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d’honneurs. Il reste de lui : De Herba botanica, De tuenda valetudine, Venise, 1547.

ANTONIUS PRIMUS, général romain, natif de Toulouse, était lieutenant de Vespasien. Il assura l’empire à ce prince par son activité, et remporta sur les partisans de Vitellius la victoire de Bédriac, 69. Au génie d’un grand général il joignait les talents de l’orateur et du poëte. Supplanté par Mucien dans la faveur de Vespasien, il se retira dans sa ville natale et y mourut en 99, à 75 ans, loin des affaires et cultivant les lettres.

ANTONNE, bourg de la Dordogne, à 13 kil. E. de Périgueux ; 470 hah. Patrie de Lagrange-Chancel.

ANTONY, bourg du dép. de la Seine, à 11 kil. S. de Paris, sur la Bièvre et près de Sceaux ; 1200 hab. Plâtre.

ANTRAIGUES, ch.-l. de cant. (Ardèche), à 26 kil. O. de Privas, sur un massif de lave ; 551 hab.

ANTRAIN, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), sur le Couesnon, à 26 kil. N. O. de Fougères ; 1179 hab.

ANTREMONT. V. ENTREMONT.

ANTRIM, comté de l’Irlande (Ulster), sur la côte orient., entre ceux de Down et de Londonderry, compte 315 000 hab., et a pour villes principales Antrim (2665 hab.), sur le lac Neagh, Belfast, Lisburn, Carrick-fergus, Ballymoney. Sur la côte N., on admire une série de colonnes basaltiques gigantesques, connue sous le nom de Chaussée des Géants.

ANTRUSTIONS (de trust, confiance), nom donné particulièrement à ceux des leudes qui vivaient dans l’intimité du roi. V. LEUDES.

ANTUERPIA, nom latinisé d’ANVERS.

ANUBIS OU ANÉBO, dieu égyptien, était représenté avec le corps d’un homme et la tête d’un chien. Les uns le font frère, les autres fils d’Osiris, et lui donnent Nefté pour mère. Anubis était un dieu des enfers ; il présidait au crépuscule, au passage du jour à la nuit, ainsi qu’au moment qui sépare la vie de la mort. Comme l’Hermès des Grecs, il conduisait les âmes jusqu’à la porte des Enfers.

ANVERS, Antwerpen en flamand, Antuerpia en lat. moderne, v. et port de Belgique, ch.-l. de la prov. d’Anvers, sur la r. dr. de l’Escaut, à 44 kil. N. de Bruxelles ; 96 000 hab. Place forte, vaste port, bel arsenal, magnifiques chantiers de construction. On y remarque l’église Notre-Dame, dont la tour est le plus haut édifice de Belgique, et où se trouve la Descente de croix de Rubens, la bourse, l’hôtel de ville. Athénée, académie de peinture, académie des sciences ; écoles de navigation, de chirurgie, etc. Fabriques de draps, chapeaux, étoffes de soie, de coton ; futaines, siamoises, tapis, ouvrages d’or et d’argent ; savonneries, raffineries, etc. Très-grand commerce (d’entrepôt, de commission) ; armements. Chemins de fer conduisant à Bruxelles et à Gand. Anvers a été le siége principal de l’école flamande de peinture ; patrie des peintres Van-Dyck, Jordaens, Téniers, du graveur Edelinck, du géographe Ortelius et du philologue Gruter ; séjour de Rubens. — Saccagée par les Normands, 836, puis désolée par les pestes, les incendies, les orages, cette v. n’en devint pas moins aux XIIe, XIIIe, et XIVe siècles une des principales places marchandes du globe. Elle fit partie de la Hanse, et eut jusqu’à 200 000 hab. La prospérité croissante d’Amsterdam la fit déchoir ; le traité de Westphalie la ruina en fermant les bouches de l’Escaut, 1648. Elle fut assiégée par le duc de Parme en 1576 et en 1584, prise par les Français en 1746, 1792, 1794 ; défendue contre les alliés par Carnot, 1811 ; prise par les Français pour les Belges en 1832, après un long siége. Il y fut signé en 1609 un traité entre l’Espagne et les Provinces-Unies. Elle fut, sous l’Empire, le ch.-l. du dép. des Deux-Nèthes. Napoléon voulait en faire la rivale de Londres. — La prov. d’Anvers, bornée au N. par le Brabant sept., au S. par le Brabant mérid., compte 296 000 hab. et forme 3 arrond : Anvers, Malines et Turnhout.

ANVILLE (J.-B. BOURGUIGNON d'), célèbre géographe, né a Paris en 1697, mort en 1782, conçut de bonne heure un goût très-vif pour les recherches géographiques, obtint avant l’âge de 22 ans le brevet de premier géographe du roi, entra de bonne heure à l’Académie des inscriptions, et fut nommé adjoint géographe de l’Académie des sciences. Il a fait faire à la géographie de grands pas, par le soin avec lequel il a déterminé la véritable étendue des mesures de longueur dans les différents pays, et par l’exactitude de ses cartes : il vit plus d’une fois confirmer par des observations directes les conjectures qu’il avait faites, principalement sur la géographie de la Grèce, de l’Italie et de 1'Égypte. Il a dressé un très-grand nombre de cartes nouvelles, en les accompagnant de mémoires justificatifs. On estime surtout sa Géographie ancienne abrégée, 3 vol, in-12, 1768 ; ses cartes pour l’Histoire ancienne et l’Histoire romaine de Rollin ; son Traité des mesures anciennes et modernes ; son Traité des états formés en Europe après la chute de l’empire d’Occident, 1771 ; son Atlas de la Chine, de la Tartarie et du Thibet, 1737 ; ses Mémoires sur l’Égypte ancienne et moderne, 1766. M. Demanne se proposait de donner ses OEuvres complètes en 6 vol. in-4 ; deux seulement ont paru chez Levrault, 1820.

ANWEILER, v. de Bavière (Palatinat), sur la Queich, à 10 kil. O. de Landau ; 2600 hab. On voit aux env. les ruines du château de Triefels, où, dit-on, fut enfermé Richard Cœur de Lion (1192).

ANXUR, nom primitif de TERRACINE.

ANYSIS, roi d’Égypte, régnait vers le commencement du VIIIe siècle avant J.-C. Quoiqu’il fût aveugle, les prêtres égyptiens l’avaient élevé sur le trône ; il en fut chassé par Sabacus, roi d’Éthiopie.

ANYTUS, rhéteur d’Athènes, ennemi de Socrate, s’unit à Thrasybule pour renverser les Trente tyrans et se joignit à Mélitus pour accuser le philosophe, qu’il fit condamner à boire la ciguë, 400 ans av. J.-C. L’innocence de Socrate ayant été reconnue, Anytus fut forcé de fuir d’Athènes et se retira à Héraclée dans le Pont, où il fut, dit-on, lapidé.

ANZIN, bourg du dép. du Nord, à 2 k. de Valenciennes ; 4884 hab. Mines de houille, connues dès le XIe siècle, et qui sont les plus riches de la France.

ANZIO ou ANZO, Antium, v. et port de l’État ecclésiastique, à 30 k. S. de Velletri, près du cap Anzio, devant lequel les Vénitiens battirent la flotte génoise en 378. Belles ruines. V. ANTIUM.

AOD OU AHOD, juge d’Israël de 1385 à 1305 av. J.-C., ou, selon l’Art de vérifier les Dates, de 1496 à 1416, délivra les Hébreux de la servitude des Moabites et tua Églon, leur roi.

AONES, anciens habitants de la Béotie, furent dépossédés par les Phéniciens de Cadmus. De leur nom vient le nom d’Aonie donné anciennement à la Béotie, et celui d’Aonides, donné aux Muses ; qui étaient adorées sur les monts Aoniens.

AORNE, c.-à-d. sans oiseaux, marais infect d’Épire (Thesprotie), près des monts Cérauniens : on présume que c’est de ce nom que les Latins on fait Averne. — Fort d’Asie, sur un roc escarpé, situé au S. de la Bactriane et sur les bords de l’Indus, passait pour inexpugnable, et cependant fut pris par Alexandre.

AOSTE, Augusta prætoria ou Augusta Salassiorum, v. du roy. d’Italie (Piémont), ch.-l. de la prov du même nom, dans le val d’Aoste, sur la Doire, rive gauche, au pied des Alpes (600m au-dessus du niveau de la mer), à 79 kil. N. O. de Turin et à l’entrée des deux vallées du Grand et du Petit Saint-Bernard : 7000 h., la plupart goitreux. Évêché. Pat. de S. Anselme. Cette ville fut fondée sous Auguste, par une colonie de Prétoriens. Restes d’amphithéâtres, arc de triomphe, etc. — La prov. d’Aoste, qui a titre de duché, compte 70,000 h.

AOUDE, l’Oude des Anglais, v. de l’Inde, dans le roy. d’Aoude, sur la Gograh, par 26° 48' lat. N. et 79° 44' long E., est célèbre dans les vieilles annales