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légende, on ne sait pour quel motif, lui donne un porc pour compagnon dans sa solitude. Il reste de lui sept Lettres, une Règle et des Sermons, qu’on trouve dans la Bibliothèque des Pères. S. Athanase a écrit sa Vie (trad. en français par l’abbé Maunoury, 1858). On le fête le 17 janvier.

ANTOINE (S.), dit de Padoue, né à Lisbonne en 1195, mort à Padoue en 1231, se fit religieux de St-François et s’embarqua pour aller en Afrique convertir les infidèles : un coup de vent l’ayant jeté en Italie, il s’y livra à la prédication et à l’enseignement de la théologie. Il brilla surtout par la sainteté de sa vie et fit des miracles. Il a laissé des Sermons et la Concorde morale de la Bible, publiés à Venise 1575, in-fol. On l’honore le 13 juin. L’abbé Guyard a écrit son Histoire, Montauban, 1860.

ANTOINE de Lebrixa, Antonius Nebrissensis, littérateur espagnol, né en 1444 à Lebrixa, mort en 1522, obtint des succès brillants dans l’enseignement aux universités de Salamanque et d’Alcala, et fut un des plus utiles collaborateurs de la Bible polyglotte entreprise sous les auspices du cardinal Ximénès. Il a composé un grand nombre d’ouvrages, tous fort rares, dont les principaux sont : Institutio grammaticæ latinæ (Salamanque, 1481, réimpr. à Paris, 1859), où il développe des vues nouvelles sur l’enseignement de la langue latine ; Grammatica sobre la lengua castellana, 1492, la première grammaire qui ait paru en espagnol ; Lexicon latino-hispanicum et hispanico-latinum, 1492 ; Juris civilis Lexicon, 1506, ouvrage qui restaura l’étude du droit en Espagne. On a aussi de lui Rerum in Hispania gestarum decades (Grenade, 1545) : ce c’est que la traduction d’une vieille chronique espagnole.

ANTOINE DE BOURBON, roi de Navarre, fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, né en 1518, devint en 1548 roi de Navarre par son mariage avec Jeanne d’Albret, héritière de Navarre, et donna le jour à Henri IV. A la mort du roi François II, il fut nommé lieutenant général du royaume. A la tête de l’armée catholique, il eut à combattre son propre frère, Condé, qui était à la tête des Protestants, soumit Blois, Tours et Rouen, mais fut blessé à mort au siége de cette ville, en 1562. Ce prince avait du courage dans le cœur, mais de la faiblesse dans le caractère : né au sein de la Réforme, il s’attira la haine des Protestants en abandonnant leur culte ; il fut peu regretté des Catholiques eux-mêmes.

ANTOINE, prieur de Crato, (ordre de Malte), était fils naturel de l’infant de Portugal don Louis, duc de Béja, et d’Yolande de Gomez. Fait prisonnier par les Maures à la bataille d’Alcaçar-Quivir, en 1578, il trouva le moyen de s’échapper, revint à Lisbonne, se donna pour le légitime héritier du trône portugais, prétendant que don Louis son père avait épousé secrètement Yolande a mère, et se fit proclamer roi (1580), en même temps que le roi d’Espagne Philippe II envoyait une armée pour soumettre le pays. Il fut complétement battu à Alcantara par le duc d’Albe, général de Philippe II, et se vit forcé de quitter le Portugal. Il erra dans les pays étrangers, faisant de vains efforts pour relever son parti et finit ses jours à Paris en 1595, à 64 ans.

ANTOINE (Clément-Théodore), roi de Saxe, né en 1755, mort en 1836 ; monta sur le trône en 1827, à la mort de son frère Frédéric-Auguste. Son règne, peu fertile en événements politiques, a été consacré tout entier à l’amélioration de l’administration intérieure et au bonheur des Saxons.

ANTOINE (Jacques-Denis), architecte, né à Paris en 1733, mort en 1801. On lui doit, entre autres monuments, l’Hôtel des Monnaies de Paris. Il termina le Palais de Justice, commencé par Desmaisons, en fit l’escalier et la Salle des Pas-Perdus. Il fut admis à l’Institut deux ans seulement avant sa mort.

ANTOINE (Marc-), graveur. V. RAIMONDI.

ANTOINE (Religieux de St-). En 1070, Gaston, gentilhomme dauphinois, ayant fait un pèlerinage à St-Didier, près de la Tour-du-Pin (Isère), où l’on conservait des reliques de S. Antoine, y institua, sous le nom de ce saint, un ordre de religieux pour soigner les malheureux atteints de la maladie appelée alors feu sacré ou feu de S. Antoine. Cet ordre prit un accroissement assez considérable. Incorporé en 1777 dans l’ordre de Malte, il fut aboli en France, ainsi que tous les autres, en 1790.

ANTOMARCHI (C.-F.), médecin, né en Corse, en 1780, mort en 1838, professa l’anatomie à Florence, fut attaché en 1820 au service de Napoléon, prisonnier à Ste-Hélène, l’assista dans ses derniers moments, refusa de signer le procès-verbal d’autopsie dressé par les chirurgiens anglais, et publia après son retour en Europe Les derniers moments de Napoléon, Paris, 1825.

ANTON-GIL, baie de Madagascar, sur la côte E. Climat malsain. Les Français y ont eu un établissement.

ANTONELLI (P., marquis d’), démagogue, né à Arles en 1747, mort en 1817, adopta avec ardeur les principes de la Révolution, fut chargé de préparer la réunion du Comtat à la France, et provoqua en 1794, comme chef du jury révolutionnaire, la condamnation de Marie-Antoinette et des Girondins. Il fut impliqué dans le procès de Babeuf, mais se fit absoudre. Exilé à l’occasion de l’attentat du 3 nivôse (machine infernale), il alla voyager en Italie.

ANTONIN LE PIEUX, Tit. Aurel. Fulvius Antoninus Pius, un des meilleurs empereurs romains, né à Lanuvium l’an 86 de J.-C., fut adopté par Adrien et lui succéda l’an 138. Monté sur le trône, il ne s’occupa que du bien de ses sujets : il rebâtit les villes détruites pendant les dernières guerres, mit un frein à la rapacité des gouverneurs des provinces, et fit cesser les persécutions contre les Chrétiens. Quoiqu’il n’aimât pas la guerre, il combattit avec succès les Maures, les Daces et les Germains (140) ; en Bretagne, il fit élever un mur nouveau au N. de celui d’Adrien. Il mourut, universellement regretté, en 161, après avoir nommé Marc-Aurèle pour son successeur : le sénat fit ériger en son honneur à Rome une colonne qui existe encore (colonne Antonine). Il avait pour femme Faustine, qui le déshonora. On a sous le nom d’Antonin un Itinerarium provinciarum (publ. par G. Torin, chez H. Étienne, 1512 ; par Wesseling, Amst., 1735 ; par Parthey, Berl., 1848), précieux pour la géographie ancienne ; il est probable que cet ouvrage fut seulement rédigé par les ordres de l’empereur.

ANTONIN (Marc-Aurèle-). V. AURÈLE (MARC-).

ANTONIN (S.), archevêque de Florence, né à Florence en 1389, mort en 1459, était dominicain. Il signala son épiscopat par sa charité, et créa la confrérie de St-Martin, destinée à soulager les pauvres honteux. On l’honore le 10 mal.

ANTONINE, femme de Bélisaire, n’est fameuse que par ses débordements. V. BÉLISAIRE.

ANTONINUS LIBERALIS, écrivain grec, que l’on dit avoir vécu vers l’an 150 de J.-C., sous les Antonins, est auteur d’un recueil de métamorphoses. (Transformationum congeries), publié, avec une trad. latine de Xylander, par Th. Muncker ; Amsterdam, 1674, par Verheyk, Leyde, 1774, et par G. A. Koch, Leips., 1832.

ANTONIO (Nicolas), bibliographe espagnol, né à Séville en 1617, mort à Madrid en 1684, était chanoine à Séville, et fut envoyé à Rome comme agent de Philippe IV. On a de lui : Bibliotheca hispana vetus, Rome, 1696, 2 vol. in-fol., réimprimée à Madrid en 1788, 2 vol. in fol., et Bibliotheca hispana nova, Rome, 1692, 2 vol. in-f. ; Madrid, 1788, 2 vol. in-f. Ces deux ouvrages sont estimés et rares.

ANTONIUS (Marcus et Lucius). V. ANTOINE.

ANTONIUS MUSA, médecin d’Auguste, Grec de nation, avait d’abord été affranchi. Ayant guéri l’empereur d’une maladie dangereuse, il fut comblé