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prince jusqu'à la mort : Alexandre le nomma satrape de la Bactriane. Ce seigneur maria ses trois filles à trois généraux d'Alexandre.

ARTABAZE, roi d'Arménie, fils et successeur de Tigrane le Grand, causa par ses perfides conseils le désastre de Crassus à Carrhes (53 av. J.-C.); trahit également Antoine, mais fut fait prisonnier et mis à mort, 30 av. J.-C.

ARTABRUM PROMONTORIUM, auj. cap Finistère, cap situé au N. O. de l'Hispanie, chez les Callaïci.

ARTAGNAN, seigneurie du Bigorre (H.-Pyrénées), à 4 kil. N. de Tarbes, était possédée par la maison de Montesquiou et donnait son nom à une branche de cette maison, V. MONTESQUIOU et MONTLUC.

ARTAPHERNE, frère de Darius I, était gouverneur de Sardes en 506 av. J.-C. et dénonça la conspiration d'Histiée de Milet. — Son fils, du même nom, dirigea avec Datis le Mède la 2e expédition contre les Grecs, et fut battu à Marathon, 490.

ARTAUD (Antoine), archéologue, 1767-1838, auteur d'une Notice des antiquités et des tableaux du musée de Lyon, et de recherches sur les Mosaïques.

ARTAUD DE MONTOR (le chevalier), érudit français, né à Paris en 1712, mort en 1849, émigra et combattit dans l'armée de Condé, rentra en 1798, suivit la carrière diplomatique et fut longtemps chargé d'affaires à Rome et à Florence. On lui doit plusieurs ouvrages estimés sur l'histoire, l'art et la littérature en Italie : Considérations sur la peinture en Italie avant Raphaël, 1808; Voyage dans les catacombes de Rome, 1810; Machiavel, son génie et ses erreurs, 1833; l’Italie, 1834 (dans l’Univers de F. Didot); Histoire du pape Pie VII, 1836; — de Léon XII, — de Pie VIII, une Histoire des souverains pontifes romains (8 vol. in-8, 1848-49), une trad. de Dante, 1811 et 1828, et une Histoire de ce poëte, 1841.

ARTAUD (Nic.-L.-Marie), membre de l'Université, né à Paris en 1794, m. en 1861; élève de l'École normale, professeur dans divers colléges royaux; fut suspendu en 1824 pour avoir écrit dans des journaux d'opposition; devint en 1830 inspecteur d'Acad., puis inspect. génral, et mourut vice-recteur de l'Acad. de Paris. On lui doit des traductions estimées de Sophocle, d’Euripide, d’Aristophane et des Fragments pour servir à l'hist. de la com. ant. (posth. 1863, in-8).

ARTAXATE, Artaxata, auj. Ardech, anc. capit. de l'Arménie, dans l'Otène, sur l'Araxe, fut bâtie par le roi d'Arménie Artaxias, d'après le conseil d'Annibal, l'an 187 av. J.-C., ce qui lui a fait donner le surnom de Carthage d'Arménie. Détruite par Corbulon, elle fut rebâtie par Tiridate qui lui donna le nom de Neronia en l'honneur de Néron; abandonnée au IIIe siècle, relevée à diverses reprises, elle n'est, depuis 798, qu'un bourg peu considérable.

ARTAXERCE I, dit Longue-Main, roi de Perse, 471-424 avant J.-C., était fils de Xerxès, et commença son règne par l'exécution d'Artaban, l'assassin de ce prince. Il fit la guerre aux Bactriens, gouverna avec justice et modération, accueillit Thémistocle exilé, et reconquit l'Égypte que les Athéniens avaient excitée à la révolte. On le surnomma Longue-Main parce qu'il avait une main plus longue que l'autre. On croit qu'il est l'Assuérus de la Bible.

ARTAXERCE II, dit Mnémon, à cause de sa mémoire extraordinaire, fils de Darius II, et petit-fils du précédent, régna de 404 à 362 av. J.-C. Son règne est célèbre par la révolte du jeune Cyrus, son frère, qu'il battit dans les plaines de Cunaxa (401), par la retraite des 10 000 Grecs qui suivaient Cyrus et que ramena Xénophon, et par le traité qu' il imposa aux Spartiates en 387 et qui est connu sous le nom de Traité d'Antalcidas. Plutarque a écrit sa Vie.

ARTAXERCE III, surnommé Ochus, c.-à-d. bâtard, fils du préc., se fraya le chemin du trône en faisant assassiner ses frères aînés (362 ans av. J.-C.), et signala son règne par la mort de 80 de ses proches. Il réprima la révolte d'Artabaze (356), soumit l'Égypte qui s'était déclarée indépendante (349), détruisit Sidon et ravagea la Syrie. Détesté pour sa cruauté, il fut empoisonné par l'eunuque Bagoas, 338.

ARTAXERCE ou ARDÉCHYR-BABEGAN, fils de Sassan, fut le fondateur du 2e empire des Perses et de la dynastie des Sassanides. Il avait d'abord servi comme simple soldat dans les troupes d'Artaban IV, dernier roi des Parthes. A la tête de quelques hommes déterminés, il souleva la Perside, marcha contre Artaban, mit son armée en déroute, et le tua lui-même, 226 après J.-C. Il éleva, sur les débris de l'empire des Parthes, ce 2e empire perse qui fut si fatal aux Romains. Maître de la Médie, de la Perse et de la Parthiène, il envahit l'empire; mais il fut battu par Alexandre-Sévère ; il allait recommencer la guerre quand il mourut, l'an 238.

ARTAXIAS, général d'Antiochus le Grand, se rendit maître de l'Arménie , dont il était gouverneur, et en forma un État indépendant, 189 av. J.-C. Il donna asile à Annibal,, et bâtit par ses conseils Artaxate, dont il fit sa capitale. Il régna jusqu'en 159.

ARTÉDI (Pierre), médecin et naturaliste suédois, ami de Linné, né en 1705, a laissé une Ichthyologie estimée, imprimée en latin à Leyde, 1738, par les soins de Linné, et à Greiswalde, 1788-1792. Il mourut à 30 ans, en se noyant dans un des canaux d'Amsterdam.

ARTÉMIDORE, géographe grec, auteur d'un Périple estimé des anciens, mais dont il ne reste que des fragments (dans les Geographi d'Hudson, Oxford, 1698), vivait 100 av. J.-C. — ARTÉMIDORE, natif d'Éphèse et contemporain d'Antonin, est auteur d'un Traité des Songes (Oneirocriticon), publié avec trad. latine, Paris, 1603, et Leipsick, 1805, et trad. en français par A. Dumoulin, Rouen, 1664, sous le titre de Jugements astronomiques des Songes.

ARTEMIS, nom grec de Diane.

ARTÉMISE I, reine d'Halicarnasse, accompagna Xerxès dans son expédition contre les Grecs, 480 av. J.-C., et se signala à Salamine par sa valeur; ce qui fit dire que dans cette affaire les hommes s'étaient conduits comme des femmes et les femmes comme des hommes. On raconte que par suite d'un amour méprisé elle fit le saut de Leucade. — ARTÉMISE II, reine d'Halicarnasse, épousa Mausole, son frère, et se rendit célèbre par son amour pour ce prince : l'ayant perdu de bonne heure, elle lui fit élever, l'an 355 av. J.-C., un magnifique tombeau; d'où cette espèce de monument a pris le nom de mausolée. V. MAUSOLE.

ARTEMISIUM PROMONTORIUM, cap de l'île d'Eubée, vers le N. était consacré à Diane. La flotte de Xerxès y fut en partie détruite l'an 480 av. J.-C. par la tempête et par les coups des Grecs.

ARTENAY, ch.-l. de cant. (Loiret), à 20 kil. N. d'Orléans ' 870 hab. Station. Coutellerie..

ARTÉNICE. V. MONTAUSIER (Mme de).

ARTEPHIUS, philosophe hermétique vivait vers 1130, et prétendait avoir vécu plus de 1000 ans. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur l'alchimie, entre autres, d'un Traité sur la pierre philosophale, trad. en français par P. Arnauld, et imprimé avec ceux de Synésius et de Flamel, 1612. On y trouve des contes absurdes.

ARTEVELD (Jacques), capitaine de la corporation des brasseurs de Gand, né de famille noble. Il fit révolter ses concitoyens contre le comte de Flandre, Louis de Nevers (1336), força ce seigneur à quitter ses États, fut pendant quelque temps maître absolu en Flandre, et s'unit à l'Angleterre contre la France, qui soutenait le comte. Se voyant près d'être réduit, il voulut donner la souveraineté de la Flandre au prince de Galles, fils d'Édouard III, au préjudice du comte de Flandre; mais il échoua dans ce projet et fut massacré à Gand par le peuple même, en 1345. — Philippe Arteveld, son fils choisi pour chef par les Gantois révoltés en 1382, chassa de Bruges Louis de Mâle, comte de Flandre, et vengea la mort de son père. Mais le comte appela les Français à son