ; prise en 1791 par les Anglais.

BANGOR, v, et port d’Angleterre (Galles), à 47 kil. N. E. de Caernarvon, au fond d’une baie, à 3 kil. du pont tubulaire de Menay ; 7000 hab. Évêché. Ville jadis Importante ; brûlée par le roi Jean en 1210. — Bourg du pays de Galles (Flint), à 12 kil. N. d’Ellesmere ; 1260 hab. Célèbre monastère, où 1200 moines furent massacrés par les Saxons en 613. — V. d’Irlande (Ulster), à 40 kil. N. E. de Belfast ; 3116 hab. Très-anc. monastère, détruit en 820 par les Danois. — V. des États-Unis (Maine), à 90 kil. N. E. d’Augusta ; 14 432 h. Chemin de fer.

BANIANS, dits aussi Waïshyas. On nomme ainsi en Orient la caste commerçante des Hindous. Ils sont répandus dans toute l’Asie, surtout dans le N. de l’Inde et dans les ports de Bombay, Surate et Cambaye. Ils croient à la métempsycose et ne mangent jamais la chair des animaux ; ils regardent comme impurs tous les hommes d’une religion différente et évitent toute communication avec eux.

BANIAS, Paneas, Cæsarea Philippi, v. de Syrie (Damas), à 60 kil. S. O. de Damas. Ruines d’un temple érigé par Hérode en l’honneur d’Auguste.

BANIER (l’abbé Antoine), savant mythologue, né