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ARICA, v. et port du Pérou (Arequipa), ch.-l. d’une prov. de même nom, à 280 k. S. S. E. d’Arequipa ; 30 000 h. Port très-commerçant. — La prov. est entre l’Océan et la Bolivie. Territoire fertile.

ARICH (EL), Rhinocolura des anciens, fort de la B. Égypte, à 260 k. N. E. du Caire. Pris par les Français en 1799 ; en 1800 ils y signèrent la capitulation par laquelle l’Égypte dut être évacuée.

ARICIE, princesse athénienne, de la famille des Pallantides, qui avaient été détrônés par Thésée, était aimée d’Hippolyte, qui l’épousa lorsque Esculape l’eut ressuscité. Elle laissa son nom, selon la Fable, à une petite ville et à une forêt du Latium où elle s’était cachée avec Hippolyte. V. l’art. suiv.

ARICIE, Aricia, auj. la Riccia, v. du Latium, à 15 k. au S. de Rome, la 1re qu’on trouvait sur la voie Appienne. Aux environs étaient un bois célèbre et un temple de Diane Aricine ; le prêtre de ce temple, dit roi d’Aricie, était toujours un esclave fugitif ; tout esclave fugitif qui le tuait le remplaçait jusqu’à ce qu’il subît à son tour le même sort. La tradition donnait Hippolyte comme fondateur du temple et du culte d’Aricie. C’est dans la forêt d’Aricie qu’Égérie apparaissait à Numa.

ARIE, Aria, prov. de l’ancien empire perse, bornée au N. par la Bactriane, au S. par la Drangiane, à l’E. par la Paropamisie, à l’O. par la Parthie. Ch.-l. Aria, auj. Hérat. Elle correspond au Séistan actuel et à la partie orientale du Khoraçan. — On étend quelquefois le nom d’Arie ou d’Ariane à toute la contrée comprise entre la Perse et l’Inde, et alors elle comprend, outre l’Arie propre, les 2 Carmanies, la Gédrosie, l’Arachosie, la Drangiane, la Paropamisie, etc. Les Ariens ou Aryas, un des peuples les plus anciens de l’Asie, paraissent être la souche des habitants actuels de l’Inde et de la Perse : de leur idiome sont sorties les langues indo-européennes.

ARIÉGE (l'), Aurigera, riv. de France, prend sa source au pic de Framiquet dans les Pyrénées, coule du S. au N., traverse le dép. de son nom, arrose Ax, Foix, Pamiers, Cintegabelle, où elle devient navigable, et tombe dans la Garonne, r. dr., à Pinsaguel, à 8 k. S. de Toulouse, après un cours de 140 k. Elle roule un peu d’or, d’où son nom d’Aurigera, et par corruption celui d’Ariége.

ARIÈGE (dép. de l'), sur la frontière d’Espagne, entre la Hte-Garonne à l’O., les Pyrénées-Orient. à l’E. et les Pyrénées au S. ; 5690 k. carr. ; 251 850 h. ; ch.-l. Foix. Il est formé du comté de Foix, du Couserans, d’un fragment du Languedoc. Montagnes stériles et grandes forêts au S. ; lacs poissonneux ; un peu d’or dans l’Ariége et le Salat. Fer, marbres, ardises, albâtre, plâtre, grès à paver, etc. Forges à la catalane, martinets ; gros draps, bonneterie, étoffes de coton, de laine ; tanneries, faïenceries, verreries ; liége, résine, jayet ouvré, ouvrages de corne, de buis, vins communs. — Ce dép. forme 3 arr. (Foix, Pamiers, St-Girons) ; 20 cant. et 336 comm. Il appartient à la 11e division militaire, est dans le diocèse de Pamiers et dans le ressort de la cour imp. de Toulouse.

ARIEL, idole des Moabites, tire son nom de la v. d’Ar, capit. des Moabites, la même que Rabbath-Moab. On en a fait le nom d’un mauvais ange.

ARIENS, hérétiques. V. ARIUS.

ARIENS, habitants de l’Arie. V. ARIE.

ARIGISE, duc de Bénévent. V. ARÉGISE.

ARIMANE, Ahriman, principe du mal chez les anciens Perses, était opposé à Oromaze (Ormuzd), principe du bien, et était représenté par les ténèbres.

ARIMASPES, peuple imaginaire de l’Asie, qu’on place sur les côtes S. E. de la mer Caspienne. Les Grecs en faisaient des Cyclopes disputant aux griffons l’or du fleuve Arimaspius.

ARIMATHIE, auj. Rama, v. de Palestine (Dan), à 40 k. O. N. O. de Jérusalem. Patrie du disciple Joseph, qui ensevelit le corps de J.-C.

ARIMINUM, v. d’Italie (Ombrie) ; auj. Rimini.

ARINTHOD, ch.-l. de cant. (Jura), à 33 k. S. de Lons-le-Saulnier ; 1029 h. Bâti sur les ruines d’un temple gaulois dédié à Mars (Arès). Mulets.

ARIOBARZANE, rois de Cappadoce. V. ce mot :

ARION, poète et musicien grec, né à Méthymne, dans l’île de Lesbos, florissait vers l’an 620 av. J.-C. Il vécut longtemps à la cour de Périandre, tyran de Corinthe, et fit avec ce prince un voyage en Italie, où il amassa de grandes richesses. À son retour, ses compagnons de voyage résolurent de le tuer, afin de se partager ses dépouilles ; mais Arion, connaissant leurs desseins, leur demanda la permission de toucher une dernière fois de la lyre, puis il s’élança dans les flots : un dauphin, que sa mélodie avait attiré près du vaisseau, le reçut aussitôt et le porta au cap Ténare en Laconie. Le dauphin qui avait sauvé le poëte fut rangé parmi les constellations. On regarde Arion comme l’inventeur du dithyrambe. On a sous son nom un Hymne à Neptune, conservé par Élien (il se trouve dans les Analecta de Brunck).

ARIOSTE (Ludovico ARIOSTO, dit l'), célèbre poëte italien, né en 1474, à Reggio (Modène), était fils de Nicole Arioste, gouverneur de Reggio. Il annonça dès sa première enfance des talents poétiques, et fut de bonne heure apprécié par les ducs de Ferrare, qui le fixèrent à leur cour et l’admirent dans leur intimité ; il passa sa vie auprès d’eux, partageant son temps entre la poésie et les affaires. En 1512, il fut député par le duc Alphonse auprès du pape Jules II ; en 1521, il fut chargé d’étouffer des troubles qui s’étaient élevés dans une province infestée de brigands. On raconte qu’il tomba entre leurs mains, mais qu’en apprenant le nom du poëte, ces brigands le laissèrent partir en le comblant de marques d’honneur. Arioste employa dix années à composer l’ouvrage qui l’a immortalisé, le Roland furieux (Orlando furioso), poëme qui forme le pendant du Roland amoureux de Boïardo. Il y raconte les exploits des paladins, la folie de Roland pendant la guerre de Charlemagne contre les Sarrasins, les amours et le mariage de Roger et Bradamante ; mêlant avec un art inimitable le plaisant et le sérieux, le gracieux et le terrible, et faisant marcher de front une foule d’actions diverses auxquelles il sait également intéresser. Sa versification est riche, harmonieuse, élégante et cependant pleine d’abandon. Ses compatriotes, dans leur admiration, l’ont surnommé le divin. Il publia son poème pour la 1re fois en 1516, en 40 chants ; il ne cessa depuis de le retoucher, et il en donna en 1532 une édition fort perfectionnée et augmentée de six chants, ce qui en fit comme un nouvel ouvrage. Il mourut peu après, en 1533, d’une maladie de vessie. Ce poëte joignait aux talents de l’esprit les avantagea de la figure et de la taille, un caractère doux et affectueux ; il eut toujours pour sa mère le plus tendre attachement. L’Arioste a laissé, outre son grand poème, des satires, des rimes ou poésies diverses, quelques comédies et des vers latins. Ses OEuvres complètes ont été publiées à Venise, 1766, par J. A. Barotti, en 6 vol. in-12. On a retrouvé depuis et publié à Florence, en 1846, un poème inédit de l’Arioste, intitulé : Rinaldo ardito. Il a été fait un grand nombre d’éditions du Roland furieux ; les plus estimées, après les éditions données par l’auteur même à Ferrare en 1516 et 1532, sont celles de Franceschi, Venise, 1584 et 1603, accompagnée d’arguments et de notes ; de Baskerville, Birmingham, 1772 ; de Molini, Paris, 1788 ; de Bodoni à Parme et de Mussi à Milan, 1$12. Le Roland a été traduit en français par J. B. Mirabaud, 1741 ; d’Ussieux, 1775 ; Tressan, 1780 ; Panckoucke et Framery, 1787, avec le texte en regard (traduction fidèle, mais servile), et plus récemment par A. Mazuy, avec une Vie de l’Arioste et des éclaircissements, 1839 ; par A. Delatour, 1842 ; par V. Philipon de la Madeleine, 1844 ; Creuzé de Lasser, Duvau de Chavagne et Desserteaux l’ont mis en vers. La Vie de l’Arioste a été écrite par J. B. Pigna et par Garofalo.

ARIOVISTE, roi des Suèves, appelé en Gaule par