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GÉOGRAPHIE MODERNE. — N° 31. L'empire français en 1813. 875 toires. L'Autriche, qui avait le plus souffert, dési- rait vivement la paix. Les négociations qui s'ouvrirent à Lunéville amenèrent un traité avec l'empereur et avec l'Empire. Le traité de Campo-Formio servit de base au traité de Lunéville. Les principales clauses furent : 1° la confirmation de la cession à la France de la Belgique et du Frickthal, abandonné plus tard (août 1802) à la Suisse; 2° la confirmation des ces- sions faites à l'Autriche, dans les États vénitiens; 3° la confirmation de la cession du Brisgaio, au duc de Modène; 4° la cession du grand-duché de Toscane, en faveur de la maison de Parme, sans promettre d'indemnité en Allemagne; 5° l'acquiescement de l'empereur et de l'Empire à la cession de la rive gauche du Rhin, le Talweg formant la séparation; 6° les princes héréditaires dépossédés devaient être dédommagés par l'Empire ; 7° la reconnaissance des Républiques Batave, Helvétique, Cisalpine, Ligu- rienne, toutes comprises dans le traité; 8° en échange de la Toscane, érigée en royaume d'Étrurie pour le duc de Parme, la cession du duché de Parme à la France. Le traité de Lunéville fut suivi de celui de Flo- rence, conclu avec Naples. Par ce dernier traité, les vaisseaux anglais et turcs devaient être exclus des ports des Deux-Siciles; les propriétés Napoli- taines en Toscane, telles que l'île d'Elbe et Piom- bino furent cédées à la France; Otranle resta oc- cupée par les troupes françaises. La Russie, qui voyait avec jalousie les prétentions de l'Angleterre, son alliée, se rapp ocha de la France, et signa un traité (8 octobre 1801). Quelque temps après, la Porte et le Portugal acceptèrent également la paix. L'Angleterre restait donc seule. Mais elle aussi était fatiguée de la guerre. D'ailleurs, n'avait-elle pas atteint son but en forçant les Français à quitter l'Egypte, et en assurant sa domination" dans la Mé- diterranée? Les préliminaires de la paix, depuis longtemps négociés à Londres, s'y conclurent enfin (1 er octobre 1801), et le traité définitif fut signé à Amiens (27 mars 1802). Paix d'Amiens, entre l'Angleterre, d'une part, et la France, l'Espagne et la République Batave, de l'autre. Conditions : 1° restitution, par l'Angleterre, de toutes ses conquêtes sur la France et sur ses al- liés, excepté l'île de la Trinité, cédée par l'Espagne, et Ceylan, par la République Batave; 2° maintien de la Porte dans son intégrité. Elle est comprise dans le traité et doit être invitée à y adhérer; 3° la France reconnaît la République des Sept-Iles. Les îles de Malte, de Gozzo et de Comino doivent être ren- dues à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dans le délai de trois mois, occupées par des troupes napo- litaines, et rester indépendantes sous la garantie de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de l'Au- triche, de l'Espagne et de la Prusse. Il ne doit y avoir de langue ni française, ni anglaise; mais il en sera c:éé une maltaise, et les chevaliers rétablis choisiront parmi eux le grand maître. Bonaparte est nommé empereur (18 mai 1804). D'un côté la Russie, à laquelle était dévouée la Suède, de l'autre l'Angleterre, toujours aussi forte et aussi redoutable, étaient loin d'avoir pour l'Empe- reur des dispositions aussi pacifiques que le reste de l'Europe. Aussi, dès que la France eut transformé en royaume ia République Italienne, au profit de Napoléon (17 mars 1805), et se fut incorporé la Ré- publique Ligurienne (4 juin 1805), une nouvelle coa- lition se forma contre elle. L'Angleterre en fut le centre. La Russie, la Suède et l'Autriche s'y ralliè- rent d'abord, et la Prusse, qui avait hésité, en fit également partie. Mais l'Empereur, par ses victoires, anéantit bientôt ses ennemis. La Prusse céda les provinces d'Anspach, de Clèves et de Neufchdtel. Quant à l'Autriche, qui avait supporté tout le poids de la guerre, elle fut traitée avec la dernière ri- gueur. Par la paix de Presbourg (26 décembre 1805), la France conserva en Italie, le Piémont, Parme et Plaisance; et Napoléon, reconnu roi d'Italie, accrut son nouveau royaume de nouvelles provinces, de la Terre-Ferme, de Vlstrie, de la Dalmatie, etc. La Bavière, l'alliée de l'Empereur, devait garder, au nom de la France, le Tyrol et le Voralberg, les évê- chés de Brixen et de Trente; Burgau, Eischtadt, Passau, Lindau. etc. Enfin la Bavière et le Wur- temberg, accrus de nouvelles provinces, formèrent deux nouveaux royaumes. L'Autriche une fois abattue, Napoléon n'avait plus d'obstacle à craindre ni en Italie, ni dans l'Alle- magne occidentale. Aussi créa-t-il dans ces con- trées des royaumes et des principautés qui ne re- connaîtront d'autre maître que lui. Et d'abord, en Italie, le roi des Deux-Siciles, ayant imprudemment ouvert ses ports à une flotte anglaise, un décret signé à Schœnbrunn (27 décembre 1805) annonça que la dynastie de Naples avait cessé de régner. Joseph, frère de l'Empereur, fut mis à la place du, roi détrôné, qui se retira à Païenne. Pin même temps, ses sœurs recevaient les principautés de Lucques, dePiombino et de Guastalla. Ses généraux n'étaient pas non plus oubliés : Bernadotte devint prince de Porte-Corvo ; Talleyrand, prince de Béné- vent. Enfin, douze duchés, créés dans le royaume d'Italie, devaient être transmis héréditairement par leurs possesseurs, et étaient considérés comme fiefs de l'Empire '. La Péninsule Italique lui fut donc ainsi complètement soumise. Il en fut de même des contrées avoisinant le Rhin. La République Batave fût transformée en royaume, et Louis Bonaparte, un de ses frères, fut proclamé roi héréditaire de Hollande (10 juin 1805). Là, comm» en Italie, s'éle- vèrent, pour ses serviteurs, des principautés : Murât, son beau-frère, fut nommé grand-duc de Berg et de Clèves, et Berthier, prince de Neuchdtel. Mais ce qui lui assura, surtout en Allemagne, une influence illimitée, ce fut la nouvelle union qu'il forma sous le titre de Confédération du Rhin, et dont il se déclara le protecteur (12 juillet 1806). i. Voici les titres des généraux français qui, pendant la durée de l'Empire, reçurent la nouvelle noblesse : Junot. Suchet. Davoust. M are t. Victor. Talleyrand. Champagny Augereau. Moncey. Soult. " Lefebvre. Davout. Ney. Masséna. Clarke. Duroc. Gaudin. Bessières. Mouton . Iiégnier. Lannes.. Ney. Berthier. Fouché. Arrighi. Cambacérès Monge. Lebrun. Bernadolte. Marmont. Oudinot. Masséna. Savary. Magdonald. Mortier. Kellermann Caulincourt Berthier. Abrantès. Duché. Portugal. Albuféra. — Espagne. Auerstxdt. — Allemagne. Bassano. — Italie. Rellune. — ,

Bénévent. Principauté. — Cadore. Duché. — Castiglione. — — Gonegliano. — — Dalmatie. — Prov. Illyriennes Dantsig. — Prusse. Eckmûhl. Principauté Allemagne. Elchingen. Duché. — Essling. Principauté. Autriche. Feltre. Duché. Italie. Frioul. — — Gag te. — — htrie. — Prov. Illyriennes. Lobau. Comté. Autriche. Massa. Duché. Italie. Montebello ■ — — Afoscowa. Principauté. Russie. Neufchâtel. — Suisse . Otrante. Duché. Italie. Padoue. — — Parme. — _ — Péluse . Comté. Egypte. Plaisance, Duché. Italie. Ponte-Corvo Principauté . — Rnguse. Duché. Prov. Illyriennes Heggio. — Italie. Rivoli. — — Rovigo. — — Tarente. — — Trévise. — — Valmy. — France. Vicence. — Italie. Wagram. Principauté Autriche.