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GÉOGRAPHIE MODERNE. — r T0 2?. L'Europe et l'empire musulman. 863 ruines de Memphis, Kolzoum, Assouan dans le Saïd ou Thébaïde, etc. « 2° Le pays de Barkah (Libye, Cyrénaïque et Tripolitaine) ; population copte. Villes : Barkah (Pentapolis), ville très-commerçante non loin de Cyrène ruinée , Tripoli ou Tafabolos , Yakoubé, entre la Tripolitaine et la Byzacène; Wadan , Djermah, capitale du Fezzan ; Sort et Ardjabiah, deux grandes villes, l'une sur la mer, l'autre dans le désert, Scherouz sur la montagne de Nanfousah , terme des conquêtes d'Amrou, Zawilah, dans le dé- sert au S. 0. de Tripoli, entrepôt des caravanes du Soudan. « 3° La province d'Afrikiah ou de Kairoan ( Byzacène et Carthaginoise ) , appelée plus tard Magreb-al-Adna. Villes : Carthage, détruite; Tunis, reconstruite avec ses débris et repeuplée par une colonie copte; Afrikiah, sur la côte ouest de la Grande-Syrte ; Kairoan, bâtie par Akbah sur les ruines de Vicus Augusti, mais encore peu impor- tante; Aphrodisium, ruinée, qui allait devenir Maha- dieh; Bounah ou Bonne (Hippo Regius); Ben Zert ou Byserte (Hippo Zaritos), Kalibiah (Clypea) ; Kafsab; El Djem, aux belles ruines, ancienne rési- dence de Kahinah, cette héroïne des Berbers. « 4° Le Zab, plus tard Magreb-al-Aousath ou In- termédiaire (Numidie et première Maurétanie), capi- tale Sétif (Sitiphis); villes : Kastinah (Constantine), et, à l'autre extrémité, Télemsan, ville en partie chrétienne, ayant un port sur la Tafna ; Bagaïah ou Bougie, Tidges (Tigisis),Milianah (Malliana), Milah, Tenez, Arzew (Arsenaria), pleines de belles ruines, Tibsa, alors encore florissante, Madjanah aux riches mines d'argent, Césarée ou Chercbell, et la ville qui plus tard fut Alger (Icosium ou Rusacurum). « 5° Le Magreb-al-Aksa ou Magreh proprement dit (Maurétanies Césarienne et Tingitane), borné par l'Océan ou mer Ténébreuse, où se trouvaient les îles Djialidat ou Fortunées. Il paraît que Tandjah (Tanger) était encore la métropole du Magreb ; villes principales: Sebtah (Ceuta), sur la mer du Détroit, Rusadir ou Mélilah; Nacchor, Denbadjah, plus tard Kasr ; Ikali aux fabriques de sucre et aux belles es- claves; Bargah, chef-lieu de la tribu desZénètes, et Segelmasah ou Segelmesse, bâtie en 757 par le forgeron Médrard, chef de la dynastie des Médris- sites. « III. Provinces d'Europe. — L'Andalousie com- prenait toute l'Espagne, moins les Asturies , plus la Septimanie dans la Gaule. Dès l'an 747 le wali Yousouf-al-Féseri l'avait divisée en cinq grandes provinces, dont les chefs-lieux furent : Cordoue, qui allait devenir la capitale du khalifat d'Occident; Tolède, naguère résidence des rois Goths ; Mérida, Saragosse et Narbonne. Il n'en fut pas des autres villes romaines de cette contrée comme de celles de l'Afrique ; la plupart conservèrent ou accrurent leur prospérité sous la domination musulmane. Les prin- cipales étaient Guadiz (Cadix), Xérès, sur le Guad al leté, Malaga, Lorca et Schatibah ou Xativa dans la province gothique de Tadmir, Valence, Barcelone, Tarragone, Lérida, Saragosse, Calât- Ayoub ou Cala- tayud, 'Aschbouna (Lisbonne), Colimb (Coïmbre) , Braga, Narbonne et les autres villes de la Septi- manie. « Les îles Baléares avaient aussi subi la loi de l'islamisme, comme la Sardaigne et la Corse; villes principales : Manon et Pakaa, Cagliari (Caralis) et Aléria. » CARTE N° 28. EMPIRE DE CHARLEMAGNE EN. 814, AVEC LA DIVISION DE CET EMPIRE EN TROIS ROYAUMES PAR LE CAP LTUL AIRE DE THIONVILLE, EN 806. Charles-Martel • avait partagé 1" empire des Franks entre ses trois fils de la manière suivante : il avait laissé A CARLOMAN, A PÉPIN, A GRIPPON, . la Thuringe, la Neustrie et douze comtés l'Austrasie et laBurgondie,aux- détachés, dans l'Allémanie. quelles il faut aj ou- les possessions ter la Provence, la de ses deux dernière des con- frères, quêtes de Charles- Martel. Dans ce partage, il n'est question ni des Bretons Armoricains, ni des Bavarois, ni des Aquitains. La Bretagne n'avait nullement été inquiétée par les armes de Charles-Martel; et, bien que les ducs d'Aquitaine et de Bavière eussent fait acte de sou- mission au chef des Francs, ils ne laissaient pas d'être parfaitement libres. Carloman se retira au mont Cassin , en 545. Il avait laissé sous la protection de son frère deux fils qui devaient se partager ses États. Pépin, au lieu de leur faire justice, les cloîtra. Bientôt, il ne se contenta plus du pouvoir d'un roi , il voulut en avoir le titre. 752-814. Pépin le Bref, devenu roi des Francs 1. Le commencement de ce résumé est emprunté, en partie, aux tableaux de M. Dufau, Allas historique et géo- graphique de la France. en 752 prépara le règne de son fils Chàrlemagne. Il donna à l'empire des Francs les limites qu'il avait eues pendant les périodes les plus brillantes de la domination des Mérovingiens. Il chassa les Arabes de la Gaule et les refoula au delà des Pyré- nées. La plus terrible guerre de Pépin fut celle qu'il sou- tint contre les Aquitains, continuellement renforcés par des bandes de Vascons. L'Aquitaine, soumise aux Francs par Charles-Martel, avait, dès l'an 741, pro- testé contre la violence de ses oppresseurs. Hunald, fils d'Eudes, avait commencé contre Pépin et Car- loman une lutte désespérée. Vaincu d'abord et re- jeté derrière la Loire, ce chef des Aquitains avait pris sa revanche quand les incursions des tribus germaines avaient appelé au nord les guerriers 1. Ce ne fut qu'à l'aide de l'évêque de Rome que Pépin ie Bref devint le roi légitime des Francs. En revanche, ce fut le roi des Francs qui fonda la puissance temporelle de la papauté. En 756, Pépin passa les Alpes et força Astolphe, roi des Lombards, à céder l'Exarchat avec la Pentapole et Comacchio à Éiiennell. Celui-ci devint alors vassal du roi franc. Dix-huit ans après (774), Chàrlemagne confirma et augmenta le patrimoine de saint Pierre. Tout le pays com- pris entre la mer Adriatique et les Apennins, depuis l'em- bouchure de l'Adige jusqu'à Ancône, forma les États de l'Église. Selon les auteurs de Y Art de vérifier les dates, Chàrlemagne, après avoir soumis Adalgise, duc de Béné- vent, aurait donnéau pape Aquino, Téano etquelques autres villes du duché. Enfin, à cette dernière donation, il aurait ajouté six places en Toscane, dont la principale était Viterbc.