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taire de Philippe II, qui le nomma conservateur des archives de Simancas. Ses descendants ont depuis gardé ce poste jusqu’à ce jour.

AYAT, vge du Puy-de-Dôme, à 30 kil. N. O. de Riom ; 600 hab. Patrie de Desaix.

AYBAR, v. d’Espagne (Navarre), à 30 kil. S. E. de Pampelune, sur l’Aragon. Garcia, roi de Navarre, y fut vaincu par les Maures en 885. Jean, roi de Castille, y vainquit don Carlos, son fils, en 1452.

AYEN, ch.-l. de cant. (Corrèze), à 18 kil. N. O. de Brives ; 508 hab. Cuivre, argent mêlé d’antimoine et de plomb. Ancien comté, érigé en duché en 1737 pour Louis de Noailles.

AYLESBURY, v. d’Angleterre (Buckingham), à 16 kil. S. de Buckingham et 45 kil. N. O. de Londres, dans une vallée fertile ; 5000 hab. Titre d’un comté appartenant à la famille Bruce.

AYLESFORD (comté de Kent). V. AILSFORD.

AYMAR DE MONTEIL. V. ADHÉMAR.

AYMAR-VERNAY (Jacques), paysan de St-Véran en Dauphiné, qui vivait à la fin du xviie siècle, prétendait posséder la faculté de découvrir, à l’aide d’une baguette de coudrier, dite baguette divinatoire, qui tournait entre ses doigts, non-seulement les eaux souterraines et les métaux, mais même les malfaiteurs ; il eut quelques succès, et déjà les savants se disputaient sur les vertus de sa baguette, quand le prince H. de Bourbon-Condé, l’ayant soumis à des épreuves régulières, découvrit qu’il n’était qu’un imposteur.

AYMON (le duc), prince des Ardennes, Saxon d’origine, obtint de Charlemagne le gouv. du pays dont Alby était la capit., avec le titre de duc de Dordogne, et fut père des quatre preux que nos romanciers ont célébrés sous le nom des quatre fils Aymon. Ils avaient pour nom Renaud, Guichard, Alard et Richardet ; ils possédaient en commun, selon la légende, un seul cheval, devenu célèbre sous le nom de Bayard. La forêt des Ardennes et le château de Montauban furent les théâtres de leurs exploits. On dit que l’aîné, Renaud de Montauban, qui a été immortalisé par l’Arioste dans le Roland furieux, après s’être illustré par ses exploits guerriers, se fit moine : Froissard raconte leur histoire dans sa Chronique (tom. III, ch. xviii). Il existe sous le nom d’Histoire des quatre fils Aymon un roman qu’on attribue à Huon de Villeneuve, trouvère du xiiie s., et dont M. Brès a publ. une édit., Paris, 1829, in-32.

AYMON (Jean), curé du Dauphiné, embrassa le Calvinisme, se réfugia en Suisse, puis en Hollande, où il se maria, et fit paraître à La Haye plusieurs écrits hostiles au St-Siége : Métamorphoses de l’Église romaine, 1700 ; Tableau de la cour de Rome, 1707 ; Des synodes des Églises réformées de France, 1710. Il a aussi publié à La Haye, en 1708, sous le titre de Monuments authentiques de la religion grecque, les actes d’un concile tenu à Jérusalem en 1672, dont il avait soustrait les originaux à la Bibliothèque du roi.

AYOUBITES, c.-à-d. descendants d’Ayoub, dynastie turque qui régna sur l’Égypte et la Syrie, fut fondée en 1171 par Saladin, fils d’Ayoub, qui renversa les califes fatimites ; elle fut renversée à son tour par les Mamelouks-Baharites en 1254. Plusieurs princes de cette dynastie fondèrent des États indépendants à Alep, Hama, Damas et dans l’Yémen.

AYR, Erigena, v. et port d’Écosse, ch.-l. d’un comté de même nom, à 108 kil. S. O. d’Édimbourg ; 8 500 hab. — Le comté d’Ayr, entre ceux de Renfrew, Lanark, Dumfries, Calloway, la mer d’Irlande et le golfe de la Clyde, a 90 kil. sur 42, et 164 000 hab. Agriculture florissante ; beaucoup de bestiaux. Industrie métallurgique et autres.

AYRAUT (Pierre), Petrus Ærodius, jurisconsulte, né à Angers en 1536, mort en 1601, fut d’abord avocat au parlement de Paris, puis lieutenant criminel d’Angers. Il a laissé des Plaidoyers, Paris, 1598, et des ouvrages de jurisprudence, dont le plus estimé est : De l’ordre et instruction judiciaire chez les Grecs et les Romains, 1591. Un de ses fils s’étant fait jésuite sans son consentement, il composa à cette occasion un célèbre Traité de la puissance paternelle. Ménage était le petit-fils d’Ayraut.

AYRER, anc. poète dramatique allemand, vivait à la fin du xvie siècle à Nuremberg, où il était notaire et procureur. On a réuni ses ouvrages à Nuremberg, 1618, in-fol. Ses pièces offrent une gaieté vive, mais souvent grossière.

AZAËL, ange révolté, que Dieu, selon les rabbins, fit chasser du ciel par l’archange Raphaël.

AZAEL, roi de Syrie. V. HAZAEL.

AZAIS (P. Hyac.), né en 1766 à Sorrèze, mort en 1845, à Paris, était fils d’un maître de musique. Il fut successivt organiste, professeur d’histoire au prytanée de St-Cyr, puis inspecteur de la librairie à Nancy, mais il perdit cet emploi en 1815. Il avait publié en 1808 : Des Compensations dans les destinées humaines, ouvrage qui fit grand bruit : il y prétendait que le bien et le mal se balancent partout dans cette vie. Bientôt, il voulut expliquer la nature entière par un système analogue, et ramena tous les phénomènes à l’action de deux forces qui s’équilibrent en se compensant, l’expansion et la compression. Il écrivit dans ce but : Système universel, 1810-1812, Avignon, 8 vol. in-8 ; Cours de philosophie générale, Paris, 1823-1828, 8 vol. in-8. Il exposait en même temps ses idées dans des cours publics fort suivis. Son système, fruit d’une imagination dupe d’elle-même, offre une confusion perpétuelle du physique et du moral, du sens propre et du sens métaphorique.

AZANIA, contrée de l’Afrique anc., est auj. la Côte d’Ajan.

AZARA (don Jos. Nicolas, chevalier d'), diplomate espagnol, né en 1731, mort en 1804, dans l’Aragon, fut longtemps ambassadeur à Rome, où il exerça une grande influence et où il protégea de tout son pouvoir les savants et les artistes ; il était particulièrement lié avec le cardinal de Bernis et le peintre Mengs. Chargé de l’ambassade de France en 1798, il fut disgracié en 1803. Il a traduit en espagnol la Vie de Cicéron de Middleton, Madrid 1790, et a publié les écrits de Mengs avec une Vie de ce peintre. — On doit à un de ses frères, don Félix d’Azara, d’intéressants Voyages dans l’Amérique méridionale, publiés par Walckenaër, Paris, 1809, 4 vol. in-8.

AZARIAS ou osias, roi de Juda (803-752 av. J.-C.), défit les Philistins, vainquit les Arabes et les Ammonites, fit abattre les murs de Geth, de Jamnie et d’Azoth. Ayant voulu s’attribuer les fonctions du sacerdoce, il fut subitement frappé de la lèpre.

AZAY, bourg du dép. d’Indre-et-Loire, sur le Cher, à 15 kil. S. E. de Tours ; 1000 h. Vins. Philippe-Auguste y signa en 1189 un traité avec Henri II d’Angleterre.

AZAY-LE-RIDEAU, ch.-l. de cant. (Indre-et-Loire), sur l’Indre, à 22 kil. S. O. de Tours, à 24 k. N. E. de Chinon ; 1127 habitants. Beau château.

AZILLAH, v. du Maroc, la même qu’Arsille.

AZINCOURT, vge du Pas-de-Calais, à 13 kil. N. O. de St-Pol ; env. 500 hab. Les Français y furent taillés en pièces, sous Charles VI, par Henri V, roi d’Angleterre, le 25 octobre 1415.

AZNAR, comte de Vasconie (Gascogne), descendant d’Hunald, d’Aquitaine, fut chargé en 824 par Pepin, roi d’Aquitaine, de réduire la Navarre, réussit dans cette entreprise, mais garda pour lui sa conquête et prit en 831 le titre de comte de Navarre, que ses descendants changèrent en celui de roi : il fut ainsi la tige des rois de Navarre. Mort en 837.

AZON, savant jurisconsulte du xiie siècle, mort vers 1200, enseigna le droit à Montpellier, puis à Bologne, peu après Irnérius ; composa plusieurs savants ouvrages réunis sous le titre de Summa Azonis, et une Glose sur le Digeste et le Code (Spire, 1482), qui jouit longtemps d’une grande autorité.

AZOTH, v. des Philistins, sur la Méditerranée, à l’O. de Jérusalem, au N. d’Ascalon. C’est là qu’on adorait l’idole de Dagon.

AZOV ou azof, v. de Russie (Iékatérisnoslav), sur