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dans le livre de Judith. On le croit le même que Phraorte, fils et successeur de Déjocés.

ARPI, en grec Argos Hippium ou Argyrippe, v. d'Apulie, près de la Daunie, avait été bâtie, dit-on, par Daunus ou par Diomède. Elle était près de la v. actuelle de Foggia.

ARPINO, Arpinum, v. du roy. d'Italie (Terre de Labour), à 13 k. S. de Sora; 10 800 h. Arpinum appartint aux Volsques, puis aux Samnites, enfin aux Romains (302 av. J.-C.). Patrie de Marius, de Cicéron, et du peintre Joseppin.

ARQUES, Archiæ, bourg de France (Seine-Inf.), au confl. de l'Arques et de la Béthune à 6 k. S. E. de Dieppe; 950 h. Jadis fortifié. Célèbre par la victoire qu'Henri IV y remporta sur le duc de Mayenne le 13 septembre 1589. — La riv. d'Arques coule du S. au N. O., arrose Grand-Torcy, Arques, et se jette dans la mer à Dieppe; cours : 50 k.

ARRABO, riv. de Pannonie, est auj. le Raab.

ARRAN, Brandinos, île d'Écosse, à l'embouch. de la Clyde, forme avec l'île de Bute le comté de Bute, qui compte à peine 7000 h., et a pour ch.-l. Brodick. Jaspe, agates , cristal de roche connu sous le nom de diamant d'Arian. Ossian passa, dit-on, dans ce lieu les dernières années de sa vie. — On trouve sur les côtes occid. de l'Irlande deux groupes d'îles nommées, aussi Arran, l'un au N., en face du comté de Donegal, l'autre au S., vis-à-vis de Galway.

ARRAN (J. HAMILTON, comte d'), régent d'Écosse, était en 1543, à la mort du roi Jacques V, le plus proche héritier de la couronne après Marie Stuart encore mineure, et reçut la régence du royaume. Il refusa de livrer la jeune reine aux Anglais; du reste, il administra avec faiblesse et pusillanimité, se laissa dominer par tous les partis, favorisant chacun d'eux tour à tour : il abjura la Réforme, fit une guerre impolitique à l'Angleterre, et commit plusieurs fautes qui le forcèrent à se démettre en 1551. Il céda le pouvoir à la reine douairière, Marie de Lorraine, sœur des Guise; ceux-ci, en récompense, lui firent conférer par le roi de France le titre de duc de Châtellerault, avec une pension de 12 000 livres. Il mourut en France, en 1576. Ce prince est l'aïeul maternel du spirituel Hamilton.

ARRAN (Jacques STUART, comte d') capitaine des gardes et favori de Jacques VI, fut chargé de la tutelle du jeune Hamilton comte d'Arran (fils du précédent), dont il reçut les titres dans la suite. Il se fit l'instrument du comte de Lennox, favori du roi, accusa le comte de Morton, ci-devant régent d'Écosse, de complicité dans le meurtre de H. Darnley, et le fit livrer au bourreau (1581), devint lieutenant du royaume, et jouit quelque temps d'un pouvoir sans bornes; mais il se rendit tellement odieux que les nobles s'armèrent pour forcer le roi à l'écarter (1585). Il alla vivre dans la retraite, et fut tué peu après par un parent de Morton.

ARRAS, Atrebates, Nemetacum et Nemetocenna, ch.-l. du dép. du Pas-de-Calais, sur la Scarpe; capit. de l'anc. Artois, à 174 k. N. de Paris (191 k. par la route d'Amiens); 25 905 hab. Évêché (dont S. Waast fut le 1er titulaire) place forte. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége. Cathédrale grande, hardie; bel hôtel de ville, place magnifique; citadelle construite par Vauban en 1670 ; biblioth. de 34 000 volum. Industrie : dentelles, bonneterie; construction de machines; sucre de betterave ; distilleries; grand commerce de graines grasses et d'huiles de colza. Patrie de Lécluse, de Damiens, des deux frères Robespierre, de Joseph Lebon. — Cette v. était la capitale des Atrebates. Elle fut ruinée par les Vandales, 407; par les Normands, 880; assiégée en 1414 par Charles VI et occupée par Louis XI en 1477 ; elle retourna volontairement à la domination de Maximilien d'Autriche en 1492. Prise de nouveau par les français en 1640, elle fut définitivement cédée à la France en 1659. V. ARTOIS et l'art. suivant.

ARRAS (traité d'), conclu le 21 sept. 1435, entre Charles VII et Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur. Il mit fin à la guerre des Armagnacs et des Bourguignons, et les réunit contre les Anglais : le roi cédait au duc de Bourgogne les comtés d'Auxerre et de Mâcon, ainsi que les villes de la Somme. — Deux traités moins connus furent aussi signés à Arras, l'un en 1414, sous Charles VI, pour réconcilier les Armagnacs et les Bourguignons; l'autre en 1482, entre Louis XI et Maximilien : l'archiduc devait donner sa fille au Dauphin.

ARREAU, ch.-l. de cant. (H. Pyrénées), au confluent de la Neste et du Lourons à 32 k. S. E. de Bagnères; 1230 h.

ARRÉE (monts), petite chaîne de montagnes de la Bretagne (Finistère), se dirige de l'E. à 1'0., partageant le dép. en 2 parties, et se termine près de Brest. Ces monts n'ont guère plus de 340m de haut.

ARRETIUM, v. d'Étrurie, auj. Arezzo.

ARRHIDÉE (Philippe), fils naturel de Philippe, et frère d'Alexandre, était dans un état d'imbécillité causé, dit-on, par un poison que lui aurait donné la reine Olympias, dans la crainte qu'il ne fût préféré à son fils Alexandre. Il fut néanmoins proclamé roi de Macédoine à la mort du conquérant, conjointement avec un fils de ce prince, l'an 323 av. J.-C.; mais il n'eut que l'ombre de la royauté : Perdiccas avait seul la puissance. Il fut mis à mort par Olympias au bout de 7 ans. Ce prince avait épousé Eurydice.

ARRIE, dame romaine célèbre par son courage. Son mari, Cæcina Pætus, ayant conspiré contre l'empereur Claude, fut condamné à la peine capitale. Arrie, pour le décider à se donner la mort, s'enfonça un poignard dans le sein; puis elle le lui présenta en lui disant : « Tiens, cela ne fait point de mal. » Pætus l'imita aussitôt. — Sa fille, nommée aussi Arrie, ne voulant point survivre à Thraséas Pætus, son mari, condamné à mort par Néron, se fit ouvrir les veines; mais Thraséas la pria instamment de lui survivre pour ses enfants.

ARRIEN, Flavius Arrianus, historien grec, né vers l'an 105 de J.-C., à Nicomédie en Bithynie, fut, comme Xénophon qu'il avait pris pour modèle, philosophe, homme d'État et guerrier. Il étudia la philosophie sous Épictète, puis porta les armes avec distinction sous Adrien, qui lui donna le titre de citoyen romain et lui confia le gouvernement de la Cappadoce, 134. Il repoussa les Alains, et fut, en récompense de ses services, nommé consul. Nous avons de lui l’Expédition d'Alexandre, ouvrage remarquable par l'impartialité, l'exactitude et le discernement de l'auteur; les Indiques, un Périple du Pont-Euxin, une Instruction sur l'ordre de bataille contre les Alains, un Traité de tactique, un Traité de chasse; le Manuel d'Épictète, avec des Dissertations, où il reproduit fidèlement les doctrines de son maître. Il avait composé plusieurs autres écrits, non moins précieux, qui sont perdus. Ses OEuvres ont été réunies par Borheck, Lemgow, 1792-1811, 3 vol. in-8. L’Expédition d'Alexandre a été publiée à part par Bonav. Vulcanius, Paris, 1575; par Schmieder, Leipsick, 1798, par Ellendt, Kœnigsb., 1832, et reproduite dans la collection Didot, 1846; elle a été trad. en français par Perrot-d'Ablancourt, 1646, et par Chaussard, 1802, 3 vol. in-8, avec commentaire et cartes. (Pour le Manuel, V. ÉPICTÈTE.)

ARRIGHI DE CASANOVA (Jean-Toussaint), duc de Padoue, né en Corse en 1778, mort en 1853, d'une famille alliée à celle des Bonaparte, s'engagea fort jeune, fut nommé capitaine à 20 ans sur le champ de bataille de Salahieh en Égypte (1798), et chef d'escadron à 22 ans, après la bataille de Marengo, se distingua également aux batailles d'Austerlitz, de Friedland; fut fait colonel à 24 ans, général de brigade à 29, général de division à 31, après la bataille d'Essling (1809) et fut en même temps créé duc de Padoue. Chargé, en 1812, de la défense des côtes depuis l'Elbe jusqu'à la Somme, il organisa 67 co-