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dans le même temps que Nemrod jetait les fondements de Babylone, et donna son nom à l'Assyrie. On ne sait rien de certain sur l'histoire de cette contrée jusqu'à Bélus, qui, en 1993 av. J.-C., chassa les Arabes, alors maîtres du pays, et créa le 1er empire d'Assyrie, en réunissant le roy. de Babylone à celui de Ninive. Ninus, fils de Bélus (1968-1916), vainqueur de l'Arménie et de la Médie, soumit tous les peuples de l'Asie septentr. jusqu'à la Bactriane et au pays des Saces. Sémiramis, sa veuve, étendit l'empire des Assyriens jusqu'à l'Indus, et remplit Babylone des monuments les plus magnifiques (1916-1874). Elle eut pour fils et pour successeur Ninyas, après lequel on ne trouve sur l'histoire d'Assyrie que des traditions incertaines, d'immenses lacunes et de longues séries de rois inconnus. Le dernier, Sardanapale, n'est fameux que par sa mollesse : il fut détrôné par ses sujets en 759 av. J.-C. — Des débris du premier empire d'Assyrie se formèrent les royaumes particuliers de Médie, de Babylone et de Ninive. Ce dernier, fondé par Phul, appelé aussi Sardanapale II, est connu sous le nom de 2e empire d'Assyrie. Téglath-Phalasar, fils de Phul (742) et Salmanasar (724) soumirent les rois de Juda et d'Israël; Sennachérib (712) ravagea l'Égypte, assiégea Jérusalem et triompha des Babyloniens, mais il mourut assassiné (707). Assarhaddon, fils de Sennachérib, s'empara de Babylone (680); mais sous ses successeurs Saosduchéus (Nabuchodonosor) et Chinaladan (Sarac), l'empire d'Assyrie s'affaiblit considérablement. Enfin, en 625, Nabopolassar, roi de Babylone, renversa Sarac et détruisit le 2e empire d'Assyrie, en le réunissant à celui de Babylone. Depuis lors, l'Assyrie passa, avec la Babylonie, sous la domination de Cyrus (538) ; devenue dès lors province de la Perse, elle subit toutes les vicissitudes de cet empire. — Les principales divinités des Assyriens, qui ne sont guère connues que de nom, étaient Adramélech, Anamélech, Dagon, Dercéto. Les arts, surtout l'architecture et la sculpture, avaient atteint chez eux un haut degré de perfection, comme le prouvent les découvertes récentes faites par MM. Botta, Layard et Place à Khorsabad et autres lieux. Ces découvertes, jointes à la lecture et à l'interprétation des inscriptions en caractères cunéiformes, ont aussi jeté un nouveau jour sur l'histoire de l'Assyrie (V. l’Hist. des Assyriens d'après les monuments, de G. Kruger, Leips., 1855, et les Écritures cunéiformes, de J. Ménant, 1864).

ASSYZ-RAS, pointe de terre qui de la côte de Nubie s'avance dans la mer Rouge, par 36° long. E., 18° 24' lat. N. On croit que c'est là qu'était la Ptolémaïs Thérôn de Ptolémée.

AST (G. Ant. Fréd.), érudit, né en 1778 à Gotha, mort en 1841, professa la littérature classique à Munich. Élève de Schelling, il publia quelques écrits estimés sur l’esthétique, la philosophie et l’histoire de la philosophie. On lui doit une édition de Platon, avec trad. latine et commentaire, 11 vol. in-8, 1819-32, et un Lexicon platonicum, 1834-39, en allemand, la Vie et les écrits de Platon (1816). Ast est souvent téméraire dans sa critique : il rejette, comme apocryphes, le 1er Alcibiade, le Ménon et les Lois.

ASTA ou ASTA POMPEIA, v. de la Gaule Cisalpine (Ligurie), est auj. Asti.

ASTA REGIA, Xerès de la Frontera? v. d'Hispanie, dans l'île Tartesse, sur un bras (auj. desséché) du Bœtis, était une colonie romaine.

ASTABÈNE, portion de l'empire perse (Hyrcanie), au S. E. de la mer Caspienne, correspond à peu près au Daghestan, et avait pour habitants les Dahæ.

ASTABORAS, fleuve d'Éthiopie, affluent du Nil. est auj. l’Atbarah ou Tacazzé. V. ATBARAH.

ASTACUS, auj. Korfa, v. de Bithynie, sur la Propontide (mer de Marmara), près et à l'O. de Nicomédie, donnait son nom à l’Astacenus sinus (golfe d’Isnikmid). Détruite par Lysimaque.

ASTAFFORT, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), sur la r. dr. au Gers, à 20 kil. S. d'Agen; 1312 h.

ASTAPA, Estepa la Vieja, v. de la Bétique, sur les confins des Bastuli Pœni. Ses habitants, assiégés par les Romains dans la 2e guerre punique, se brûlèrent eux-mêmes plutôt que de se rendre.

ASTAPUS, fleuve d'Éthiopie, auj. le Bahr-el-Azrek, bras oriental du Nil.

ASTARAC (comté d'), partie de l'anc. Armagnac, auj. dans le dép. du Gers, comprenait Mirande, Roquelaure et Pavie.

ASTAROTH. On connaît sous ce nom deux v. de Palestine, toutes deux dans la demi-tribu de Manassé à l'E. du Jourdain : l'une était la capit. d'Og, roi de Basan, et l'autre la patrie de Job.

ASTAROTH, divinité phénicienne. V. ASTARTÉ.

ASTARTÉ, divinité des Phéniciens et des Syriens, parait être la personnification du ciel, et de l'armée des étoiles. Les Grecs l'ont identifiée avec leur Vénus céleste ou Uranie. Elle est nommée dans la Bible Astaroth.

ASTER, habile archer d'Amphipolis. Pour se venger de Philippe, roi de Macédoine, qui avait refusé ses services, il lui perça l’œil droit, au siége de Méthone, avec une flèche sur laquelle étaient, dit-on, des mots : « A l’œil droit de Philippe. » En réponse, le roi fit jeter dans la place une flèche avec ces mots : « Si la ville est prise, Aster sera pendu. » Et il le fut en effet.

ASTERABAD (c.-à-d. ville de l'Étoile), v. de Perse (Mazanderan), sur le Gourgan, près de son embouchure dans la mer Caspienne; 12 000 hab. On croit que c'est l'anc. Tambrax ou Thambraces, capit. de l'Hyrcanie. Ravagée par Tamerlan elle n'est plus qu'un grand village, qui sert de résidence au khan des Kadjars. Garance excellente, qui donne aux étoffes de Perse leur belle couleur rouge. Manufactures de soie et de coton.

ASTÈRE (S.), Asterius, évêque métropolitain d'Amasie, dans le Pont, fut élevé à ce siége à la fin du IVe siècle. Il se montra fort zélé pour la pureté de la foi et fut vénéré dans tout l'Orient. On a de lui des Sermons, publiés par Combefis, grec-latin, 1648, et trad. en français par Bellegarde, 1691. – Évêque de Pétra en 360, est honoré le 10 juin.

ASTI, Asta Colonia et Asta Pompeia, v. forte du Piémont, chef-lieu d'une prov. de même nom, au confluent du Tanaro et du Belbo, à 40 kil. S. E. de Turin,. 21 000 hab. Évêché. Vins muscats renommés, étoffes de soie. Patrie d'Alfieri. — Ville très-forte sous les Romains; république au moyen âge, elle tomba au pouvoir des ducs de Milan, et forma un duché qui fut donné en dot à Valentine Visconti quand elle épousa le duc d'Orléans, frère de Charles VI; ce duché resta entre les mains de princes français jusqu'en 1529, et fut alors cédé à Charles-Quint, qui le donna à la Savoie.

ASTIGIS, v. de Bétique, auj. Ecija. V. ce nom.

ASTOLPHE, roi des Lombards (749-756), conquit en 752 l'exarchat de Ravenne; il allait s'emparer des terres de 'l'Église, lorsque le pape Étienne II implora le secours de Pépin, roi de France, qui passa en Italie, défit Astolphe, reprit Ravenne et en fit don au pape. Il eut pour successeur Didier.

ASTOR (J. J.), négociant américain, Allemand de naissance, né en 1753, mort en 1848, était sans fortune lorsqu'il se rendit aux États-Unis en 1784, s'enrichit promptement par le trafic des fourrures, forma en 1809 la Compagnie américaine des pelleteries, et établit en 1811, sur la r. g. de la Colombia, le comptoir d'Astoria. Il fonda par testament la bibliothèque publique de New-York (Astor library).

ASTORGA, Asturica Augusta, v. d'Espagne (Léon), à 40 kil. S. O. de Léon; 4000 hab. Évêché, Près de là est le lac de Sanabria, au milieu duquel s'élève le vieux château des comtes de Benavente. Prise par les Français en 1810; reprise en 1812.

ASTORIA, v. et port de l'Orégon, sur la riv. de