Page:Bouillet - Atlas universel, 1865.djvu/875

Cette page n’a pas encore été corrigée

GÉOGRAPHIE MODERNE. — N° 25. Gaule Mérovingienne. 861 romains de Neustrie. Mais les occidentaux qui ré- sistèrent à ce mouvement qui fut à la fois une con- quête et une invasion, se réfugièrent en Aquitaine et vinrent fortifier l'autorité des ducs que ce pays s'était donnés. En 714, la domination Austrasienne de Pépin d'Héristal, qui se contenta d'ailleurs du titre modeste de maire du palais des pâles des- cendants de Dagobert, comprenait la Neustrie, l'Austrasie et la Bourgogne. Eudes possédait l'A- quitaine et s'apprêtait à lutter contre les Arabes déjà maîtres de toute l'Espagne. C'est ce partage politique de 714 que représente notre carte n° 4.

CARTE J° 26. L'EUROPE A L'AVENEMENT DE JUSTINIEN ET LIMITES DE L'EMPIRE DE CE PRINCE A SA MORT, 565. Source: Gibbon, Hist. du Bas-Empire. Dans cette carte politique, comme le titre l'indi- que, deux époques sont marquées : 1° celle de l'a- vénement de Justinien, 527, et 2° celle de sa mort, 565. § I. l'Europe a l'avènement de Justinien. 527. — La Bretagne (Angleterre) était partagée entre les Scots et les Picts, au N. .(Ecosse) : les Llogris et Kymris ou Bretons, Celtes et Germains, au centre et au S. 0., et les quatre nouveaux Etats fondés dans le S. E. par les conquérants Saxons : Kent, Essex, Wessex, Sussex; enfin YHibernie (Irlande) était tou- jours aux premiers occupants. L'empire franc était ce que nous l'avons vu dans le tableau précédent à la mort de Clo taire II ou à l'avènement de Dagobert I, 528. La domination des Goths s'étendait sur toute l'Espa- gne, la Septimanie, la Provence, l'Italie, la Sicile et l'Illyrie. Elle se partageait en deux États distincts : les Visigoths, établis dans l'Empire dès 418 et qui n'avaient cessé de s'étendre dans la péninsule Ibé- rique et en Gaule jusqu'en 507, époque où Clo vis l'a- vait refoulée au delà des Pyrénées et des Cévennes; les Suèves qui avaient formé un Etat indépendant en Galice, au N. 0. de l'Espagne. Ils ne cessèrent d'exister politiquement qu'en 585, lorsque Léovigilde, roi des Visigoths, dépouilla le dernier roi, Andica, d'un héritage usurpé. Les Vandales, venus en Es- pagne avec les Suèves, en 409, avaient séjourné quel- que temps dans le sud, en Vandalousie, pays qui a conservé leur nom, mais ils avaient été appelés en Afrique, en 429, par Boniface ; de sorte que les Vi- sigoths régnaient sans partage dans le S., le centre, l'E., PO. et le N. E. de la Péninsule. Les Suèves seuls leur disputaient péniblement le pays situé au N. 0., sur la rive droite du Duero. Les Visigoths possé- daient en outre la Septimanie , en Gaule. — Les Os- trogoths, qui occupaient- déjà l'Illyrie, avaient en- vahi l'Italie avec Théodoric en 489, et la victoire de Vérone sur les Hérules d'Odoacre leur assura la possession de la Péninsule et de la Sicile, 593. Celle d'Arles, par Ibbas., général de Théodoric, sur Clovis, 508, leur mamtint la possession de la Provence . C'est contre Vitigès, le pâle successeur de Théodoric, que les armées grecques de Justinien eurent à lutter. Les Vandales, appelés en Afrique en 429, firent la conquête des Maurétanies, de la Numidie, de l'Afri- que proprement dite, l'ancienne province romaine, et des îles sauf la Sicile. Ils y ajoutèrent même la Tripolitane. C'est contre Gélimer, dernier roi de cette race si promptement affaiblie par la conquête et le climat, que les armées grecques de Bélisaire auront à com- battre. Les Lombards et les Gépides erraient encore sur les bords du Danube ; les Saxons, les Frisons et les Angles étaient libres, au N. de l'Empire franc, avec lequel ils commençaient déjà à entrer en lutte. Justin leThrace laissait, en mourant, en 527, à son neveu Justinien, l'Empire grec contenu à peu près dans les mêmes limites qu'au temps d'Arcadius (Voy. i'Empire romain au temps de Théodose, carte et tabl. n° 24). § II. l'Empire de Justinien a sa mort, 565. — La guerre de Perse, qui avait été très-active à deux reprises différentes (528-532, et 540-562), avait amené la fixation des limites telles que nous les avons indi- quées sur notre carte. — La victoire de Bélisaire à Tri- camaron, 534, avait entraîné la destruction de l'em- pire des Vandales et la soumission des anciennes provinces romaines qui le composaient à un patrice administrant le pays au nom de l'empereur de Con- stantinople. — La guerre Gothique, dans laquelle Bé- lisaire et Narsès se signalèrent et qui se prolongea de 534 à 552, amena, après la victoire de ce dernier, à Lentagio, en 552, la soumission de toute l'Italie, de l'Illyrie et des îles, et la fondation de l'Exarchat de Ravenne, en 554. — Enfin, le roi des Visigoths d'Espagne, Atlianagilde, ayant imploré le secours de Justinien contre son compétiteur Agila, le pa- trice d'Afrique, Libérius, prit possession de Valence, de Cordoue et de la Bétique orientale que l'empire Grec conserva jusqu'en 624. Ainsi Justinien, si l'on se contente de constater sur la carte les succès matériels qui amenèrent l'étendue inusitée de ses Etats, et que l'on envisage l'ensemble des reprises qu'il exerça, comme héritier des Césars, sur les peuples barbares établis en Occi- dent , peut être considéré comme l'auteur d'une restauration éphémère de l'empire romain. CARTE N° 27, L'EUROPE EN 756 ET L'EMPIRE MUSULMAN A L'EPOQUE DE L'ETABLISSEMENT DU KHALIFAT DE CORDOUE. Sources : Gibbon, Hist. du Bas-Empire; Aboulféda, Hist. et géogr. des Arabes; Résumé géogr.àe Des Michels. En 756, époque où le khalifat de Cordoue s'établit en Espagne et où la nouvelle dynastie d'Aboul-Abbas se consolidait à Bagdad, l'Europe était politique- ment divisée de la manière suivante : § I. L'Europe en 756. — L'Angleterre, — car on peut désormais désigner sous ce nom l'ancienne Bretagne,— était occupée, en grande partie, par les sept Etats Angles et Saxons, à l'Est. Les Bretons,