Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Columbia, près de son embouchure, eut pour origine le comptoir fondé par Astor. V. ce nom.

ASTRAKHAN, v. et port de la Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt d'Astrakhan, dans une île du Volga, à 50 kil. de l'embouchure de ce fleuve dans la mer Caspienne, et à 1880 kil. S. E. de Pétersbourg ; 50 000 hab. Archevêché grec et arménien; nombreuses églises. C'est le port le plus fréquenté de la mer Caspienne; il sert d'entrepôt au commerce de la Russie avec la Boukharie, la Perse et l'Inde : il a 3 bazars, destinés à 3 classes de marchands, les Russes, les Hindous, les Asiatiques non Hindous; mais la v. est irrégulière et mal bâtie. — Jadis capit. du khanat d'Astrakhan, elle fut prise par les Russes en 1554; elle fut en vain assiégée par les Turcs en 1569. — Le gouvt est situé entre ceux de Saratov, d'Orenbourg, du Caucase, la mer Caspienne et le steppe des Kirghiz ; 313 000 hab., en grande partie nomades. Plusieurs grandes riv. (Volga, Oural, Gachoumi, les deux Ouzens). Tabac, maïs, riz, vin, cuirs, fourrures fines dites Astrakhan. On y élève beaucoup de bétail.

ASTRÉE, Astræa, déesse de la justice, habitait la terre dans l'âge d'or; mais les crimes des hommes dans les âges d'airain et de fer la forcèrent à fuir et elle remonta au ciel, où elle forme le signe de la Vierge. Quelques mythologues lui donnent pour mère Thémis, avec laquelle d'autres la confondent.

ASTRONOME (L'), nom sous lequel on désigne un écrivain inconnu, du IXe siècle, auteur d'une Vie de Louis le Débonnaire, en latin, qui jouit d'une grande autorité et qui a été trad. par le président Cousin (Histoire de l'empire d'Occident). Son nom lui vient des connaissances qu'il possédait en astronomie.

ASTRUC (J.), médecin français, né en 1684 à Sauves, près d'Alais, mort à. Paris en 1766, étudia à Montpellier, et devint successivement professeur de médecine à Toulouse (1710), à Montpellier, au collége de France, et à la faculté de Paris. Le roi de Pologne l'attira près de lui en le nommant son premier médecin (1729) ; mais il ne resta qu'un an à cette cour, et revint dès 1730 à Paris, où Louis XV le choisit pour médecin consultant. Astruc avait adopté le système mécanique de Boerhaave. Ses princip. œuvres sont : Mémoires sur la peste de Provence, 1722-25 ; De morbis venereis, 1736 et 1740; Traité des Tumeurs, 1759; des Maladies des femmes, 1761-1765. Il s'occupait aussi avec goût de métaphysique : il a publié en ce genre des dissertations De Sensatione, 1720; De Imaginatione, 1723; Sur l'immortalité, l'immatérialité et la liberté de l'âme, 1755. On a aussi de lui des Conjectures sur la Genèse.

ASTURA, Astura, v. du territoire romain, à 60 kil. S. de Rome, à l'embouchure de l'Astura. Cicéron y avait une villa : c'est près de là qu'il fut tué. Le jeune Conradin, battu à Tagliacozzo, fut pris à Astura (1268).

ASTURES, peuple de l'Hispanie, entre les Callaici et les Cantabri) habitait les Asturies et la partie N. du roy. de Léon et avait pour ch.-l. Asturica Augusta. Il fut soumis le dernier par les Romains.

ASTURICA AUGUSTA, v. d'Hispanie, auj. Astorga.

ASTURIES, contrée d'Espagne, dont on a formé l'intendance d'Oviédo, avait pour bornes au N. la mer, au S. le roy. de Léon, à l'E. la Vieille-Castille, à 1'O. la Galice; 500 000 hab. Ch.-l. Oviédo. Beaucoup de mont. et de vallées; climat frais et sain. Céréales, maïs, grande quantité de cidre; fer, cuivre, houille etc.; sur les côtes, ambre et corail. On y élève beaucoup de mulets. On distinguait jadis l'Asturie d'Oviédo et l'Asturie de Santillana, ainsi nommées de leurs chefs-lieux. — Les Asturies sont le berceau de la monarchie espagnole : c'est dans les mont. des Asturies que se réfugièrent les Goths en 712 et 713, et que Pélage, proclamé roi à Cavadonga (718), remporta la victoire de la Déva en 719. Froila, 3e successeur de Pélage, fonda en 761 Oviédo, où fut établi dès lors le siége de la monarchie des Asturies, connue depuis sous le nom de roy. d'Oviédo. V. ce nom. – Le fils aîné des rois d'Espagne porte depuis 1388 le titre de prince des Asturies.

ASTYAGE, dernier roi des Mèdes, fils de Cyaxare, régna de 595 à 560 av. J.-C., eut pour fille Mandane qui épousa Cambyse, roi des Perses, et fut, selon Hérodote, détrôné par Cyrus, son petit-fils. Selon Xénophon, ce n'est qu'après la mort de Cyaxare II, fils et successeur d'Astyage, que Cyrus monta sur le trône de Médie.

ASTYANAX, fils d'Hector et d'Andromaque, fut, après la prise de Troie, précipité par Ulysse du haut des murs de la ville, parce que Calchas avait prédit aux Grecs qu'il leur serait plus funeste que son père. — Selon une autre tradition, il fut sauvé et suivit sa mère en Épire.

ASTYDAMIE, épouse d'Acaste, roi d'Iolcos, conçut un amour coupable pour Pélée; dédaignée par lui, elle l'accusa d'avoir voulu lui faire violence, afin de le faire périr. Mais Pélée échappa à la mort, et se vengea par le supplice d'Acaste et d'Astydamie.


ASTYPALÉE, auj. Stampalia, île de l'Archipel,des Cyclades, au S. E. du groupe.

ATABALIBA ou ATAHUALPA, dernier roi du Pérou, de la famille des Incas, régnait à Quito et venait d'enlever à son frère Huascar le roy. de Cuzco, quand arrivèrent les Espagnols. Attiré à une conférence par Pizarre, il fut chargé de chaînes par ce général, contre la foi du serment, puis étranglé par ses ordres, l'an 1533.

ATABEK, c.-à-d. père du prince, nom que prirent chez les Turcs, dans les XIe et XIe siècles, plusieurs émirs qui, chargés du gouvt des prov. de l'Iran par les sultans seldjoucides, avaient usurpé le pouvoir suprême, mais n'osaient prendre le titre de sultan. Ils formèrent 4 dynasties princip. : 1° les atabeks de l'Irak, qui eurent pour fondateur Omad'Eddin-Zenghi, que les Croisés appelaient Sanguin; ses successeurs régnèrent de 1127 à 1218; 2° les atabeks du Farsistan, qui possédèrent la Perse de 1148 à 1264 et furent chassés par Houlagou; 3° les atabeks de l'Aderbaïdjan, de 1169 à 1225; 4° les atabeks du Laristan, dont le dernier, Rokneddin, mourut en 1339.

ATACINI, peuple de la Gaule (Narbonnaise 1re), entre les Sardones et les Volcæ Arecomici, ainsi nommés de l’Atax (Aude), qui baignait leur pays, occupaient une portion du dép. de l'Aude, aux env. d'Aleth, et avaient pour capit. Atacinus vicus (Aussière), vge situé près du ruisseau d'Ausson, à 12 kil. de Narbonne. Patrie d'un des Varrons.

ATAHUALPA, le dernier Inca. V. ATABALIBA.

ATAÏDE (don Louis d'), vice-roi des Indes pour le Portugal de 1568 à 1612, est le dernier héros portugais en Asie. Attaqué de toutes parts par les rois indiens confédérés, et assiégé dans Goa même, il repoussa toutes les attaques et remporta sur des armées formidables plusieurs victoires signalées. Non moins habile administrateur, il rétablit l'ordre partout. Il n'en fut pas moins disgracié; mais tout déclina aussitôt. Sébastien fut obligé de recourir à lui de nouveau; mais il mourut à Goa, peu après son retour, en 1580.

ATALANTE, fille de Schœnée, roi de Scyros, est célèbre dans la Fable par son agilité. Pour éluder les instances des princes qui demandaient sa main, elle leur promit d'épouser celui qui la vaincrait à la course, mais à condition que ceux qu'elle dépasserait recevraient la mort. Plusieurs avaient déjà péri lorsqu'Hippoméne entra dans la lice, et obtint par la ruser le prix proposé, en jetant devant Atalante des pommes d'or qu'elle ramassa dans sa course, ce qui la retarda. — Une autre Atalante, célèbre chasseresse, prit part à la chasse du sanglier Calydon, porta le premier coup au terrible animal, et reçut la hure du sanglier des mains de Méléagre, son amant.

ATALANTI, ville de Grèce. V. TALANTI.

ATARBÉCHIS ou APHRODITOPOLIS, v. de Basse Égypte, à 9 kil. S. de Byblos, sur un bras du Nil qui tombait dans le lacus Buticus, et qui recevait le nom de branche Atarbéchique.