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prov. de Bahar, entre le Népal au N., le Bérar au S., le Bengale à l'E. et l'Aoude à l'O., a 8 000 000 d'h.; capit. Patna (c'était précédemment Bahar). Sol plat, fertile arrosé par le Gange. Le Bahar a été jadis indépendant; il était connu sous le nom de roy. de Magada. Il appartient aux Anglais depuis 1765 et est compris dans la présidence de Calcutta.

BAHARITES, la 1re dynastie des Mamelouks qui régnèrent en Égypte. Ces Mamelouks étaient dans le principe de jeunes Turcs qui avaient été vendus comme esclaves à des marchands égyptiens. Le soudan Malek-Saleh, de la dynastie des Ayoubites, les racheta de ces marchands au nombre de mille, et les fit instruire au métier des armes dans une forteresse bâtie au bord de la mer (en arabe bahar) : de là leur nom. Ils finirent par s'emparer de l'autorité souveraine et nommèrent pour chef un d'entre eux, Noureddin-Ali, qui prit le titre de soudan d'Égypte (1254). Les Mamelouks Baharites ont conservé le pouvoir jusqu'en 1382, qu'ils furent remplacés par les Mamelouks-Bordjites. V. MAMELOUKS.

BAHIA (c.-à-d. baie), ou SAN-SALVADOR, v. du Brésil, ch.-l. de la prov. de Bahia, à 1350 kil. N. E. de Rio-Janeiro, sur la baie de Tous-les-Saints; 180 000 h. Port superbe. Archevêché, duquel relèvent tous les évêchés du Brésil. Place forte, la Ire de l'empire. Divers établissements littéraires, école de chirurgie, gymnase, séminaire, bibliothèque publique; très-grand commerce, beaucoup de négociants étrangers. On remarque à Bahia plusieurs beaux édifices : église des Jésuites, palais du gouverneur, hôtel de ville, tribunal d'appel, palais archiépiscopal, hôpital militaire, école de chirurgie, couvents et églises des Franciscains, des Bénédictins, des Carmes; église de la Conception, bourse, chantiers, arsenal maritime. — Bahia, fondée au XVIe siècle, fut la capitale du Brésil jusqu'en 1763; elle en est encore la 1re v. après Rio-Janeiro. — La prov. de BAHIA s'étend le long de l'Atlantique, entre celles de Sergipe do Rey, Pernambouc et Minas-Geraes, par 39° 55'-46° 10' long. O., et 10°-15° 30' lat. N., et a 670 kil. sur 400; env. 1 000 000 hab. Elle est divisée en quatre comarcas, Bahia, os Ilheos, la Jacobina, Porto-Seguro. Climat très-chaud, mais rafraîchi par les brises de mer. Sol excellent pour la canne à sucre, le tabac, le coton.

BAHR-ABAD, contrée de l'Arabie. V. BARRIA.

BAHR-EL-ABIAD, c.-à-d. Rivière blanche, nom que porte le Nil dans la partie supérieure de son cours, jusqu'à sa jonction avec le Bahr-el-Azrek.

BAHR-EL-AZRER, c.-à-d. Rivière bleue, Astapus, naît en Abyssinie par 10° 59' lat. N., 34° 35' long. E., traverse le lac Dembea, baigne les prov. de Gojam, Damot et autres contrées abyssiniennes, puis entre dans le Sennaar, et se joint au Nil à 8 kil. S. d'Halfay, après un cours d'env. 1600 kil. Cours très-rapide; cascades dont une a 93m de hauteur. On a pris longtemps le Bahr-el-Azrek pour le vrai Nil.

BAHRDT (Ch. Frédéric), théologien protestant, né en 1741, dans une petite ville de Misnie, mort en 1792, professait des opinions religieuses qui paraissent se confondre avec le socinianisme ou même avec le pur déisme. Il enseigna successivement la théologie et la philosophie à Leipsick, à Erfurdt et à Giessen; forcé de quitter chacune de ces villes comme hérétique, il alla s'établir en Suisse, où il dirigea une maison d'éducation; puis à Halle en Prusse où il s'attira de nouvelles poursuites par ses pamphlets politiques, et il finit par tenir taverne dans une campagne près de Halle. Ceux de ses nombreux ouvrages qui ont le plus attiré l'attention sont : Essai d'un système de dogmatique biblique, 1769; Nouvelles révélations de Dieu, 1773, condamnées par la cour impériale; Profession de foi, 1779; l’Almanach des Hérétiques, 1781; l’Édit de religion, 1788, pamphlet où il raille un édit rendu par le roi de Prusse; et une Histoire de sa vie et de ses opinions, 1791.

BAHREÏN ou HADJAR, contrée d'Arabie, dans le Lahsa, le long du golfe Persique, s'étend du 25° au 29° degré de lat. N. Les habitants vivent de pêche et plus encore de piraterie. On étend quelquefois le nom de Bahreïn à tout le Lahsa. — Sur la côte de ce pays est un groupe d'îles, dites aussi de Bahreïn ou d'Aoual, sous 48° 20' long. E. et 26° 20' lat. N., renommé pour la pêche de perles. Ces îles ont jadis appartenu aux Portugais; elles sont auj. Sous la dépendance d'un cheik tributaire de l'iman de Mascate. Le principales sont : Arad, Tarout et Bahreïn, dans laquelle se trouve la capit., Manama, sur la côte N. E.

BAIAN, chef des Avares. V. AVARES.

BAIE (Iles de la), Bay-Islands, îles de la baie de Honduras, dont les principales sont : Roatan, Bonaca, Utilla, Barbareta, Helena et Morat. Elles formaient une colonie anglaise qui a été abandonnée en 1860.

BAIER (J. J.), naturaliste allemand, membre de l'Académie des curieux de la nature, né en 1677 à Iéna, mort en 1735, exerça la médecine à Halle, Nuremberg, Ratisbonne, Iéna, et fut professeur de cette science à Altorf. On estime son Oryctographia norica, publiée en 1708 à Nuremberg, in-4, et réimprimée en 1758 : il y donne une description exacte et détaillée des fossiles et des minéraux de toute espèce observés dans le territoire de Nuremberg.

BAIES, Baiæ des anciens, Baja des Italiens, v. d'Italie (prov. de Naples), à 17 k. S. O. de Naples. Port passable et plus sûr que celui de Naples; fort bâti par Charles-Quint. La ville ne se compose que de chaumières, éparses parmi des ruines magnifiques. Bains fort célébres chez les anciens. — Baies, sous l'empire romain, fut une ville superbe : elle s'élevait en amphithéâtre sur la colline demi-circulaire qui domine la mer. La mode voulait que tout riche Romain y eût sa maison de campagne, et y vint passer l'arrière-saison. Il y reste des ruines de toute beauté, mais dont la majeure partie est sous la mer. On voit pourtant encore les débris des bains de Néron, d'un palais de Jules-César, des villas de Cicéron et d'Agrippine, des temples de Vénus, de Diane, de Mercure etc.

BAÏF (Jean-Antoine de), poëte français du XVIe s., né à Venise en 1532, mort en 1589, était fils de Lazare de Baïf, ambassadeur à Venise et en Allemagne sous François I, qui fut poëte aussi. Jean Baïf renonça aux avantages que lui offrait sa naissance pour se livrer à la poésie, il se lia avec Ronsard et donna, comme lui, dans le bizarre. Il eut la prétention d'écrire des vers mesurés comme ceux des Grecs et des Romains, et de créer un alphabet nouveau afin de réformer l'orthographe, fonda en 1570, dans sa maison du faubourg St-Marceau, une académie de poésie et de musique; mais cette académie, la première qui ait été établie à Paris, ne put durer. Baïf est un des poëtes de la Pléïade. On a sous le titre d’Œuvres de J. A. de Baïf, Paris, 1572, 9 livres de poëmes, 7 d'amours, 5 de jeux, 5 de passe-temps; il a aussi publié Étrennes de poésies françaises en vers mesurés, 1574, et quelques pièces de théâtre, sous le titre de Mimes et Proverbes, 1576 et 1597.

BAIGNES, ch.-l. de cant. (Charente), à. 13 kil. S. O. de Barbezieux; 717 hab. Anc. abbaye, fondée, dit-on, par Charlemagne. Bains antiques.

BAIGNEUX-LES-JUIFS, ch. l. de c. (Côte-d'Or), à 36 kil. S. de Châtillon-sur-Seine; 420 hab. C'est le dernier endroit de France que quittèrent les Juifs bannis du royaume en 1431 : d'où son nom.

BAIGORRY, vallée des B.-Pyrénées, arrosée par la Nive, doit son nom au mont Baigoura, situé à 31 kil. O. de Mauléon. Elle a 17 kil. sur 13; place principale, St-Étienne de Baigorry. Mines de cuivre qui ne sont plus exploitées.

BAIKAL (lac), grand lac de Sibérie (Irkoutsk), par 101° 16'-107° 18' long. E., et 51° 21'-55° 48' lat. N., a 660 kil. de long sur une largeur qui varie de 40 à 100 kil., et est traversé par l'Angara inférieur, qui porte ses eaux à l'Iénisseï. Malgré son immense étendue, ses eaux sont douces. Ce lac est très-profond et offre une navigation fort dangereuse; ses bords